Tout commence à Conques dans cet hôtel donnant sur l'abbatiale du onzième siècle où l'auteur passe une nuit. Il la regarde comme personne et voit ce que, aveuglés par le souci de nous-mêmes et du temps, nous ne voyons pas. Tout ce que ses yeux touchent devient humain - vitraux bien sûr, mais aussi pavés, nuages, verre de vin. C'est la totalité de la vie qui est embrassée à partir d'un seul point de rayonnement. De retour dans sa forêt près du Creusot, le poète recense dans sa solitude toutes les merveilles 'rapportées' : des visions, mais également le désir d'un grand et beau livre comme une lettre d'amour, La nuit du coeur.
C'est ainsi, fragment après fragment, que s'écrit au présent, sous les yeux du lecteur, cette lettre dévorée par la beauté de la création comme une fugue de Jean-Sébastien Bach.
J'ai chaque jour une idée plus nette De ce qui se perd en chemin.
Depuis trente ans, le répertoire de Dominique A s'est imposé comme une référence de la chanson française.
Avec Le Présent impossible, nous le découvrons poète. On retrouve là son goût pour les paysages et la contemplation, son ironie et sa douceur, le regard lucide qu'il pose sur notre époque.
Orfèvre des mots, Dominique A capte les instants fugaces avant qu'ils ne s'estompent.
Conseils d'amie, secrets de fabrication, souvenirs de voyages ou de chers disparus, la poésie de Barbara Kingsolver nous parle droit au coeur. D'une énergie et d'une vitalité éclatantes, elle est sculptée dans la matière même de la vie et des rencontres. La voix de la grande romancière américaine s'y révèle en toute liberté, généreuse et intime, honnête et parfois fracassante. C'est celle d'une femme de conviction digne, engagée, que la beauté mobilise autant dans la pratique que dans la théorie.
Les Ronces convoquent le souvenir de mollets griffés, de vêtements déchirés, mais aussi des mûres, qu'on cueille avec ses parents dans la lumière d'une n de journée d'été, alors que la rentrée scolaire, littéraire, approche.
La poésie de Cécile Coulon est une poésie de l'enfance, du quotidien, de celles qui rappellent les failles et les lumières de chacun.
« Cécile Coulon est devenue la nouvelle star de la poésie française. Sa poésie prosaïque et délicate réussit à toucher un public inédit. » Les Inrocks
« Me voilà à trente ans, les deux mains sur la table à écrire un poème pour apprendre à naviguer en l'absence du capitaine. »
En l'absence du capitaine est certainement le recueil le plus intime de Cécile Coulon. Elle y évoque la disparition de sa grand-mère, le deuil, les souvenirs et la vie d'après.
Écrire des poèmes est alors une nécessité, écrire pour avancer et pour continuer : « J'écris des poèmes de rien du tout pour dire que tout ira bien dans cette vie (...). »
« Cécile Coulon est devenue la nouvelle star de la poésie française. Sa poésie prosaïque et délicate réussit à toucher un public inédit. » Les Inrocks
Le plaisir est une musique et tous les intruments sont bons à prendre.
Womanizer, c'est l'histoire d'un homme et d'une femme à la recherche de leur plaisir mutuel, une histoire de partage et d'allégresse. C'est aussi le nom d'un sex toy qui a révolutionné l'orgasme féminin.
Quand ce jouet est entré dans leur vie amoureuse, l'héritage patriarcal en a pris un coup. Certaines révolutions commencent sous la couette.
Noir volcan est un recueil de poésie affranchie, libératrice, terrienne.
Il fait partie d'un étonnant renouveau de la poésie constaté par les libraires dont Alexandre Bord : « Des poétesses comme Cécile Coulon et Rupi Kaur, dont les textes ont pu être lus au préalable sur les réseaux sociaux, attirent en librairie des lecteurs qui n'avaient jamais acheté un recueil de poésie. »
En quelques années, Cécile Coulon a fait l'objet d'une ascension fulgurante. Elle a publié sept romans dont Trois saisons d'orage (Viviane Hamy), prix des Libraires, et Une bête au paradis (L'Iconoclaste), prix littéraire du Monde. Son premier recueil de poésie, Les Ronces (Le Castor Astral), a reçu le prestigieux prix Apollinaire.
