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Comment les rabbins font les enfants ; sexe, transmission, identité dans le judaïsme
Delphine Horvilleur
- Grasset
- essai français
- 14 Octobre 2015
- 9782246857426
A l'heure des replis communautaires et des identités figées, que signifie appartenir et transmettre ? Contrairement à ce qu'affirment tous les fondamentalismes, la transmission d'un héritage ne doit pas être une réplication à l'identique. Elle dépend d'une infidélité partielle, garante de surgissements inattendus, aujourd'hui comme hier.
Mariant filiation et rupture, la tradition juive ne se renouvelle qu'en étant bousculée et nourrie par sa rencontre avec d'autres ; cela implique l'ouverture à l'Etranger, ainsi que l'ouverture au Féminin. Cet ouvrage est donc d'abord un plaidoyer pour une « religion matricielle » qui, à la manière d'un utérus, est un lieu de fertilisation. Les textes sacrés eux-mêmes y sont fécondés par des lectures inédites.
Illustrant brillamment cette vision ouverte de la religion, Delphine Horvilleur revisite, loin des interprétations convenues, quelques épisodes fameux de la Genèse, notamment Adam et Eve, Caïn et Abel, l'histoire biblique des premiers parents et des premiers enfants de l'humanité. Elle montre aussi sa capacité à repenser les grands problèmes contemporains à partir de la tradition rabbinique. Trois thèmes sont successivement abordés : Comment, selon le judaïsme, se fabriquent un parent, une identité et un désir, c'est-à-dire la possibilité d'enfanter l'avenir.
Procédant avec clarté et humour, citant aussi bien Emile Ajar et Amos Oz que la Genèse et le Talmud, elle conclut son livre par une analogie entre le Texte et le Féminin, dotés d'une même capacité de croître et de multiplier. -
On ignore trop souvent que le judaïsme offre une vision mythique du monde. Pourtant, le mythe est aussi vital que dangereux, aussi libérateur qu'oppressif. Les conséquences théologiques, politiques et esthétiques de cet oubli sont donc terribles. À la croisée de la critique biblique, de l'exégèse rabbinique et de la Kabbale, de la littérature et de la théologie, de l'histoire et de l'anthropologie, cet essai explore la persistance, la beauté et les dangers des mythes juifs.
Contre une vision simpliste, antisémite, qui opposerait le judaïsme au sacré et à la nature, David Haziza revient sur les mythes fondateurs de cette religion et ses liens avec un paganisme que, de la Bible à la Kabbale, elle n'a jamais vraiment refoulé. Pour le meilleur comme pour le pire, le judaïsme est resté païen, mais d'un paganisme sans idoles. Le sacré y demeure, pour peu qu'on y prenne garde, dans la pluralité divine et la part féminine de Dieu, par les sacrifices et tous les rites qui rythment la vie juive, par le symbolisme érotique et le rapport à la mort, par le culte de la terre d'Israël et son corollaire, celui de l'exil, enfin par ce mythe juif par excellence qu'est le messianisme. Grille d'interprétation inédite et salutaire, cet essai nous invite à repenser la modernité aussi bien que le fanatisme, le sionisme que l'antisémitisme.
David Haziza propose ainsi un voyage à travers les textes, l'espace et le temps, où se côtoient prophètes et sages du Talmud, kabbalistes et maîtres du hassidisme, Kafka, Proust et bien d'autres - et surtout, à côté de ces grands, les Juifs ordinaires dont la vie, les rites et la mémoire n'ont jamais cessé d'être structurés par le mythe.
