La démocratie est aujourd'hui une aspiration pour des centaines de millions de personnes, comme elle est un droit de naissance pour des millions d'autres à travers le monde. Mais de quelle démocratie parlons-nous ? Sa signification est-elle inchangée depuis sa création dans la Grèce antique ? Examinant ses différentes manifestations et montrant comment la démocratie a changé au cours de sa longue vie, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, Paul Cartledge offre une réflexion d'une fécondité exceptionnelle. Comment le « pouvoir du peuple » des Athéniens a-t-il émergé en premier lieu ? Et en quoi la version athénienne de la démocratie différait-elle des nombreuses autres formes qui se sont développées ensuite ? Après un âge d'or au IVe siècle av. J.-C., il y a eu une longue et lente dégradation de la conception et de la pratique grecques originales de la démocratie. De l'Antiquité tardive à la Renaissance, la démocratie a été éclipsée par d'autres formes de gouvernement, tant en théorie qu'en pratique. Mais ce n'était en aucun cas la fin de l'histoire : la démocratie devait finalement connaître une nouvelle floraison. D'abord ravivée dans l'Angleterre du XVIIe siècle, elle devait renaître dans le climat révolutionnaire de l'Amérique du Nord et de la France à la fin du XVIIIe siècle - et n'a cessé de se reconstituer et de se réinventer depuis, jusqu'à la contradiction la plus récente de la « démocratie illibérale ».
«Les victoires démocratiques restent toujours imparfaites et provisoires, et c'est leur force que de rappeler combien l'histoire est incertaine, l'humanité fragile.»
Vincent Duclert
Face à tant d'impuissance pour agir et penser aujourd'hui face à l'antisémitisme, il n'est pas vain de rappeler à la France, à l'Europe, le meilleur de ce qu'elles ont été dans le passé, afin de demeurer capables encore d'édifier des sociétés démocratiques. Ces récits de combats héroïques réinsufflent à la raison démocratique un supplément d'âme. Il ne suffit pas d'invoquer la démocratie pour la défendre. On doit "croire" en elle et trouver, dans cette croyance de raison, le courage de se battre pour elle.
En 1910, Charles Péguy écrit dans Notre jeunesse que l'affaire Dreyfus «ne finira jamais». Plus elle est finie, explique-t-il, «plus elle prouve».
Une fissure s'est ouverte, depuis une cinquantaine d'années, entre juge et démocratie représentative. La montée en puissance du premier anémie la seconde.
L'emprise du juge sur la démocratie revêt deux aspects distincts : le droit se construit désormais en dehors de la loi, voire contre elle ; la pénalisation de la vie publique est croissante. Ces deux aspects sont liés car ils conduisent tous deux à la dégradation de la figure du Représentant : le premier en restreignant toujours davantage son champ d'action ; le second en en faisant un perpétuel suspect.
Le mal qui ronge aujourd'hui la démocratie paraît se situer beaucoup plus là - c'est-à-dire dans l'abaissement du Représentant, dans le rétrécissement de la souveraineté du peuple, dans la rétraction de l'autorité publique - que dans les réactions allergiques que provoque cet affaiblissement de l'État : abstention, populisme, illibéralisme.
Cet ascendant croissant du pouvoir juridictionnel sur les autres a-t-il amené davantage de rigueur et de transparence dans le fonctionnement démocratique ? Il se découvre chaque jour un peu plus qu'il n'a fait que remplacer le caprice du prince par le caprice du juge. D'où la question : que faire pour restaurer une juste séparation des pouvoirs ?
