De si jolies petites plages est un récit-reportage écrit sur les premières vagues de boat-people haïtiens, qui ont atterri sur les côtes de Floride. Récits, témoignage, entretiens... On y voit l'engagement et le flair d'un écrivain respectueux de la réalité et des gens, qui documente sur le terrain pour découvrir le vrai visage de ces migrants nus, qui ont tout abandonné pour un autre destin. L'auteur Jean-Claude Charles nous dit que «De si jolies petites plages peut être lu comme un roman, parfois comme de la poésie, il y a du théâtre aussi...»
Jean-Claude Charles a investigué sur le sujet de mars 1980 à août 1982. Sur une tonalité blues, qui fait la marque de cet écrivain, cette enquête rebelle, brutale, saccadée, épouse les aspérités d'une réalité qui dure. Grâce à l'analyse pertinente de Jean-Claude Charles, on comprend que les Haïtiens sont «les seuls boat-people du monde à se réfugier dans les bras des responsables directs de leur malheur» ! Les gardes états-uniens les prennent pour des enfants fautifs qu'il faut encadrer et punir au besoin. Les camps ne se trouvent pas tous aux États-Unis, certains Haïtiens échouent aux Bahamas, à Fox Hill, où la prison centrale de Nassau les attend. Les plus chanceux finiront dans le bush, au sud de New-Providence, un bidonville à l'image de la Saline de Port-au-Prince. La même misère, mais... ailleurs. Mais c'est encore pire pour ceux qui atterrissent à Porto Rico et découvrent le célèbre Fort-Allen: «Bienvenidos. Centro de Educación y Trabajo». De la peur à la révolte, c'est le désir d'évasion à n'importe quel prix qui domine. Les Haïtiens n'en finissent pas de fuir, peu importe la destination finale, même l'enfer... Et l'enfer est toujours au rendez-vous. Un livre combien actuel qui fait comprendre la situation des migrants d'aujourd'hui.
La Martinique. Ce bout d'île empêtré dans sa singularité française accède à l'indépendance à la suite du mouvement de la Pwofitasyon : grève générale contre la vie chère et l'exploitation outrancière aux Antilles. L'indépendance des âmes est une fresque historique, dystopique, riche en saveurs, humours et humeurs créoles. Écriture somptueuse. Personnages fracassants. Sensualités débridées. Rien n'est épargné dans cette fable politique qui met face à face Jean-Baptiste de Négri, béké déchu de ses privilèges, et Moïse M'Adouba, leader noir devenu dictateur à vie.
Faudrait-il hélas rappeler que la poésie désarme les certitudes, invite à douter, donne à la langue ce qu'elle ne trouvera nulle part ailleurs, brise les miroirs nous renvoyant des images arrêtées de nous-mêmes, saute les verrous du sacré, rêve ?
De l'égalité des races humaines appartient au grand mouvement des idées
anthropologiques, sociologiques, philosophiques, historiques, littéraires et
morales de la fin du XIXe siècle et restera actuelle tant que le racisme ne sera pas éradiqué de nos sociétés.
Ghislaine GÉLOIN, professeur
Au courant littéraire esclavagiste du XVIIIe siècle, succéda celui raciste du XIXe. En réponse, les esclaves firent par les armes Haïti et leurs théoriciens défendirent par les livres la race noire. C'est dans cette continuité que trois hommes haïtiens se sont levés pour combattre les thèses racistes en cours : Hannibal Price, Louis-Joseph Janvier, Anténor Firmin. Ce dernier s'en prendra en 1885 au champion toutes catégories du racisme, Arthur de
Gobineau, et à son Essai sur l'inégalité des races humaines (1855), dans ce livre au titre visionnaire : De l'égalité des races humaines, un incontournable des 100 classiques de la bibliothèque bicentenaire haïtienne.
George ANGLADE, géographe et écrivain
Ce livre foisonnant et passionnant associe scènes de vie, rencontres et parcours de créateurs. La quête de repères dans une ville meurtrie par le séisme : un passage saisissant au «Club des Jeunes du monde» via Gary Victor; l'atelier d'écriture de Lyonel Trouillot; un échange sur la condition homosexuelle dans la capitale avec le vidéaste Maksaens Denis; un portrait de la grande dame de la danse haïtienne, Viviane Gauthier, 97 ans; une visite chez l'homme-cri Frankétienne; des conversations avec les sculpteurs de la Grand-Rue; la poésie chantée, de Georges Castera à James Noël, par Wooly Saint Louis Jean; le théâtre courant les rues; la vie du livre avec Emmelie Prophète.