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Le nom de Dieu et la théorie kabbalistique du langage
Gershom gerhard Scholem
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 4 Janvier 2018
- 9791030408089
La primauté du mot comme origine du sacré prend une importance particulière dans la tradition juive. Dans ce texte lumineux, Gershom Scholem montre comment la mystique juive a relié le nom et la révélation. Ce que d'autres religions accordent à l'image sacrée, représentation du divin, le judaïsme le confie à la parole, à l'invocation. Pour la Kabbale, la Création émane du nom de Dieu, toute chose ayant été créée à partir des 22 lettres de l'alphabet. Ainsi, le travail sur la langue devient la tâche principale de la mystique juive. À l'origine de chaque forme linguistique est, précisément, le nom de Dieu, dont les variations infinies intéressent la science prophétique : un art combinatoire vertigineux à même de faire de la langue de la raison un langage sacré.
Gershom Scholem (1897-1982) a édité et diffusé les grands textes de la Kabbale et conféré à l'étude du mysticisme juif le statut de discipline à part entière. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire et à la philosophie religieuse du judaïsme : Les Grands Courants de la mystique juive, Les Origines de la Kabbale ou encore La Kabbale et sa symbolique. Il fut lié d'une profonde amitié avec Walter Benjamin, qu'il rencontre pour la première fois dans un café de Berlin. -
A Corps et à Toi
Korsia Rabbin Haïm
- Éditions Actes Sud
- Souffle de l'eprit
- 25 Octobre 2017
- 9782330093945
Ancien rabbin de la ville de Reims, aujourd'hui secrétaire général de l'Association du rabbinat français, Haïm Korsia commente la vision traditionnelle du judaïsme sur la sexualité.
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Les deux visages de l'un : Le couple divin dans la cabale
Charles Mopsik
- Albin Michel
- 27 Mars 2024
- 9782226492463
Le présent volume est un inédit posthume de Charles Mopsik (1956-2003), qui fut pendant sa trop courte vie le plus éminent spécialiste français de la cabale, la tradition ésotérique juive.
Dès le milieu des années 1980, Charles Mopsik s'est attaché au thème, central pour la cabale comme pour la pensée religieuse en général, de la différence sexuelle, de la dialectique en Dieu même du masculin et du féminin, et de son implication pour les relations entre hommes et femmes.
Les Deux Visages de l'Un peut être considéré comme son magnum opus, qu'il n'aura cessé de travailler tout au long de sa vie. Le titre dit bien son ambition : comment l'Un divin au-delà de toute définition se manifeste, selon les mystiques juifs, non pas à travers le seul visage du Père, mais bien deux visages, l'un masculin, l'autre féminin. Depuis les antécédents bibliques et rabbiniques jusqu'aux échos dans les traditions chrétienne et islamique, il nous invite à suivre ce fil de l'androgynie divine et de ses conséquences pour l'identité spirituelle des humains - le sexe, non des anges, mais des âmes.
Cette somme, où la pensée limpide de l'auteur se déploie autour de très nombreux extraits de textes cabalistiques, quasiment tous inédits en français, nous fait pénétrer dans l'un des domaines les plus fascinants de la culture universelle : celui des rapports entre sexualité et spiritualité. -
Les textes de ce recueil proviennent des colloques des Intellectuels juifs de langue française, auxquels Vladimir Jankélévitch participa assidûment à partir de 1957. Ces colloques se proposent de mettre à distance un certain pessimisme d'après-guerre et de (re)donner un sens à un judaïsme rescapé de l'anéantissement au travers de nouvelles réflexions et interrogations.
Ainsi prennent place les conférences de Vladimir Jankélévitch, tout en témoignant de son attachement à Israël, à la conscience juive et à sa complexité. Remontant le fil de sa propre histoire, il donne à lire dans ces textes sa vision du judaïsme. -
Les lectures fondamentalistes des Livres saints font peser sur la liberté un péril grandissant. Pour lutter contre leurs ténèbres, les lectures historiques et critiques enseignent à comprendre les Livres en fonction du passé et des intentions de leurs auteurs. Cette réfutation scientifique du fondamentalisme n'omet-elle pas toutefois des questions essentielles ?
