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PUF
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Deux artistes de deux pays et deux générations très différentes, Ken Loach et Edouard Louis, échangent sur l'art, le cinéma, la littérature et leur rôle aujourd'hui. Comment l'art peut-il, notamment, poser et repenser la question de la violence de classe ? Comment représenter les classes populaires comme ont tenté de le faire les deux auteurs du présent livre dans leur travail ? Et quel est le rôle de l'art dans un contexte politique mondial où les plus précaires se tournent vers l'extrême-droite ? Comment repenser la gauche pour défaire cette tendance, palpable tant dans la montée du Front National, que dans l'ascension de Trump, ou encore de Bolsonaro ? En confrontant leurs réflexions, et à partir de leurs oeuvres, Loach et Louis tentent de répondre à ces questions.
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Après le succès de ses deux romans (L'Inachevée, Grasset, 2008 ; L'Emprise, Grasset, 2010), ainsi que de son essai sur Fernando Pessoa (Personne(s), Cécile Defaut, 2013), l'écrivaine et psychanalyste Sarah Chiche revient avec une glaçante méditation sur le Mal, à partir de l'oeuvre noire et fascinante de Michael Haneke. Découpé en 71 fragments, sur le modèle d'un des films de ce dernier, Éthique du Mikado se présente comme une promenade cursive dans laquelle chaque image devient une invitation à penser le pire de ce dont l'humanité est capable. Mais cette descente aux Enfers est aussi une manière de réfléchir à la manière dont les images du cinéma, comme celles de Haneke, peuvent nous servir d'école morale. C'est-à-dire combien, en mettant en scène le Mal, elles lancent en réalité un appel au Bien - un appel à s'ébrouer une fois le film fini, et à s'engager dans l'existence en conservant en nous la mémoire d'une horreur que, d'une certaine manière, nous avons vécue. Car telle est la puissance du cinéma : nous faire vivre avec des souvenirs rêvés, des peurs imaginaires, des émotions fabriquées - mais, par là même, rendre nos existences plus riches et plus fines. C'est ce que confirme Haneke lui-même, dans un entretien intime et profond avec Sarah Chiche, offert en annexe du livre.
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Joseph L. Mankiewicz et son double
Vincent Amiel
- PUF
- Perspectives critiques
- 1 Octobre 2014
- 9782130641537
En sept courtes études, le livre se propose de repérer ce qui fait de l'oeuvre cinématographique de Joseph Mankiewicz un moment exemplaire de l'histoire du cinéma, entre construction classique des intrigues, séduction, spectacle, et modernité des clins d'oeil adressés aux spectateurs. L'esthétique singulière du cinéma des années 1950, les rapports compliqués du cinéaste avec son frère, la volonté d'établir une complicité avec le spectateur, sont autant d'éléments pris en compte pour parler de cette oeuvre. La Comtesse aux pieds nus, Ève ou Le Limier, devenus des films cultes, à la fois raffinés, élégants, et très ironiques, y sont analysés et mis ainsi en perspective.
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Kino-tanz ; l'art chorégraphique du cinéma
Dick Tomasovic
- PUF
- Travaux pratiques
- 20 Avril 2015
- 9782130740940
Et si le cinéma était d'abord un art chorégraphique ? Depuis toujours, sa préoccupation principale était l'invention de nouveaux agencements de corps - et la recherche de nouveaux montages de mouvements. Mais l'idéologie de la mise en scène, venue du théâtre, a rendu cette préoccupation invisible. Pour la rendre à nouveau vivante, c'est toute l'histoire du cinéma qu'il faut relire à l'aune de la chorégraphie : passer du Kino-Glaz (« Ciné-OEil ») de Vertov à un nouveau Kino-Tanz (« Ciné-Corps » ou « Ciné-Danse »). De Fernand Léger à Michel Gondry, de Georges Méliès à David Lynch, de Pinocchio à Gene Kelly ou de Norman McLaren à Quentin Tarantino, le cinéma n'a jamais cessé de danser. C'est ce que démontre Dick Tomasovic, le plus original des théoriciens du cinéma d'aujourd'hui, en onze chapitres qui sont eux-mêmes onze pas de deux, à la fois sidérants et aériens, où s'expérimentent tous les passages de l'idéologie de la mise en scène à l'idéal de la chorégraphie. Il y propose un vocabulaire inouï, bouleversant la manière que nous avions de regarder les films : un vocabulaire qui met au premier plan le rythme et la cadence, le flux et la fluidité, la reprise et la répétition, la mémoire musculaire, la transe et l'extase, le solo et le spectateur, etc.
