Filtrer
Éditeurs
Accessibilité
Sciences humaines & sociales
22 produits trouvés
-
Le regard féminin ; une révolution à l'écran
Iris Brey
- Olivier (L')
- Les Feux
- 6 Février 2020
- 9782823614084
Iris Brey théorise le regard féminin, ou female gaze, une façon de filmer les femmes sans en faire des objets, de partager la singularité des expériences féminines avec tous les spectateurs, quel que soit leur genre, et renouveler notre manière de désirer en regardant sans voyeurisme.
Des joyaux du cinéma à certaines œuvres plus confidentielles, en passant par quelques séries et films très contemporains, Iris Brey nous invite à nous interroger sur le sens caché des images.
-
"Dès la première entrevue, Madame Flora voulut que je nomme les ennemis que j'avais pu me faire. Or j'avais beau ne pas croire qu'un sorcier ait pu poser des charmes susceptibles de me rendre malade, j'avais beau ne pas croire que nommer soit tuer, je fus dans une totale impossibilité de lui livrer aucun nom. Chaque fois qu'elle me pressa de le faire, en frappant la table de ses cannes, j'eus l'esprit aussi vide qu'un analysant sommé de faire des associations libres [...] "
L'anthropologue, qui deviendrait aussi psychanalyste, rapporte ici la suite de ses travaux sur la sorcellerie dans le Bocage de l'Ouest français. Elle s'est laissée impliquer dans les processus qu'elle étudiait. Certains ont vu en elle une désorceleuse, d'autres une ensorcelée - en même temps qu'elle instituait l'anthropologie " symétrique ", dont elle fut une pionnière, qui met sur le même pied les deux partenaires de l'interlocution ethnographique. Le présent livre est donc un retour sur les matériaux relatifs au désorcèlement, et pose la question de savoir comment le fait d'" être affecté(e) " permet de construire un discours rigoureux, ici sur la sorcellerie.
-
Pourquoi les hommes se sentent-ils obligés d'expliquer aux femmes ce qu'elles savent déjà ? D'où vient leur certitude de savoir mieux qu'elles ce qu'elles doivent penser, ou faire ?
Peut-être de l'Histoire, qui a constamment relégué les voix des femmes au silence.
Dans ce recueil d'essais où la colère le dispute à l'intelligence et à l'humour, Rebecca Solnit explore une nouvelle façon de penser le féminisme. Et fournit des armes pour les luttes à venir.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy
-
Depuis les années 2000, les sexualités féminines sont sorties du silence grâce aux séries télévisées : après Sex and The City, les productions les plus récentes ambitionnent de raconter la singularité de l'expérience des femmes.
En quatre chapitres, Sex and The Series explore les métaphores et les schémas inédits que proposent ces séries récentes, et la révolution télévisuelle que nous vivons : comment le " regard masculin " est-il transformé ou contredit ? Quelles nouvelles narrations nous sont proposées ?
Érudit, malicieux, cet essai détonant est également un éloge de notre plaisir de téléspectateur.
-
" Les lecteurs se demandent souvent comment un journaliste choisit ses sujets. C'est une question qui revient sans cesse : pourquoi cette histoire et pas une autre ? Pourquoi ce village-là ? Pourquoi cette usine? Et pourquoi cet homme ? Les explications ne manquent pas. On se rend à cet endroit-là parce qu'un événement s'y est déroulé, incendie ou élection, meurtre ou mariage, peu importe, quelque chose.
Ça paraît simple, non?
Écrits et publiés dans Le Monde, où je suis reporter, les textes rassemblés dans ce livre ont en commun d'être nés dans cette zone d'opacité-là, entre des questions et des réponses qui ne coïncident pas. "
F.A.
Fidèle à l'esprit du Quai de Ouistreham, ce livre nous fait entendre la voix de ceux et celles que Florence Aubenas a rencontrés ces deux dernières années au fil de ses reportages. A travers ces récits de vies multiples se dessine une France prise dans l'aventure du quotidien.
-
Faut-il manger les animaux ?
