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Du 1er octobre au 15 décembre 1856, la Revue de Paris publie dans six numéros consécutifs un roman inédit, Madame Bovary. Laurent Pichat, rédacteur de la Revue, a exigé de son auteur des coupes et censuré certaines scènes. Dès qu'il reçoit en avril 1857 son exemplaire de l'édition originale, Flaubert, désireux de pérenniser la bêtise du censeur, reporte une par une les corrections exigées et commente la suppression imposée. Il procède très minutieusement : au crayon d'abord - il met les passages concernés entre crochets, il barre d'un trait horizontal les fragments courts, d'une croix de saint André les plus longs - puis à l'encre, il encadre presque toujours le morceau visé et, quelquefois, repasse à la plume sur les rayures au crayon. Paradoxe de la rature, ce qui immédiatement saute aux yeux, c'est la violence de la mutilation. Et c'est presque une autre Madame Bovary que l'on découvre, une Bovary de bon goût, enfin acceptable, privée de son « immoralité » supposée.
Sans doute le premier écrivain à inscrire rétrospectivement dans le corps même du livre l'un des moments douloureux de sa genèse, Flaubert montrait volontiers cet exemplaire-témoin à ses amis. Par cette édition, son objectif est atteint : faire sortir la censure du cadre privé du manuscrit afin que la postérité puisse juger. -
Chef-d'oeuvre lyrique de Victor Hugo, Les Contemplations connaît un tel succès dès sa parution en 1856 que la première édition s'épuise en quelques jours. Le présent ouvrage reproduit l'exemplaire que Hugo offrit alors à Auguste Vacquerie, son disciple et compagnon d'exil. Beau-frère de sa fille Léopoldine tragiquement disparue, poète, dramaturge, journaliste, Vacquerie développe un autre talent durant son séjour sur l'île de Jersey : celui de photographe. Il a enrichi son exemplaire de trente-deux épreuves photographiques qui ont fixé pour l'Histoire les décors, personnages et scènes du premier exil hugolien. Très méditée, la disposition des images dans le volume tisse un lien subtil avec les poèmes qu'elles illustrent. , ,L'ensemble du texte de l'édition originale des Contemplations ponctué par ces épreuves d'exil est ici rendu accessible pour la première fois. Au fil des pages de cet unique « exemplaire curieux », comme l'appelait Auguste Vacquerie, s'élabore l'imagerie mythique de l'écrivain proscrit, campé dans les sites immenses qui insufflent sa création. ,,La postface d'Édouard Graham retrace les étapes de la publication initiale de ces « Mémoires d'une âme ». Elle jette aussi quelque lumière sur l'exemplaire Vacquerie, ancêtre artisanal du livre illustré par des photographies.,,présentation sous-collection: Depuis bientôt un siècle, la Librairie Droz publie des éditions critiques de référence avec la collection des "Textes Littéraires Français", qui a pour mission de donner accès aux textes fondamentaux du patrimoine littéraire de langue française. Grâce à une annotation précise, développée et originale, à de riches introductions, à des bibliographies et glossaires rigoureusement établis, les éditeurs scientifiques éclairent des oeuvres éloignées historiquement, culturellement et linguistiquement du lecteur contemporain.,Inscrite comme sous-série des "Textes Littéraires Français", Littérales voudrait déplacer le regard critique vers les premiers lecteurs, les découvreurs d'une oeuvre, voire les écrivains eux-mêmes.,Il ne s'agit pas de donner une simple reproduction anastatique d'un texte mais d'offrir l'édition la plus proche possible d'un exemplaire d'exception, s'entend pour sa valeur scientifique de témoin unique de son époque. Pour cela, le texte tel qu'il parut la première fois est respecté dans son format, sa composition, sa mise en page.,
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Nous avons bu tant de rosées
En échange de notre sang
Que la terre cent fois brûlée
Nous sait bon gré d'être vivants.
François Cheng écrivit ce quatrain vers 1958-1960, alors qu'il en était encore à apprendre la langue française. Tout au long de sa pratique poétique inventive, Cheng a investi de nombreux genres littéraires ; il revient aujourd'hui au quatrain. Celui-ci lui permet de réunir tradition chinoise et tradition française. En l'adoptant, l'académicien confirme son appartenance à ce double fond quant à la forme, concise et dense à la fois, et quant à un contenu duel, tant en matière de poétique (chn et orphisme) que de spiritualité (conception taoïste de l'univers, « Voie christique »).