L'altitude est pour moi
L'autre nom de l'amour
Avec à l'infini
L'aube de la vraie vie
"La nuit, l'animal me regarde et je lis dans ses yeux de nobles histoires, des chants qui m'invitent au voyage."
À travers les vingt-deux chants qui composent ces Cantiques du corbeau, Bartabas offre un récit fantasmatique des origines de l'humanité. Dans une préhistoire rêvée, où hommes et bêtes ne font qu'un et sont tour à tour proies et prédateurs, on voit l'homme acquérir les facultés qui le conduiront à asservir la terre et le règne animal.
Une superbe méditation poétique sur la place de l'homme parmi les vivants.
"Je me bats contre la tristesse des départs sans retour. je me bats contre un fantôme et c'est contre moi-même".
Depuis longtemps, il croit en la possibilité d'un monde meilleur. Mais comment faire face aux proches qui s'en vont, au temps qui passe, à ce qu'on pensait acquis et qui se délite ?
La poésie est une réponse et peut-être la plus belle des armes.
La voix pleine de sourires et pleine de larmes
Sincère comme ce père noir qui repart en pleurs d'un parloir
J'ai eu la chance quelque part d'avoir été sauvé par l'art oratoire
Ce volume se compose des textes de l'album L'Hiver peul mais aussi de nombreux poèmes inédits de Souleymane Diamanka. L'auteur jongle avec les mots, les fait « métisser ». Sa poésie prêche l'oralité, apparie avec finesse ses cultures peule et européenne, parce qu'il est fier d'être « habitant de nulle part et originaire de partout », dépositaire d'un chant intemporel, d'un appel à l'Amour, à la Tolérance et à la connaissance de l'Autre.
J'ai dansé
étiré mon corps
repris possession de chacun de mes membres
habité tout l'espace
je suis allée chercher la vie
dans les endroits profonds
qu'elle avait désertés
j'y ai trouvé l'océan
l'odeur des cendres encore brûlantes
le violet des plaines de mon ventre
j'y ai trouvé ma chair
mon sang
le sel de ma salive
je suis allée y voler le feu
Éditrice et autrice, Morgane Ortin est la créatrice du phénomène Amours solitaires. Après ses best-sellers Amours solitaires Tomes 1 & 2 (Albin Michel, 2018, 2019), Le Secret (Albin Michel, 2021) et Toutes les lettres ne sont pas des lettres d'amour (Le Papier fait de la Résistance x Leduc, 2021), Morgane Ortin nous offre un premier recueil de poésie à la fois sombre et lumineux, une poésie puissante du corps et des sens, qui interroge ce qu'il nous reste de l'amour.
En 1877, Victor Hugo publie 27 poèmes qu'il dédie à ses « marmots ». On y découvre l'homme avant l'écrivain ou la personnalité politique, attendri par les rires et les jeux des enfants bien-aimés, lucide sur le monde qui les entoure et les voit grandir, mais toujours rajeuni par cette « aurore » qu'est l'âme enfantine.
27 arts d'être grand-père pour célébrer un amour simple et pur, pour rendre hommage à cette tendre complicité entre deux générations.
Génie fulgurant, écorché vif et mort prématurément : tout est réuni pour faire de Georg Trakl, poète expressionniste majeur, une figure aussi mythique que brûlante. Les dettes de Trakl vont d'abord à Rimbaud et à Hlderlin, pour leur poésie hantée et flamboyante. Sa poésie est habitée de visions désespérées, obsédée par le sentiment de la faute et de la déchéance. Mais la fulgurance de ses mots traverse sans encombres les ténèbres qui habitent le poète pour nous parvenir dans toute son évidence poétique.
En 1978, Philippe Jaccottet fit paraître en 1978 un recueil des poèmes de Trakl traduits par Gustave Roud. La présente édition y ajoute des traductions inédites ainsi que des extraits de lettres de Rainer Maria Rilke, fervent défenseur de Trakl.
Georg Trakl est né en 1887 à Salzbourg. Mobilisé en août 1914, il part en Galicie dans une colonne sanitaire. Marqué par la consommation de drogue et une relation incestueuse avec sa soeur Margarete, il sera également profondément atteint par l'horreur de son expérience sur le front. Il fait une tentative de suicide qui l'envoie à l'hôpital à Cracovie en observation psychiatrique. Il se suicide probablement dans sa cellule le 3 novembre 1914 d'un empoisonnement par cocaïne, à l'âge de 27 ans.