Jonathan safran Foer
- Olivier (L')
- Littérature étrangère
- 25 Octobre 2019
- 9782823616378
Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons ?
Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête.
Entre une expédition clandestine dans un abattoir, une recherche sur les dangers du lisier de porc et la visite d'une ferme où l'on élève les dindes en pleine nature, J.S. Foer explore tous les degrés de l'abomination contemporaine tout en se penchant sur les derniers vestiges d'une civilisation qui respectait encore l'animal.
Choquant, drôle, inattendu, ce livre d'un des jeunes écrivains américains les plus doués de sa génération a déjà suscité passions et polémiques aux Etats-Unis et en Europe.
-
Dévoilons-nous : manifeste antiraciste et féministe
Mariame Tighanimine
- Olivier (L')
- Les Feux
- 14 Octobre 2021
- 9782823617856
Née en banlieue parisienne, dans une famille croyante et pratiquante, Mariame Tighanimine a longtemps porté le voile. Jusqu'à ce que, petit à petit, elle réalise que tout ce qu'elle dit, écrit, pense est regardé par le monde extérieur à travers son "hijab".
Ce livre-manifeste, qui assume le courage de la nuance dans un débat qui l'est souvent peu, explore les questions que le voile soulève pour les femmes et, au-delà, pour toute la société française. -
Qui a été historiquement réduit au silence, et pourquoi ? Comment les femmes et les minorités sont-elles parvenues à récupérer, ou non, leur parole ? En quoi un changement politique est-il avant tout un changement de récit ?
Pour répondre à ces questions, Rebecca Solnit balaye un grand nombre de sujets, de l'histoire des droits civiques et de l'esclavage, à la culture du viol dans les campus américains, en passant par la masculinité toxique.
On retrouve ici la vivacité d'esprit de l'auteure, son opiniâtreté à déjouer tout ce qui, dans la culture, dans les institutions, dans la sphère publique, entend amoindrir la parole des femmes, et réduire leur place. Rebecca Solnit y met au jour les normes sous-jacentes contenues dans nos discours.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy
-
Anarchie au Royaume-Uni ; mon équipée sauvage dans l'autre Angleterre
Nik Cohn
- Olivier (L')
- Replay
- 20 Avril 2017
- 9782823611298
" Si vous faites bien attention où vous mettez les pieds, tout semble aller pour le mieux. Certes, à Londres, l'afflux d'argent planétaire ainsi que le flot d'étudiants et de jeunes travailleurs venus de toute l'Europe ont donné à la ville un aspect plus stylé et plus cosmopolite que jamais. Mais si ces visiteurs franchissaient le cercle de lumière et s'aventuraient vers le Nord, ils découvriraient un autre monde.
Ce monde est en ruine. "
À l'envers de l'Angleterre bien propre de Tony Blair, il en existe une autre : sale, pauvre, bruyante, cassée, parfois délirante. C'est l'Angleterre marginale, celle où se mêlent les utopies et les détresses. Nik Cohn y a rencontré les clochards, les exclus, les SDF, les junkies et les prostituées qui forment cette immense " République " où cohabitent tous les accidentés de la vie.
Édition augmentée d'une postface inédite de l'auteur.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Elisabeth Peellaert.
-
Le Laboratoire central réunit neuf entretiens et exposés de J.-B. Pontalis entre 1970 et 2012, dont certains inédits, en réponse des questionnements sur les rapports de la psychanalyse et de la littérature (" De l'inscrit à l'écrit ", entretien avec Pierre Bayard), mais aussi, en arrière-fond, explicitement parfois, sur le lien entre psychanalyse et politique (" Détournements ? ", entretien avec Marcel Gauchet). Ce titre – Le Laboratoire central – est en hommage à Max Jacob, que l'auteur a connu avant son internement en camp. Le " laboratoire central " est l'entretien que le psychanalyste a avec ses patients, avec ses collègues et avec lui-même, où il fait travailler ce à quoi il tient et croit, centralement, tout en cherchant à se mettre en difficulté, à " penser contre soi ". Avec ces échanges loyaux où il ne craint pas d'épouser les vues adverses, avec les visées inattendues et fortes qu'il prête à l' autre, avec le dérangement en lui-même d'une pensée autre, J.-B. Pontalis sait mettre cent fois sur le " métier " l'ouvrage d'une réflexion qui a traversé le dernier demi-siècle, continue d'être centrale, et n'a cessé de compter bien au-delà du cercle des psychanalystes.
