À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle.
Ce livre est une histoire de l'Ukraine, du territoire et des hommes qui l'habitent, depuis Hérodote jusqu'à Zelensky. Racontée avec brio à travers une suite d'événements et de portraits des protagonistes insérée dans l'histoire politique, économique et militaire de l'Europe et dans celle de la chrétienté ; les deux présentées dans leurs grandes lignes mais sans simplifications excessives. La moitié du livre traite de la période antérieure à la Première Guerre mondiale, ce qui laisse assez de place pour une histoire plus détaillée de l'époque contemporaine.
L'ambition de l'auteur vise toutefois un objectif plus difficile à atteindre que celui de simplement raconter à ses lecteurs l'histoire d'un pays souvent mal connu. Il essaie de leur faire comprendre toute la complexité de la situation de l'Ukraine en dévoilant ses racines historiques. Il y réussit pleinement en montrant comment un ensemble humain traversé par des frontières écologiques, religieuses, linguistiques, politiques, et dont les composantes ont vécu des passés fort différents, construit une identité commune, devient une nation et se donne un État.
Serhii Plokhy évite toute apologie, ne cache pas les faces sombres du mouvement national ukrainien et les énormes difficultés d'apprentissage de l'indépendance face à un voisin, la Russie, puissant et hostile.
Cette histoire de l'Ukraine est aussi celle de la Russie, l'une n'étant pas intelligible sans l'autre. À ce titre, elle est une excellente introduction à la compréhension du conflit actuel.
"Et puis il y a ces années-ci, les vingt premières du XXIe siècle, où la machine à fabriquer l'Histoire tourne à plein régime et fait de nouveau vaciller notre monde européen bien ordonné, fondé sur la paix et la prospérité."
Comment l'Europe a-t-elle géré les crises qui ont secoué le continent depuis 1999 jusqu'à aujourd'hui ? Après le succès de Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle, Geert Mak reprend son récit à l'aube du nouveau millénaire.
En s'appuyant sur des entretiens et des rencontres, l'auteur interroge à la fois les grands mouvements de l'Histoire et les vies des citoyens qui ont dû en subir les conséquences, mettant en lumière ce qui nous lie, mais aussi ce qui nous divise en tant qu'Européens. Cet essai brûlant d'actualité nous invite à revisiter les événements qui ont marqué le début du XXIe siècle, de la tragédie du 11-Septembre jusqu'à l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine.
Écrit d'une plume limpide pleine de vivacité, Les rêves d'un Européen au XXIe siècle nous offre un panorama puissant et sensible de ces deux dernières décennies.
De quelle Russie Poutine est-il le maître ? Pour unifier ce peuple pluriel conquis tour à tour par les Vikings et les Mongols, sans véritable frontière naturelle, aussi européen qu'asiatique, la Russie a fait de ses multiples influences son identité propre, quitte à lui forger des légendes. Mais, en jouant de ce passé, elle s'est enfermée et contrainte dans ses rapports au monde extérieur. Telle est la thèse de Mark Galeotti qui, tout en relatant avec brio l'histoire de ce pays-continent en quelques chapitres enlevés, nous donne les clés pour le comprendre.
Une réflexion passionnante et accessible, jamais coupée de la Russie moderne, pour mieux appréhender la figure de Vladimir Poutine et le poids de l'Histoire dans la crise géopolitique actuelle.
D'Ivan le Terrible à Nicolas II (1547-1917), la Russie
est dirigée par un tsar. Autocrate, il tient son pouvoir de
Dieu et de lui-même et ne saurait le partager. Il règne et
il gouverne. Les changements de titulature, de capitale
et même l'accession de femmes au trône, avec les impératrices
du XVIIIe siècle, ne changent rien à la substance
du pouvoir, ni au lieu du couronnement qui demeure
toujours Moscou.