« Par quelle aberration peut-on penser que la politique consiste à désigner des ennemis alors qu'elle est la définition d'un partage : ce que nous avons en commun, nous individus, à l'intérieur d'une société et comment nous devons l'organiser ? » Fabrice Humbert
Les mots ne se contentent pas de décrire la réalité, ils la créent. En hystérisant le débat, en jouant la fureur, l'outrance, la polémique, bref en agitant de tous côtés le fanion rouge du scandale, tous les rhéteurs de l'excès abîment la démocratie et engendrent un état incertain où tout est possible. Ce n'est pas seulement la réalité de la situation qui provoque le malaise actuel, c'est sa déformation par les mots. L'expression lucide et mesurée d'une situation reste en démocratie le meilleur moyen d'affronter les problèmes. D'où nos difficultés si ce débat même est altéré, si la réalité est déjà déformée par les représentations hérissées et délirantes des polémistes. Notre tâche, c'est d'affronter les difficultés réelles, pas les délires.
Deux textes, deux mises en gardes urgents : l'IA va-t-elle dynamiter la politique ?
Pour Laurent Alexandre les effets de l'irrésistible progression de l'IA vont tout bouleverser.
À l'origine on pensait qu'Internet deviendrait le principal outil de la promotion de la démocratie, au contraire le web est devenu un outil majeur de désinformation et de contrôle policier, allié des régimes les plus autoritaires. Le pouvoir est désormais tout entier dans une poignée de mains : Washington et ses GAFA, le parti communiste chinois et ses BATX.
Le capitalisme cognitif - c'est-à-dire l'économie de la connaissance, de l'IA et du big data va modifier radicalement la hiérarchie des nations. L'Europe est en péril, la France ne réagit pas, le politique est coupable !
Jean François Copé, dans un second texte, répond aux inquiétudes et anathèmes de Laurent Alexandre. La politique doit devenir plus importante que jamais pour réguler notre pouvoir démiurgique sur la nature et nous-même et donc décider de l'avenir de l'Humanité. Des initiatives précises sont à prendre à tous les niveaux : manipulations génétiques, sélection embryonnaire, IA, la fusion neurone - transistor... Il faut sauver la politique pour sauver l'homme.
Le mouvement des gilets jaunes est tout sauf anecdotique. Tenter de l'expliquer en se focalisant sur la sociologie des participants ou en évoquant la montée des populismes et le rejet des élites n'est guère probant.Luc Rouban voit dans ce mouvement le symptôme d'une profonde mutation du rapport au politique. En épluchant minutieusement sondages, enquêtes, baromètres ainsi que les remontées du grand débat national, il met au jour les sources cachées de cette mutation, ce qu'il appelle la matière noire de la démocratie.Alors que l'offre politique est devenue un produit comme un autre et qu'une part croissante de la population se sent privée d'autonomie et subit les effets de la mondialisation, la lutte des classes a changé de visage, les notions de représentativité et d'universalité n'ont plus cours.À un débat démocratique centré sur la poursuite de l'intérêt général à long terme s'oppose désormais une vie politique réduite à un échange de court terme entre un citoyen-client et un élu-fournisseur. Le choc frontal entre ces deux visions difficilement réconciliables (et dans lesquelles, paradoxalement, gilets jaunes et macronisme se rejoignent) crée de lourdes menaces sur la démocratie.
« L'Alsace n'existe plus » a dit François Hollande, interpellé par deux jeunes Alsaciens, suite à un conseil des ministres franco-allemand à Metz.« Il faut bien donner l' illusion qu' il s'agit d'une vraie réforme », a reconnu de son côté avec candeur à propos de la loi sur la réforme territoriale, dont elle était l'initiatrice, Marlyse Lebranchu, sa ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique. La désinvolture de tels propos dans la bouche des plus hauts responsables de l'État démontre que cette loi - qui a notamment marié de force l'Alsace à la Lorraine et à la Champagne-Ardenne - est une parfaite illustration des maux dont souffre la démocratie française : mépris du citoyen, bricolages législatifs, démission des partis, dénis démocratiques...À partir de la réalité politique et sociale alsacienne et en se référant à quelques grands théoriciens de la démocratie (Montesquieu, Pierre Mendès France, Jürgen Habermas...), Pierre Kretz, qui n'est membre d'aucun parti, analyse ici en toute liberté les mécanismes du délabrement des processus démocratiques français. Après Le Nouveau malaise alsacien, qui a connu un vif succès et a contribué à alimenter un débat dont les citoyens ont été privés, le présent ouvrage se propose d'approfondir la réflexion engagée, avec toute la clarté, l'humour et l'ironie propres à l'auteur.
