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CLARO
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Orbital : Une journée, seize aurores
Samantha Harvey
- Flammarion
- Littérature étrangère
- 27 Mars 2024
- 9782080436856
À l'intérieur de la Station spatiale internationale, chacun des six astronautes s'affaire à sa tâche, traversé par des interrogations existentielles. Certains s'inquiètent du sort de leur mariage, l'un rêve d'emmener sa fille dans l'espace tandis qu'une autre fait le deuil de sa mère. Si loin et si proches de la Terre, les astronautes n'ont jamais autant eu l'impression d'en faire partie, mais aussi d'en être les gardiens. Le temps s'écoule au rythme des orbites autour de la Terre, qui tient le rôle principal de ce roman contemplatif, mélancolique et à l'humour délicat. L'écriture suspendue de Samantha Harvey propose une conquête poétique de l'espace aux côtés de ces six personnages en quête de sens.
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Il y a longtemps, dans un pays de cocagne pas si lointain, les animals vivaient heureux. Puis vinrent les colonisateurs. Après de longues années de domination, une guerre de Libération sanglante rendit l'espoir aux citoyens. Elle leur apporta un nouveau dirigeant, un cheval tyrannique - la Vieille Carne - qui gouverna, gouverna et gouverna encore, avec l'aide d'un groupe de cruels Défenseurs et celle de sa jeune épouse bien-aimée, l'ambitieuse ânesse Merveilleuse.
Mais même les sots de ce monde savent qu'il n'y a de nuit si longue qui ne s'achève par une aube. Et elle s'acheva pour la Vieille Carne un jour où elle prenait son thé Earl Grey en écoutant son émission de radio préférée. Une fois de plus, les animals retrouvèrent l'espoir.
Glory raconte l'histoire d'un pays pris dans un cycle vieux comme le monde. Et pourtant, tout en révélant les artifices nécessaires pour maintenir l'illusion d'un pouvoir absolu, cette satire mordante nous rappelle que l'Histoire peut basculer en un clin d'oeil : il suffit du retour d'exil d'une fille depuis longtemps disparue, d'élections libres, justes et crédibles, d'un vent changeant - même d'une simple balle. -
Une jeune femme raconte son voyage à Tokyo avec sa mère. Au rythme du séjour et des balades sous la pluie automnale, des dîners en tête-à-tête et des musées, le lecteur explore par petites touches ce qui lie ces deux femmes immergées dans un pays à la fois étranger et familier pour elles - en raison des origines hongkongaise de la famille. Alors que la narratrice cherche, à travers ce voyage, à recréer une intimité perdue au début de l'âge adulte, chaque discussion semble pourtant être une occasion manquée de se retrouver...
Mais cette déambulation japonaise est également une plongée dans les pensées de la narratrice, où l'on croise sa soeur devenue mère, son fiancé, une professeure qui a changé son rapport à la littérature ou encore un oncle vendeur d'oiseaux. La mémoire se perd pourtant, et les souvenirs brumeux sont autant des repentirs que la narratrice recouvre délicatement de couleurs et de vernis. Sans doute le prix à payer pour ne pas tout perdre et préserver quelque chose du passé.
Pour qu'il neige réussit à soulever avec poésie des questions profondes sur l'identité, l'immigration, la filiation, l'art et la religion, tout en les imbriquant dans le quotidien de ces personnages aux émotions désaccordées. Un roman puissant et élégant sur une relation mère-fille, sur ce fil invisible qui se tord, se noue et parfois lâche.
Traduit de l'anglais (Australie) par Claro -
Mordew est le premier volume d'une trilogie (Cities of the Weft) pouvant s'apparenter, à première vue, à de la « dark fantasy ». Ce roman ambitieux narre les aventures d'un jeune garçon, Nathan Treeves, né dans les bas-fonds de l'énigmatique Mordew, qui se découvre d'étranges pouvoirs (dont celui de la Foudre, sorte d'étincelle qui jaillit de lui quand il sort de ses gonds et peut réduire en cendres tout ce qui s'interpose). Sorte d'anti-Harry Potter, le jeune Nathan, qui au début du roman, tente de sauver son père souffrant d'une horrible maladie, va se lier d'amitié avec une bande de jeunes voleurs planquant dans les égouts avant de retourner - apparemment - sa veste et de conclure un accord avec « le Maître », sorte de démiurge faussement philanthrope qui règne sans partage sur Mordew.
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Dans cet ensemble de textes féministes au vitriol, les cibles principales sont le patriarcat et l’Amérique la plus réactionnaire. En quatorze chapitres, dans l’esprit de Virginia Woolf mais avec l’humour décapant d’un Jerome K. Jerome, Lucy Ellmann s’insurge, s’énerve, se défoule. Qu’il s’agisse des méfaits perpétrés par « ce gros nul » de Trump, du bilan désastreux de la domination masculine, du partage des tâches domestiques, d’un film de Hitchcock, ou de la tyrannie du soutien-gorge, elle n’a pas son pareil pour brosser un tableau à la fois pertinent et chaotique du monde tel qu’il ne va pas, tout en proposant quelques solutions qui en dérangeront plus d’un et en feront rêver plus d’une : organiser une grève du sexe, passer La Petite Maison dans la prairie au tamis féministe, etc. Ellmann sait toucher où ça fait mal tout en maniant l’arme rebelle par excellence : le rire.
Tout ce dont nous avons besoin pour nous guider à travers ces temps agités et incertains.