À travers les biographies contrastées des souverains et
souveraines qui se sont succédé, Pierre Gonneau explique
ce qui fait l'essence du personnage et sa fonction, du
premier tsar, Ivan le Terrible, jusqu'à l'abdication du dernier,
Nicolas II, en passant par les fi gures monumentales, comme
Pierre le Grand, Catherine II, ou Alexandre II, mais aussi par
les tsarévitchs assassinés et les imposteurs qui prétendent
les réincarner : les faux Dimitri ou le cosaque Emelian
Pougatchev... Il les fait revivre dans leur réalité humaine,
dans leurs succès et leurs échecs, mais aussi dans la
manière dont ils ont habité ce rôle unique.
C'est une façon nouvelle, ô combien enrichissante, de
raconter l'histoire de la Russie d'Ancien Régime.
La Russie d'hier, d'aujourd'hui et de toujours racontée à travers sa ville emblématique.Peu de villes ont autant souffert que Smolensk, incendiée lors de sa conquête par les troupes napoléoniennes, martyrisée par les nazis. Le nom de cette " Ville héros ", l'une des plus vieilles cités de Russie qui commande la route des grandes invasions venues de l'Ouest, résonne sans cesse dans l'histoire du pays. Stendhal y écrivit ses plus belles pages sur la " déplorable catastrophe " que fut l'invasion de la Russie par la Grande Armée. Patrie de Mikhaïl Glinka et de Youri Gagarine, Smolensk fut également l'un des laboratoires du bolchevisme et de la répression stalinienne. Les victimes de ses tueries de masse sont ensevelies à quelques kilomètres, dans la forêt de Katy´n où les bourreaux du NKVD, la police politique soviétique, massacrèrent 4 400 officiers polonais au printemps 1940. Soixante-dix ans plus tard, en 2010, l'avion présidentiel polonais avec la délégation venue leur rendre hommage se crashait non loin de son aéroport là où, en 1943, Hitler aurait dû mourir si la bombe placée dans son avion avait explosé. Toujours immortelle derrière sa ceinture de remparts, parsemée des clochers baroques de ses nombreuses églises, Smolensk illustre aussi l'obsession des Russes pour la " Grande Guerre patriotique ", portée à son paroxysme par Vladimir Poutine. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de ses 27 millions de morts est devenu la matrice de celle qu'il a déclenchée en Ukraine. Conjuguant avec maestria récit historique et grand reportage, passé et présent, François Malye entraîne le lecteur par ce texte enlevé, nerveux, riche en anecdotes qui croise l'héritage des grands mémorialistes du Premier Empire avec un récit personnel qui n'est pas sans évoquer la prose de Jean-Paul Kauffmann.
« Nous ne serons jamais frères ; ni de même patrie, ni de même mère. » Tels sont les mots adressés par la poétesse ukrainienne Anastasia Dmitruk au peuple russe en 2014, miroir inversé des discours récents de Vladimir Poutine qui ne cesse de souligner au contraire l'identité commune entre les deux pays.
S'appuyant sur son expérience de terrain en Russie et en Ukraine, Anna Colin Lebedev retrace les trajectoires de ces deux sociétés pendant les années postsoviétiques. Si l'époque soviétique a créé une proximité forte entre les deux sociétés, leur passé n'est pas complètement commun, et les différences n'ont cessé de s'approfondir au cours des trente dernières années. À partir de 2014, l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass ont conduit à une rupture entre Russes et Ukrainiens qui ont cessé d'avoir la même vision d'un destin partagé. Et c'est un gouffre qui semble depuis février 2022 se creuser entre les deux peuples, alors que l'agression armée de l'Ukraine par la Russie les ont fait basculer dans l'horreur d'un conflit meurtrier.
Aucun livre ne suffira à combler ce gouffre et à panser l'immense blessure de la guerre. Ce texte se veut cependant un pas dans une direction essentielle : ne pas renoncer à connaître et comprendre l'autre.