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Robert Aldrich, violence et rédemption
William Bourton
- PUF
- Perspectives critiques
- 2 Octobre 2014
- 9782130641698
En quatrième vitesse, Vera Cruz, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, Les Douze Salopards,... Tour à tour salués pour leur audace et contestés pour leur violence, les films de Robert Aldrich ont marqué leur époque. Mais au-delà de sa manière unique de dire les choses et de donner à voir, Aldrich s'est révélé un moraliste intègre, qui sut interroger l'homme dans son rapport à autrui comme à lui-même, doublé d'un cinéaste engagé qui, de l'intérieur même du système hollywoodien, mit en débat quelques-unes des valeurs les mieux accrochées de l'American way of life.William Bourton, journaliste et essayiste, auteur, aux PUF, d'un étude remarquée sur le western, nous livre une passionnante étude critique sur Aldrich, qui peut également se lire comme une réflexion sur l'engagement, dès lors que son oeuvre témoigne philosophiquement de son époque.
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Sophie calle, l'art caméléon
Anne Sauvageot
- PUF
- Perspectives critiques
- 13 Novembre 2014
- 9782130639718
Entre roman-photo, journal intime, filature, confesion, road-movie, autofiction... les textes, les photographies et les performances de Sophie Calle n'ont cessé d'emprunter aux mass-media leur engouement spectaculaire pour l'intime. Elle nous fait présent de son intimité et nous ouvre les portes de sa vie privée, nous en connaissons les bonheurs et les malheurs, elle se montre et s'affiche, Sophie Calle est une artiste. Mais suffit-il d'être une artiste, même reconnue, pour que s'opère la distinction entre création et consommation ? Suffit-il de nommer art pour qu'il en soit et suffit-il de conquérir les réseaux mondains et professionnels de l'art pour que l'artiste en soit une ? Tel est le sujet de cet ouvrage autour de la personnalité et des oeuvres de Sophie Calle.
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Un avion s'écrase sur une île du Pacifique. Perdus dans une zone inconnue du globe, quelques rescapés découvrent que l'île n'est pas inhabitée et que d'étranges phénomènes s'y produisent. Ensemble, ils vont affronter les Autres, conjurer leur passé tourmenté et décrypter les mystères de l'île. Dans ses expérimentations narratives, Lost nous fait partager la désorientation des personnages. La série brouille les repères temporels, met au défi notre compréhension de l'histoire et nous invite à un travail d'orientation et de détective à la fois dans le récit et dans nos vies. La série incite constamment à se retourner sur l'oeuvre pour mieux l'appréhender. Histoire initiatique d'un éveil aux mystères de l'existence, elle multiplie les allers-retours géographiques et temporels, les rebondissements et les renversements de perspectives. Lost pense notre rapport à autrui, au temps, à la vérité, à la croyance et à la fiction. Cet ouvrage explore comment la série réconcilie postmodernisme et sincérité, distance critique et émotion pure, visions du monde multiples et expérience universelle de vie et de mort. Série de coïncidences, de miracles et de retrouvailles, fiction vitale qui relie et se relit, Lost a touché des millions de spectateurs et a tout simplement révolutionné la construction narrative télévisuelle.
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Vertige de l'image ; l'esthétique réflexive d'Alfred Hitchcock
Laurent Van eynde
- PUF
- Lignes d'art
- 17 Septembre 2015
- 9782130741862
Alfred Hitchcock a investi sans reste les conditions mêmes de l'image cinématographique : formes perceptives et narratives, mais aussi déterminations propres à une production industrielle, possibilités offertes par la « reproductibilité technique », sidération du « spectaculaire » hollywoodien, etc. Hitchcock s'est ainsi posé en formaliste d'une image autosuffisante jusqu'à en devenir trop réelle, « hyperréelle ». Mais il redouble aussi bien ce mouvement instituant d'une réflexivité de l'image, en ne cessant de montrer « ce qu'il fait », d'avertir le regard fasciné de la puissance de son image. C'est dans le même élan qu'Alfred Hitchcock crée, dessine, compose, et s'interroge sur la culpabilité du faire-image. L'analyse de six films majeurs se veut une contribution à une philosophie de l'image et de ses formes.