-
Tenir la ligne : chronique d'une pandémie
Christian Lehmann
- Olivier (L')
- Les Feux
- 11 Mars 2022
- 9782823618921
Médecin engagé, Christian Lehmann la pandémie en même temps qu'il l'affronte. Face à l'angoisse, il démonte avec calme et humour les fausses informations qui circulent. Lanceur d'alerte investi, il dénonce les manquements du gouvernement autant que les théories complotistes. Faisant appel aux témoignages de collègues, de patients, d'enseignants, d'activistes, il dresse le tableau d'une société fragmentée sur fond d'effondrement du système de santé.
Les chroniques réunies dans ce recueil ont paru sur liberation.fr de mars 2020 à novembre 2021. -
Il y a peu, on a découvert avec un malaise certain que la " beauté " pouvait être
le fait trivial d'un corps étranger : d'une prothèse de sein siliconée, par exemple.
L'introduction d'un " corps étranger " dans l'organe familier a introduit du même
coup une série de questions et de doutes dans nos représentations :
Quels sont les gestes psychiques – perceptions, évaluations – par lesquels on
décrète qu'il y a un corps étranger et que c'est un intrus ? Et l'hôte qu'est notre
corps n'est-il pas lui-même un étranger, autonome, avec lequel on tente sans
cesse de se familiariser ? Enfin, le " corps étranger " ne fait-il pas écho à une
question sociétale majeure ?
Tenter de répondre appelle une (re)définition préalable d'un moi-corps, individuel
et social, et de nos modèles de pensée.
Athanasios Alexandridis
Pierre Bergounioux
Vanna Berlincioni
Alain Boureau
Julie Claustre
Fanny Dargent
Christian David
François Gantheret
Michel Gribinski
Khadija Lahlou-Laforêt
Elsa Marmursztejn
Henri Normand
Fausto Petrella
Jean-Michel Rey
Antonio Alberto Semi
Daniel Widlöcher
Glossaire Miguel de Azambuja
Pollen Blandine Ponet, Jean-Baptiste Roux, Fausto Petrella
Trans Adam Phillips
En analyse Jacques André
-
Dartigaud a-t-il existé ? Oui et non. Ce livre est le fruit de cette incertitude. Vie d'un historien – ombre inquiétante de l'auteur –, essai sur l'écriture de l'histoire, souvenir d'une puissance inexpliquée : la folie du personnage, engendrée par l'avidité d'un rapport déréglé au passé, produit une science historique sans recoins sombres ni portes dérobées.
Dans ce livre à surprises, on croise un meurtrier condamné à mort, un policier devenu tenancier de bistrot, quelques grandes figures des sciences sociales naissantes, un curé-poète du XVIIe siècle et aussi François Mauriac et Henri de Toulouse-Lautrec. Et même un psychanalyste sans nom et sans visage qui constate un jour que Dartigaud n'a plus d'ombre. Est-il donc guéri ?
-
Qu'un homme entre deux âges s'éprenne d'une jeune femme au point de changer, d'un moment à l'autre, le cap de sa vie : telle est la " passion de mi-vie " que l'on désigne par l'expression de " démon de midi ", apparue dans le texte biblique.
De quelle vérité inconsciente le " démon " est-il porteur ? Que signifie " midi " aux horloges du désir, du temps et de la mort, pour le masculin et jusqu'en son envers féminin ? Le psychanalyste Paul-Laurent Assoun, avec son érudition passionnée et son souci de la précision conceptuelle, propose dans cet essai une étude du midi de la vie, thème jamais exploré en tant que tel, à travers le foisonnement textuel que suscite l'événement venant porter le bouleversement au coeur de l'existence.