Maîtresse de conférences en science politique, Anna Colin Lebedev travaille sur les sociétés postsoviétiques. Elle a publié Le Coeur politique des mères. Analyse du mouvement des mères de soldats en Russie (Éditions de l'EHESS, 2013).
La première biographie en français du roi Charles III
Avec le décès de la reine Elizabeth II, survenue le 8 septembre 2022, l'un des derniers géants du XXe siècle s'est éteint. Si chacun s'y était préparé, les mots " la Reine est morte " provoquèrent une onde de choc, qui se fit ressentir bien au-delà des frontières du Royaume-Uni. Son fils ainé, Charles, tout à son chagrin, devait toutefois enfin assumer le rôle pour lequel il est né. Depuis plus de 70 ans, il est l'héritier direct de la couronne britannique à avoir attendu le plus longtemps son accession au trône.
Aujourd'hui roi, qui est Charles III ? Comment sa vie publique et privée l'a-t-elle préparée à assumer, à l'âge où ses pairs profitent des joies de la retraite, la fonction de chef d'État du Royaume-Uni et de 14 autres pays, ainsi que de celle de chef du Commonwealth ?
Constitutionnellement, mais aussi dans le coeur des Britanniques, Charles a jusque maintenant été habitué à jouer les seconds rôles. Être l'héritier d'une reine aussi populaire qu'Elizabeth II n'est pas chose aisée. Sa vie durant, il aura marché derrière elle. Pendant ses près de quinze ans de mariage avec Diana, il a largement vécu dans l'ombre de son aura incroyable. Et depuis la mort de la princesse, l'affection et l'attention du peuple britannique se sont, majoritairement, portées sur ses enfants.
" Fils de ", " époux de ", puis " père de ", Charles dut donc se battre pour affirmer sa personnalité et promouvoir ses engagements, qu'au-delà de quelques-uns de ses sujets attentifs les gens connaissent encore mal. Celui qui était jusque très récemment le Prince de Galles s'est investi - souvent avec préscience, et en jouant parfois avec les limites de son rôle constitutionnel - pour l'environnement, pour les jeunes défavorisés, la régénération des quartiers urbains ou encore les médecines alternatives. Il s'est engagé également pour la modernisation de la monarchie britannique, alors même que s'est engagée, dix ans avant la mort de la reine, une période de transition marquée par des crises menaçant la pérennité de l'institution.
C'est cette vie de combats, façonnée par son histoire personnelle, que ce livre propose de raconter, éclairant les lecteurs sur le style, les idées et les ambitions du nouveau roi.
Une histoire-monde illustrée dans la filiation du best-seller 1917.En 2016, Jean-Christophe Buisson a publié un
1917, l'année qui a changé le monde qui a fait date tant cet album innovant conjuguait un récit global - au moyen d'une chronologie commentée très écrite - avec une illustration riche et rare, ponctuée d'une vingtaine de portraits de personnalités culturelles, politiques et historiques de premier plan souvent négligées par la postérité. L'ouvrage a rencontré un grand succès public (10 000 lecteurs) et a été unanimement salué par la critique.
Six ans après, c'est d'un autre centenaire qu'il s'agit avec le centième anniversaire de l'arrivée au public de Mussollini via la marche sur Rome, ouvrant l'ère fasciste, amplifiée dix ans plus tard par l'avènement d'Hitler avant de plonger le monde dans l'enfer de la guerre mondiale et connaître une fin tragique, scellée pour la postérité par le procès de Nuremberg. Plongeant leurs racines dans le traumatisme de la Première Guerre mondiale, fascisme et nazisme -même si ils divergeaient sur de nombreux points- convergeaient dans leur haine des démocraties occidentales et la volonté d'ériger un Etat total et totalitaire, absolutiste et conquérant, concurrent de celui du frère ennemi communiste.
Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l'attraction qu'ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l'instauration d'Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de " l'Axe ", soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l'historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s'en souvient, avec l'invasion de la Mandchourie par l'Empire du Soleil-Levant en 1931.
Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l'histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l'histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d'un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l'on néglige d'associer.
Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l'ensemble, magistralement mis en image par environ 200 illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées.
Un livre-événement promis au rang de futur classique.
La Russie d'aujourd'hui peut-elle redevenir la grande puissance qu'elle a été au temps de l'URSS ?La fin de la guerre froide (1989) et l'effondrement de l'URSS (1991) annonçaient une métamorphose de la relation extérieure de la Russie. Trente ans plus tard, l'invasion de l'Ukraine referme la page de l'histoire qui s'était alors ouverte. Vladimir Poutine a engagé son pays dans un conflit néo-impérial d'un autre âge - une tragédie pour l'Ukraine, un séisme pour l'Europe, un point de bascule pour son pays. Cette guerre dévastatrice, qui illustre l'obsession de puissance du géant russe, aggrave le paradoxe dans lequel celui-ci s'est enfermé. Acteur international de premier plan doté de multiples atouts, il se contente d'être un colosse aux pieds d'argile qui privilégie son pouvoir de nuisance.
L'analyse de son rapport au monde confirme que la Russie se trouve à la croisée des chemins. Que sera-t-elle demain : un État dynamique qui donne la priorité au développement interne ? Ou une puissance en déclin empêtrée dans ses vulnérabilités économiques, démographiques et politiques, aveuglée par la conviction qu'elle est vouée à être un Grand, mais incapable de se donner les moyens de l'être ?
Le présent ouvrage, qui passe en revue l'ensemble de ces problématiques, apparaît comme un puissant instantané des forces et des faiblesses de la Russie gorbatchévienne, eltsinienne et poutinienne, nourri aux meilleures et plus récentes sources internationales. Un livre passionnant et sans équivalent sur un sujet brûlant.
Le grand récit d'une retraite homérique.
Le 15 septembre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Dans la nuit, la ville s'embrase dans un océan de flammes. Après avoir longtemps espéré l'ouverture de négociations avec le tsar, la Grande Armée quitte la capitale ruinée le 19 octobre ; l'Empereur veut écraser l'armée russe et s'installer à Smolensk avant l'arrivée de l'hiver. Mais le froid et la neige sont en avance sur le calendrier. L'hiver russe surprend des troupes épuisées, sous-équipées, mal ravitaillées, embarrassées par leur butin, leurs blessés et leurs malades. La tragique retraite de Russie commence.
Michel Bernard raconte avec une rare maestria l'hallucinant voyage dans l'enfer blanc de la Grande Armée, en suivant l'itinéraire de onze hommes et une femme à travers la plaine enneigée, les collines verglacées, les forêts pétrifiées, au milieu des combats et du harcèlement des cosaques. Il raconte l'histoire de leur lutte quotidienne contre le froid extrême, le blizzard, la faim, la peur, le désespoir. Elle est comédienne ; ils sont officiers, sous-officiers ou soldats, diplomate (Caulaincourt), fonctionnaire et bientôt grand écrivain (Stendhal) ; ils se battent et avancent, passent monts et rivières, d'abord soutenus par le sens du devoir, puis par l'instinct de survie qui fait sauter cadres hiérarchiques, conventions sociales, et jusqu'aux repères moraux. Il n'y a plus d'armée, plus d'ami, mais le désir de s'en sortir, d'en finir avec une épreuve qui dépasse toutes les souffrances connues.
Napoléon est l'un de ces hommes. D'abord désorienté par l'évolution d'une campagne où rien ne s'est passé comme il l'escomptait, il s'efforce de sauver ce qui peut l'être quand s'annonce le désastre. Pour lui et son Empire, c'est le début de la fin ; pour les 20 000 survivants, vieillis, désabusés, l'âme marquée d'inguérissables blessures, " c'est encore la guerre et déjà, irrépressible, le temps du souvenir " (Michel Bernard).