Dans Chérir Port-au-Prince, Valérie Marin La Meslée partage la vision d'un monde où la beauté a, comme partout, droit de cité, salue le courage, la dignité des Haïtiens, et leur art de s'élever au-dessus du bourbier quotidien par la création.
Une poésie profondément humaniste
2e édition revue et augmentée
Résumé
En se laissant guider par la main chaude des ancêtres, Laure Morali suit les formes et les rêves de la terre, du Brésil au Québec en passant par les Andes, le Chiapas et le Nouveau-Mexique. Ses poèmes recueillent l'humilité des êtres et des choses.
Extrait
La terre
cet animal
quand elle respire
nous marchons
dans son rêve
L'auteure
Laure Morali, poète et auteure de récits, vit à Montréal. Aux éditions Mémoire d'encrier, elle a publié Orange sanguine (poésie, 2014), Traversée de l'Amérique dans les yeux d'un papillon (roman, 2010) et La terre cet animal (poésie, 2003; 2021). Elle a également dirigé l'anthologie de correspondances entre écrivains des Premières Nations et écrivains québécois Aimititau ! Parlons-nous ! (chronique, 2008) et co-dirigé avec Rodney Saint-Éloi le livre-disque Les bruits du monde (chronique, 2012). Elle anime des ateliers d'écriture au Québec, en France, en Haïti.
Comment terrorisme et contre-terrorisme s'engendrent-ils mutuellement dans le face-à-face de deux folies guerrières? D'où vient cette passion de la violence? Gilles Bibeau analyse la manière dont le États souverains exercent leur droit de tuer et de mener la guerre au nom de la sécurité et de la paix. Il dénonce les dérives patriotiques, le nouage du politique, du religieux, du militaire, et déconstruit la mythe d'une violence s'exprimant à travers la course effrénée aux armements de plus en plus sophistiqués. De la guerre froide à la guerre anti-terroriste de Barack Obama, Généalogie de la violence dévoile les enjeux idéologiques, politiques, anthropologiques et éthiques que posent les procédures de construction de l'ennemi.
Dit de combat, de révolte et d'amour. La poésie de Jacques Viau est celle des héros. Il nous raconte l'histoire d'une île coincée entre trois langues et une frontière, nous parle de poésie, de résistance, d'histoire et d'humanités à faire. Il est question d'un peuple grand comme le ciel qui éclaire le poème. La parole révoltée capte, dans la fraîcheur naïve des mots, un horizon de beauté et de grandeur. C'est Jacques Viau qui, de sa voix mélancolique, évoque son pays natal et son exil. Le poète dit le chant de la patrie, hymne à l'amour, à la vie et à l'espoir.
Ainsi parla l'Oncle, premier manifeste de la négritude, paru en 1928, est le grand livre sur la condition noire, sur la relation à l'Afrique et à sa culture. Lire aujourd'hui Ainsi parla l'Oncle pour découvrir un geste essentiel.
Revisiter l'Oncle
Vingt-quatre auteurs relisent Ainsi parla l'Oncle et Price-Mars: Maryse Condé, Dany Laferrière, Jean-Daniel Lafond, Raphaël Confiant, André Corten, Laënnec Hurbon, Jean Bernabé, Léon-François Hoffmann, Maximilien Laroche, Jean Morisset, Romuald Fonkoua, Alain Anselin, Carlo A. Célius, Asselin Charles, J.Michael Dash, Lilian Pestre de Almeida, Milagros Ricourt, Joëlle Vitiello, Eloise A. Brière, Kunio Tsunekawa, Joël Des Rosiers, Françoise Naudillon, Hérold Toussaint, Christiane Ndiaye.
Lauréat, médaille Luc-Lacourcière 2021
L'avenir des relations entre Autochtones et Québécois et le sens même de la nation du Québec dépendent intimement de ce que sera ou ne sera pas la réécriture à parts égales de notre histoire.