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Ce livre propose d'explorer la célèbre série d'Alan Ball à travers une série de portraits des principaux personnages, l'analyse circonstanciée de cinq épisodes majeurs et l'étude de six thèmes qui la structure : l'individualité, la famille, l'amour et la sexualité, le travail, la mort et la recherche d'un sens existentiel. Parcourant ainsi les cinq saisons de la série, le livre propose de reconstruire comme un puzzle le paysage de nos vies contemporaines patiemment décrit par cette oeuvre. Il en ressort que la série télévisée, en suivant les trajectoires des Fisher mais aussi de Brenda, de Keith ou de Rico, personnages secondaires devenus essentiels, propose un nouveau réalisme romanesque et pousse le prosaïsme jusqu'à la description nue de l'ordinaire. Ne se prononçant jamais sur ce qu'il y a au-delà de la vie, dans la mort, Six Feet Under ordonne une représentation immanente du quotidien, de la vie jour après jour et supprime peu à peu la part encore accordée au destin dans le roman classique.L'ouvrage propose alors de considérer Six Feet Under comme une nouvelle manière pour les classes moyennes occidentales du début du XXIe siècle de concevoir leurs existences, en supprimant l'héroïsme et la transcendance, tout en continuant à vivre leurs vies comme un grand roman.
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Desperate housewives ; un plaisir coupable ?
Virginie Marcucci
- PUF
- Hors collection
- 31 Décembre 2015
- 9782130792031
Comment le réalisateur Marc Cherry et la chaîne américaine ABC sont-ils parvenus à transformer le pire genre télévisé, le soap opera de la ménagère, en une série diffusée en prime-time et qui a connu un succès planétaire ? Pourquoi, de l'aveu de tant d'Américains, a-t-elle provoqué le « plaisir coupable » de suivre intensément un produit culturel de basse extraction ?Cet essai analyse les moyens déployés pour construire une série cultivant l'ambiguïté, traversée par le féminisme ou la misogynie, à la fois progressiste et conservatrice, plaisant aux adolescents comme aux parents, et qui réussit le tour de force de proposer une oeuvre télévisuelle aussi audacieuse que consensuelle.
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Sons of Anarchy se présente comme la réalisation concrète d'une utopie, l'anarchie : au fin fond de la Californie, une bande de motards a décidé de faire sécession avec l'autorité publique, vivant d'un business illégal et ouvertement irrespectueuse des lois. Pour une partie des États-Unis au moins, les valeurs d'extrême liberté et d'individualisme mises en avant par la série sont familières. En France, le succès de la série semble montrer l'intérêt croissant du public pour des idées politiques éloignées des traditions de son pays. Pour un public français, la série prend les allures d'une véritable leçon de philosophie politique et revêt un caractère méditatif. Comme si cette micro-société avait réellement existé, comme si elle était l'une de ces expériences qu'initient parfois les forgeurs d'utopie, ce livre se propose de l'observer à fond pour discuter quelques points fondamentaux de l'anarchie et mettre en valeur ce que cette doctrine peut avoir de convaincant, mais aussi, peut-être, d'irrésolu.
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Malgré un succès d'audience partout dans le monde, cette série historico-policière de sept saisons et 156 épisodes ne fait pas l'objet d'une édition DVD en raison du coût des droits musicaux de sa très riche bande originale. Le but de ce livre est de l'analyser sous un angle historique et de contribuer à lui donner une place dans la mémoire des sériephiles. Inspirés par des faits réels et appuyés sur des connaissances historiques précises, les crimes résolus par les policiers de Cold Case proposent un portrait « en coupe » - fictif et néanmoins très pédagogique - de l'Amérique contemporaine, avec un traitement tout particulier de l'histoire des femmes et des minorités. Il s'agit aussi de montrer que le propos développé par les scénaristes de cette série policière diffusée sur la chaîne hertzienne conservatrice CBS est profondément « de gauche » (la gauche américaine) et progressiste. Enfin, en tant que série des années 2000, Cold Case est bien sûr marquée par les attentats du 11 Septembre et les deux guerres (Afghanistan et Irak) que les États-Unis ont mené pendant sa diffusion.