Savez-vous pourquoi Anne de Bretagne a été couronnée reine de France par deux fois ? Pourquoi Mazarin a failli dormir sur la paille ? Pourquoi dit-on « en voiture, Simone » ? Pourquoi François Ier a dû employer la ruse pour conquérir la belle Françoise de Foix ? Pourquoi le drapeau américain se compose de treize bandes horizontales ? Pourquoi les rois de Sicile ont été normands ? Pourquoi Le Radeau de la Méduse fit scandale ? Pourquoi dit-on que Paris vaut bien une messe ?
Avec son légendaire talent de conteur, Stéphane Bern nous dévoile les grands mystères des petites histoires à travers 100 événements qui racontent notre patrimoine.
Comment parler aujourd'hui de l'Ukraine ? Comment rédiger ce petit livre qui prétend fouiller l'âme ukrainienne comme le font tous les ouvrages de notre collection ? Ces deux questions ne nous ont pas quitté avant de publier ce récit d'un soulèvement, d'une histoire et d'une redécouverte. Car l'Ukraine est aujourd'hui tout cela. Ce berceau de la culture slave et de la religion orthodoxe n'est plus que le fantôme de ce pays dynamique, porté par une société civile d'une incroyable vitalité, qui avait éclos au fil des années 2000. Ce livre est logiquement une lettre d'amour à l'Ukraine, écrite par un ancien correspondant basé à Kiev. « Génération Volodymyr », oui. Parce que ce prénom présidentiel, aujourd'hui, symbolise ce que l'âme d'un peuple est d'abord : le refus forcené de disparaître.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Tetiana Ogarkova et Volodymyr Yermolenko (journaliste et philosophe), Bohdana Neborak (écrivaine) et Bohdan Lohvinenko (écrivain).
À PROPOS DE L'AUTEUR
Sébastien Gobert est journaliste à La Libre Belgique après avoir été correspondant à Kiev durant de nombreuses années.
Le pire est arrivé. La Russie est redevenue ce volcan impérial et nationaliste qu'elle fut à différentes reprises au cours de l'histoire. Russie : ce mot claque aujourd'hui comme une gifle cruelle. Mais nous faisons le pari que ce pays ne méritera jamais d'être réduit à une pareille caricature. Il faut aimer la Russie pour décider de rééditer ce volume, l'un des classiques de L'âme des peuples... Nous l'avons fait parce que nous savons combien il est indispensable de surmonter les impressions, les clichés, les accusations dévastatrices, même lorsqu'elles sont fondées. Ce petit livre n'est pas un guide. Il dit ce que le peuple russe est aujourd'hui. Parce que l'on ne comprend rien, du côté de Moscou et de la Volga, si l'on n'a pas le goût de l'âme russe chevillé au corps. Un grand récit suivi d'entretiens avec Tamara Kondratieva (professeure à l'INALCO), Ludmila Oulitskaïa (écrivaine) et Fiodor Loukianov (sociologue et journaliste).
À PROPOS DE L'AUTEUR
Observateur politique assidu de la Russie où il a longtemps vécu, Alain Délétroz était souvent invité à commenter l'actualité dans les médias russes avant la guerre en Ukraine. Passionné de culture russe, son affection pour cet immense pays a guidé son écriture.
Les hommes du Duce, ou l'histoire collective d'une fidélité trahie.Auteur d'une très remarquée
Histoire du fascisme, Frédéric Le Moal poursuit son travail d'analyse et de compréhension du fascisme italien avec cette série de portraits des principaux compagnons de Mussolini.
Peu connus du grand public, ces hommes entourèrent et servirent le Duce avec une ferveur quasi religieuse, tels des disciples vénérant le fondateur de l'Italie nouvelle. Ils furent les protagonistes en chemises noires des violences de l'après-guerre, les acteurs de la Marche sur Rome, les architectes de la dictature, les penseurs de l'idéologie fasciste, les maîtres d'oeuvre d'une diplomatie originale. Beaucoup venaient des rangs du socialisme italien, d'autres du nationalisme. Tous communièrent dans le culte du dictateur, qui exerçait sur eux une sorte de sortilège et ne cessait de les dresser les uns contre les autres dans une sanglante émulation.