Un livre complet et facile d'accès pour les étudiants de terminal et de L1 et toute personne désireuse d'approfondir ses connaissances.
Un ouvrage regroupant de nombreux spécialistes du sujet.
La démocratie semble, dans son principe, la façon la plus séduisante d'organiser le pouvoir dans une société. Le peuple se gouverne lui-même ou par ses représentants et chacun, étant à la fois gouverné et gouvernant, apprend à tenir compte de l'intérêt général aussi bien que de ses intérêts individuels. Aujourd'hui, tout semble différent. Au doute, né il y a une dizaine d'années avec la " crise de la représentation " et l'épuisement du modèle productiviste, entre autres, a laissé place la défiance et aux revendications la colère. Certes, les aspirations démocratiques, exprimées à travers le monde, n'ont jamais été aussi fortes, mais outre qu'elles sont durement réprimées par les pouvoirs en place, elles cohabitent avec une montée de la demande autoritaire que révèle notamment le succès électoral des partis dits " populistes ". Les " vieilles " démocraties, les mobilisations et les inquiétudes populaires s'expriment sur fond d'affaiblissement, perçu ou réel, du monde occidental. Tout se passe comme si le modèle, longtemps attractif, incarné par l'Europe et les États-Unis, était devenu un repoussoir, faute de tenir ses promesses.
Ce livre, dirigé par Jean-Vincent Holeindre, fait le point sur ce qu'est la démocratie aujourd'hui. Après un premier ouvrage sur le sujet il y a dix ans, il fait appel à de nombreux spécialistes pour redéfinir ce que ce système politique est devenu après les multiples crises qu'il a rencontré ces dernières années.
La désaffection pour les urnes et l'usage de l'espace de liberté offert par le numérique confirment la méfiance profonde de l'électorat envers la politique. Les attaques ex ternes et internes contre la démocratie sont pour la plupart injustifiées, alors que seul ce régime garantit les libertés. L'action politique se trouve ainsi confrontée au plus grand défi de son histoire. Au-delà d'une nécessaire adaptation de la démocratie, une analyse du contexte général montre que le problème de fond se situe ailleurs. Ce livre propose au débat quelques pistes de solutions intéressantes et originales.
Cet ouvrage cherche à cerner les moyens pour assurer la prévention de la radicalisation, d'où qu'elle vienne. Fruit d'un colloque organisé par l'association CEDEC (Chrétiens pour une Église Dégagée de l'École Confessionnelle), il affirme d'abord haut et fort que la loi, celle de la République, n'a pas à se soumettre aux aspirations d'une communauté étiquetée « religieuse » (ou d'un autre groupe convictionnel). Seuls des citoyens élus, représentants de la nation, ont la responsabilité de l'exprimer.
« Le "petit prof" qui fait peur aux députés » le Point
« Un citoyen dévoile un des secrets les mieux gardés de la République » Sud-Ouest.
« Hervé Lebreton, prof de maths et chantre du "pouvoir citoyen" » AFP
Grace à lui, la réserve parlementaire a été rendue publique, l'enrichissement personnel de nombreux députes sur les deniers publics a été prouvé...
Dans ce témoignage étonnant et captivant, on découvre comment un simple citoyen peut ébranler le système politique et obtenir de réelles avancées vers plus de transparence et de probité.
Son obstination à connaître la vérité agace tellement en haut lieu qu'il sera fiché par les Renseignements Généraux.
Hervé Lebreton ne demande pourtant pas grand chose : juste être reconnu en tant que simple citoyen. Son plus grand espoir, faire comprendre à tous que la démocratie appartient à chacun de nous.