La clinique est celle du cabinet de l'analyste, mais elle est prise également au dehors, dans l'anthropologie, la mythologie et la littérature : le démon recèle un ressort narratif et romanesque. Ainsi se dégage un portrait métapsychologique de ce démon saisi en son réel inconscient.
-
Devenir Freud ; biographie d'un déplacement
Adam Phillips
- Olivier (L')
- penser/rêver
- 29 Janvier 2015
- 9782823604115
Cet essai biographique sur Freud travaille avec l'hostilité de Freud à l'égard de la biographie. Il suggère que la psychanalyse est une science immigrante, une science en déplacement, et du déplacement : c'est une psychologie pour les gens qui ne peuvent pas s'installer, et qui éprouvent leur culture comme étrangère.
Devenir Freud met en place un tableau neuf des premiers écrits importants, fruits d'un mélange de pragmatisme et d'une pensée visionnaire, et qui n'ont pas tant été le fait d'un " génie solitaire " que d'un homme marié, père de six enfants. Il invite à imaginer une histoire de la psychanalyse dont l'extraordinaire héritage n'appartiendrait ni à ses disciples ni à ses détracteurs, mais, pleinement, à ses lecteurs.
-
Quelque chose arrive dont on ne voulait pas, et s'impose. On s'était construit pour que cela n'ait pas lieu, mais l'indésirable a été le plus fort, fabriqué par le désir même, comme un destin. Le désir n'est pas raisonnable, c'est ainsi et, en quelque sorte, c'est tant mieux.
Mais s'il y avait une catégorie rationnelle où la scène indésirable était absolument étrangère à tout désir ? C'est bien - semble-t-il - sur une telle catégorie que s'est constituée la fondation Lebensborn.
Généralement méconnue, cette entreprise eugénique nazie s'est livrée à l'élevage de dizaines de milliers de nourrissons séparés de leur mère et a donné lieu sans haine particulière à l'enlèvement et à la désindividuation de centaines de milliers d'enfants (chrétiens) des pays occupés ainsi qu'à leur meurtre de masse quand ils étaient déclarés non " germanisables ".
Quelle vie psychique a accueilli l'" amour rationnel ", sans désir, l'amour de cauchemar qui a prévalu ? Quelle vie psychique trouve-t-on au-delà du principe de la haine ?
-
À travers les figures de trois mères – la Dolorosa, conçue par Iacopone da Todi, la Gloriosa, élaborée au long des siècles par le catholicisme, l'Amoureuse, imaginée par Stefan Zweig –, le psychanalyste Henri Normand accompagne nos représentations de la mère – celle, bien réelle, de chacun, comme celle, tutélaire, de l'imaginaire collectif.
Parmi les enfants que nous sommes tous, qui tolérerait le dérangement absolu que représente une mère unifiée, à la fois sexuelle, douloureuse et glorieuse ? Serions-nous parvenus à fragmenter en trois personnes une idée inacceptable ?
-
Le mélancolique sans mélancolie
Christian David
- Olivier (L')
- penser/rêver
- 16 Juillet 2015
- 9782879298955
Cette méditation sur la perte, où la chaleur de l'intelligence le dispute à la mélancolie humaniste, fait entendre quelques " conseils " inhabituels : " boire frais ", c'est-à-dire ne pas se laisser entraver par des automatismes acquis ; s'abandonner, un peu, à la musique intérieure ; ne pas s'en tenir à la seule vertu du langage mais, sans pour autant s'en déprendre, accueillir les médiations non verbales, leur pénombre ; rêver son amour les yeux ouverts.
En cours de promenade, le lecteur aura fait l'expérience de la limite du conscient et de l'inconscient, du sens et du non-sens, du formel et de l'informe. Il aura senti que le mouvement de la nuit ne cesse pas avec le jour.
-
Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne
Laurence Kahn
- Olivier (L')
- penser/rêver
- 25 Avril 2014
- 9782823604368
" Un psychanalyste apathique, c'est un psy qui somnole ?
– Non, c'est quelqu'un qui ne se laisse pas prendre par le pathos.
– Il est indifférent – bravo !
– Il est engagé, au contraire, mais lui ne se laisse pas faire par les bons sentiments.
