La genèse du conflit israélo-arabe, dont l'actualité est surabondamment couverte par les médias, demeure paradoxalement mal connue. Si c'est au sortir de la Première Guerre mondiale que se cristallise ce qui n'est pas seulement le choc de deux nationalismes, mais un affrontement culturel recouvert par un conflit « religieux » et d'innombrables polémiques sur la nature du projet sioniste, c'est bien avant 1914 qu'il a pris forme dans le discours à la fois des élites arabes, de la vieille communauté juive séfarade et des sionistes d'Europe orientale. Ces discours, dominés par la propagande, Georges Bensoussan montre qu'ils sont à mille lieues d'une véritable connaissance historique. Ce faisant, il met en lumière l'importance de la dimension culturelle et anthropologique dans la connaissance d'un conflit dont aucun des schémas explicatifs classiques - du nationalisme au colonialisme en passant par l'impérialisme - n'est véritablement parvenu à rendre compte.
Depuis quelques années, les violences de genre sont regroupées sous l'expression générique : « violences sexistes et sexuelles ». Nouveau syntagme introduit dans l'espace public et médiatique, notamment à la faveur du mouvement #MeToo, qui leur a donné une visibilité sans précédent. Mais comment les définir et que recouvrent-elles exactement ? Quelles formes prennent ces violences et dans quels espaces ? Quelles réponses politiques, sociales et juridiques y apporter ? Par une approche de ces violences sous l'angle du continuum, permettant d'envisager les liens qu'elles entretiennent entre elles et leur prégnance tout au long de la vie, Charlotte Buisson et Jeanne Wetzels éclairent des mécanismes parfois méconnus ou mal compris. En mobilisant des notions provenant d'horizons variés (académiques, juridiques, militants, etc.), elles mettent en évidence les différentes façons de penser les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les débats dont elles sont l'objet.
Parce qu'elle s'étend de l'Est européen à l'océan Pacifique, la Russie est à la croisée des grandes aires géopolitiques mondiales. Au sud, le Moyen-Orient est perçu comme un arc de crise en proie à l'islamisme, dont les contrecoups se répercutent dans le Caucase, en Asie centrale et dans les républiques musulmanes de la Volga. Au nord, l'océan Arctique semble retrouver la valeur géostratégique qui était la sienne pendant la guerre froide. À cette immensité répondent les ambitions du pouvoir russe. Son projet ? Redonner à la Russie un statut de puissance mondiale, en opposition à l'Occident. Expliquer la géopolitique vue de Moscou, montrer son enracinement dans l'histoire, éclairer les implications de ces conceptions et leurs modalités pratiques en analysant l'évolution des politiques russes, tel est l'objectif de cet ouvrage.
Pour le public français, La Chanson des Nibelungen évoque à peine plus que de lointaines sagas germaniques peuplées d'elfes évoluant dans de sombres forêts de l'Est de l'Europe. Aux adorateurs de Richard Wagner, elle dira forcément un peu plus. Pourtant, le maître de Bayreuth en a largement réinventé la matière. Quant au terme « Nibelungen », de Nebel (« brume », « brouillard »...), il est même intraduisible. Est-ce un domaine, un empire, un peuple ? Peut-être les trois à la fois. Joël Schmidt nous conte cette fabuleuse histoire à partir des versions des trois manuscrits qui sont parvenus jusqu'à nous, en moyen et haut allemand. Mettant au jour les origines de La Chanson, il démontre comment ces légendes, colportées par des anonymes, ont ensemencé l'imaginaire populaire. Qu'en ont fait les trouvères et les troubadours ? Comment les artistes s'en sont emparé, de Richard Wagner à Fritz Lang ? Qu'en ont fait l'idéologie et la politique ? Une immersion dans un monde merveilleux qui ravira les amateurs de mythologie nordique.