Ce livre explique comment une lecture spirituelle – ici selon la tradition juive – met en lumière d'autres paramètres. Elle pose que la langue des textes étudiés porte des significations à déployer dans le temps, grâce à leurs innombrables lecteurs. Par ailleurs et surtout, elle ne sépare jamais la quête du sens et de la vérité d'un travail exigeant sur soi-même. Dès lors, lire la Torah, c'est aussi voyager avec elle dans l'histoire, avec d'autres, hommes et femmes, qui n'avancent pas au même rythme. De nos jours, c'est rencontrer des questions brûlantes comme celle relatives à la terre d'Israël et à Jérusalem, au destin singulier du peuple juif et à la politique. La lecture spirituelle a alors son mot à dire : elle avise d'œuvrer pour une paix vouée à l'inquiétude du sort d'autrui.
Catherine Chalier est philosophe, spécialiste du judaïsme. Elle a notamment publié : Transmettre, de génération en génération (Buchet-Chastel, 2008), La Nuit, le Jour (Seuil, 2009), qui a reçu le prix des Écrivains croyants, Le Désir de conversion (Seuil, 2011), Kalonymus Shapiro, rabbin au Ghetto de Varsovie (Arfuyen, 2011), Présence de l'espoir (Seuil, 2013).
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Proust du côté juif
Antoine Compagnon
- Gallimard
- Bibliothèque des Histoires
- 3 Mars 2022
- 9782072959103
Antoine Compagnon s'est livré - après son cours au Collège de France - à l'approfondissement d'un sujet qui peut paraître marginal et qui s'est révélé d'une richesse intellectuelle et humaine assez extraordinaire. Il s'agit d'un côté de ce que Proust avait de juif dans son milieu familial, et de la traduction du judaïsme dans la Recherche du temps perdu qui a pu faire dire tantôt que Proust était antisémite, tantôt qu'il était un auteur kabbaliste. À travers l'érudition incroyable et la recherche d'archives menée par Antoine Compagnon, c'est tout un milieu qui ressurgit : celui de jeunes sionistes des années 1920 qui lisent Proust, le discutent, le commentent, se l'approprient et s'en servent comme point de référence ou de polémique. C'est le cas de gens très connus comme André Spire et les auteurs de la Revue juive (qui paraissait chez Gallimard sous la direction d'Albert Cohen) ou de la Tribune juive où écrivent des gens bien connus de la maison comme Benjamin Crémieux. Proust a souvent été affublé de la fidélité à un style de rabbin, et ce milieu des premiers lecteurs juifs de Proust est illustré presqu'à chaque page de ses portraits d'hommes - pour nous devenus inconnus -, et de commentateurs comme Albert Thibaudet, Gide, Péguy, Maurois ou encore Barrès.
C'est tout un côté de Proust qui prend une dimension à laquelle on ne s'attendait pas pour un livre à paraître au début de l'année commémorant le centenaire de la mort de l'auteur ; 2021 étant déjà le 150e anniversaire de sa naissance. Forte actualité commémorative, ce double anniversaire va être marqué par trois grandes expositions (Carnavalet, Proust, un roman parisien, décembre 2021, MAHJ, Proust et les juifs, mars 2022 et BNF automne 2022). -
Revenir : Dialogues sur les figures du retour dans la tradition juive
Myriam Ackermann-Sommer, Michaël de Saint-Chéron
- Éditions Actes Sud
- Le Souffle de l'esprit
- 18 Octobre 2023
- 9782330184476
Normalienne et agrégée d'anglais, Myriam Ackermann Sommer est devenue à 26 ans la première femme rabbin orthodoxe en France. Philosophe des religions, Michaël de Saint Cheron a fait son retour au judaïsme voici quarante ans, guidé dans son parcours par Emmanuel Levinas et Elie Wiesel. À travers leur dialogue, ils livrent l'analyse de leur retour au judaïsme à partir d'une enfance dépourvue de références à la religion qu'ils se sont choisie. Chacun esquisse le trajet de pensée et de réflexion qui l'a conduit vers une tradition jusqu'alors tout à fait inconnue. Ils abordent aussi toutes les questions essentielles autour du retour au religieux, de la conversion, de la place des femmes en religion.Retour qu'ils décrivent et explorent comme l'appel d'une altérité vers un cadre de pensée inédit.
