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« J'ai prévenu tout le monde, j'ai dit que j'allais traîner partout. On m'a montré comment fonctionne le complexe tableau électrique qui ressemble à un ready-made de Duchamp, on a coupé les alarmes et j'ai proposé qu'on avertisse le commissariat d'arrondissement : si quelqu'un les sonne pour s'émouvoir de la présence d'un rôdeur, que personne ne s'inquiète, ça serait moi. »
Depuis ce jour de juin 1982 où le jeune Thierry Frémaux a découvert la « Villa Lumière » dans le quartier de Monplaisir, à Lyon, il ne l'a plus jamais quittée. Passer une nuit à l'endroit où Auguste et Louis ont donné le coup d'envoi du cinéma mondial : l'opportunité tombait sous le sens. Une façon pour le délégué général du Festival de Cannes d'effectuer une déambulation passionnante et virtuose, de ramener au présent le passé de la rue du Premier-Film, d'exprimer sa dette et sa passion pour cet art si particulier qui donne à voir le monde en même temps qu'il l'imagine. -
Claude Chabrol est un cinéaste à la fois célèbre et méconnu. Il fut, jusqu'à sa disparition en septembre 2010, un personnage public pendant un demi-siècle et il a, de lui-même, façonné un portrait de bon vivant gourmand, joyeux ou sarcastique. Il a attiré dans les salles françaises près de cinquante millions de spectateurs - ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant. Pourtant, son oeuvre proliférante - cinquante-sept films, vingt-trois téléfilms - n'a jamais permis à Chabrol d'entrer au Panthéon culturel du cinéma français. Aucun César, aucun prix au Festival de Cannes. Il faut donc redécouvrir Chabrol, immense metteur en scène, auteur d'une oeuvre, bien sûr inégale, mais beaucoup plus profonde et cohérente que sa réputation n'a bien voulu la dire.
Claude Chabrol adorait les entretiens ; il parlait de lui, de son travail et de ses films mieux que personne, de manière juste et subtile, sans s'aveugler ni s'envoyer des fleurs. Loin de tout narcissisme et de toute mythomanie, il a toujours voulu dire la vérité. Pour un biographe, ces confessions forment un trésor. « J'ai trois masques, disait-il, derrière lesquels je me cache. D'abord le masque de bon vivant, puis celui de vieux rigoriste, enfin celui de l'intellectuel. » En reconstituant ces trois Chabrol, en tissant ensemble ces trois fils, cette biographie dessine un portrait de la France sur trois quarts de siècle. Chabrol a filmé sa « comédie humaine », comme il en avait l'ambition en regard de ses maîtres et alter ego, Balzac, Flaubert, Maupassant, Simenon. -
Concurrencé par les plateformes, saturé par les films de super-héros, marginalisé par les séries, le cinéma est en crise. Les spectateurs sont inondés de contenus et désertent les salles, sans que les studios soient capables de les retenir.
Criant en France, paradis du cinéma d'auteur, le phénomène frappe aussi outre-Atlantique. Les Majors hollywoodiens délaissent les « films du milieu », longtemps la plus grande part de leur production, au profit d'un cinéma de divertissement, survitaminé par les effets spéciaux et formaté aux goûts américains. Studios et plateformes de streaming se battent à coups de clics tandis que les géants de la tech envahissent la scène : qui sortira vainqueur, et pour quels types de programmes ?
Pour Jean-Gabriel Fredet, la crise actuelle est l'occasion de revenir sur les grandes transformations qu'a connues le cinéma depuis sa création. Âge d'or d'Hollywood, invention de la télévision, émergence de Netflix, d'Apple, d'Amazon, l'auteur analyse comment ces évolutions ont bouleversé notre façon de produire et de consommer des films. Jusqu'alors, l'usine à rêves américaine, sept fois déclarée morte et sept fois ressuscitée, a toujours su s'adapter. Qu'en sera-t-il aujourd'hui ? Et si c'était aussi, pour le cinéma français, l'occasion de se réinventer ? -
Eric Rohmer ; biographie
Antoine de Baecque, Noël Herpe
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- Essais - Documents
- 3 Janvier 2014
- 9782234075900
Que sait-on d'Éric Rohmer, sinon qu'il incarne une manière très française et très raffi née de faire du cinéma ? De lui, on connaît quelques titres : Ma nuit chez Maud, L'Amour, l'après midi, Les Nuits de la pleine lune... On sait aussi combien le cinéaste aimait fi lmer de jeunes et jolies femmes, les « rohmériennes », d'Arielle Dombasle à Rosette, de Pascale Ogier à Marie Rivière... On se souvient encore qu'il lança plusieurs acteurs, qui devaient faire leur chemin sans lui : Jean-Claude Brialy, Fabrice Luchini ou Pascal Greggory.