Depuis quelques années, la permaculture connaît un véritable engouement. Face à l'urgence de changer nos manières de produire de la nourriture, elle attire autant qu'elle interroge. Qu'est-elle au juste?? Une science?? Une méthode de conception?? Un ensemble de techniques agricoles?? Une philosophie?? Probablement est-elle tout cela à la fois. Née dans les années 1970 au coeur de la première vague de prise de conscience écologique, la permaculture est une proposition forte, une réponse positive aux défis sociaux et environnementaux de notre temps. Après en avoir exploré la généalogie, Nelly Pons présente les fondements théoriques et éthiques de la permaculture, ainsi que ses différents domaines d'application. Des jardins aux entreprises, des microfermes à l'urbanisme, ses principes pourraient nous permettre d'inventer la société de demain.
Si l'Europe ne constitue pas un acteur géostratégique global, elle n'est pas non plus réductible à une simple expression géographique. Berceau de la civilisation occidentale, elle est située à la croisée des menaces, dont certaines portent sur son existence même. Face à cette situation paradoxale, quels leviers mettre en oeuvre ? Une confédération européenne fondée sur la libre collaboration des nations et le « partage du fardeau » au sein de l'Alliance atlantique ne pourrait-elle pas relever les défis qui se posent à elle ? Jean-Sylvestre Mongrenier livre ici une étude rigoureuse, conduite à différentes échelles spatiales et temporelles, de l'environnement stratégique du Vieux Continent, dont les tenants et les aboutissants sont plus que jamais d'actualité.
Apparus en Anatolie au début du XIVe siècle, les Ottomans occupèrent un rôle central dans les Balkans, en Europe orientale et au Moyen-Orient avant de disparaître avec la Grande Guerre. Leur empire, consacré par la prise de Constantinople en 1453, s'étendait au XVIIe siècle de la Hongrie au golfe Persique et du Yémen à l'Algérie. Cette superficie n'ayant d'égal que la diversité religieuse, ethnique et culturelle, l'Empire ottoman dut faire face aux défis du gigantisme et de l'hétérogénéité. Grevé par une machine étatique lourde et coûteuse, menacé par de puissants voisins, ralenti par une économie agraire, il perdit pied dans un monde dominé par l'Europe. Si l'occidentalisation lui accorda un long sursis, ce fut au prix d'une soumission aux forts relents coloniaux. Cent ans après la fin de l'Empire ottoman et la création de la république de Turquie qui lui succéda, Edhem Eldem propose de cette structure complexe, de son fonctionnement, de ses forces et de ses faiblesses un récit nuancé, doublé d'une analyse critique.
Depuis novembre 2013, l'Ukraine est au coeur de l'une des plus graves crises que le monde a connues depuis la fin de la guerre froide. À l'origine de ces événements ? Son rapport à l'Europe d'un côté, à la Russie de l'autre. Dans cet essai, Emmanuelle Armandon se donne pour objectif d'interroger l'évolution des relations que Kiev entretient avec ses deux principaux partenaires depuis 1991. Décrivant les grandes étapes qui ont marqué la politique étrangère du pays, elle met en lumière la complexité et la pluralité des jugements que les citoyens portent sur les grandes orientations qu'ont impulsées les gouvernements successifs. Preuve que la construction de ce jeune État, né après soixante-dix ans de soviétisme, est loin d'être achevée...
L'histoire de l'Amazonie, dont le peuplement remonte à quelque 13 000 ans, est encore largement méconnue en France. Cette immense région de 7 millions de km2, qui a été le théâtre de développements humains remarquables et insoupçonnés, n'a pas encore révélé toutes ses richesses. De nombreuses innovations déterminantes y ont vu le jour, comme la première céramique du continent américain, la domestication de plus d'une centaine de plantes, et l'édification de structures monumentales et de systèmes agricoles élaborés. Mais au XVIe siècle, cet espace subit une brutale chute démographique indigène avec l'arrivée des Européens, qui marquèrent l'avènement de l'extractivisme dans ce creuset de biodiversité. L'Amazonie devint alors un gisement de bois et de minerais pour les Occidentaux. Menacée aujourd'hui d'un irréversible déséquilibre écologique, l'Amazonie a une histoire, qu'il est essentiel de retracer. Stéphen Rostain s'y emploie dans cet ouvrage, en se fondant sur les plus récentes avancées de l'archéologie, de l'histoire et de l'ethnohistoire.
