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Ce livre est une sorte d'autobiographie filmique à travers 40 ans de critique cinématographique dans la célèbre revue
Positif. Ecrites comme des récits intérieurs, ces chroniques nous prennent là où nous sommes, lorsque nous prenons place devant l'écran, et que la projection sur l'écran se double d'une projection propre à chacun d'entre nous. Partant de l'idée que nous nous " faisons notre film " de chaque film, il est une formidable introduction au cinéma et nous montre les moyens par lesquels un film nous concerne singulièrement.
L'expérience couvre une gamme ouverte de cinémas nationaux et de cinéastes qui marquent la grande histoire du 7e art jusqu'à tout récemment. Notamment le cinéma allemand des années 1980 (Herzog, Fassbinder, Wenders), italien (depuis Antonioni et Bertolucci en passant par Sergio Leone), américain à travers l'oeuvre de Martin Scorsese ou de Woody Allen, et anglo- américain (Tim Burton, Stanley Kubrick). Ce livre permettra à la fois d'appréhender des films vus et connus, de se constituer sa biographie cinématographique mais aussi de mieux comprendre ce que seul le cinéma peut nous dire. -
" Lorsque la vie m'apparaissait l'espace de toutes les affres, je m'en remettais au cinéma du soin de jouer sous mes yeux une vie aux tribulations neutralisées par la distance, n'exigeant de moi qu'une adhésion passive. "
Longtemps la fréquentation des salles obscures fut son parfait alibi. La réponse idéale qu'il opposa à l'ennui mortel de la vie de tous les jours.
Cette longue accumulation de films, année après année, ne resterait pas sans incidence. Sa perception du temps en serait à jamais modifiée, comme sous l'effet d'une persistance rétinienne aggravée. Se souvenir d'avoir vu Cléo de 5 à 7 à telle heure de l'été 1962 formerait bien plus qu'un souvenir. Revoir pour la énième fois Fenêtre sur cour le ferait irrésistiblement basculer dans le cerveau d'un cambrioleur. Peut-être d'un meurtrier... Il s'userait les yeux jusqu'à épuiser tous les secrets et les non-dits oubliés au fond des derniers plans. Quant aux cinémas eux-mêmes, disparus depuis longtemps, ils s'animeraient de l'intérieur. Comme les maisons hantées par le pouvoir d'un certain type de temps. Le temps du désir.
Ces confessions insolites d'un cinémaniaque, reconstituent le puzzle de ses mille évasions à la lumière de ses films-fétiche. Avec, en point d'orgue, les critiques décalées et pénétrantes de grands films signés Hitchcock, Becker, Antonioni, etc. -
Une partie de plaisir, voilà ce qu'aura été la vie de Paul Gégauff (1922-1983), le dandy surdoué du cinéma français des années 60-70. Ses amis s'appellent Maurice Ronet, Roger Vadim et Françoise Sagan. Ses romans, il les publie, à la hussarde, aux éditions de Minuit. S'il se moque de la " Nouvelle vague ", il écrit des films cultes pour Clément, Chabrol et Rohmer, entre autres : Plein Soleil, Que la bête meure ou Docteur Popaul. De Saint-Tropez aux nuits de Chez Castel, en passant par les îles de la fin de la terre, Paul Gégauff se fait surtout une certaine idée de la dolce vita. Il aime les jupes des filles et les terrasses ombrées, les ivresses en bord de mer et les bars d'hôtel. Il mourra, en feu follet, une nuit de Noël, poignardé par sa jeune épouse.
Toute la flamboyance de Paul Gégauff et le parfum d'une époque légendaire, à revisiter au gré d'une flânerie signée Arnaud Le Guern.