Ce livre, unique en son genre, propose à chaque lecteur de participer à la plus grande ouverture des données publiques en France.
Hervé Lebreton, professeur de mathématique, a fondé l'association « Pour une démocratie directe » en 2008.
Depuis des siècles, l'Afrique a été et reste confrontée à d'autres civilisations et réalités qui ont tant soit peu influé sur son devenir. Aujourd'hui, les impacts de ce « clash » des civilisations se font remarquer sur plusieurs plans dont la vie sociétale, sociale, économique, culturelle et surtout politique des États africains. Difficile donc pour la plupart des dirigeants de ces pays de penser ou d'agir sans se référer à un modèle politique, pour ainsi plaire à une puissance esclavagiste ou colonisatrice.
Dans cet ouvrage, à la limite d'un reportage téléguidé sur un personnage fictif, dirigeant d'un pays imaginaire d'Afrique subsaharienne, l'auteur questionne les notions de gouvernance dite démocratique et dictatoriale, à l'aune du développement et du bien-être des populations.
C'est donc un livre qui propose aux décideurs et intellectuels africains une sorte d'alternative de gouvernance sociopolitique, ayant pour soubassement la valorisation de la personne humaine et la recherche permanente de son bien-être.
La démocratie, un organisme vivant ? Une approche originale qui se propose d'en analyser les mécanismes et les dysfonctionnements.
Envisager la démocratie comme forme de société plutôt que comme régime politique. Comprendre l'ontologie sociale complexe, faite d'habitudes, schèmes d'interaction, et formes d'organisation qui lui sont propres et qui, seules, donnent tout son sens à la démocratie en tant que régime politique. Telle est la perspective que déploie ce livre. En s'appuyant sur la tradition philosophique du pragmatisme américain, intégrée à la théorie critique et le tocquevilleanisme, il développe une théorie sociale de la démocratie. Il défend l'idée que la démocratie doit être entendue comme un concept qui vise à décrire un état désirable des interactions sociales parmi les individus, en tant que citoyens, mais aussi en tant que membres d'une société qui participent à la vie sociale dans toutes ses institutions: sur leur lieu de travail, dans leur famille, au sein de l'espace public. Il tâche ainsi de dégager les conditions normatives qui favoriseront la démocratisation des marchés, des entreprises, des associations, des églises, des bureaucraties et d'autres institutions sociales. Ce faisant, ce livre nous aide à mieux comprendre la signification, la portée et l'étendue du projet démocratique. Ce projet, ancré dans la vision émancipatrice qui caractérise le monde moderne, se propose d'instaurer une société fondée sur le principe de coopération entre individus libres et égaux. L'idée de démocratie, dès lors, n'acquiert sa signification politique qu'en lien avec cette vision primordiale d'une forme de société qui n'a pas d'équivalent dans toute l'histoire humaine.
Cet ouvrage est une forme de radiographie sans complaisance de la réalité et surtout des pratiques démocratiques africaines. L'auteur se demande d'abord comment l'Afrique est parvenue à faire de la démocratie son régime-roi alors que sa susceptibilité historico-culturelle ne s'y prête pas d'emblée ? Ensuite, il passe en revue les raisons de la « haine pratique » pour la démocratie en Afrique. Enfin, il tente de proposer des chemins à emprunter, des schémas à appliquer et surtout des orientations à suivre pour une démocratie à visage humain en Afrique. Mieux, il s'agit de dresser le portrait-robot de nouvelles perspectives de la démocratie en Afrique.
Le continent africain a toujours été présenté hors de son contexte réel, soit un continent inhospitalier et sauvage, soit comme un lieu habité par des êtres indolents et sans histoire. Ce travail s'intéresse à la réalité africaine et étudie comment les valeurs peuvent aider à construire un cadre institutionnel solide promouvant le développement durable des sociétés et la consolidation de la démocratie.