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Le baptême ou la mort : Les massacres des juifs dans l'espace rhénan à partir de chroniques hébraïques sur les croisades (XIe-XIIe siècles)
René Gutman, Aude-Marie Certin
- L'Eclat
- Eclat
- 8 Novembre 2024
- 9782841627127
En 1096, des Chrétiens venus du Nord de l'Europe traversèrent la vallée du Rhin, répondant à l'appel à la croisade lancé par Urbain II. Sur leur passage, ils massacrèrent des milliers de juifs, en leur imposant la conversion ou la mort. Beaucoup périrent, d'autres furent convertis de force ou se donnèrent la mort, refusant le baptême. Jamais, en l'Occident, les juifs n'avaient été victimes d'attaques d'une telle ampleur.
Il existe à la Bibliothèque de Strasbourg des manuscrits de chroniqueurs juifs décrivant ces massacres et rapportant ces faits. René Gutman, Grand Rabbin de Strasbourg, les a retranscrits et traduits. Sa traduction s'accompagne de la traduction de prières qui portent sur ces massacres. L'ouvrage est présenté par Aude-Marie Certin, spécialiste de l'histoire des Croisades.
René Gutman (1950) a été Grand Rabbin de Strasbourg jusqu'en 2017. Il a publié plusieurs ouvrages sur les "Livres de Mémoire" et le judaïsme alsacien.
Agrégée et docteure en histoire, Aude-Marie Certin est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l'Université de Haute-Alsace. Elle a soutenu sa thèse à l'EHESS sur le thème La cité des pères. Paternité, mémoire, société dans les villes méridionales de l'Empire (mil. XIVe s.-mil. XVIe s). -
S'habiller du nom de Dieu : L'événement de la Révélation
Danielle Cohen-Levinas
- Éditions du Cerf
- RELIGION HORS COLLECTION
- 18 Avril 2024
- 9782204155755
Comment dit-on Dieu dans le judaïsme ? Comment le nomme-t-on ? La question ne va pas de soi : Dieu n'habite pas les noms que les Écritures semblent lui attribuer. Il est à la fois absent et caché. Si l'on ajoute à cela la perte de la vocalisation du Nom ineffable, par lequel Dieu se nomme lui-même, on touche dès lors à une limite dont l'histoire de la philosophie et des religions ne sort pas indemne.
Danielle Cohen-Levinas propose dans cet ouvrage une méditation philosophique où les références à Cohen, Buber, Levinas, Schelling, Mendelssohn et Rosenzweig croisent au plus près les textes de la tradition juive. Elle fait ainsi résonner, par-delà le battement entre présence et retrait, la manière dont le langage s'habille de noms qui témoignent de la trace d'un Dieu « transcendant jusqu'à l'absence » (E. Levinas).
Philosophe, musicologue et professeure à la faculté des lettres de Sorbonne-Université, Danielle Cohen-Levinas est responsable du Collège des études juives et de philosophie contemporaine. Depuis 2019, elle est vice-présidente de la Société francophone des philosophies de la religion. Elle a récemment publié, au Cerf, L'impardonnable. -
Le livre brule. philosophie du talmud
Marc-Alain Ouaknin
- Seuil
- Essais (H.C.)
- 15 Septembre 2016
- 9782021327656
Le Livre brûlé
A côté de la Bible - la Loi écrite - le Talmud, depuis sa clôture vers l'an 500 de notre ère, constitue la Loi orale, l'enseignement jamais interrompu de la tradition juive, sa mémoire et les racines de sa culture.
