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Sciences humaines & sociales
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Pourquoi et comment n'a-t-il rien vu venir ? C'est la question que se pose Eddy L. Harris le jour où, à 60 ans, alors qu'il regarde un jeu télévisé inepte chez une amie, il prend soudain conscience que depuis toujours son pays d'origine a abusé de sa confiance. Depuis sa plus tendre enfance il a gobé les mensonges servis par ses parents, les enseignants, les dirigeants politiques et les prêcheurs de tous bords... Lui et la majorité des Américains ont cru à une image faussée de leur pays, sans se rendre compte qu'ils étaient manipulés. Alors Eddy décide de revisiter l'histoire politique des États-Unis et de remonter cette route pavée de mauvaises intentions afin de mettre au jour les racines du mal. Chemin faisant il s'interroge sur ses origines, sur son lien à ce pays natal où il ne vit plus depuis trente ans et sur ses choix de vie.
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Varsovie, 19 avril 1943: les Allemands pénètrent dans le ghetto pour liquider les derniers habitants. Contre toute attente, ceux-ci prennent les armes et ripostent. Marek Edelman, vingt-quatre ans, militant au Bund, fait partie de l'état-major de l'insurrection. Le 10 mai, alors que le ghetto est en flammes, il est de ceux qui parviennent à s'échapper par les égouts. En 1945, il fera le récit de ce combat désespéré et d'une «vie à la frontière de la mort». Un témoignage exceptionnel.
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Des documents enfouis dans un fauteuil pendant soixante-dix ans peuvent transformer un historien en détective, surtout s'ils sont estampillés de la croix gammée. Le nazisme est un sujet que Daniel Lee maîtrise, pourtant le nom du propriétaire de ces papiers lui est inconnu. Lorsqu'il décide de retracer son itinéraire, il découvre qu'il s'agit d'un officier SS qui, dans les années 1930, a exercé comme juriste à l'hôtel Silber, quartier général de la Gestapo à Stuttgart. Peu à peu se dessine le parcours de cet homme, qui a sillonné la France, puis l'Ukraine au sein de la Wehrmacht. Son rôle et sa responsabilité dans la machine criminelle du Troisième Reich se précisent au fil de cette étonnante chronique du quotidien d'un «nazi ordinaire», dont ses deux filles ignoraient tout. Une quête acharnée de la vérité qui est aussi un puissant révélateur des non-dits et des silences familiaux du narrateur
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29 mars 1516. La Sérénissime impose aux Juifs de Venise de se regrouper dans le lieu-dit «Geto», sur un îlot entouré de canaux. Deux portes, ouvertes le matin et refermées le soir à minuit, y donneront désormais accès. Les habitants pourront le quitter dans la journée pour exercer leur profession, mais la nuit seuls les médecins seront autorisés à sortir pour soigner les Chrétiens hors les murs. Le premier ghetto est né. Son appellation sera désormais associée à tous les lieux de ségrégation dans le monde. Aujourd'hui, plus de 500 ans après, nous nous posons d'innombrables questions concernant cette mesure, ses fondements, ses conséquences et ce qu'elle révèle sur la République vénitienne. Depuis l'institution du «lieu clos» jusqu'au processus d'assimilation, dans une approche qui englobe Venise dans son ensemble, ce livre met en lumière les relations qui, malgré la réglementation, existaient entre la Communauté et le reste de la société civile.
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Il Bel Paese. C'est ainsi qu'on surnommait l'Italie autrefois. Mais voilà, la page de l'amabilité et de l'accueil souriant est tournée. Dans la charmante ville de Macerata, un jour de février 2018, Luca Traini saisit un pistolet et tire sur les «Nègres» qui croisent sa route. Neuf blessés. Sur son cou est tatoué le nom qu'il s'est donné: Lupo, «le loup». Son geste n'est pas un cas isolé. À Turin, sans raison aucune, on tabasse un migrant allongé sur un banc. En Calabre, au milieu des orangeraies, trois saisonniers africains sont tués à coup de feu au bord de la route. Ces épisodes n'ont pas lieu par hasard. Ce sont les signaux d'un malaise diffus qui touche «l'homme oublié», dérouté par la mondialisation: repli sur soi, peur de l'avenir, désarroi, indifférence envers le désespoir d'autrui, rage de se sentir les oubliés du bien-être proclamé. Le geste de Lupo ne fait que traduire en violence cette amertume. Il est temps de le comprendre, car ce sont nos démocraties tout entières qui sont menacées.