"Toi, le poète qui passe
avec ta muse sous le bras (...)
écoute ma musique,
tandis que je me décompose."
Au bord d'un chemin, une femme gît, en décomposition.
Passant par là au bras de son aimée, un poète se délecte de cette vue infâme.
Clémentine Beauvais revisite avec audace le célèbre poème " Une charogne " de Charles Baudelaire. Elle imagine le destin de cette femme que l'histoire a bafouée, la faisant prostituée, chirurgienne, avorteuse, puis tueuse en série. Un court roman à la forme inventive, impertinent
et engagé.
violent comme vent contrarié
seul puisqu'à demi orphelin
tenté par la discorde des pages
ne confiant ses hantises qu'à ses mains
curieuses de chair neuve
guettant au-dehors de soi
dans le blanc des regards sur le visage des proches
ce qui pourrait justifier ses montées de colère
invisible à mes yeux mais nécessaire à mon souci
je l'ai dit : du linge de corps blanc
quelques papiers
et cette chose portant le nom intolérable de
poésie
En proie à de multiples doutes quant à son inspiration, confronté à l'angoisse de la maladie dont il vient de connaître les affres, Rainer Maria Rilke se promène sur les rochers du château de Duino, non loin de Trieste, quand il entend soudain une voix. Celle-ci lui dicte ces mots : "Qui donc, si je criais, m'écouterait dans les ordres des anges ?" Il tient là la première sentence des Élégies de Duino, recueil dont la rédaction s'échelonne de 1912 à 1922. Ces dix années résument à elles seules les interrogations fondamentales du poète et y répondent. Dans ces poèmes, vie et mort ne s'opposent plus. Elles constituent des forces qui forment une "grande unité", un éternel devenir. Une inspiration entièrement renouvelée guide cette prose poétique, expression d'une vie intérieure intense dont elle suit le rythme. Comment vivre avec la menace de la mort ? Comment accepter les limites de l'homme, qui n'est ni animal ni Ange ? L'amour peut lui offrir ce soupçon d'éternité, permettre un dépassement. En acceptant de se plier à sa condition terrestre, l'homme peut résolument accepter la mort. Avec la figure tutélaire de l'Ange, intercesseur entre le monde visible et l'Invisible, la mort devient une condition de l'éternité.
"Savez-vous qu'il n'existe que deux saisons par an ? La joie et le reste".
Baptiste Beaulieu plonge au coeur de ce qui le constitue : la foi, l'homosexualité, la médecine.
Il confie ses joies comme ses souffrances.
L'humour et la tendresse ne sont jamais loin, il nous parle en ami. La forme brève et incisive agit comme un catalyseur.
« Finalement je me suis décidée. Je suis descendue à la cave. Je m'y suis enfermée. Avec mes mots, ma colère, la tête pleine de ses cris et du silence indigne des autres. J'y suis restée, dans la cave. Je ne pouvais pas y croire, je ne pouvais pas m'y résoudre, je refusais d'oublier, de passer à autre chose, de la voir disparaître.
Elle, sans prénom, prénom modifié. Elle, singulier, pluriel, comme les viols dont elles ont été victimes. Les mots me tombaient dessus comme les hommes lui étaient tombés dessus.
Mais moi je les voulais ces mots-là, je voulais rompre tous les silences qui l'enterraient, qui la condamnaient.
Je suis allée les chercher, un par un, je les ai obligés à se tenir devant moi, je les ai interrogés, tournés et retournés, je voulais qu'ils disent tout, qu'ils crient plus fort que ce silence impossible. »
Perrine Le Querrec
EXTRAIT
"Les premières fois les premiers mois je n'ai pas pu parler. En parler. Il y avait toujours une main sur ma bouche qui m'étrangle. Je suffoque j'essaie d'arracher la main. Je ne trouve plus ma bouche je ne peux plus parler."