– Qui se laisse faire ?
– Les psychanalystes empathiques. Ce que ne sont pas les apathiques.
– Je vois. C'est mal, d'être empathique.
– Quand cela permet d'en finir avec toute visée scientifique. L'inconvenance et le mordant de la découverte freudienne sont menacés par une conception anglo-saxonne molle du postmoderne.
– C'est grave d'être un patient postmoderne ?
– Cela veut dire que l'on a un psychanalyste postmoderne. Il s'occupera de votre identité ; il s'occupera des traumas de votre " environnement précoce " (langue de bois pour parler de l'enfance) ; il s'occupera de votre unité. Mais que fera-t-il du scandale psychique qui vous fait vivre, et va du sexuel à la création ? "
-
" La Meilleure des vies – éloge de la vie non vécue est un livre sur les expériences que nous n'avons jamais eues et dont nous sommes en deuil. Chaque chapitre décrit une expérience de la vie ordinaire où nous ne sommes pas capables de vivre comme nous le désirons. Et, du fait que quelque chose ne se produit pas, se creuse l'espace de quelque chose d'autre : la frustration et l'imagination sont vues ici comme entretissées. Avec l'aide de la psychanalyse et du grand théâtre shakespearien, ce livre fait l'éloge de ce qui a manqué à notre désir. "
Adam Phillips
-
Qu'est-ce qu'une place ? est une tentative d'illustrer et d'ouvrir la question que l'on se pose, plus particulièrement aujourd'hui, quand on vient demander l'aide du psychanalyste, mais aussi dans d'autres situations de la vie : l'impression de ne pas vraiment avoir sa place, de n'être " à sa place " nulle part, le sentiment d'être toujours plus ou moins à côté de soi, déplacé. La vie que l'on s'est construite pouvait même sembler réussie – mais on n'y est pas : le désir est ailleurs. Où ? À quel endroit que l'on ne voit pas, à quelle place qu'il serait peut-être simple de prendre ? Mais qu'est-ce qu'une place ?
Cet essai, plutôt que d'apporter des réponses didactiques, met le lecteur au contact de la question, la lui fait éprouver au moyen de récits où l'on entend l'auteur en personne, et qui répondent à un ordre discret mais précis. Différentes occurrences se succèdent et se font écho en effet, de la place de l'analysant pour l'analyste à celle du transfert pour les deux, mais aussi de la place très concrète d'un jeune homme anonyme dans les bras d'une prostituée à celle plus littéraire que des auteurs célèbres ont désiré occuper près de leur mère, et à d'autres situations encore où la question titre est là aussi mise au travail.
L'étrange fêlure qui fragilise toujours le sentiment d'être à sa propre place est finalement déplacée, et l'essai traite alors de l'étonnement qu'il y a d'être au contraire chez soi ailleurs, dans la nuit et le rêve, dans le souvenir, le passage du temps. Et du trouble qu'il y a de trouver sa place dans le seul temps réel qu'est le présent.
-
Publié en Amérique en 2018, Appelons un chat un chat dissèque les crises américaines pendant la campagne et le mandat de Donald Trump. Solnit y dépeint un pays fracturé, en proie plus que jamais aux discriminations raciales, sexistes et sociales. Dans la langue incisive qu’on lui connaît, elle aborde également des sujets comme le changement climatique, l’instrumentalisation de la violence, la montée du nationalisme... Si l’Amérique est son terrain de prédilection, elle montre que ses analyses valent pour l’ensemble de nos sociétés contemporaines. Elle invite non au pessimisme mais à l’action citoyenne collective, à un espoir éclairé et éclairant. Avant d’agir, il faut nommer les oppressions et les obstacles avec précision. Appelons un chat un chat pour changer, peut-être, le monde.
Née en 1961, Rebecca Solnit est une des intellectuelles contemporaines les plus influentes et singulières de notre époque. Avec le célèbre Ses hommes qui m’expliquent la vie (L’Olivier, 2018) elle a théorisé la notion de mansplaining devenue incontournable. Mettre les mots sur ce qui abîme notre monde, telle est sa mission de livre en livre.