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Editions Boréal
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Lumieres vives - chroniques de cinema 1947-1949
Levesque Rene
- Editions Boréal
- Chroniques
- 1 Novembre 2022
- 9782764647417
C'est au professeur Jean-Pierre Sirois-Trahan que nous devons la redécouverte de ces 88 chroniques de cinéma parues dans Le Clairon de Saint-Hyacinthe entre 1947 et 1949. Nous y retrouvons un jeune loup de vingt-cinq ans, féroce, irrévérencieux, abusant sans vergogne d'un franc-parler dont il a dû bien sûr se défaire en entrant à Radio-Canada puis en politique. Et qui se révèle un éblouissant styliste.
Il est important de souligner que René Lévesque n'aborde pas la critique cinématographique en dilettante. Il fait preuve d'une impeccable érudition, et nous donne l'impression d'avoir tout vu, des classiques aux productions les plus commerciales. Il fait alterner critiques pointues et analyses plus larges sur les conditions de production et de diffusion des films, particulièrement au Québec, petit territoire culturel inconfortablement engoncé entre la France et les États-Unis. Lévesque tient d'ailleurs des propos sur le doublage des films qui ne manqueront pas d'étonner.
S'il s'enflamme quand il veut partager ses enthousiasmes (pour Rome, ville ouverte ou Le Diable boiteux, par exemple) ou quand il parle de ses réalisateurs de prédilection (Ford, Lubitsch, Hitchcock), s'il déploie une inattendue sensibilité en dressant de passionnants parallèles entre l'art d'un Jouvet, d'un Fresnay ou d'un Barrault, il sait se montrer d'une réjouissante méchanceté quand il s'agit de dénoncer les travers d'un art qui prend trop souvent l'aspect d'une industrie. Il multiplie les sarcasmes pour exposer la bêtise de ses « collègues » critiques, les ciseaux hypocrites de la censure, l'emprise mortifère du clergé sur la culture, les productions stéréotypées d'une part importante de la production hollywoodienne et la banalité d'un certain cinéma français qui l'imite servilement. Il pose enfin un regard sans complaisance sur la production locale.
Par la vaste culture de leur jeune auteur, par son intelligence, par sa largeur de vues, ces textes offrent un portrait unique de la vie culturelle dans le Québec de l'après-guerre. -
Un cynique chez les lyriques ; Denys Arcand et le Québec
Bergeron Carl
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 13 Mars 2012
- 9782764641736
« J'ai lu votre texte. Il m'a beaucoup touché. C'est, de toute ma vie, parmi les plus exacts que j'aie lus sur mon travail. » Tels ont été les premiers mots de Denys Arcand à Carl Bergeron, jeune essayiste de quarante ans son cadet, après qu'il a pris connaissance de Un cynique chez les lyriques. En effet, c'est un portrait sensible du cinéaste que l'auteur ébauche ici à travers une lecture et une interprétation serrées de son travail, des premiers films pour l'ONF jusqu'aux films de consécration. Lettré casanier et ironique, lecteur de Gibbon et de Machiavel, pré-boomer étranger au nationalisme canadien-français comme au lyrisme de la Révolution tranquille, Arcand cultive une sensibilité en porte-à-faux avec les grands mythes collectifs qui ont forgé la société québécoise. Cette sensibilité, d'aucuns l'ont qualifiée avec raison de « cynique », sans avoir toujours conscience de la signification du mot, qu'ils associent à un trait de caractère plus qu'à une intelligence des choses. Carl Bergeron remonte aux sources intimes du cynisme philosophique d'Arcand et montre au contraire la filiation trouble et émouvante qui n'a cessé d'unir celui-ci à son pays natal, dans une tension permanente entre le sentiment d'appartenance et la nécessité de faire une oeuvre. En complément de lecture, un Denys Arcand attentif lui fait écho par des commentaires mordants et éclairants, tantôt évoquant des anecdotes, tantôt proposant des explications sur son parcours.