À l'histoire emblématique de Lupo répond une réflexion sur la montée du populisme en Occident. -
Jusque-là ils avaient vécu comme les Arabes, malgré une religion différente. Même langue, mêmes habits, mêmes plats épicés et même café sept fois passé sur le feu. Pourtant, dans les années quarante, sous la pression des événements survenus à la fin du mandat britannique en Palestine, la cohabitation devint impossible pour ces Juifs orientaux. Plusieurs d'entre eux choisirent de quitter leurs pays pour se rendre en « Terre d'Israël ». C'est là que le Palmach, une unité de commandos, eut l'idée d'utiliser leur précieuse connaissance de l'ennemi pour en faire des infiltrés en pays arabe. Pour quatre d'entre eux l'aventure commença dans le tumulte de la guerre d'Indépendance, puis se poursuivit au Liban, avec quelques incursions en Syrie. Une vie d'espion dangereuse mais exaltante. Une vie qui leur attribuait un rôle d'acteurs de l'ombre dans la création du futur pays. Un rôle qu'ils payèrent souvent de leur vie comme Havakuk. Et que Gamliel, Isaac et Yakuba continuèrent d'endosser de longues années au sein du Mossad, le célèbre service secret israélien.
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Trafiquants d'hommes
Andrea Di nicola, Giampaolo Musumeci
- Liana Levi
- Essais
- 13 Mai 2015
- 9782867467813
Chaque année des milliers de clandestins jouent leur vie pour rejoindre l'espace Schengen. Via Lampedusa, la Grèce, la Tunisie, la Turquie ou la Slovénie. À pied ou en camion, dans la cale d'un bateau ou en avion avec un billet de première classe. Pour chaque migrant parvenu à bon port, quelqu'un a empoché entre 1000 et 10000 euros. Le chiffre d'affaires global de ce business est estimé entre 3 et 10 milliards de dollars par an, juste après celui du trafic de drogue. Au sommet de la pyramide, d'insaisissables et puissants criminels orchestrent de vastes réseaux d'intermédiaires. Qui sont ces trafiquants d'hommes, comment travaillent-ils, comment échappent-ils aux contrôles? Depuis 2012, nous avons parcouru des milliers de kilomètres, interrogé des dizaines de magistrats et de policiers, rencontré des passeurs et des trafiquants en prison ou dans les bistrots des ports de transit. Nous avons recueilli leurs confidences, analysé leurs méthodes et leurs livres de comptes. Notre enquête décrit la plus grande et la plus impitoyable "agence de voyages" du monde.
A.D.N. et G.M.
«C'est l'histoire d'une série noire sans fin.» Le Canard enchaîné «Un document effroyable.» L'Express
«Une enquête glaçante.» Ouest France" -
29 mars 1516. La Sérénissime impose aux Juifs de Venise de se regrouper dans le lieu-dit «Geto», à l'extrémité nord de la ville, sur une île encerclée par des canaux. Deux portes, ouvertes le matin et refermées le soir à minuit, donneront désormais accès à ce lieu. Les habitants pourront le quitter dans la journée pour exercer leur profession, mais la nuit seuls les médecins seront autorisés à sortir pour soigner les Chrétiens hors les murs. Le premier ghetto est né. Son appellation sera désormais associée à tous les lieux de ségrégation dans le monde. Aujourd'hui, 500 ans après, nous nous posons d'innombrables questions concernant cette mesure. Qu'est-ce qui l'a motivée? Comment la communauté juive l'a-t-elle acceptée? Était-elle d'ailleurs ressentie comme une contrainte ou comme s'inscrivant dans une politique générale de la République vénitienne vis-à-vis des communautés étrangères? Quelle a été la vie dans ce lieu de confinement durant les 300 ans qui ont précédé la suppression des portes par Napoléon?
Depuis l'institution du «lieu clos» jusqu'au processus d'assimilation, dans une approche qui englobe Venise dans son ensemble, ce livre met en lumière les relations qui, malgré la réglementation, existaient entre la Communauté et le reste de la société civile, et aussi la vie de la plus importante ville cosmopolite du bassin méditerranéen. -
Les Eitingon. Une famille hors normes, emblématique du xxe siècle, car trois de ses membres en ont incarné les principaux courants de pensée : capitalisme, communisme et psychanalyse. Au départ simples marchands juifs de Biélorussie, la fortune va leur sourire grâce à Chaïm, qui ouvre un comptoir de vente de peaux à Leipzig, en 1891. Mais aurait-il pu imaginer que trois Eitingon occuperaient après lui une place de choix dans l'Histoire? Le premier est Motty, celui qui reprend le flambeau de l'import-export de la fourrure et étend son empire jusqu'à New York, où il s'installe en 1919. Quels accords a-t-il passés avec les Bolcheviks pour ne pas être coupé de ses sources d'approvisionnement? La réponse se trouve peut-être chez Leonid, le deuxième Eitingon célèbre. Un cousin éloigné, talentueux agent secret soviétique, qui pilotera l'assassinat de Trotski... entre autres missions ! Quant à Max, le troisième, il devient très jeune un proche de Freud dont il admire le travail et finance généreusement les projets. Quel fil rouge relie ces trois-là? L'argent de Motty? Un sens de la famille à toute épreuve? Une alliance avec le régime soviétique? Mary-Kay Wilmers entrelace faits historiques et événements familiaux, rapports officiels et correspondance, pour tisser cette incroyable saga familiale.