Le Livre brûlé se déploie en trois livres : le premier présente une introduction systématique à l'univers talmudique, à ses méthodes, à ses débats, à sa logique, à son histoire. Le deuxième, qui commente deux textes importants de la Michna et de la Guémara, offre un modèle d'étude séculaire confronté aux réflexions philosophiques contemporaines. Le troisième enfin, qui donne son nom à l'ouvrage, interroge la figure énigmatique et puissante d'un maître hassidique, Rabbi Nahman de Braslav, qui, sentant la mort venir, détruisit par le feu un de ses écrits... Trois livres qui en suscitent d'autres, à l'infini, et qui posent la même question : ne faut-il pas, au fond, "détruire" les livres pour donner naissance à la pensée, pour créer le renouvellement du sens ? Pour que la fidélité aux écritures ne se pétrifie pas en respect têtu et en refus aveugle du temps et de l'Histoire. Car, comme dit R. Nahman de Braslav : "Il est interdit d'être vieux."
Marc-Alain Ouaknin
Né à Paris en 1957, rabbin et docteur en philosophie, auteur de nombreux ouvrages et articles sur la pensée juive, est directeur du centre de recherches et d'études juives ALEPH (Paris) et enseigne la philosophie et la littérature comparée.
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Pour expliquer le judaïsme à mes amis
Philippe Haddad
- Éditions In Press
- 13 Septembre 2022
- 9782848358185
Religion, identité, culture... ce livre toujours accessible, devenu un classique, permet de comprendre les multiples aspects du judaïsme.
Qu'est-ce que le judaïsme ? Religion, identité, culture... cet ouvrage présente les multiples aspects du judaïsme dans une approche claire, accessible et complète.
Trois grands axes sont privilégiés : l'histoire, la religion et les défis de la modernité. Les principaux jalons historiques, les grands thèmes bibliques, les fêtes, les lois alimentaires... sont tour à tour étudiés.
Mais ce livre accorde aussi une place importante à d'autres questionnements plus contemporains : l'identité juive, la transmission, la famille, la place de la femme, les jeunes, le dialogue laïcs-religieux, le dialogue interreligieux...
De cette analyse se dégage un judaïsme pluriel, traversé de multiples tendances. Un judaïsme constamment travaillé entre fidélité religieuse et adaptation aux nouvelles donnes contemporaines, qui a toujours su rester vivant. -
Ce livre est le récit de quatre ans de la vie d'un jeune garçon, fait Juif par l'administration à douze ans, qui devenu adulte, recherche un sens à cette assignation qui changea le cours de sa vie.
Dès 1940, l'administration et la police française appliquent avec zèle les directives allemandes et marquent les Juifs comme des parias. Maurice Rajsfus découvre alors qu'il est juif. Ce qui pour lui n'était qu'une tradition d'une famille lointaine restée en Pologne, devient une réalité qui changera le cours de sa vie. Cette décision administrative lui prendra ses parents et son innocence.
Ce livre, introspectif et combatif, est sa tentative pour reconstruire son identité, celle d'un « déserteur du judaïsme » qui ne peut s'empêcher d'être ému par le yiddish et qui se rendra jusqu'au village de sa mère pour se sentir Juif, deux heures dans sa vie. -
Le message hassidique : le message de Martin Buber
Martin Buber, Emmanuel Levinas
- Albin Michel
- 12 Janvier 2022
- 9782226472113
Au sein de l'oeuvre prolifique du penseur juif viennois Martin Buber (1878-1965), la spiritualité hassidique constitue une sorte de fil rouge, depuis les Contes de Rabbi Nahman (1906) jusqu'à ce Message hassidique paru en 1952 et totalement inédit en français. Ce dernier constitue avec les célèbres Récits hassidiques une seule oeuvre, comme l'expose Buber lui-même. Écrit au soir de sa vie, il propose une magistrale synthèse où l'on retrouve l'apport des travaux de Gershom Scholem sur la kabbale et le messianisme, sa propre philosophie du dialogue (Je et Tu), ou encore ses recherches sur les religions comparées. Fidèle à son intuition, il montre comment le message hassidique n'est pas à chercher dans les textes, mais dans la vie concrète de la communauté et du maître (tsaddik). Car ce message ne consiste en rien d'autre qu'à accueillir Dieu dans la vie quotidienne et à sanctifier l'intégralité du réel, même dans ses aspects les plus profanes.