Résumé
Les Autochtones, la part effacée du Québec retrace les premiers contacts entre les colons français et les Autochtones. Cette rencontre fondatrice a modelé l'identité québécoise et le regard sur l'Autre. Les récits des voyageurs-explorateurs et colons dialoguent avec les récits oraux, les mythes, les légendes et les écrits autochtones contemporains. Émerge un portrait riche où se confrontent et s'enchevêtrent représentations et impensé colonial. En replaçant les Autochtones au coeur de l'histoire du Québec, Les Autochtones, la part effacée du Québec propose une éthique qui rompt avec la vision unique, et rétablit l'égale dignité des peuples en présence..
Extrait
Nous avons appris à penser que l'histoire est quelque chose qui s'est passé dans le temps d'hier et qui est arrivé à d'autres que nous. Pourtant on ne peut pas vraiment comprendre les réalités d'aujourd'hui sans plonger dans les racines de notre présent et sans décortiquer ce qui s'est passé dans les temps anciens pour en montrer l'impact sur le temps qui est le nôtre. Il est vrai que nos racines françaises nous définissent mais nous sommes aussi métissés de sang amérindien ; nous avons été à l'origine des coureurs des bois tout en devenant plus tard des paysans prisonniers de quelques arpents de terres ; d'immigrants venus de France, nos ancêtres ont émigré massivement aux États-Unis au XIXe siècle. Ces polarités nous ont servi tantôt comme des figures d'identification, tantôt comme des repoussoirs qui nous ont fait retenir un seul des termes des polarités qui nous constituent. Or, ce n'est qu'en retournant à l'ensemble de ces tensions bipolaires inscrites au coeur de l'identité québécoise qu'on pourra peut-être ouvrir une voie qui permettra d'accueillir la diversité apportée dès les débuts par les populations autochtones, ensuite par les Britanniques et plus tard par plusieurs vagues d'immigrants, les premiers proches par la culture et la religion, et les plus récentes apportant des langues, des cultures et des religions qui nous étaient étrangères.
L'auteur
Gilles Bibeau est anthropologue et professeur émérite à l'Université de Montréal. Il est l'auteur de nombreux essais. Il a publié chez Mémoire d'encrier Généalogie de la violence. Le terrorisme : piège pour la pensée (2015) et Andalucía, l'histoire à rebours (2017).
Prix Victor-Barbeau 2021
Prix Spirale Eva-Le-Grand 2021
Finaliste, Prix des libraires 2022
Sélection du jury, Grand Prix du livre Montréal 2021
Décoloniser la décolonisation québécoise
Résumé
L'oeil du maître interroge le mythe du maître chez nous qui définit les luttes souverainistes au Québec, la relation au territoire et aux Premières Nations. Contre la conquête, la domination, la surveillance, Dalie Giroux revendique une autre idée de l'indépendance, à rebours de la violence fondatrice de l'État. Elle évoque le rendez-vous manqué avec un passé-futur décolonial du Québec et la possibilité d'une chaîne de solidarités qui mobiliseraient les forces vives de la pensée autochtone, des luttes antiracistes, écologiques et féministes afin d'habiter ensemble le territoire. Autrement. Ici. Maintenant.
Extrait
La tâche décoloniale locale serait de rassembler les moyens symboliques et matériels pour déserter la domus de Champlain, sortir de la maison du maître, cesser de dire que nous sommes « hydro-québécois », détraquer la machine de capture impériale.
L'auteure
Née à Lévis, Dalie Giroux, essayiste, renouvelle la tradition pamphlétaire québécoise. Elle enseigne les théories politiques et féministes à l'Université d'Ottawa. Elle a publié chez Mémoire d'encrier Parler en Amérique. Oralité, colonialisme, territoire en 2019.
Résumé
Savoirs créoles : Leçons du sida pour l'histoire de Montréal propose un regard critique sur l'histoire de Montréal à travers l'épidémie du sida au cours des années 1980.
Viviane Namaste étudie les différentes formes de lutte de la communauté haïtienne, faussement associée au sida et par conséquent victime de discriminations dans tous les domaines de la vie publique (logement, éducation, emploi, santé... ). À partir d'une documentation originale, de recherches dans les journaux, radios, archives et d'entrevues, Savoirs créoles montre le lien établi par les institutions publiques entre les Haïtien·ne·s et la maladie.