La plus vieille civilisation du monde a toujours joué un rôle de premier plan dans les relations internationales : de la route de la soie aux routes maritimes actuelles, la Chine entretient des relations complexes avec ses nombreux voisins et ses divers partenaires économiques. Or, depuis les réformes économiques des années 1980, cet immense territoire a rebattu les cartes de la géopolitique mondiale, s'imposant désormais comme contre-modèle de l'Occident. La Chine se serait-elle bel et bien éveillée ? Mathieu Duchâtel dresse le tableau de cette grande puissance contemporaine, tiraillée entre volonté d'expansion et quête de sécurité, compétition et alliances, et qui est en passe de détrôner les États-Unis, dont elle est la grande rivale.
La République démocratique, en France, garantit la liberté d'expression. Est-ce à dire que la censure n'y a plus cours ? N'existerait-elle pas sous de nouvelles formes ? Et si oui, quelle influence a-t-elle sur la société ? Les censeurs ont toujours été attentifs aux moyens de diffusion des idées. Du XVIe au XVIIIe siècle, le contrôle de la parole affecta particulièrement l'édition. Il s'est porté ensuite, au XIXe, sur la presse et le théâtre. Puis ce fut au tour des médias audiovisuels d'être dans le viseur. Aujourd'hui, les autorités se préoccupent surtout des publications sur Internet... Laurent Martin décrit l'histoire et le fonctionnement des appareils de contrôle culturel en France, leurs logiques et leurs acteurs, analysant les effets et contre-effets de ce contrôle sur la vie culturelle.
Juin 1947, désert du Nouveau-Mexique. William Bazel, qui exploite un ranch situé au nord-ouest de la ville de Roswell, trouve dans un champ une masse de débris. Soucoupe volante ou simple ballon-sonde?? Soulevée dès l'Antiquité, la question de l'existence d'une vie extraterrestre nourrit bien des conjectures. Dans les cercles savants, elle fait l'objet de débats passionnés. Dans la culture populaire, des voyageurs de l'espace visitent régulièrement la Terre. Théologie, science, ufologie... Autant d'approches qui vont de l'astrobiologie au complotisme le plus débridé, sans oublier la science-fiction. Depuis 2017 et la diffusion d'étonnantes images d'ovnis par le Pentagone, l'idée d'une possible rencontre avec des civilisations non humaines se répand, en particulier dans les médias américains. Que se passerait-il si le contact était établi?? Sans bien sûr apporter de réponses définitives, Estiva Reus et Renan Larue montrent plutôt que la figure nécessairement fantasmée de l'extraterrestre en dit long sur nous-mêmes, sur nos craintes et nos espoirs.
Disciple de Platon, précepteur d'Alexandre le Grand, fondateur du Lycée, Aristote est une figure majeure de notre civilisation. Celui que l'on nomme «?le Stagirite?» du fait de sa ville de naissance, Stagire, a pensé et écrit sur tous les sujets?: métaphysique, physique, politique, éthique, poétique, logique... au point de devenir le principal philosophe encyclopédique de l'histoire de la philosophie. Penseur des causes et des fins, inventeur du syllogisme et des catégories, Aristote fait de la philosophie la science suprême englobant toutes les autres. Deux mille trois cents ans après sa mort, force est de constater que sa pensée est encore un passage nécessaire pour qui veut s'initier à la philosophie. Pierre Pellegrin brosse le portrait d'un Aristote éminemment physicien, passionné de biologie et grand observateur des animaux. Il nous offre des clés de compréhension d'un philosophe qui, s'il est parfois remis en question, n'en demeure pas moins «?le Philosophe?» par excellence.
Depuis les révolutions de la fin du XVIIIe siècle se pose la question des droits, de la citoyenneté et de l'émancipation des femmes. Nés dans un contexte occidental, des féminismes se sont implantés peu à peu sur tous les continents pour libérer la parole et l'action de la moitié de l'humanité, selon des modalités spécifiques de luttes politiques, nationales et anticoloniales. Le point de vue global inédit de Florence Rochefort permet de saisir ces interactions transnationales et de retracer les grandes caractéristiques des modes de pensée et de mobilisation contre les inégalités entre les sexes, pour les droits et les libertés des femmes, mais aussi pour de nouvelles normes de genre.