Mais sait-on par exemple que l'ensemble de ses vingt-cinq longs métrages ont attiré en France plus de huit millions de spectateurs, et quelques millions d'autres autour du monde ? Sait-on qu'un autre homme, Maurice Schérer, se cachait derrière le pseudonyme d'Éric Rohmer, tant il aimait s'inventer des doubles et masquer son visage derrière ses films ?
Voici la première biographie d'Éric Rohmer : puritain et esthète, catholique pratiquant et amoureux de la beauté sous toutes ses formes, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et homme de télévision, citoyen désengagé, nostalgique de l'Ancien Régime - qui aura fi ni par voter écologiste. Un homme riche de ses contradictions, et de l'extraordinaire diversité de ses curiosités artistiques.
Nourri d'archives inédites, ce livre dessine le portrait d'un grand metteur en scène qui fut également écrivain, dessinateur, compositeur, producteur et parfois même acteur ! Un véritable homme-orchestre, pour qui le cinéma fut la somme de tous les arts.
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« Ces entretiens réalisés dans les années 1970 avec deux des plus grands cinéastes américains de leur génération m'ont toujours semblé pouvoir être lus "en miroir" tant les destinées parallèles de ces metteurs en scène offrent des points de convergence et de divergences.
Kazan et Losey étaient nés la même année, en 1909, de milieux on ne peut plus différents. Leurs origines respectives, la minorité grecque de Turquie et le monde des tapis pour l'un, une vieille famille patricienne et protestante pour l'autre expliquent en partie les choix qu'ils firent à l'époque de la Liste noire, désir d'intégration sociale pour Kazan, affirmation de valeurs de la Constitution pour Losey. Ils firent tous deux des études dans les universités les plus huppées de la côte Est, Yale et Harvard, entrèrent au parti communiste, et remportèrent leurs premiers succès artistiques avec des mises en scène théâtrales dans les années 1930. Leurs premiers films sont marqués par leurs engagements social et politique qui dataient du New Deal avant qu'ils ne s'orientent vers un cinéma qui fait davantage de place aux ambiguïtés et à la complexité de l'âme humaine. Ils se retrouveront ainsi tous deux à collaborer avec Tennessee Williams et Harold Pinter. Kazan signa son dernier grand succès critique, America America, l'année, ou presque, où Losey connaissait sa première consécration internationale avec The Servant. Et bien sûr la ligne de partage fut tracée par la chasse aux sorcières, avec les dénonciations de l'un et l'exil de l'autre en Europe.
Leurs vies ne se sont plus jamais croisées, sauf lorsque Losey, président du jury à Cannes en 1972, ne fut pas pour rien dans la décision d'écarter du palmarès Les Visiteurs admiré du jury, bien qu'il en trouvât la réalisation remarquable. »
Michel Ciment
www.franceculture.com
www.kiosque.radiofrance.fr -
Cyrano, ma vie dans la sienne
Jacques Weber
- Stock
- Littérature Française
- 16 Novembre 2011
- 9782234072138
« Un homme encore jeune, c'est-à-dire pas tout à fait ; toujours en forme ; souligne-t-on au cas où certains petits détails auraient dit le contraire, soliloque dans un bar, dessine sur une nappe - il est comédien reconnu, un temps même très connu en interprétant le rôle de Cyrano.