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La main gauche de Jean-Pierre Léaud
André Habib
- Editions Boréal
- Liberté grande
- 29 Septembre 2015
- 9782764644096
Il y a les cinémathèques pour les conserver et les programmer, mais qu'est-ce qui demeure en chacun de nous des films que nous avons vus pour la première fois au cinéma ? Que reste-t-il de nos amours cinématographiques ? André Habib se livre à une exploration docte et maniaque de ces restes de cinéma qui s'accumulent, en désordre, dans la mémoire du cinéphile, la sienne et celle d'une vingtaine d'autres fous de cinéma qu'il a interrogés et pour qui le septième art est une passion, un vice impuni. Universitaire mais mordu, il signe un essai sur la cinéphilie qu'il considère comme une discipline anarchique.
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Le Métier de journaliste
Pierre Sormany
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 24 Janvier 2012
- 9782764641385
Pour être journaliste, il ne suffit pas de savoir raconter l'événement dans une langue claire, il faut aussi rendre les faits intelligibles en les replaçant dans leur contexte et, souvent, en transmettre l'essentiel en quelques lignes. Pour y arriver, les journalistes disposent de techniques de recherche et d'outils documentaires : techniques d'entrevue, techniques de couverture d'événements et de prise de notes, sondages, rapports scientifiques, rapports annuels, réseaux de personnes-ressources, etc. Plutôt que de présenter une description théorique de ces ressources et techniques, l'auteur a choisi de rédiger un guide qui tient compte des conditions de travail réelles des journalistes. Dès lors, Le Métier de journaliste se présente à la fois comme un premier guide des sources d'information accessibles aux journalistes de la presse écrite ou électronique et comme un portrait critique de l'information au Québec, à travers ses divers champs de pratique. Cette troisième édition a été profondément remaniée pour rendre compte des importantes transformations provoquées par Internet, non seulement dans les techniques de cueillette et de traitement de l'information, mais aussi dans les conditions d'exercice du métier de journaliste aujourd'hui.
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Dr House, l'esprit du shaman
Martin Winckler
- Editions Boréal
- Liberté grande
- 16 Avril 2013
- 9782764642016
Médecin, écrivain, spécialiste des séries télévisées, il n'en fallait pas plus pour que Martin Winckler, le romancier de La Maladie de Sachs, se penche sur le cas du Dr House qui, à l'étonnement ou à l'effarement de téléspectateurs scotchés à leurs petits écrans durant huit saisons, a pratiqué au service (selon le jargon du métier) des « moutons à cinq pattes », chez les patients au diagnostic difficile. Mal rasé, boîteux, cynique, inspiré et désemparant, ce personnage est livré à l'examen analytique, éthique et spirituel du Dr Winckler qui, tout écrivain qu'il est, envisage et situe son sujet d'étude dans la lignée des héros (un Sherlock Holmes, par exemple) que la fiction offre à nos passions de lecteurs.
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Ici était Radio-Canada
Alain Saulnier
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 4 Novembre 2014
- 9782764643624
Le 22 février 2012, Alain Saulnier, directeur général de l'information à Radio-Canada, est convoqué au bureau du vice-président Louis Lalande qui lui apprend qu'on met fin à son emploi. Comme journaliste et dans divers postes de responsabilité, Alain Saulnier était dans la maison depuis vingt-cinq ans. Pourquoi la direction a-t-elle décidé, après plusieurs autres mises à pied de cadres, de le remercier à son tour ce jour-là ? Le président Hubert T. Lacroix avait-il des comptes à régler ? Était-ce une décision politique voulue par le gouvernement conservateur ?
Le Canada, pays qui a plus de géographie que d'histoire, s'est construit grâce aux communications, ferroviaires au XIXe siècle, audiovisuelles depuis. Que serait devenu le Québec sans la création, en 1936, de Radio-Canada ? On sait l'importance des séries dramatiques, de la chanson, des émissions musicales ou de variétés dans la culture québécoise. On connaît aussi l'apport essentiel des émissions d'affaires publiques et d'information dans notre connaissance du monde. Pourquoi, depuis la Révolution tranquille, le gouvernement du Canada voit-il les activités de Radio-Canada comme celles d'un serpent en son sein ?