Pourtant, une majorité d'entre eux se retourna contre lui quand les désastres de la Seconde Guerre mondiale précipitèrent l'Italie dans l'abîme. Les hommes de Mussolini le trahirent, y compris son propre gendre, avec un courage que n'eurent ni les séides de Hitler ni ceux de Staline. C'est cette histoire d'une fidélité rompue que raconte ce livre à travers la vie de quinze personnages au destin particulier. Soit Dino Grandi, Roberto Farinacci, Italo Balbo, Giuseppe Bottai, Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi, Michele Bianchi, Costanzo Ciano, Galeazzo Ciano, Augusto Turati, Achille Staraci, Giovanni Gentile, Luigi Federzoni, Pietro Badoglio et Alessandro Pavolini.
Russes et Ukrainiens, les frères inégaux
Du Moyen Âge à nos jours
Depuis l'annexion de la Crimée et le déclenchement du conflit du Donbass en 2014, l'Ukraine a été constamment confrontée à diverses formes de pression militaire de la Russie. L'invasion de 2022 témoigne de la volonté obstinée du régime de Poutine de mettre sous tutelle son voisin occidental, voire d'anéantir l'État ukrainien. La guerre, justifiée à Moscou par des nécessités soi-disant historiques, s'appuie sur une vision impériale selon laquelle le destin de la Russie serait de contrôler les territoires qui l'entourent.
Un détour par l'histoire s'impose pour mettre à nu cet édifice idéologique. Grand spécialiste des empires à l'est de l'Europe,
Andreas Kappeler analyse ici avec finesse l'évolution des rapports
entre l'Ukraine et la Russie depuis le Moyen Âge. Il nous montre pourquoi l'unité prétendue naturelle des peuples ukrainien et russe est un mythe. Si les deux peuples se disputent encore l'héritage du " berceau commun " de la Rous' de Kyiv, leurs trajectoires diffèrent à partir du xiiie siècle. Il est essentiel de revenir sur les interactions, les rencontres entre ces " frères inégaux ", mais aussi sur les processus de distanciation et de construction des identités nationales, ainsi que sur les cultures mémorielles et usages politiques différenciés de l'histoire.
Une remise en perspective, sur le temps long, de la première guerre européenne du XXIe siècle.
À rebours des nombreuses légendes et mystifications qui ont pu courir autour de cet intime du dernier couple impérial, Yves Ternon propose une biographie objective et factuelle sur l'une des figures les plus fascinantes de la fin de la Russie impériale : Grigori Raspoutine.
Qui était le véritable Raspoutine ?Le tsarisme chancelle. Les présages du désastre s'accumulent : un autocrate velléitaire, une impératrice mystique et névrosée, un Parlement muselé, une société en mutation travaillée par des partis révolutionnaires.
Alors, des profondeurs du passé russe, surgit Raspoutine.
Homme de Dieu et " diable sacré ", dévot et pervers, fascinant et repoussant, devin guérisseur et débauché impénitent, c'est un personnage de Dostoïevski qui débarque à la Cour.
Son influence sur la tsarine Alexandra, son pouvoir inexpliqué sur la santé fragile du tsarévitch Alexis grandissent au cours de la guerre, au point qu'il pèse sur les destinées de l'Empire. De toutes parts, enflé par la rumeur, un cri s'élève : " Il faut tuer Raspoutine ! " Autour du prince Ioussoupov, la conjuration s'organise.
Rejetant les faux bruits de complot et les légendes sur les " forces obscures ", Yves Ternon restitue à l'Histoire ce moujik insaisissable, incarnant l'irruption de l'irrationnel dans le politique, aux heures les plus tragiques de l'Empire.