L'édition de Madeleine Bertaud n'est pas strictement une édition critique : elle balaie largement l'oeuvre chengienne, dont l'auteur perçoit fortement l'unité avec empathie et maîtrise.
Madeleine Bertaud est professeur émérite de l'Université de Lorraine. Après une carrière consacrée à la littérature française du XVIIe siècle, elle étudie depuis une quinzaine d'années l'oeuvre de François Cheng. -
Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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L'édition de Mme Simone Lecointre et M. Jean Le Galliot constitue la première édition critique véritablement de Jacques le Fataliste. Le texte reproduit scrupuleusement le meilleur texte possible, à savoir celui de la copie Girbal, conservé à Léningrad. L'apparat critique, rigoureux et documenté, faisant état des autres copies, s'accompagne d'un essai qui renouvelle brillamment la problématique du roman: les auteurs montrent par là de quelle façon peuvent se joindre harmonieusement les méthodes traditionnelles ("philologie" ausens strict, histoire littéraire, analyse "référentielle") et l'approche moderne (stylistique et surtout sémoitique) du texte littéraire.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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En Ménage ne peut être lu comme une déclinaison mineure du credo naturaliste. Si Zola y goûte « l'éternelle souffrance et l'éternelle bêtise de la vie », Huysmans propose avec ce faux roman d'adultère paru en 1881 une vaste interrogation de l'écriture contemporaine dans sa vocation à représenter la modernité. André l'écrivain et Cyprien le peintre ne cessent de douter de la validité de leur art, au cours d'un récit qui joue d'une spécularité telle qu'il s'extirpe du carcan du manifeste et le congédie par l'élan dévastateur de l'ironie. Dans le mouvement qui le conduit à poser les principes d'une nouvelle province de la psychologie humaine, cette crise juponnière, Huysmans se gausse de la pensée systématique et des stéréotypes qui l'incarnent. C'est bien cette défiance, et, partant, l'invention du roman sceptique, que Gilles Bonnet identifie en établissant l'édition critique d'En Ménage.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Publié en 1900, Le Roman de Tristan et Iseut de Joseph Bédier (1864-1938) n'est pas une simple réécriture moderne parmi tant d'autres de cette célèbre légende empruntée à la littérature médiévale. Écrit par l'un des plus fameux médiévistes du XXe siècle, et miroir secret de l'ensemble de son oeuvre, ce texte de référence a, par la perfection de son style, ravivé l'intérêt pour la littérature du Moyen Âge. Constamment réédité, traduit dans une quarantaine de langues, modèle d'innombrables adaptations, illustré par de nombreux artistes, ce texte est aujourd'hui encore à l'origine de la vocation de nombre de médiévistes. La présente édition permet au lecteur de découvrir la genèse et le sens de ce roman qui compte parmi les plus grands textes littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Serré en fin du premier livre des Essais, le petit chapitre « Des prières » en est assurément un grand pour quiconque examine la considération religieuse chez Montaigne. Il fournit aussi à celui qui s'intéresse à la genèse du texte une pièce de première importance, ne serait-ce que par le préambule dont, au retour d'Italie, l'auteur a doté ce chapitre un moment censuré. Ici plus qu'ailleurs peut-être, Michel de Montaigne a défini le statut de son livre : délibérément « humaniste » et « laïc », mais « très-religieux toujours ». Se rappelant sans doute que Thémis, la Justice, est parèdre de Jupiter, la Puissance, il s'en prend à ceux-ci qui, chrétiens en tête, s'adressent à Dieu sans révérence ou en font leur complice, mais aussi à ceux-là qui osent le réduire à raison. Si seul le « Notre Père » lui agrée, c'est que cette prière, réclamant le pardon préalable des offenses, ne dissocie pas miséricorde et justice divines et qu'elle écarte d'emblée toute supplique inconsidérée. Sans perdre jamais ce fil conducteur, les états successifs de l'essai « Des prières » divulguent quelque chose du « train » des « mutations » d'un auteur qui se confie toujours davantage, montre son irritation grandissante, prend plus parti et ouvre son texte aux poètes. Sans le fermer à Dieu.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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L'Heptaméron est une oeuvre à la croisée des discours religieux et mondain, où diffèrent sans s'exclure amour sacré et amour profane qui transmet depuis des siècles le testament spirituel, vivace, émouvant et profondément humain d'une des grandes dames de l'Histoire de France. Soeur de François Ier et grand-mère de Henri IV, Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre, a joué un rôle essentiel dans la vie culturelle de la Renaissance française. Avec l'Heptaméron, elle a composé un recueil de nouvelles inspiré du Décaméron de Boccace, resté inachevé (72 nouvelles) au moment de sa mort (1549).
