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Pour échapper aux attentes étouffantes de sa famille bourgeoise dans le Stuttgart des années trente, Viktor Wagfall s'imagine un double. Dans la peau d'Isidor, il peut se consacrer librement à sa passion pour la peinture. Lors d'un séjour dans le Paris bouillonnant de l'entre-deux-guerres, sous son nom d'emprunt, il devient un faussaire hors pair, côtoyant les plus grands artistes et collectionneurs de l'époque. De retour quelques années plus tard dans l'armée d'Occupation, alors que la spoliation des collections juives va bon train, sa double vie prend un tour dangereux. Une double vie insoupçonnable que Karolin, sa fille, découvre bien après sa mort. Viktor ne pourra plus répondre à ses questions, mais elle est bien décidée à suivre les traces d'Isidor... Et à démêler le vrai du faux.
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Dans un immeuble cossu de Vienne, en 1888, la famille Alt occupe tous les étages. Leur titre de noblesse? Le piano sur lequel a joué Mozart, construit par Christoph Alt, le fondateur. Des ateliers sortent encore des pièces exceptionnelles. Une réputation qui leur impose de s'astreindre aux règles de la haute société viennoise. L'arrivée dans la famille de la trop belle Henriette Stein d'origine juive qui plus est sème le trouble. La jeune femme plonge dans le tourbillon de fêtes et de création qui s'empare de la ville en cette fin de siècle. Un tourbillon où l'on percevra bientôt les fêlures du rêve austro-hongrois: le suicide du prince héritier, l'assassinat de l'archiduc suivi de la guerre, l'essor du mouvement ouvrier, la montée du nazisme Le destin mouvemente de la famille Alt suivra les soubresauts de l'Histoire dans un roman comparé par la critique aux Buddenbrook de Thomas Mann.
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Actrice de théâtre d'avant-garde à Vienne, écrivaine, agente littéraire d'auteurs interdits par les nazis, Hertha Pauli s'est toujours engagée. Aussi se sait-elle en danger quand les nazis annexent l'Autriche en 1938 et saute dans un train, direction Paris. D'autres - poètes, éditeurs, journalistes - prennent le chemin de l'exil et rejoignent la petite colonie d'émigrants qui se retrouvent dans les cafés parisiens. Jour après jour, elle livre la chronique de cette communauté cosmopolite, les discussions politiques, les peurs et les espoirs, les tragédies qui les déchirent, les amours au temps de la drôle de guerre, avec toujours, au-dessus d'eux, la menace qui plane... Quand les nazis marchent sur la capitale, il leur faut fuir à nouveau, sous une pluie de bombes, vers le sud et la zone libre. À Marseille, Hertha retrouve d'autres exilés, pris dans la même souricière et qui, comme elle, cherchent coûte que coûte à rejoindre l'Amérique. Là, ils font une rencontre déterminante, celle d'un certain Varian Fry.
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Vienne, en cette année 1946, brille encore de tous ses feux dans les mémoires, bien que la guerre ait mis à genoux le pays, affamé la population et détruit une bonne partie des immeubles cossus. L'Opéra lui-même est complètement calciné. Pourtant, dans les grands hôtels, les femmes recommencent à danser, cette fois avec les Américains qui occupent la ville. Y retourner, après huit années d'exil new-yorkais, constitue le rêve de Felix von Geldern et de sa grand-mère Viktoria. Mais, malgré les beaux habits sortis des malles, le coeur n'y est pas. Comment danser sur les décombres, renouer avec les anciennes amours et faire fi des compromissions et des non-dits sur le récent passé nazi. Revenir, c'est être déchiré par des sentiments contradictoires: la condamnation ou le pardon... Un grand roman sur la difficile confrontation avec une Histoire que l'on aimerait oublier.
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Génial et enfantin, lucide et menteur, attachant et insupportable,
tel est l'éblouissant portrait que brosse Soma
Morgenstern de son ami Joseph Roth. Une amitié commencée
à Vienne en 1913, et qui s'achèvera dans un petit hôtel de la
rue de Tournon, à Paris, un malheureux jour de printemps 1939.
Émaillé de mille anecdotes sur l'écrivain et sur la vie culturelle
de l'entre-deux-guerres, à Berlin, Vienne et Paris, ce document
exceptionnel se dévore comme un roman. -
«J'ai passé les dix-huit premières années de ma vie avec des nazis. Rien qu'avec eux. J'ai été élevée, façonnée, harcelée, récompensée par eux. Je ne connaissais personne d'autre: mes grands-parents, mon père, les amis de mon père, les enfants avec qui je passais mes vacances, ma première bande, mon premier copain et même l'homme avec qui je suis mariée aujourd'hui - tous étaient nazis. Plus ou moins radicaux, souvent violents, quelquefois déjà condamnés.»
Heidi Benneckenstein a vu le jour en 1992 près de Munich dans une famille de la classe moyenne allemande : père inspecteur des douanes, mère au foyer. Rien que de très normal. Sauf que les quatre filles du couple sont élevées, sans poupée Barbie ni dessin animé, dans un monde parallèle où l'on cultive la nostalgie du Troisième Reich et le négationnisme. Expédiée pendant les vacances dans des camps paramilitaires clandestins, fragilisée par un père destructeur, Heidi va d'échecs scolaires en échecs professionnels. Néonazie convaincue à l'adolescence, militante au NPD, le parti ultra-nationaliste, elle décroche de l'extrême droite à dix-neuf ans et revient sur son passé sidérant dans ce témoignage, dont la publication en Allemagne à l'automne 2017 a été très remarquée.