Quand, l'un après l'autre, d'année en année, les gouvernements canadiens ont amenuisé l'allocation parlementaire de l'entreprise publique, poussant Radio-Canada à commercialiser son antenne pour survivre, les politiques ont en fait choisi d'étouffer à petit feu la liberté de création des artistes et celle des journalistes d'informer adéquatement le public.
Alain Saulnier raconte, dans « Ici était Radio-Canada », l'histoire de la construction et de la déconstruction de notre radiotélévision publique. Est-il trop tard pour sauver cette institution essentielle à notre démocratie ? -
Qui était Claude Jutra, cette figure mythique, emblématique, du cinéma québécois ? Un poète, un rêveur un peu fou, un électron libre, diront ceux qui l'ont connu, une boule d'énergie sous pression, un touche-à-tout génial, un être excessif en tout. On se souvient de sa timidité vaincue par la volonté de plaire, de son charme qui lui faisait obtenir tout ce qu'il voulait, de son esprit toujours en train de mijoter des projets. On se souvient surtout de sa passion éperdue pour le septième art.
Yves Lever s'efforce avant tout de découvrir l'homme derrière l'oeuvre, le petit garçon qui raconte film après film ce qu'il a vécu dans son enfance, l'adulte avec ses joies et ses tourments. Durant ses vingt dernières années, Jutra lui-même invitait les gens à adopter ce paradigme, répétant d'une entrevue à l'autre que tout ce qu'il avait créé puisait dans son enfance, une enfance merveilleuse, insistait-il, mais remplie de zones sombres.
Cette biographie est le récit de la vie d'un homme complexe. C'est aussi une réévaluation critique de l'oeuvre du cinéaste et un fascinant portrait de la venue au monde du cinéma québécois. -
Accro de littérature et de théâtre, Robert Lévesque nourrit une passion semblable pour le cinéma du monde entier, et c'est cette passion qu'il nous fait partager ici. Une passion éminemment « lévesquienne », c'est-à-dire absolue, dévorante, inséparable de sa vie même et de ce que cette vie a fait de lui. Une passion active, avide, nourrissant une curiosité insatiable, un besoin constant de découvrir et d'admirer, et d'en savoir toujours plus sur ce que l'on découvre et admire.
Dans le style inimitable qui est le sien, il nous ouvre ici les portes de son « cinoche » à lui, qu'il s'est construit peu à peu avec les années, « au privilège du hasard », comme il dit, c'est-à-dire avec les matériaux que la vie lui a apportés, séances de fin d'après-midi, films attrapés à la télé, bouquins, rencontres, anecdotes, souvenirs de jeunesse, etc. Ce n'est pas une théorie qu'il propose, ni même de l'analyse critique proprement dite, mais plutôt une suite d'instants, de coups de foudre, parfois de divagations - de « décadrages » - qui, tous, parlent évidemment de cinéma, mais en même temps de lui-même et du monde qui nous entoure.
L'ouvrage contient une soixantaine de textes brefs. Ils évoquent tantôt l'oeuvre de grands cinéastes du dernier siècle (de Jean Renoir à Truffaut, de Ozu à Bresson, de Buster Keaton à John Huston, d'Agnès Varda à Maurice Pialat), tantôt certains films inoubliables (« Nosferatu », « Un chien andalou », « L'Année dernière à Marienbad », « Le Dernier Tango à Paris »), tantôt encore, cela va de soi, le visage légendaire des stars qui ont fasciné les cinéphiles dans toutes les salles de la planète (Bette Davis, Peter O'Toole, Gérard Depardieu, Ava Gardner, Michel Simon). Il est aussi question de cinéma québécois, des rapports du septième art avec la littérature (Kleist ou Proust, par exemple), des films non tournés, perdus ou détruits.