Comme l'écrit Emmanuel Levinas, Buber « fut un grand seigneur du verbe. Avoir su parler en Juif du judaïsme comme il a parlé est, sans conteste, la grande merveille de cette vie et... le miracle de l'histoire intellectuelle juive de ces cent dernières années. » -
Heureux comme un juif en France ? réflexions d'un rabbin engagé
Yann Boissière
- Tallandier
- 4 Mars 2021
- 9791021039063
Bien que la communauté juive soit de plus en plus attaquée sur le sol français, Yann Boissière veut croire qu'elle a toute sa place dans la vie de la nation et qu'elle a les atouts pour apporter sa contribution à notre vivre-ensemble.
Passant en revue les grands enjeux qui interrogent les juifs de France - l'antisémitisme, la laïcité, le rapport à Israël, le dialogue interreligieux -, l'auteur montre comment le judaïsme peut aujourd'hui faire oeuvre de paix et de liant au sein du cadre républicain.
Un essai enthousiaste et roboratif, un cri d'amour pour la France. -
Le messianisme juif ; essai sur la spiritualité du judaïsme
Gershom gerhard Scholem
- Les Belles Lettres éditions
- Le Goût des idées
- 15 Avril 2016
- 9782251901381
Élément décisif de la compréhension juive de l'Histoire, l'attente messianique a connu au cours des temps les expressions les plus diverses.
Gershom Scholem étudie dans cet ensemble d'essais les mutations profondes qu'elle a subies, l'apparition des nombreuses utopies qu'elle a suscitées, et s'interroge sur le sens de cette idée dans l'oeuvre des maîtres du judaïsme contemporain, comme Buber ou Rosenzweig.
À travers ce thème privilégié, il propose une formidable ouverture à la grande tradition culturelle juive.
Gershom Scholem (1897-1982), né à Berlin, émigre en 1923 en Palestine et devient professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem dès 1925. Il entame alors une réflexion sur l'histoire et la philosophie du judaïsme, dont il deviendra une grande voix. Il a été président de l'Académie israélienne des sciences. -
Le livre des prénoms bibliques et hébraïques
Marc-Alain Ouaknin
- Albin Michel
- Espaces libres
- 2 Janvier 2014
- 9782226291929
Jean, Marie, Jacques, Daniel, Anne... Des dizaines de prénoms parmi les plus courants puisent leurs racines dans l'histoire biblique. Des centaines d'autres, aux sonorités merveilleuses, sont issus des grands textes de la tradition juive ou témoignent du renouveau de l'hébreu en Israël : noms de fleurs, d'animaux, de pierres précieuses, de grands personnages... Le rabbin Marc-Alain Ouaknin et Dory Rotnemer en ont étudié plus de 1500. Ils sont ici répertoriés, accompagnés de tous les éléments nécessaires à la compréhension de leur sens profond.
Mais ce livre n'a pas seulement pour but de faire découvrir l'origine d'un prénom ou d'en choisir un pour son enfant. A la lumière des mille richesses de la langue hébraïque, il nous introduit aussi dans une philosophie du nom, enracinée dans une tradition qui a déclaré absolument imprononçable le Nom suprême, YHWH par lequel Dieu s'est révélé à Moïse.