L'ironie du destin, pour les dirigeants de l'Empire russe puis soviétique, ce fut de lancer des politiques qui débouchèrent le plus souvent sur des résultats contraires. En huit dates clés, de la guerre de Crimée à l'effondrement de l'URSS, un essai pour comprendre ce qui motive notre plus puissant voisin depuis deux siècles. Une lecture très utile à l'heure de la "nouvelle guerre froide" et de l'alliance de la Russie avec la Chine ; et une question au programme des prépas ENS (Ulm et Lyon) 2022-2023.
Alors que l'Europe, jadis triomphante, se trouve ravagée, appauvrie et divisée au sortir de la Première Guerre mondiale, un concept prometteur se diffuse dans les milieux dirigeants et intellectuels du Vieux Continent : l'Eurafrique !
Faire du continent africain le ferment de l'unité européenne : tel est le projet de Richard Coudenhove-Kalergi, chantre du mouvement paneuropéen, et de nombre de ses contemporains dans l'entre-deux-guerres. Le salut de l'Europe, affirment-ils, repose sur sa capacité à exploiter en commun les richesses des colonies africaines. Rivalisant avec la puissance montante des continents américain et asiatique, l'Eurafrique deviendra ainsi le pôle dominant de la géopolitique mondiale.
Le projet eurafricain, un temps caressé par les régimes fascistes, renaît de ses cendres après 1945 et inspire les " fondateurs " de l'Europe : Jean Monnet, Robert Schuman, Paul Henri Spaak, Konrad Adenauer. La France, principale puissance coloniale d'Europe continentale, joue alors un rôle essentiel. Malmené en Indochine puis en Algérie, Paris s'accroche à ses possessions africaines et fait de leur inclusion dans le marché commun européen une condition
sine qua non à sa participation à la construction européenne.
C'est ce dossier qu'ouvrent Peo Hansen et Stefan Jonsson. Proposant une analyse inédite des négociations qui aboutiront à la signature du traité de Rome en 1957, ils dévoilent un pan méconnu de l'histoire de l'Union européenne : ses origines coloniales.
L'histoire des ducs de Bourgogne est une véritable aventure militaire, politique et artistique, qui relève autant du conte de fées que d'un Game of Thrones. La raconter est un joli défi dont Bart Van Loo s'est emparé et qui nous entraîne sur les routes médiévales, de la Scandinavie des Burgondes à Dijon, en passant par Bruxelles, Gand, Bruges et Lille.
D'une plume enjouée et érudite, Bart Van Loo fait revivre avec passion ces grands ducs téméraires et ambitieux, dont la puissance et la splendeur firent l'admiration et l'envie de toute l'Europe et surtout de Paris. À leur apogée, les ducs voyageaient de Mâcon à Amsterdam sans passer une seule frontière. Ils unifièrent d'immenses territoires, dont la partie septentrionale devint le berceau de la Belgique et des Pays-Bas. De cette époque glorieuse, il reste désormais les témoignages d'artistes de génie tels Claus Sluter, Rogier Van der Weyden ou encore Jan Van Eyck, dont les oeuvres ont laissé à jamais l'empreinte de cette prestigieuse famille sur le patrimoine français.
Une histoire de ces ruses de guerre, de 1914 à nos jours.Tout au long de l'histoire de la guerre, les chefs militaires ont cherché à tromper leurs adversaires pour vaincre. Jusqu'à l'époque moderne, la ruse reste relativement simple : elle est essentiellement le fait du " génie " du chef militaire. La révolution industrielle, l'augmentation de la taille des armées, l'accroissement de la mobilité, l'avènement de la troisième dimension ainsi que les premiers pas des technologies de l'information offrent la possibilité de synchroniser de multiples stratagèmes dans le temps et dans l'espace, sur des fronts entiers voire au niveau stratégique. Les opérations de déception - des combinaisons d'actions planifiées et coordonnées visant à tromper l'ennemi pour le faire agir dans la direction souhaitée - naissent alors véritablement. Ces opérations (Bertram, Error, Mincemeat...) deviennent même un " art majeur " lors du second conflit mondial, celles préparant le débarquement de Normandie étant probablement les plus complexes jamais mises en oeuvre. Leur usage perdure ensuite, même si elles sont plus ou moins mises en avant selon les belligérants et les périodes.