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Écrit d'une grande force et d'une absolue nécessité. Merci Perrine Le Querrec." - Librairie Esperluette
"Perrine Le Querrec n'a de cesse d'user de l'art poétique pour crier la pire des violences : ce silence autour de l'indicible. La beauté réside en son courage d'offrir justesse et lumière à l'innocence toujours meurtrie. À lire et se souvenir." - Librairie Passage
À PROPOS DE L'AUTEURE
Perrine Le Querrec est née en 1968 à Paris. Elle publie de la poésie, des romans, des pamphlets. Elle écrit par chocs, construit une langue et un regard à la poursuite des mots réticents, des silences résistants.
L'?image comme l'?archive sont des matériaux essentiels à sa recherche poétique, tout comme son engagement auprès de ceux dont la parole est systématiquement bafouée.
Roman chorégraphique, écriture iconographique, poésie accompagnée d'?improvisations musicales, travaux d'écritures avec des photographes, des plasticiens, des danseurs, les champs d'?expérimentation de Perrine Le Querrec s'enrichissent de tous les vocabulaires de création.
"On mériterait
des applaudissements
et les cris d'une foule en délire,
tant on fait ça bien,
l'amour."
Elle se retire seule, loin du monde, dans une maison comme une tanière. Chaque jour, elle
choisit un vinyle, écrit et prend des photos. Elle laisse venir les sentiments et les souvenirs,
elle fait parler les plafonds et les murs. Et cette maison tanière devient la nôtre.
« Violette sur l'herbe à la renverse est le poème qui donne son titre au recueil ; je l'ai écrit avant tous les autres. Certains me sont venus d'une traite ; je les ai enregistrés sur le moment puis tapés à la machine. Pour d'autres, ce fut plus laborieux ; j'ai pesé chaque mot pour aboutir au poème parfait. Ils sont tous très différents, sincères, ils n'essaient pas d'être autre chose que ce qu'ils sont et j'en suis fière car, lorsque je les ai écrits, j'étais au plus près de moi-même. » - Lana Del Rey
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aurore Vincenti et Cécile Coulon
"Quand je suis né, je n'ai pas ri, j'ai pleuré. Au fond, je devais savoir où je mettais les pieds."
Le monde prend feu.
Les crises se succèdent.
Les injustices s'accentuent.
La colère monte.
Comment garder espoir ?
Akhenaton s'interroge, s'insurge, fustige.
Sa plume acide, ses mots syncopés pointent la voracité
des décideurs en tout genre, leur faim toujours accrue.
La faim de leur monde, à lire haut et fort, est un manifeste d'aujourd'hui. Un cri de ralliement.
Dans Le Mariage du Ciel et de l'Enfer, recueil de poésies en prose publié en 1790, William Blake exprime sa méfiance vis-à-vis de la conception religieuse manichéenne de la vie. En Enfer, la sagesse des démons triomphe sur celle des anges. L'Ame et le Corps ne sont pas pour William Blake deux entités distinctes. Le poète proclame au contraire l'unité humaine, et un nouvel ordre moral dans lequel le vice et la vertu ne feraient qu'un. D'où ce titre ingénieux, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer. Mêlant prose et poésie, humour et cynisme, il en vient à écrire une véritable apologie du Mal, à l'encontre des opinions de son époque qui encensait la Raison. Quand il évoque Jésus, c'est pour montrer les manquements du Sauveur aux dix commandements. Moderne tant par ses idées que par son style hybride, William Blake se détache ici des conceptions religieuses pour proclamer une vision novatrice de la vie, pleine de lucidité.Edition bilingue.
À Genève, où il est né, à Kyoto, qu'il a follement aimée, à Trébizonde, en Azerbaïdjan, à Ceylan et en Inde centrale, Nicolas Bouvier a toujours écrit de la poésie. « [Elle] m'est plus nécessaire que la prose, expliquait-il, parce qu'elle est extrêmement directe, brutale - c'est du full-contact ! » Pourtant il ne fit paraître qu'un unique recueil de poèmes, Le Dehors et le Dedans. Composé de 44 textes écrits entre 1953 (le départ en voyage avec Thierry Vernet) et 1997 (quatre mois avant sa mort), ce recueil est paru pour la première fois en 1982. Bouvier le retravaille à quatre reprises et autant d'éditions, il s'y met à nu : de tous les livres de l'écrivain, c'est celui qui propose la plus ample et la plus intime traversée de son existence.
Nicolas Bouvier (1929-1998) est un des plus grands auteurs de langue française de la deuxième moitié du 20e siècle, voyageur, photographe et iconographe.