« Repenser le modèle démocratique à l'ère numérique » : cette formulation laisse entendre que la démocratie nécessite une nouvelle organisation plus en adéquation avec la numérisation croissante de notre époque. Aujourd'hui, les nouvelles technologies n'ont pas fini de bouleverser notre quotidien au point que la démocratie ne saurait y échapper. Si par définition la démocratie renvoie à l'exercice direct ou indirect du pouvoir par le peuple, le numérique peut s'entendre comme un système technique facilitant, voire amplifiant la communication humaine. Conjuguer numérique et démocratie rendrait-il plus aisée l'implication du citoyen dans le débat public ? Le numérique a en effet modifié jusqu'à maintenant l'accès à l'information et au débat public mais sans pour autant remettre en cause les fondamentaux institutionnels de la démocratie représentative. Nul ne peut cependant affirmer avec certitude qu'il en sera toujours ainsi. Dès lors, comment les procédures démocratiques sont-elles susceptibles d'intégrer les potentialités de l'outil numérique ? Peut-on y déceler les germes d'un nouveau modèle démocratique ?
La démocratie a-t-elle encore un avenir alors qu'elle ne cesse de reculer partout dans le monde ? Cet ouvrage vise à démontrer que l'esprit des Lumières dont elle s'inspire, cet horizon indépassable, n'a jamais été aussi fondamental pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Plutôt que de céder aux sirènes du repli identitaire, de la violence ou du prêt à penser, il faut promouvoir une citoyenneté active, préparée dès le plus jeune âge et élargie aux domaines économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, etc. Appuyée sur la raison, la tolérance et l'humanisme, celle-ci a vocation à s'exercer à tous les niveaux, du plus petit territoire jusqu'à la planète dans sa globalité.
Pourquoi clament-ils toujours « Vive la République ! », mais jamais « Vive la démocratie ! » ? C'est parce qu'un régime représentatif exclusif n'est pas démocratique. En fait, personne ne souhaite de « démocratie », ni au sens d'un pouvoir aux plus nombreux ni au sens des régimes politiques actuels dénommés démocratiques au XIXe siècle en France et aux États-Unis par supercherie. C'est une « panarchie » qui est recherchée : le pouvoir est à tous, ou mieux, une « diacratie » : le pouvoir est partagé, dans le temps et dans l'espace, à bon escient. Dès lors, nous ne vivons pas une crise de la démocratie, mais une crise du Pouvoir ; et on comprend les combats en faveur d'« alterdémocraties ». Surtout, revenant à une compréhension métaphysique de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité, on entrevoit comment il convient de laisser s'épanouir une « démocratie sauvage ».
Une analyse approfondie de la société actuelle permet d'en arriver à conclure que la démocratie vit une crise majeure et qu'il y a lieu de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour lui redonner ses lettres de noblesse.
La multiplication des mouvements extrémistes et des gouvernements populistes ou autoritaires à l'échelle du monde avec sous nos yeux, l'incroyable et inquiétant passage au pouvoir de l'ex-président américain Donald Trump, tous ces phénomènes ont de quoi nous alarmer.
La crise démocratique actuelle dénote un affaiblissement du respect des valeurs sous-jacentes à la démocratie, un faible niveau d'engagement des citoyens ordinaires, ce qui nous concerne tous, des comportements inadéquats de la part des hommes et des femmes politiques, un rôle et des responsabilités parfois mal assumés de la part des journalistes, une indifférence générale manifestée à l'égard des responsabilités citoyennes.
Mais, cet essai fait le pari qu'une bonne partie de la solution pourrait fondamentalement se retrouver dans un investissement humain exceptionnel : celui de l'éducation à la citoyenneté.