C'est une histoire de ces ruses de guerre, de 1914 à nos jours que raconte Rémy Hémez au plus près des sources. Une analyse tactique et stratégique rigoureuse qui met également en lumière l'imagination sans limite des combattants lorsqu'il s'agit de tromper leurs ennemis. L'auteur le démontre avec brio : alors que la technologie continue de progresser à un rythme vertigineux, les opérations de déception sont plus essentielles que jamais.
L'histoire de l'Espagne a fixé dans les mémoires collectives des images fortes, des exécutions commises par les soldats de Napoléon et immortalisées par Goya à la sortie du cercueil de Franco lors de son exhumation en octobre 2019, en passant par la Guerre civile de 1936 à 1939, la Transition démocratique, les attentats de l'ETA, les Jeux Olympiques de Barcelone et les manifestations pour ou contre l'indépendance de la Catalogne. Elles révèlent des fractures formées par la violence des affrontements politiques, sociaux et spirituels qui marquent une histoire souvent dramatique.
Ce n'est pas l'exception espagnole qu'explore Benoît Pellistrandi mais, au contraire, l'insertion de cette histoire dans un contexte européen et mondial. Il s'agit bien de sortir de l'exotisme d'une anomalie hispanique pour comprendre de quel poids l'histoire de l'Espagne pèse sur les Espagnols et comment sa connaissance permet d'en dépasser les blessures.
Plus de 600 notices, 80 auteurs. Un ouvrage de référence pour tous ceux qui s'intéressent aux thèmes théologiques, aux institutions, aux fonctions, aux titres, aux rites, à la liturgie, bref à tout ce qui a tissé l'histoire de la vie chrétienne.
Comment connaître l'histoire de l'Église ? Comment comprendre quantité de termes, de concepts aujourd'hui éloignés du vocabulaire de la vie quotidienne ?
Pour relever ce défi, quelque quatre-vingts auteurs, provenant de différents continents, ont accepté d'unir leurs connaissances afin de proposer un dictionnaire de consultation facile, qui offre des informations de qualité, non seulement sur des thèmes importants, mais aussi sur des notions et des mots peu connus.
Chaque notice aborde la signification des termes et, le cas échéant, leur évolution au cours des siècles. Des renvois à d'autres notices contenues dans le dictionnaire ouvrent des perspectives nouvelles de recherche.
Dans l'intention d'ouvrir des pistes de consultation, chaque notice est accompagnée d'une proposition bibliographique succincte : les ouvrages essentiels de référence dans les langues les plus courantes. Enfin, dans un souci d'objectivité, ce dictionnaire se limite strictement à des concepts inhérents à la nature de l'Église et à son histoire.
Un instrument indispensable.
Le lecteur désireux de découvrir Saint-Simon n'avait jusqu'ici d'autre choix que le décousu de l'anthologie ou la longue haleine de l'exhaustivité.
La présente édition ouvre une troisième voie d'approche, en proposant de découvrir un petit bijou narratif : le récit, autonome au sein des Mémoires, des manoeuvres de cour menées par le mémorialiste lui-même pour sceller selon son intérêt et ses vues le destin conjugal du troisième petit-fils de Louis XIV. C'est une narration conduite tambour battant, pensée, construite et écrite comme un vrai roman - qui de surcroît est un roman vrai.
On y découvre, trépidants de vie, un récit à suspens et rebondissements, une galerie de figures et de scènes burinées ou colorées, souvent drôles, parfois terribles, et surtout une leçon sur le pouvoir, ses intrigues et ses bassesses, ses triomphes et ses déceptions - une leçon sur l'art de monter une cabale (on dirait aujourd'hui un lobby) qui n'a pas pris une ride.