Romans, essais, autobiographie, récits de voyage, pièce de théâtre... L'oeuvre de Simone de Beauvoir, longtemps restée dans l'ombre de celle de Sartre, est peu à peu redécouverte et appréciée à sa juste valeur. Témoin privilégié de son époque, de l'Occupation à son engagement dans le MLF en passant par la guerre d'Algérie, celle qui, avec Le Deuxième Sexe, a influencé jusqu'aux études de genre, occupe désormais une place éminente dans la pensée contemporaine. Éric Touya de Marenne revient sur une vie et une oeuvre protéiformes, et montre en quoi elles nous permettent en effet d'approfondir et d'éclairer sous un jour nouveau les grandes questions de notre temps : la liberté et la responsabilité de l'être humain, la condition de la femme, le combat pour la justice ou encore le dialogue entre les peuples.
Elle peut être visible et observable par l'entourage, plongeant celui qui en est victime dans l'embarras ; elle peut aussi passer inaperçue, tout en faisant souffrir intérieurement. Elle peut s'étendre à presque toutes les situations du quotidien, ou ne concerner qu'un ou deux aspects très spécifiques de notre vie. Elle signe parfois une personnalité empreinte de réserve, voire d'inhibition. Si chacun a ressenti au moins une fois dans sa vie ce qu'est la timidité, ses manifestations sont extrêmement variées. Son image d'une difficulté bénigne, voire charmante, doit être combattue et dénoncée, tant l'anxiété sociale est un problème fréquent et source de souffrance. Dans cet ouvrage, Christophe André définit la timidité, en explicite les mécanismes complexes et présente les différentes manières de la traiter.
La Chine n'est pas qu'un pays : c'est un monde en soi, qui plonge ses racines dans une histoire trois fois millénaire. En huit chapitres chronologiques, Damien Chaussende retrace cette longue histoire, de la naissance de l'écriture vers 1200 avant Jésus-Christ jusqu'à la chute de l'empire des Qing en 1912. Il présente pour chacune des grandes périodes l'essentiel du cadre événementiel et ce qu'il faut en retenir pour comprendre une culture riche et foisonnante. Il fait en outre la part belle à de multiples anecdotes historiques, aux personnages et aux grandes oeuvres qui forment le bagage culturel de tout un chacun dans la Chine d'aujourd'hui. Véritable petit guide, il sera utile aux amoureux de la Chine, aux étudiants et apprentis sinologues et à tous ceux qui souhaitent découvrir les grands jalons de l'empire du Milieu avant son entrée dans la modernité du XXe siècle.
Depuis les premières chroniques et l'anthologie poétique du Recueil des dix mille feuilles, au VIIIe siècle, le Japon a élaboré une tradition littéraire profondément originale, aux genres et aux formes extrêmement variés, qui a donné à la littérature mondiale quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre : Roman du Genji, Dit des Heiké, poésie haikai de Matsuo Bashô. Renouvelée au contact de l'Occident à la fin du XIXe siècle, la littérature japonaise s'épanouit de nouveau tout au long du XXe siècle, de Natsume Sôseki à Murakami Haruki. Aujourd'hui encore d'une grande vitalité, elle s'interroge et cherche de nouvelles voies pour offrir une vision contrastée, passionnante et souvent décapante, de la société japonaise.
Souvent confondu avec la démagogie, le populisme n'a pas bonne presse. De fait, si le mot renvoie à l'origine à un mouvement politico-social russe de la seconde moitié du XIXe siècle, qui s'était donné pour objectif de soulever la paysannerie contre le pouvoir tsariste, il désigne aujourd'hui, dans le débat, les discours et les doctrines qui en appellent au « peuple » comme s'il était un corps politique indifférencié et unifié. Le populiste ? Celui qui flatte les masses dans ses aspirations les moins louables. Or, les crises multiples que traversent nos démocraties libérales (mondialisation, crises économiques, crises migratoires, crise de la représentation) réactivent un spectre qu'on a cru disparu avec les idéologies du XXe siècle. Le populisme est-il une dérive inévitable de nos démocraties ? N'est-il pas aussi un phénomène à la charnière entre un monde qui naît et un monde qui meurt ? Et si le populisme était l'un des symptômes d'une maladie politique bien réelle, mais à laquelle il apporte les mauvais remèdes ? Pascal Perrineau tente de circonscrire un concept flou, fait le point sur les études les plus récentes et montre quelles sont les formes nouvelles du populisme à l'heure des réseaux sociaux et des fake news.