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"Dans un quartier délaissé de Milan, un quartier sans débouchés devenu une place forte de la drogue, Rocco, vingt ans, est chargé par la mafia de revendre de la coke, de menacer, de tuer... Un travail rentable et valorisant aux yeux des jeunes de son entourage. Seulement, le jour où son meilleur ami est froidement assassiné par ceux là mêmes pour qui il travaille, il change de camp pour devenir le repenti qui crie vengeance et justice. C'est ainsi que le procès de la mafia se met en route, un procès qui pourrait enrayer les rouages bien huilés du trafic mondial de la drogue et du crime organisé. Mais c'est compter sans la collusion entre pouvoir et mafia...
Par cette plongée subjective qui donne la parole à un repenti, Fabrizio Gatti s'attaque à une question plus que jamais d'actualité, celle de la mafia italienne devenue un acteur majeur de la criminalité internationale. Entretien avec Fabrizio Gatti
Quel a été le point de départ de ce livre?
Une histoire que j'ai vécue, tout simplement. Les noms de certains protagonistes ont été modifiés pour préserver leur vie privée, leur sécurité. Mais surtout parce que ce qui importe, ce n'est pas comment nous nous appelons mais ce que nous sommes et avons été.
Pourquoi avoir choisi la forme romanesque?
C'était un choix délibéré. Je voulais raconter ce que j'avais vu avec les yeux du citoyen plus que du journaliste, pour faire partager mon émotion et éclairer le parcours de ces hommes et ces femmes dont la vie s'est trouvée inextricablement mêlée à la criminalité organisée. Il s'agissait de donner un tableau de la réalité italienne vivant et tangible. Ce livre a d'ailleurs été adapté au théâtre.
Combien de morts peut-on attribuer à la mafia en Italie?
Il n'y a pas de recensement précis. Il n'existe aucun lieu public consacré aux victimes de la mafia sicilienne. Ni de la 'ndrangheta calabraise. Ni de la camorra campanienne. L'association portant le nom de Peppino Impastato - le journaliste sicilien assassiné par Cosa nostra le 9 mai 1978, à l'âge de trente ans - répertorie 500 noms de personnes tuées entre 1945 et 1993. Un registre d'état civil de la défaite. Seules les victimes innocentes sont recensées. Pas celles des règlements de comptes entre mafieux. En incluant les guerres entre clans, les estimations s'élèvent à pas moins de 2 500 morts en Sicile.
Malgré le procès que vous racontez dans votre livre, la mafia a encore un grand pouvoir en Italie
Aujourd'hui encore, au Parlement italien, siège un sénateur très proche de la mafia. Et soixante milliards d'argent public partent en fumée chaque année à cause de la corruption. Avec 218 milliards de chiffre d'affaires et 10,9 % du produit intérieur brut, la mafia italienne constitue une véritable économie parallèle.
Mais la mafia frappe aussi dans le reste du monde...
Oui, la 'ndrangheta a créé des antennes en Allemagne, en Espagne, au Portugal et en Australie. La camorra s'est implantée dans le sud des États-Unis, en France, en Espagne, en Angleterre, en Écosse, au Venezuela. La mafia est devenue tellement raffinée qu'en Italie, après avoir endossé le costume trois-pièces de la politique, elle est allée se camoufler dans le monde de l'entreprise, des banques et de la finance. Ses compagnies amies, on les trouve désormais partout. D'ailleurs, au mois de février 2014, un agent infiltré a permis à la police italienne et au FBI de démanteler un groupe criminel, lié à la 'ndrangheta, qui avait établi un réseau de trafic de drogues et de blanchiment d'argent entre les États-Unis et l'Italie. Leur présence n'est une surprise que pour ceux qui refusent la réalité.
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