Depuis, "à vue de nez", tout va bien, sauf que dans les divers rôles qu'il interprète, sa petite ou la grande histoire qu'il traverse, Cyrano est là, en coulisses, sur scène et dans la vie - après trois cents représentations, au théâtre Mogador en 1983, il le rejouera dans une version intime conçue par sa femme, interprétera De Guiche dans le film légendaire de Jean-Paul Rappeneau puis le mettra en scène avec de jeunes acteurs. Ce n'est pas une maladie qu'il veut soigner, mais une enquête inassouvie jusqu'alors qu'il veut poursuivre... il décide d'"aller plus loin que le bout de son nez".
Cyrano accompagne la mémoire nationale et touche le coeur de chacun. On y aime d'abord le clairon et les pizzicatis des larmes et bien souvent on laisse traîner dans sa tête le désir vague de retrouver la clef d'une énigme apparue si claire le temps de la représentation.
Une enquête, c'est tous les moyens mis à votre disposition, aussi bien ceux de la littérature, du retour sur le lieu du crime, au coeur du texte et des représentations, ADN des hommes et des rôles, mais aussi ceux d'une retraite à la campagne ou en bord de mer où le regard d'une vache, celui d'Éric Tabarly ou d'un poisson mort ouvrent d'autres pistes.
C'est moi le sexagénaire, je m'appelle Jacques Weber, né le 23 août 1949 - origine suisse et belge, identité nationale douteuse mais passable - 1 m 87, 120 kg à ce jour -, j'ai joué aussi Raskolnikov qui demande à l'enquêteur Porphyre : Quel homme êtes-vous donc !? - Un homme comme les autres et vous aussi ! »Jacques Weber -
« Un jour, cher Maurice, vous avez pensé à moi pour un livre. Un livre particulier. Un livre sur vous mais écrit par moi, où je pourrais tout dire, votre part d'ombre comme de lumière. Vous ne vouliez pas d'une biographie écrite par un nègre. Ni d'un livre d'entretiens ou de mémoires - rien de plus ennuyeux et pontifiant que ces mémoires d'acteur sur leur carrière. La carrière, disiez-vous, ce n'est pas intéressant - c'est la vie qui l'est. Non, ce que vous souhaitiez, c'était un livre avec mon regard, dans lequel je pourrais évoquer tout ce qui m'intéresse, y compris les aspects dérangeants de votre personnalité.
Le cadeau était de taille. Était-il empoisonné ? Nous nous connaissions à peine et vous m'aviez choisi pour mettre à exécution une commande qui n'en était pas une. Une commande spéciale qui réclamait d'être détournée. À quelles fins ? Sans doute, je m'en rendis compte par la suite, afin de créer un lien inédit. Un étrange passage de relais entre vous, comédien rare, à la silhouette et à la voix qui me fascinait depuis tant d'années et qui décidait au soir de sa vie de se livrer, pour se délivrer peut-être. Et moi, inconnu ou presque, qui acceptait d'être ainsi votre confident et votre juge, votre marionnette et votre compagnon de voyage. Le temps d'une traversée. Désert, mer et glacier nous attendaient. Le détachement et la haine de soi en bandoulière. » J. M. -
L'hirondelle du faubourg
Philipe-A.M+Belmont-
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- Essais - Documents
- 4 Novembre 2009
- 9782234065925
Lorsque la Seconde Guerre éclate, Véra est une toute jeune Juive polonaise. Elle est envoyée chez les soeurs, d'abord, puis à la campagne, où ses parents imaginent qu'elle a de plus grandes chances de survie. Là, elle apprend la faim, la misère et la cruauté. La femme qui l'héberge lui lance des rats morts au visage, ne lui donne pas à manger. De cette période, elle garde une rage de vivre qui ne s'estompera jamais.
Après la guerre, elle retrouve ses parents et devient une gosse des rues de Paris, une chef de clan. Elle monte sa bande et fait la loi. À l'école, elle est un cancre qui fait pipi dans des bouteilles et les distribue comme étant de la limonade. Elle fomente des révoltes.
Son père l'inscrit aux jeunesses communistes. Elle devient une militante convaincue. Puis elle se fait renvoyer parce qu'on la soupçonne d'avoir des moeurs un peu trop légères avec les garçons. C'est sûr, à quatorze ans, elle aime beaucoup aller danser, Véra. Elle rencontre Gaby, qui lui fait découvrir le théâtre et la fait jouer dans sa troupe en 1955. Et Claude Berri. De petits boulots en rôles déterminants, elle devient un pilier incontournable du Milieu.