Cet ouvrage aborde les questions essentielles d'aujourd'hui concernant l'éducation, les valeurs morales, la religion, l'écologie. Il traite aussi de l'évolution de l'économie et sa prégnance, des concepts dominants qui l'ont dirigée et de la poursuite de la réduction de la pauvreté, du logement social... Des projets considérables modifiant l'équilibre de l'aménagement du territoire ont été entrepris sans débat, comme le Grand Paris, la rénovation de la gare du Nord. Notre époque est par ailleurs toujours menacée par un ou plusieurs conflits nucléaires et nous n'avons aucune solution pour le stockage sûr et la décontamination des déchets nucléaires toxiques, civils et militaires. De nouveaux types de conflits posent la question du type d'armée de défense adapté à ces évolutions. Ce livre donne des éléments de réalisations positives, de remises en question. Comment, par exemple, repenser la pauvreté et la pratique de la démocratie, discuter l'utilité de la dissuasion nucléaire pour avoir un avis à donner sur des décisions qui engagent les générations à venir, et s'engager soi-même sur ces sujets.
« Je cherche à cerner quelques grandes fractures entre l'ancien et le nouveau monde qui me paraissent symptomatiques d'un malaise français et européen et ne sont pas sans rapport avec le chaos des idées ou la façon dont nous avons pu réagir aux événements tragiques de janvier 2015.
Pour ce faire, je travaille autour des questions suivantes : quelles sont les principales fractures présentes au sein de la société qui font apparaître la France comme un pays morcelé et désorienté, ne sachant plus d'où il vient, qui il est et où il va ? Quel est le processus historique a abouti à une telle situation ? Autrement dit : comment en est-on arrivé là ?
J'achèverai par quelques pistes de réflexion sur une reconstruction possible et ses conditions, reconstruction qui, si elle a lieu, prendra du temps vu l'importance des fractures qui se sont produites depuis un demi-siècle. »
L'État n'est plus le seul acteur de l'action publique : il doit agir avec la société civile, le secteur privé et les populations. Ce glissement du « gouvernement » - monopole de l'État - vers la « gouvernance publique » - action publique pluri-acteurs - entraîne son repositionnement. C'est dans les nouvelles relations entre l'État et les sociétés que l'exercice du pouvoir politique est appelé à trouver sa consistance et à refonder la légitimité de l'État.
L'un des défi s majeurs auxquels sont confrontés les États est en effet leur capacité à s'adapter à la complexité croissantes des enjeux de sociétés. Gouverner dans un contexte d'incertitudes n'est plus l'exception. C'est devenu la règle en fonction de laquelle les acteurs politiques et les institutions doivent revoir leur rôle, leurs compétences et leurs outils.
Ce diagnostic de l'État mis à mal dans sa légitimité a été le point de départ de la réflexion de cet ouvrage. En partant du prisme de la légitimité, les auteurs de ce livre ont procédé à l'étude d'expériences et de pratiques dans différents pays du monde et au sein des organisations internationales. L'ouvrage propose ainsi une série de contributions à vocation descriptive, pour faciliter la compréhension et l'analyse des processus de légitimation du pouvoir politique, selon les contextes et la diversité des conceptions du pouvoir.
Séverine Bellina est docteure en administration publique. Elle dirige l'Institut de recherche et débat sur la gouvernance, un espace international de réfl exion et de propositions sur la gouvernance publique. L'IRG ouvre de nouveaux axes de recherche et d'expertise, et aide à l'élaboration de politiques publiques.
Ont collaboré à cet ouvrage : Hassan Abdelhamid, Koffi Kumelio A. Afande, Jorge Balbis, Séverine Bellina, Eirikur Bergmann, Élisabeth Dau, Cristina Echeverri Pineda, Virginie Laurent, Élise Massicard, Marion Muller, Ghislain Otis, Télesphore Ondo, Pablo Saavedra Alessandri, Nathalia Sandoval et Béni Sitack Yombatina.
Ce livre propose un mode de gouvernance qui, tout en reposant sur les valeurs universelles de la démocratie libérale, intègre les particularités culturelles de l'Afrique en général et de la République démocratique du Congo en particulier. Il démontre qu'il était "prétentieux" de croire que la démocratie pouvait aisément s'importer sans prendre en compte les contingences sociologiques du milieu.