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Récit de la déchéance d'une star du cinéma muet, fragments d'une confession de la "plus sublime des flappers" (une flapper étant une "garçonne un peu provocatrice des années 1920"), Louise Brooks... Mais récit inventé, dont le départ est un projet de conférence sur Louise Brooks : la vie de l'actrice, les sentiments qu'elle inspire à l'auteur, la fascination et même l'emprise qu'elle exerce sur lui, à tel point qu'il la considère comme la figure la plus accomplie du nihilisme érotique. A travers son égérie, R. Jaccard "se raconte", dans un style élégant, léger, mais toujours teinté d'un soupçon de distance au monde et à soi-même.
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Il s'agit d'un ouvrage consacré à Fritz Lang (1890-1976), l'un des plus grands cinéastes du XXe siècle, actif en Allemagne puis en Amérique. Il a réalisé, entre autres, Metropolis et M le Maudit, ainsi qu'un grand nombre de films hollywoodiens dont Furie, La Femme au portrait, Le Secret derrière la porte ou Les Contrebandiers de Moonfleet. La vie et les films de Lang sont évoqués à partir de trois angles privilégiés : les relations de Lang avec les femmes et son obsession « biblique » pour la chute de l'homme et le meurtre d'Abel par Caïn ; les rapports de Lang et de son oeuvre avec la politique contemporaine, d'abord dans l'Allemagne de Weimar et lors de l'arrivée de Hitler au pouvoir, puis à Hollywood, où il affiche son identité de Juif viennois et son engagement antinazi ; enfin, le statut artistique de Lang, ses rapports avec Murnau, Eisenstein et les surréalistes, sa longue rivalité avec Hitchcock, les débats qui ont agité la critique sur l'importance relative de son oeuvre allemande et de son oeuvre américaine, son influence sur les cinéastes de la Nouvelle Vague.Le livre, soigneusement documenté, accorde une large place aux anecdotes de la vie de Lang, son exil d'Allemagne, ses démêlés avec Goebbels et le FBI. Il s'appuie principalement sur des analyses détaillées d'un petit nombre de films considérés comme les plus importants et les plus personnels.
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Recueil de textes (22 textes) d'humeur autour du cinéma et de Serge Daney, chroniques publiées dans Libération, 17 textes sont des dialogues la plupart inédits et inventés entre Louis Skorecki et Serge Daney
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Les experts ; la police des morts
Gérard Wajcman
- PUF
- Hors collection
- 17 Septembre 2015
- 9782130742302
Nous sommes entrés dans l'âge des experts. Dans le monde des experts, on dit qu'on peut tout savoir, qu'on peut faire la lumière sur tout, arracher son secret à toute chose et à la mort elle-même. Ce monde-laboratoire où nul crime ne reste jamais opaque, ce monde de transparence et de vérité, c'est le nôtre : celui de la grande promesse de la science.Cette série sur la police scientifique sait faire parler les choses et va chercher la vérité au fond des cadavres. Elle n'opère que sur un monde enfin froid. Pour ce qui est du monde chaud, du monde des vivants, du monde réel secoué de crises financières et de tsunami, c'est plutôt l'impuissance des experts qui frappe.
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The practice ; la justice à la barre
Nathalie Perreur
- PUF
- Hors collection
- 31 Décembre 2015
- 9782130792048
Série créée par David E. Kelley en 1997, The Practice explore le monde de la justice pénale américaine et met à jour avec minutie les failles de son système. À partir du microcosme de la justice et de ses acteurs, c'est la société américaine dans son ensemble qui est passée au crible du regard intransigeant des scénaristes.Au long de ses huit saisons, la série se positionne dans l'espace public en offrant un regard sans concession sur une société américaine en crise. Car c'est l'image d'une justice faillible, parfois injuste, souvent imprévisible, que la série dévoile ; une justice qui, comme la société qui l'a mise en place, n'est pas dépourvue de préjugés racistes ni d'obsession sécuritaire et reste obnubilée par la peine de mort.