Elle travaille avec François Truffaut, devient l'amie de Jacques Demy, produit Maurice Pialat et Claude Sautet... On découvre alors les travers et les lubies de ces grands noms du cinéma, mais aussi la ténacité de Véra, les risques qu'elle a su prendre, les chagrins bouleversants qu'elle a endurés et son immense tendresse pour les gens qu'elle rencontre et décide d'aimer instantanément. -
Jean-Luc Godard ; dictionnaire des passions
Jean-luc Douin
- Stock
- Essais - Documents
- 27 Octobre 2010
- 9782234069206
Jean-Luc Godard, Dictionnaire des passions propose d'approcher l'univers du cinéaste de manière originale, ludique, intrigante, inhabituelle. Jean-Luc Douin jalonne la vie et l'oeuvre de Jean-Luc Godard, les épisodes marquants de sa biographie, les thèmes qui lui sont familiers, et les correspondances souterraines qui relient les uns aux autres, au fil de 250 entrées qui déclinent des films (longs ou courts), des collaborateurs, des maîtres littéraires ou cinématographiques, des comédiens, des comédiennes. Mais aussi des obsessions, des options politiques, des credos artistiques, des personnages, des lieux. Comment Godard fait bande à part, comment il parle de l'amour, du sexe, de la guerre, de la mort. Comment il voit la vie en noir, ou en couleurs. Comment il s'habille et comment il déshabille. Que signifient chez lui Mozart ou les Rolling Stones, et pourquoi ces images d'ange, de jardinier, de bagnoles américaines. Pourquoi il aime l'Allemagne et les Indiens. Ou il puise ses citations. Ce qu'il fait des mots, des voix, des accents, des insultes. Godard et le tennis ou le vélo, Godard et la censure. Godard et le ciel, Godard et l'usine, Godard face à l'Histoire, face à la télé, face aux femmes. Ses villes, ses salles de bains. Godard en mosaïque, ses amitiés, ses coups de gueule, ses références. Godard en un kaléidoscope facile à consulter, aisé à décrypter. La bible du godardophile. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir, sans parvenir à tout savoir.
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Nous sommes de ceux pour qui le cinéma a été plus qu'un passe-temps et même plus qu'une passion. Ce « nous » désigne des êtres pour lesquels la vie en vingt-quatre images seconde est au moins aussi précieuse que la « vraie ». Le cinéma nous a offert des modèles, des coups de feu dans la Sierra, des bains improvisés dans la fontaine de Trevi, des courses-poursuites sur le mont Rushmore, des exploits de samouraïs, des petits déjeuners chez Tiffany... Puis, vient un jour où l'on croit avoir tout vu. On se sent un peu orphelin quand Hitchcock, Welles, Hawks, Wilder, Kurosawa, Fellini, Tati, Huston, Kubrick et les autres n'ont plus d'images inédites à nous offrir. On guette le dernier Scorsese ou le dernier Eastwood. Parfois, Allen ou Tarantino suffisent à notre bonheur.