Les membres de la communauté, ayant vécu cet amalgame tel un désastre, ont déployé des modèles de mobilisation exemplaires et des savoirs enracinés dans leur vécu, leur langue et leur culture. L'auteure souligne l'immense travail des infirmières haïtiennes qui se retrouvaient au premier plan de la lutte.
Analysant cette crise de santé publique, Namaste pose la question : Comment et pourquoi certaines réalités sont effacées dans l'histoire de la ville de Montréal ?
L'auteure
Viviane Namaste est professeure titulaire à l'Institut Simone de Beauvoir, Université Concordia.
Le livre
Deux amoureuses se séparent. Seule dans son appartement, entre les livres et les souvenirs, une jeune femme apprivoise la vie, au fil des jours. Écrit sous forme de journal, Coeur yoyo, tel un rite de passage, est à la fois une traversée de l'amour et du deuil.
Extrait
coeur yoyo
oublié au fond d'une poche
celle de la veste
que je ne te rendrai pas
et qui porte encore ton odeur
on s'aime à crédit depuis
longtemps déjà
Point de vue de l'auteur.e
Ceci n'est pas l'histoire d'une peine d'amour, ni même l'histoire de ma survie. Ceci est l'histoire d'un apprentissage.
L'auteur.e
Laura Doyle Péan a 20 ans. Libraire, poète et activiste, elle étudie en droit à l'Université McGill. Coeur Yoyo est son premier livre.
Voix de femmes insoumises
Traduit de l'anglais par Jonathan Lamy
Résumé
Ces poèmes bilingues (anglais-français) se déplacent, multipliant voix, corps, paysages. Chez soi ne cesse de bouger. Chaque poème est un mouvement. Cri de ralliement et de solidarité, Le premier coup de clairon pour réveiller les femmes immorales est un manifeste où retentit une parole résolument engagée.
Extrait
Donnez-moi des femmes-lois
des femmes-gueules
des femmes qui ne la ferment pas
des femmes qui n'ont pas peur
Donnez-moi des femmes monstrueuses
L'auteure
Poète, artiste de la parole et animatrice, Rachel McCrum est née en Irlande du Nord. Elle vit à Montréal depuis 2017 et codirige le Mile End Poets' Festival.
Traduit de l'anglais par Véronique Lessard et Marc Charron
Résumé
Mahindan et son fils de six ans accostent en Colombie-Britannique avec cinq cents compatriotes réfugiés, portés par le rêve de laisser derrière eux la guerre au Sri Lanka et d'entamer une nouvelle vie. Or le bruit court que parmi les « boat-people » se cachent des membres d'une cellule terroriste. Emprisonné, soumis à des soupçons et des interrogatoires, Mahindan voit son passé resurgir et leurs chances d'obtenir le droit d'asile se dissiper. Inspiré de faits vécus et narré tour à tour par Mahindan, son avocate réticente Priya et Grace, l'arbitre canado-japonaise qui doit décider de son sort, Boat-People replace la crise actuelle des migrants sous le signe de la compassion. Récit d'une grande force où chaque décision est aussi question de vie ou de mort.
Extrait
« Le capitaine stoppa les machines et le bateau s'immobilisa, placide. Au-dessus d'eux, un bruit d'hélice. Mahindan vit un hélicoptère couper le ciel, une feuille rouge peinte sur son ventre. Il y avait maintenant trois bateaux, tous trois encerclaient le cargo : leur comité d'accueil. Sur le pont, les gens faisaient signe des deux mains. Le drapeau rouge et blanc claqua, dissipant tout doute.
Mahindan agrippa son fils. Sellian frissonna dans ses bras, de peur, d'excitation, il n'aurait su le dire. Bientôt Mahindan tremblait lui aussi, ses aisselles moites. Il claquait des dents.