Événement mythique, inscrit au panthéon des gauches, le Front populaire (1934-1938) a laissé des traces profondes dans la société française. Ces quatre années, tiraillées entre espoir et désenchantement, présentent une densité rare?: à la séquence politique incarnée par la figure de Léon Blum et la lutte antifasciste s'ajoutent un mouvement social d'une ampleur remarquable, mais aussi un foisonnement culturel sans précédent. Jean Vigreux relate l'histoire d'une époque fondatrice qui, depuis quelques années, s'est beaucoup enrichie, notamment grâce à l'ouverture et à l'analyse d'archives nouvelles?: celles des banques suisses, celles de Moscou, et peut-être plus encore celles des départements, qui révèlent avec quelle intensité ce Front populaire a été vécu jusque dans chaque village de France.
Qu'est-ce que le capitalisme ? Le mot est couramment utilisé, mais sait-on clairement ce qu'il signifie et ce qui le distingue d'autres systèmes économiques mais aussi politiques ? Car plus qu'un système économique, le capitalisme est une forme d'organisation de la société, un aménagement des liens sociaux et une croyance collective qui policent nos comportements. À partir d'une approche historique, Pierre-Yves Gomez met au jour la structure du capitalisme en la comparant à celle d'autres civilisations. Il montre en particulier l'importance qu'y joue l'État-nation, la place ambiguë du « marché », le rapport à l'environnement naturel qu'il impose et pourquoi la recherche du profit constitue la clé de voûte de sa culture. Une analyse décapante et rigoureuse qui permettra au citoyen éclairé de se faire sa propre opinion sur l'avenir de nos sociétés.
Le développement du chômage l'a montré?: travailler est une norme. Dans nos sociétés occidentales, le travail est le principal moyen de subsistance mais aussi une part essentielle des occupations de chacun. L'ordre social s'organise autour de lui. En a-t-il toujours été ainsi?? Assiste-t-on, aujourd'hui, avec la réduction du temps de travail, à une remise en cause de sa valeur?? Va-t-on vers de nouvelles formes de travail?? En croisant les regards historiques et philosophiques avec les résultats des enquêtes sociologiques et économiques les plus récentes, Dominique Méda interroge notre rapport au travail et, battant en brèche les idées reçues, nous invite à repenser sa nature ainsi que la place qu'il prend dans nos vies.
Faire l'histoire des États-Unis?: le projet permet de lever un premier préjugé, celui d'un pays si «?jeune?» qu'il n'aurait pas d'histoire. Du jour de l'indépendance à la guerre de Sécession, de la conquête de l'Ouest à celle de la Lune, de la crise de 1929 aux attentats du 11 septembre 2001, cet ouvrage raconte le roman vrai de l'Amérique. Au-delà d'un simple récit chronologique, François Durpaire montre combien les États-Unis résistent à toute compréhension simpliste. Il nous invite à lire l'histoire de ce pays comme celle d'un dialogue ininterrompu entre l'unité et la diversité, qui sont les deux valeurs inscrites dans la devise originelle des États-Unis d'Amérique?: e pluribus unum - «?de plusieurs, un?».
Torture en Algérie, place de l'histoire coloniale dans le récit national, questions relatives aux immigrés venus des anciennes colonies... L'histoire coloniale et postcoloniale fait aujourd'hui débat dans la société française. C'est précisément l'objet des postcolonial studies que de relire cette histoire en cherchant à saisir comment la colonisation a profondément affecté les sociétés colonisées, les anciennes métropoles et, au-delà, l'ensemble de l'Occident. Comment le racisme colonial s'enracine-t-il?? Quelles en sont les conséquences aujourd'hui?? Les rapports géopolitiques et économiques, inégaux durant la colonisation, se reproduisent-ils?? Nicolas Bancel se propose d'explorer, parmi d'autres, ces questions. S'appuyant sur des exemples concrets, il éclaire les idées développées par les postcolonial studies, explorant leur apport, mais aussi leurs limites.