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Introduction, texte critique et édition diplomatique des quatre versions françaises par Jean Rychner, accompagnés du texte norrois du Ianuals liod et de sa traduction française, avec une introduction et des notes par Paul Aebischer.
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De la servitude volontaire ou contr'un
Etienne de La Boétie
- Librairie Droz
- 1 Juin 2008
- 9782600304962
De la servitude volontaire ou Contr'un, chef-d'oeuvre d'Etienne de La Boëtie, est un impitoyable procès de la tyrannie, un procès connu certes, mais qui, sans Malcolm Smith, n'aurait jamais été servi par l'établissement rigoureux d'une édition d'après le manuscrit de Mesmes (BnF, fonds français 839).,Son édition épuisée, il s'agissait de la réimprimer cependant que, dans l'entre-temps, les recherches sur La Boëtie en général et sur le Contr'un en particulier avaient largement évolué et que plusieurs manuscrits avaient émergé. Malcolm Smith disparu, c'est Michel Magnien qui a accepté de compléter cette édition et de nous faire profiter de sa parfaite connaissance du dossier.,
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Publié en 1554, sans nom d'auteur, le Lazarillo de Tormès raconte, sous la forme d'une confession, les aventures juvéniles d'un crieur public qui s'estime parvenu au comble du bonheur en faisant ménage à trois avec la servante d'un archiprêtre. Mais, sous ces apparences facétieuses, se cache mal une satire de l'Espagne de Charles Quint, ce qui lui valut d'être mis à l'index en 1559. Aussi bien a-t-on été tenté d'y voir la main d'un écrivain érasmisant, mais les attributions récemment faites à Juan de Valdès ou à Juan Luis Vivès sont inconciliables avec la date de sa composition, qui a pu être fixée postérieurement à leur mort.
Cette objection ne vaut pas, par contre, pour Francisco de Enzinas qui, déjà célèbre dans les milieux de la Réforme par ses traductions de l'Institution de la religion chrétienne de Calvin et du Nouveau Testament révisé par Erasme, projeta en 1548 de publier, par nécessité financière, un « livre en espagnol », que l'on a pris à tort pour une simple traduction du latin ou du grec. Selon l'hypothèse émise par Roland Labarre, il ne s'agissait de rien de moins que du Lazarillo de Tormès qui, resté à l'état de brouillon lorsque Enzinas mourut le 30 décembre 1552, aurait été acquis par le libraire Arnold Birckmann, lequel l'aurait lui-même grossièrement remanié avant de le remettre à l'imprimeur anversois Martin Nuyts. Ainsi s'expliqueraient les nombreuses erreurs des princeps auxquelles s'emploie à remédier l'édition de Roland Labarre. -
Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l'édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d'une introduction, de notes, d'un glossaire, si nécessaire, et d'index. Cet appareil critique exigeant accueille l'érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des oeuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
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Si le nom de Marco Polo est universellement connu, on sait moins que Le devisement du monde - tel est le titre original de l'oeuvre présentant ses voyages -, autrement dit « la description du monde » est le fruit d'une collaboration entre le célèbre voyageur vénitien et un écrivain de métier, Rustichello da Pisa, qui avait choisi le français comme langue d'écriture, à l'instar de nombre d'écrivains italiens de son temps. L'oeuvre a connu rapidement le succès, elle a été adaptée ou traduite en plusieurs langues, de sorte qu'elle nous a été transmise dans diverses « versions » ou « rédactions », française, toscanes, vénitiennes, latines, catalane, franco-italienne. C'est cette dernière, souvent considérée comme la rédaction de référence et la plus proche de l'original, que propose le présent ouvrage, pour la première fois sous la forme d'une édition bilingue, édition critique du seul manuscrit sous lequel elle nous est parvenue (BN fr. 1116), traduction en français contemporain. On découvre une langue déroutante et chatoyante, un français coloré de nombreux italianismes. Cet ouvrage bénéficie d'une traduction fidèle et élégante, d'une introduction et de notes substantielles.