'Ces notes, écrites en 1979, sont publiées ici pour la première fois dans leur ensemble. Le mot "oubli" a surgi alors pour désigner la masse obscure dans laquelle me semblait puiser l'écriture. La mémoire n'offre que du déjà vécu, déjà su : l'oubli révèle de l'inconnu au fond de lui dissimulé. L'exe...
Monologue du nous : ce titre dit un échange impossible, et cependant les Nous-Quatre qui s'expriment et agissent dans son cadre le font bien en le respectant. Ils ont choisi la résistance et de la pratiquer sans illusions. Mais au nom de quoi puisqu'il n'y a plus ni valeurs ni règles? Il ne leur res...
«[...] Ceci est donc le premier tome d'une série dont le but est de rendre compte de la diversité et de la richesse de l'oeuvre de l'un des écrivains les plus importants de notre temps. Bernard Noël est en effet un poète, mais aussi un romancier, un reporter, un polémiste, un sociologue, un historie...
Entre la réalité et nos yeux, toujours du vocabulaire s'interpose : nous croyons voir mais ne faisons que lire. D'ailleurs le regard en lui-même n'est pas cet instrument d'information et de constat qu'il nous semble : il n'est pas qu'un aller et retour, c'est un espace, un espace sensible qui s'empl...
"Ce volume regroupe huit monologues écrits par Bernard Noël entre 1973 et 2015 ainsi que Les premiers mots, 1973, qui les préfigure. Chacun de nous est une société. Chacun de nous porte sa comédie, que Dante a voulue divine, Balzac humaine, Jacques Villeglé urbaine, et Bernard Noël intime ou mentale...
Nous publions le troisième volume de ce qui pour n'être pas exactement les oeuvres complètes de Bernard Noël y tend. Sur près de 900 pages sont regroupés des textes épars publiés ici et là, dans des revues, dans des plaquettes, ou inédits, en tout cas pour la plupart introuvables. La thématique géné...
Le « syndrome de Gramsci » serait la première manifestation d'un cancer de la langue dissimulé sous la dénomination anodine de « trou de mémoire ». Mais un cancer implosif : « ... une plaie dévorante, une plaie dans laquelle tout le langage peu à peu se précipite, une plaie blanche, qui absorbe tout...
Ce deuxième tome des OEuvres de Bernard Noël comprend ses principaux écrits politiques dispersés au gré de publications éphémères ou de livres épuisés. On y découvre une pensée proprement révolutionnaire, radicale, et qui trouve une part de ses origines dans une analyse extrêmement fouillée de l'his...
Bernard Noël a regardé travailler onze peintres contemporains : Jan Voss, Ulf Trötzig, Michel Steiner, Rustin, Bernard Ascal, Bernard Moninot, Jean-Paul Philippe, Serge Plagnol, Rancillac, Gérard Pascual, Bertrand Vivin, il leur a parlé pendant qu'ils travaillaient, a noté leurs gestes, leurs propos...
'Pourquoi pas Le Roman de Roman? Non, dit Opalka, Le Roman d'un être me paraît plus juste : c'est donc le titre retenu. De 1965 à sa mort, en 2011, Roman Opalka a peint la suite des nombres. Chaque nombre est la somme de ceux qui le précèdent, chaque instant de notre vie est la somme des précédédent...
Ces 22 essais traquent le même ennemi, cette castration mentale dont l'auteur dénonce les ravages à travers ses vecteurs de prédilection, l'image qui aveugle plus qu'elle ne montre (la télévision, mais pas seulement), le discours (politique), voire l'art quand il se dénature. Bernard Noël décrit le...
Bernard Noël voyage beaucoup. Il voyage beaucoup en train et, durant ces voyages, il regarde, il rêve, il pense, il écoute. Et il lui arrive de prendre des notes de ce que ces sons, ces images, ces rêveries et ces pensées lui ramènent du monde extérieur comme de lui-même. C´est un tressage de ces di...
On appelle cela une « bavure ». Après l'assassinat il est donc procédé à une reconstitution de laquelle doit en principe surgir la vérité des faits. Un Juge, un Tueur, une Victime, des Témoins. Mais de quoi se souvient-on quand on a vu ? Le pouvoir et la police sont aussi dans le regard. ...
Au commencement est le temps. Vous prenez le Temps, vous le pliez en deux et vous avez le Monde... Sur mille personnes, combien ont encore droit à l'amour de leur métier quand il ne s'agit plus que de produire, d'être efficace et compétitif ? Les mutations technologiques sont un drame parce qu'elles...
On pourrait dire d'un roman du regard qu'il est le récit du regard tourné vers le corps au travail. Parfois tout est en gestes, postures, déplacements ; parfois tout se passe derrière le visage. Mais ce qu'on voit n'est-il pas fait de tout ce que l'on ne voit pas? Il y a de la peau partout, c'est so...
Les Vacances de Hegel, le tableau que Magritte peignit en 1958 et qui représente un parapluie ouvert surmonté d'un verre aux trois quarts plein, est au centre de cette étude. Itinéraire plutôt qu'étude, en fait, puisqu'il ne s'agit pas ici d'expliquer une uvre, d'en épuiser le sens en se l'appropria...
Ce livre est composé de trois parties qui toutes rendent compte de voyages ou de séjours, de lieux du monde et de passages par ces lieux. Le mont Athos, des villes, le Mexique. Chacun des poèmes essaie de restituer ce moment toujours fugace d'une coïncidence entre l'espace d'un regard et celui d'un ...
« Je désirais depuis longtemps écrire un texte érotique dépourvu de la violence traditionnelle et tout dans la tendresse... », dit Bernard Noël. Voici ce monologue inédit, et merci à lui de nous l´avoir confié : toutes les phrases commencent par Elle...... Le travail de Bernard Noël est de longtemp...
Ce nouveau recueil transporte sur le plan de la poésie une réflexion que l'auteur mène depuis longtemps sur d'autres modes (essais, romans, théâtre). Bernard Noël fait naître des images, celles qui se forment dans notre tête et qui influent sur notre rapport au monde, au sens, à la langue, et au tem...
'On connaît les ingrédients des récits ; je n'en refuse aucun, et voici de la conversation, de l'amour, de l'amitié, des rencontres, de la mort, des lectures..., mais tout cela est également ce qui fait la vie. M'intéresse le portrait que les uns tirent de l'autre à travers cette boîte qu'on appelle...
«On pourrait dire motifier pour prendre mot, comme on dit incarner pour prendre chair. Écrire consisterait alors à motifier sa vie ou son corps, mais si les mots remplissent tellement bien leur rôle qu´à la fin ils nous dévorent, comment inverser le mouvement? Comment les ré-incarner? Il n´y a pas d...
On se tait. On s´y oblige. On flotte enfin, sans savoir, sans visage. On est creux. Mais le vide appelle son contraire : un mot jaillit, un autre. Plus tard, c´est une concrétion par le travers du temps. Plus tard encore : Qui a parlé? se demande-t-on. Une voix monte sous le masque de silence, un au...
Le mot «peinture» ne va pas sans le mot «couleur», mais la couleur ne colore pas seulement des surfaces, elle les révèle en colorant le trajet des yeux vers elles. Dès lors, une étrange équivalence s´établit entre la vue et la dénomination qu´elle provoque tandis que le flux visuel, en se mêlant au ...
Un couple, maintenant quinquagénaire, avait fait le choix de mettre entre parenthèses leurs pratiques libertines pour élever leurs enfants. Il renoue avec celles-ci, au hasard d'une improbable rencontre.Si tant est qu'il soit vrai que rien ne soit interdit, en amour, entre adultes consentants, ... ...