Leur nouvelle vie. Elle ne faisait que commencer. »
Échos de presse
« Ce premier roman explore avec force les questions relatives à l'immigration... Profondément émouvant et nuancé, Boat-People interroge le prix qu'un État est prêt à payer lorsque la sécurité publique mène à la perte de vies humaines. »
Booklist
« Boat-People est un livre parfait pour notre époque, une lecture indispensable pour mettre en contexte les questions que nous sommes peut-être plus enclins à ignorer. »
Robert Wiersema dans le Toronto Star
L'auteure
Sharon Bala est née à Dubaï, a grandi en Ontario et vit maintenant à Saint-Jean de Terre-Neuve. Boat-People, son premier roman, publié en anglais en janvier 2018, est vendu dans le monde entier et traduit en allemand, en arabe et en turc. The Boat People est lauréat du Harper Lee Prize for Legal Fiction 2019 et a été finaliste pour plusieurs prix dont le Canada Reads 2018, le Amazon Canada First Novel Award 2018, le Margaret and John Savage First Book Award 2019, le Thomas Raddall Atlantic Fiction Award 2019 en plus de se retrouver sur la liste longue du Aspen Words Literary Prize 2019.
« Un voyage d'amour sous les eaux.
Fluidité et célébration pour invoquer l'être aimé. »
Résumé
Nuit des anses pleines dit le voyage sous les eaux, là où se croisent les mystères de l'amour. Fluidité. Célébration de l'être aimé. Le poème invoque corps et présence. Le désir remonte lacs, rivières, fleuves, mers. L'univers liquide donne à voir et à rêver. La seule espérance : plonger au coeur du sentiment.
Extrait
Je marche campé entre deux eaux
jusqu'à tes yeux
il n'y a pas de miracle
renouvelé de promesses
femme de mes dix doigts
L'auteur
Poète, Franz Benjamin célèbre la vie à travers ses livres. Il est député de la circonscription de Viau à l'Assemblée nationale du Québec depuis octobre 2018.
Une méditation sur la mort, la vie et l'amour.
Résumé
Mourir. Malgré la vie. Malgré la joie. Mourir. Peut-être renaître un jour. Conte-poème au pays des Inuits et des coureurs de froid. Accueilli et soigné au Nunavik, l'aventurier blessé médite sur la mort, la vie et l'amour. C'est dans la toundra que le rescapé retrouvera la force de vivre.
Extrait
Je vous connais gens du Nord
Bien-aimés nomades depuis des lustres
Qui parcourez cette terre
De loups-marins et d'eaux
Je vous connais mes courageux
Et même si je ne vous connaissais pas
Vous me recueilleriez en disant
Bienvenue à toi le pauvret
Celui dont la jambe traîne comme une peau
Entre qu'on te serve un thé brûlant
Viens dans la chaleur de notre abri
L'auteur
Poète, médecin, nomade, voyageur et vagabond, Jean Désy vit autour de Québec, il est toujours en partance entre les îles, les toundras et les taïgas. Il est l'auteur d'une oeuvre profondément humaine. Il a publié chez Mémoire d'encrier Uashtessiu / Lumière d'automne (en collaboration avec Rita Mestokosho, 2010), Chez les ours (2012), Isuma, anthologie de poésie nordique (2013), Bras-du-Nord (en collaboration avec Normand Génois, 2015), Amériquoisie (2016), Chorbacks (2017) et Hymne à l'amoune (2019).
Livre posthume
Le livre testament de Gérald Bloncourt
Avec photos et reproductions d'oeuvres de Gérald Bloncourt
Préface de Yanick Lahens
Résumé
Gérald Bloncourt reprend la chronique des événements de 1946, ces moments intenses qui ont marqué sa vie. Il y porte un regard nostalgique et tendre. Ses amis de l'époque sont devenus des personnages un peu lointains. C'est son testament pour dire encore une fois son attachement inaltérable à sa terre d'Haïti.
Extrait de la préface de Yanick Lahens
« Et malgré les nuages qui s'amoncellent à l'horizon, Gérald nous demande dans ses mots-testament de continuer la longue marche vers « la belle amour humaine. »
Extrait
« J'ai vécu longtemps (quatre-vingt-douze
ans) ayant été fidèle aux conceptions de liberté, d'égalité et de fraternité qui m'ont animé toute ma vie. Je suis, comme la plupart d'entre vous, meurtri par les violences, les inégalités, le racisme et la misère qui sévissent dans le monde. Je suis particulièrement fier d'être un transmetteur de mémoire des événements que j'ai vécus et de m'être rendu utile. »
L'auteur
Né le 4 novembre 1926 à Bainet (Haïti), Gérald Bloncourt est écrivain, peintre, photographe, graveur. Militant révolutionnaire, il lutte aux côtés des écrivains Jacques Stephen Alexis et René Depestre. Il vit à Paris depuis 1946.