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24 heures chrono ; le choix du mal
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer
- PUF
- Hors collection
- 7 Mars 2013
- 9782130620969
En 24 heures toujours, Jack Bauer, qui travaille plus ou moins pour une unité anti-terroriste fictive, doit faire face aux pires menaces que l'Amérique a jamais connues - bombes nucléaires, armes biologiques, gaz innervant, guerre mondiale -, dans huit saisons qui sont huit « journées en enfer » et sur fond de conspirations au plus haut niveau. Ses méthodes sont contestables, son efficacité redoutable.Êtes-vous prêt, comme lui, à vous salir les mains ? Quel prix accepteriez-vous de payer pour sauver des milliers de personnes ? Torturer ? Tuer ? Ce qui est habituellement condamnable devient-il acceptable si les enjeux sont suffisamment élevés ? 24 heures chrono est un casse-tête moral, qui produit plus d'un dilemme par heure. Une série sur la sécurité nationale mais aussi une tragédie sur le sacrifice, des autres et de soi.Du temps réel à l'héroïsme, de l'urgence à l'état d'exception, du modèle christique aux questions éthiques, de la représentation de la justice à la dialectique de l'Empire et des barbares, du bon usage de la torture à la politique étrangère américaine, du marquis de Sade à Carl Schmitt, de la propagande au divertissement, ce livre montre que, loin d'être la caricature qu'on en fait souvent, cette série est une oeuvre riche qui renferme un message important sur le choix du mal.
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Plus belle la vie ; la boîte à histoires
Jean-Yves Le Naour
- PUF
- Hors collection
- 1 Août 2013
- 9782130625063
À côté des gigantesques mécaniques américaines au succès garanti par des scénarios étudiés et des moyens considérables, Plus belle la vie ne payait pas de mine. Pourtant, le programme de France 3 s'est imposé en quelques années comme un rendez-vous fédérateur et doté d'une audience proprement atypique, qui montre que la série ne correspond à aucune cible précise. Et voilà ce programme, ostensiblement méprisé à ses débuts, qui attire les commentaires éclairés du Figaro et du Monde, mais aussi de journaux comme Le Monde diplomatique ou encore le New York Times, venus décortiquer la recette du soap à la française. Force est de reconnaître que ce qui était honteux est devenu subitement « tendance » et que l'on reconnaît désormais à PBLV des qualités jusque-là inconnues dans la fiction française. Cela n'a l'air de rien, mais le programme de France 3 a créé une onde de choc. Pourquoi ?PBLV est devenu l'un des programmes les plus audacieux de la fiction française : la diversité y est représentée sans ambages, les questions de société les plus lourdes y sont abordées par des situations concrètes. Le quartier du Mistral, lui, sorte de Loft story à ciel ouvert, est un vase clos où tout le monde échange avec tout le monde, une boîte à histoires incessantes, et les ressorts traditionnels de l'action propre aux séries télé se doublent d'un voyeurisme sociétal inédit jusqu'alors sur le petit écran. PBLV pose des questions mais, toujours, s'abstient de tout jugement.
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Grey's anatomy a été la série télévisée la plus regardée en France en 2010. Créée par Shonda Rhimes, une scénariste noire américaine de 33 ans, elle se présente comme une « fiction votive », qui vise à nous mettre sur la voie de la « vie bonne ». Comment ? Grey's anatomy, par-delà sa nature de série médicale, nous encourage à nous soucier d'autrui. C'est pourquoi, sans doute, le Times a classé Shonda Rhimes parmi les « cent hommes et femmes dont le talent ou l'exemple moral transforme le monde ». Or, ce choix de scénario coïncide avec l'essor d'une certaine branche de la philosophie morale au tournant du troisième millénaire, celle des « éthiques du care ». Tout se passe comme si Grey's mettait en scène certaines des théories de cette branche, en évitant d'ailleurs un certain nombre de clichés : non le care n'est pas de la charité déguisée, pas plus qu'il n'est l'apanage exclusif des femmes.Le livre met l'accent sur cet aspect, et fait le tour des procédés visuels, musicaux et scénaristiques qui sont déployés saison après saison pour nous convaincre du bien-fondé éthique des partis-pris de la série.