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« Je crois aux racines juives parce que je crois que Jésus de Nazareth est la réalisation d'une attente qui a été portée par des géné
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La proclamation de l'évangéliste Jean « Le salut vient des juifs » n'a guère retenu l'attention de l'Église pendant de nombreux siècles. Pour les chrétiens, le salut ne vient-il pas de Jésus-Christ ? Cette apparente contradiction ne peut se dépasser que par une meilleure connaissance du judaïsme. C'est précisément le propos de cet ouvrage.
Tout en retraçant l'histoire tragique des relations entre juifs et chrétiens, l'auteur présente la plus ancienne religion monothéiste, sa référence à la Tora, ses fêtes, ses rites. Le lecteur redécouvre ainsi « le lien qui, selon le concile Vatican II, relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d'Abraham ».
Les déclarations de repentance de la hiérarchie catholique - et des églises chrétiennes dans leur ensemble - ont ouvert le chemin de la réconciliation. Cependant, la question d'une meilleure prise en compte de la judéité de Jésus par les chrétiens demeure. Accessible à tous, cette nouvelle édition actualisée constitue une référence pour comprendre le judaïsme et son lien avec l'Église.
Dominique de La Maisonneuve est religieuse de Notre-Dame de Sion. Diplômée de l'Université hébraïque de Jérusalem, après vingt ans à l'Institut catholique de Paris, elle enseigne aujourd'hui l'hébreu et le judaïsme au Collège des Bernardins. -
Le droit à la difference : l'universalisme français et les juifs
Maurice Samuels
- La découverte
- 17 Mars 2022
- 9782348072741
Le débat public français charrie une singulière conception de l'universalisme, généralement perçu comme incompatible avec les particularismes : les communautés religieuses ou ethniques, dit-on, doivent renoncer à leurs différences pour entrer dans la communauté nationale. Ce livre important montre que cette conception étroite et rigide est bien plus récente qu'on ne le croit.
Grâce à une lecture attentive de la manière dont les responsables politiques, les romanciers, les philosophes ou les cinéastes français ont abordé la question de l'intégration des juifs entre le XVIIIe et le XXe siècle, Maurice Samuels explique que différentes conceptions de l'universalisme n'ont cessé de s'affronter. Et que certaines d'entre elles, parfaitement républicaines, ne cherchaient aucunement à éradiquer les particularités prêtées aux minorités juives.
Au contraire, c'est dans l'interaction avec ce particularisme, réel ou imaginaire, que s'est construit l'idéal universaliste français. D'où la tentation, dans certains cas, d'accentuer cette prétendue différence pour montrer la force de l'universalisme français : si la France est capable de faire des juifs des citoyens, n'est-ce pas la preuve de son exceptionnel pouvoir inclusif ?
Analysant avec une grande finesse le rapport ambigu que les élites intellectuelles et culturelles françaises ont longtemps entretenu avec les minorités juives, depuis l'abbé Grégoire jusqu'à Jean-Paul Sartre, en passant par Émile Zola ou Jean Renoir, ce livre ouvre des perspectives essentielles, qui éclairent de façon inédite les débats actuels sur le " communautarisme " et le " séparatisme ". -
Ce recueil est un ouvrage inédit de Yakov Rabkin. Certains chapitres reprennent en les adaptant les propos de diverses études et articles qu'il a consacrés au fil des ans au rapport entre le judaïsme et l'islam ainsi qu'à celui du judaïsme et des sciences et de la politique dans le monde contemporain. Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de travail et d'échanges. C'est le premier livre d'une série de deux volumes sur le judaïsme en préparation, le second portera plus particulièrement sur le détournement du judaïsme à des fins politiques et ses conséquences.
Ce premier volume est articulé en trois parties : une première qui forme une introduction au judaïsme et à ses aspects ; elle synthétise les éléments essentiels du travail de Yakov Rabkin sur la question qu'elle agrémente et complète du récit d'un de ses voyages. Rabkin y souligne les principes qui sous-tendent la religion judaïque et y développe aussi quelques-uns des grands thèmes de celle-ci (la honte, le pardon, etc.).