Résumé
José (Shushei) Mailhot, une Blanche chez les Innus, apprend leur langue et entre dans le cercle de leur vie. Un récit brûlant de vérité qui aide à comprendre la relation entre le Québec et les Premières Nations. Shushei au pays des Innus ouvre une fenêtre sur les communautés innues : leur langue, leur légende, leur culture. José Mailhot, traductrice d'An Antane Kapesh, témoigne de son apprentissage du monde.
Extrait de la préface de Serge Bouchard
1970. Une époque. Une bande à part. Nous ne savions pas que nous étions si « originaux ». Ensemble, nous avons découvert l'anthropologie, ensemble nous nous sommes initiés à la mise en lumière des savoirs traditionnels et des visions du monde du peuple innu. Nous étions jeunes tout simplement, passionnés et convaincus. José fut parmi mes modèles, aux premiers pas de nos grands voyages de recherche. J'arrive mal à m'imaginer le chemin parcouru depuis cinquante ans. Mythes, ethnohistoire, histoires de vie, langue, tout nous intéressait. Nous avons été les amis fidèles, les alliés consciencieux des communautés amérindiennes dans les années où elles en avaient vraiment besoin. En 1970, personne ne se souciait des « Indiens du Canada ». C'était le silence, l'ignorance, l'indifférence et, trop souvent, le mépris...
L'auteure
Née en 1943, José Mailhot est diplômée du Département d'anthropologie de l'Université de Montréal. Consultante et chercheure indépendante, elle a effectué de nombreux travaux de recherche sur la culture, la langue et l'histoire des Innus du Québec et du Labrador. Elle est l'auteure d'une monographie intitulée Au pays des Innus : Les gens de Sheshatshit (Recherches amérindiennes au Québec, 1993) et co-auteure d'un Dictionnaire innu-français (Institut Tshakapesh, 2012). Elle a traduit Je suis une maudite sauvagesse et Qu'as-tu fait de mon pays ? d'An Antane Kapesh, réédités par Mémoire d'encrier.
Finaliste, Prix de poésie Trillium 2022
Liste préliminaire, Prix des libraires 2022
Finaliste, Prix littéraires du Gouverneur Général 2021
Résumé
Exosquelette : Appareil fixé sur le corps pour lui redonner sa mobilité. La poésie est l'exosquelette de Chloé LaDuchesse : « Mes os sont toujours creux, il n'y a rien à faire. Ce qui reste de moi, ce sont ces mots autour desquels je fabrique une maison. »
Extrait
au commencement il y a la jalousie
je veux que mon corps existe
sans sexe dans l'espace
mouvement ample le respect je veux
que l'idée de mon pouvoir
suffise
Point de vue de l'auteure
De mon corps comme refuge et comme outil de médiation du monde, il est aussi question ; du besoin de bouger, de me projeter, m'attacher, tâtonner ; de fuir également. Les souvenirs et les inventions se superposent par strates jusqu'à se contaminer, teintent les lieux où j'ai vécu - où j'y ai cru. Et si le corps est un territoire, alors j'aspire à le quitter aussi souvent que possible, non pas pour me trouver, mais pour m'agréger de tout ce que je ne suis pas encore, quitte à vouloir, ensuite, me délester des traces des autres sur ma peau.
L'auteure
Née à Montréal, Chloé LaDuchesse a publié dans plusieurs revues. Féministe éprise de mots, de musique, de boxe, elle réside à Sudbury, en Ontario. Furies, son premier recueil de poèmes, publié en 2017 chez Mémoire d'encrier, est finaliste au prix Trillium. Exosquelette, son deuxième recueil, paraît en mai 2021.
Finaliste, Prix des libraires 2022
Résumé
Une fillette grandit sous la dictature. Loin de son pays, elle a cru tout oublier. Quarante ans plus tard, son enfance frappe à la porte. « J'ai fouillé, passé des heures à éplucher les documents, les témoignages, les jugements, les histoires, les photos, les vidéos. Le ventre retourné, j'écrivais des poèmes. »
Extrait
dans la cour d'école
on joue à la marelle
on sautille sur un pied
l'équilibre est fragile
puis sur l'autre plus haut
on rebondit
pour atteindre le ciel
criblé de barbelés
Point de vue de l'auteure
Je dédie ces poèmes - une potion contre l'indifférence - aux familles qui cherchent encore leurs proches, aux enfants qui n'ont pas connu leurs parents. Je dis, comme eux, comme elles : ni oubli ni pardon.