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Quand le film nous parle ; rhétorique, cinéma, télévision
Guillaume Soulez
- PUF
- Lignes d'art
- 17 Septembre 2015
- 9782130741879
Le film n'est pas seulement un récit, c'est aussi un discours sur le monde. Or, trop souvent, la puissance de ce discours est surestimée (« manipulation ») et les publics caricaturés, en contradiction avec notre pratique ordinaire d'une discussion, non seulement après, mais avec les films.La tradition rhétorique et argumentative, retravaillée aujourd'hui dans une perspective pragmatique, envisage formes et contextes conjointement et permet de comprendre les liens entre le film, son discours et le spectateur. Entre formes et espace public, les analyses de films, reportages et séries proposées dans cet ouvrage montrent ainsi que la démarche rhétorique permet de restituer, à côté de leur capacité mimétique, la capacité délibérative des images et des sons, fondement d'un dialogue entre le film et le spectateur.
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Le prisonnier ; sommes-nous tous des numéros ?
Pierre Sérisier
- PUF
- Hors collection
- 1 Août 2013
- 9782130624998
Le Prisonnier est d'abord l'oeuvre d'un homme, Patrick McGoohan, qui livre à la postérité un chef d'oeuvre inégalé. Jamais une fiction télévisée n'a été à ce point étudiée, disséquée et documentée depuis l'apparition du petit écran. Acteur, réalisateur, scénariste, producteur, directeur de casting et finalement maître d'oeuvre habité par une ambition, McGoohan a tenté un pari que l'on peut juger fou et livré en seulement 17 épisodes une contribution majeure à la culure populaire.Le Prisonnier est également une série inscrite dans le temps. Elle est à la fois le témoin de son époque, la fin des années 60, et prophétique par bien des aspects en dénonçant l'aliénation de la société de consommation, la tyrannie du pouvoir, la fascination pour la médecine, la surveillance croissante de l'individu et la perte des repères de l'identité de chacun d'entre nous dans un phénomène croissant d'isolement.
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L'écran éblouissant ; voyages en cinéphilie (1958-2010)
Michel Mourlet
- PUF
- Perspectives critiques
- 1 Octobre 2014
- 9782130642152
« Mon histoire d'amour avec le cinéma est d'abord celle d'un éblouissement. Les livres, la littérature sont mes véritables amis d'enfance, je les ai toujours connus, ils font partie de ma vie intime, ils ne m'auront pas quitté. Le théâtre, la peinture, la musique, je les ressens comme ces camarades déjà presque adultes qu'on se fait dans les dernières années d'études et qui deviendront, même éloignés par les circonstances, des amis sûrs - ou disparaîtront sans laisser de trace. Le cinéma, c'est autre chose. Si vous n'avez jamais découvert à vingt ans, surgie au bout d'une plage, une jeune fille nimbée de soleil qui vous apparaît soudain telle que vous la rêviez sans la connaître, vous ne pouvez imaginer ce que fut ma rencontre avec le cinéma. Moi qui, à cet âge, éprouvais une certaine difficulté à me saisir de la réalité, à m'accoler aux choses concrètes, qui sentais le sable du monde s'écouler entre mes doigts, soudain je le vis solide, compact, roc ruisselant de lumière et d'ombre devant moi ; un monde plus intelligent, plus signifiant, donc plus beau : plus vrai que le vrai. (...) Et cinquante ans plus tard, dans ses meilleurs moments, comme une femme aimée avec laquelle on vit depuis longtemps et dont, à l'improviste, avec les yeux de radium de la mémoire, on retrouve sous le fard d'aujourd'hui le jeune visage d'autrefois, l'écran que je regarde redevient éblouissant, une lumière bouillonnante en déborde et mon coeur de cinéphile recommence à battre. Prélevés sur un électrocardiogramme long d'un demi-siècle, j'ai recueilli dans ce livre quelques-uns de ces battements de coeur. » (Extrait de l'Avant-propos)