La seconde partie porte sur les relations et les liens existant depuis les origines entre le judaïsme et l'islam ; elle rappelle les rapprochements qui ont existé dans le passé et jusqu'au début du siècle dernier entre ces deux cultures et illustre, là encore à travers un récit d'un de ses voyages, comment ils demeurent vivaces, y compris dans un pays réputé antisémite tel que l'Iran. En prenant le contrepied d'une image souvent répandue dans les médias, il développe un discours de paix et de tolérance qui est plus que jamais bienvenu par les temps présents.
La troisième partie porte sur la relation entre le judaïsme et quelques-unes des facettes de la modernité : sciences et technologies mais aussi politique et montre comment, selon le courant auquel on se référera, on se rapprochera ou s'éloignera de la science. Ou encore comment le religieux a été détourné à des fins politiques par le mouvement sioniste.
Les études qui composent le présent recueil développent une approche historique qui se garde de la polémique tout en demeurant critique. Son analyse met en relief l'instrumentalisation des drames historiques à des finalités politiques dans le prolongement de son essai précédent, Au nom de la Torah.
Dans son ensemble, ce recueil constitue une synthèse du travail de Yakov Rabkin sur le judaïsme ; en tant que tel, il constitue un ouvrage de première importance aussi bien en ce qui concerne la spiritualité judaïque que l'histoire de son instrumentalisation.
Yakov Rabkin nourrit ses études de sa connaissance directe des cultures judaïques et islamiques dans une perspective de rapprochement intellectuel (il a séjourné aussi bien en Israël qu'en Iran après la révolution ou dans le Maghreb). Son analyse fait autorité aussi bien auprès d'intellectuels anglosaxons tels que Noam Chomsky que de penseurs français tels qu'Edgar Morin (pour ne citer qu'eux).
Son travail se double d'une autre préoccupation, pédagogique, visant à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une base de réflexion permettant au lecteur non spécialiste ou au simple croyant de pouvoir comprendre certaines implications politiques de réalités théologiques et juridiques au coeur du judaïsme dont le lecteur a trop souvent une approche approximative et caricaturale à travers les médias et que ces études permettent de considérer différemment.
Comme dans tous les ouvrages essentiels, l'ensemble révèle à chaque page de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante orientée vers une perspective d'échanges, de dialogue et de tolérance avec l'autre, qu'on partage ou non ses idées ou ses croyances. Ce qui n'est pas la moindre des utilités de ce livre. -
Dans la tradition du Midrash, libre commentaire qui accompagne la révélation de la Torah, François Ardeven médite sur de grandes figures bibliques : Job et sa longue plainte, Jonas coupable d'avoir raison, Esther qui pérennise l'exil, et Joseph, plus heureux en Égypte qu'avec les siens.
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Les Juifs du monde arabe ; la question interdite
Georges Bensoussan
- Odile Jacob
- 4 Janvier 2017
- 9782738136664
La paix des religions est-elle possible ? L'histoire n'en offre-t-elle pas des exemples ? La période d'Al Andalus ne fut-elle pas en effet celle d'une coexistence harmonieuse entre juifs, musulmans et chrétiens ? Refusant légende dorée des uns et manichéisme des autres, Georges Bensoussan montre que le monde arabe fut pour les minorités, juives notamment, une terre de protection mais aussi de soumission. À l'appui d'archives de toutes provenances, militaires, diplomatiques et administratives, ce sont ces relations qui sont ainsi restituées. Mais, plus qu'une histoire d'émancipation et de domination, il s'agit ici de comprendre comment se noue, sur la longue durée, depuis les racines médiévales jusqu'à la période tourmentée de la décolonisation, le rapport du monde musulman à la modernité occidentale. Georges Bensoussan est historien, spécialiste d'histoire culturelle de l'Europe des XIXe et XXe siècles, et notamment des mondes juifs.