L'auteure
Née à Buenos Aires, Flavia Garcia est professeure de français, traductrice et interprète. En 2016, elle publie son premier recueil de poésie, Partir ou mourir un peu plus loin, chez Mémoire d'encrier. Fouiller les décombres , son deuxième recueil, paraît en mai 2021. Elle vit à Montréal depuis 1987.
Paru dans le cadre du 45e anniversaire du coup d'État de 1976 en Argentine, et en souvenir des victimes de la dictature.
Pendant quatre ans, les écrivaines Joséphine Bacon et Laure Morali ont sillonné les dix communautés innues du Québec. Elles ont rencontré plus d'un millier d'enfants et de jeunes qu'elles ont accompagnés dans l'écriture. Nin auass o Moi l'enfant fait battre le coeur de la jeunesse de tout un peuple.
Anthologie bilingue innu-aimun - français
Dirigée par Joséphine Bacon et Laure Morali, et illustrée par Lydia Mestokosho-Paradis
En collaboration avec l'Institut Tshakapesh
Point de vue des créatrices
En innu-aimun, le mot « poésie » se dit Kashekau-aimun, ce qui signifie « parole de fierté », de cette fierté que peut éprouver un jeune chasseur, empli de joie, lorsqu'il a effectué avec succès sa première chasse. Un sentiment de fierté et de joie naîtra de cette grande aventure littéraire. Joséphine Bacon
Les enfants sont poètes. Nous avons réveillé la poésie qu'ils avaient déjà en eux et ils nous ont inondées de leur sagesse. Ce livre représente une remontée à la source. Laure Morali
Avec mon coeur d'enfant, j'ai essayé de voir les images que les jeunes ont voulu exprimer. C'est épuré, c'est abstrait. Je n'impose pas ma vision. Les enfants pourront reconnaître leur propre message dans mes dessins. Lydia Mestokosho-Paradis
Résumé
« Je porte cette histoire en moi remplie de silences. L'Europe et l'Amérique autochtone, le colon et la colonisée, c'est chez moi. Chez nous, c'est l'abattoir. » Enfant de deux mondes qui ne se parlent pas, la fille écrit à sa grand-mère et à sa mère. Elle parcourt l'espace dilaté des origines, des impostures et des blessures.
Extrait
j'écris pour nourrir mon ventre vide du passé le regard tendre que je n'ai pas eu
pour apprendre à coudre
les trous dans mon manteau d'hiver
à me repenser autrement qu'aux bordures pour revenir à l'heure du constat de la mort dans la prison aux barbelés
la mort des corps que personne ne pleure
tu sais
la mort des corps qui ne coûtent pas cher
L'autrice
Née à Córdoba, Argentine, d'une mère guaraní-paraguayenne et d'un père français, Fiorella Boucher vit à Montréal. Sa poésie, une plongée dans le récit familial, s'inspire de son héritage autochtone. L'abattoir c'est chez nous est son premier livre.
Finaliste, prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand 2022
Seconde sélection, Prix francophone international 2022 du Festival de la poésie de Montréal
Une femme a laissé sa voix sur un lit de préjugés. J'ai reconnu son cri. Je l'habite et le propulse dans mes poèmes.
Au couchant de la terre promise, dédié aux enfants de Joyce Echaquan, est un cri du coeur, une alerte rouge contre l'apathie et l'indifférence.
EXTRAIT
Un blizzard a percé l'écran de ma vie
Tourbillon dans mon coeur
Mon âme l'a saisi
Pour en faire une larme
Qui a mouillé les yeux du monde entier
Le sourire de Joyce m'a dit
Pleure
Apaise les préjugés
Avant que la tempête brise les humains
L'AUTEUR
Wendat du clan de l'Ours, Jean Sioui, poète et romancier, a publié chez Mémoire d'encrier Mon couteau croche (2015) et A'yarahskwa' o J'avance mon chemin (2019).