Alors il a fallu fréquenter les clandestins, les mal-aimés, les films du « second rayon », ceux traités en trois lignes dans les journaux du mercredi. J'en ai tiré une panoplie cinématographique faite d'oeuvres absentes des palmarès ou des recensions officielles et pourtant produites au coeur de l'industrie hollywoodienne, pour l'essentiel d'entre elles ces vingt dernières années, quelquefois par des cinéastes qui deviendront célèbres comme Michael Mann, Steven Soderbergh ou les frères Coen. Ces films sont nos contemporains, mais à part quelques fanatiques, personne ne les a vus ni aimés. Alors, offrez une dernière séance à Duos d'un jour, La Peur au ventre, Susie et les Baker Boys, Terrain d'entente et les autres. Goûtez-les sans préjugés, vous ne le regretterez pas. Et faites passer. -
Par lui-même et par les siens
Claude Chabrol, Michel Pascal
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- Essais - Documents
- 6 Avril 2011
- 9782234069930
« Vers la fin du mois de janvier 2010, peu après la mort d'Éric Rohmer, Claude Chabrol a enfin accepté un projet qu'il reportait d'année en année : se pencher sur sa vie et réfléchir sur lui-même, sur son travail, revenir sur une existence tout entière consacrée à une passion presque exclusive, le cinéma. À quatre-vingts ans, il était temps pour lui de le faire, disait-il, même s'il avait en horreur les dates anniversaires et les chiffres ronds. Ont commencé, pendant un peu plus de six mois, une série de rencontres où ce géant de la Nouvelle Vague, à la modestie légendaire et étrange, a laissé s'ouvrir les tiroirs de son coeur et de sa mémoire pour évoquer pêle-mêle ses films et ses femmes, les polars et la politique, ses maladies d'enfance et ses béatitudes, mais aussi la vieillesse et la mort... Elle approchait sans qu'on le sache. Et la voix s'est tue brusquement quand Claude Chabrol a interrompu nos conversations pour courir vers un destin qui l'a emporté en quinze jours. À toute allure.
Ainsi ce livre, qui restera une aventure unique, a changé de forme. D'un côté, le cinéaste se raconte, tel qu'il veut qu'on le voie. De l'autre, les siens, de Stéphane Audran à Mathieu Chabrol, son fils musicien, de Cécile Maistre-Chabrol, sa fille et première assistante, à Aurore Chabrol, sa troisième femme qui fut aussi sa script-girl, le dévoilent, tels qu'ils l'ont connu et aimé. Et les deux images s'accolent et se collent en tremblant, pour sculpter les deux visages d'un Chabrol bien plus complexe et secret qu'il ne le laissait paraître.
Pour ces confessions chuchotées, ces souvenirs impressionnistes, rédigés pendant les derniers mois de sa vie, Claude Chabrol a puisé dans ses souvenirs pour la première et la dernière fois, plongeant dans sa vie et ses films qui ne faisaient qu'un. Il parle de tout : de l'argent, des femmes, de l'amour et du sexe, de la jalousie, de la mort, de la politique, de ses bonheurs et de ses déceptions, de sa jeunesse et de sa vieillesse, sur un ton aussi feutré que sincère, où le rire n'est jamais loin, en livrant des clefs sur son cinéma et un éclairage inédit sur sa vie d'homme. » Michel Pascal -
Confessions d'un acteur déchu ; de l'esquive à la rue
Osman Elkharraz, Raymond Dikoumé
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- Essais - Documents
- 11 Mai 2016
- 9782234080058
« Y a eu une réunion avec l'équipe du film. Dans la salle, tous les petits étaient avec soit leur daron, soit leur daronne. J'étais le seul tout seul. On nous a tout expliqué. C'était le premier film du réalisateur. Abdellatif Kechiche, il s'appelait. Moi, je devais jouer Krimo, un petit rebeu qui vit en banlieue dans une cité avec sa mère. C'était le rôle principal. Ça donnait grave envie. Ça allait durer de juillet à août, du coup on pourrait pas partir en vacances. Et comme j'avais nulle part où aller, ça tombait bien. »
2005. Un film rafle quatre Césars, il s'appelle L'Esquive, c'est le deuxième long métrage d'Abdellatif Kechiche, futur réalisateur de La Vie d'Adèle. Osman a treize ans quand on vient le chercher, repéré dans une rue à La Défense. Il a le profil. Le tournage, la promo, les Césars, il a kiffé. Après, il a cru que tout ça allait continuer. Abdel avait promis, sa carrière allait exploser. Il a laissé tomber l'école.
Le cinéma, c'est comme une drogue. Quand on tourne, ça fait du bien, ça met plein de couleurs dans la vie. Mais après, quand ça s'arrête, il y a la descente. Et ça peut faire très mal, surtout quand on a quinze ans et plus de parents.
Voilà, c'est l'histoire d'Osman. -
« Les deux extrémismes que sont l'organisation de l'État islamique et le régime de Téhéran se livrent à un jeu de trône mortel », disait le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans son discours au Congrès des États-Unis, le 3 mars 2015. Il n'a donc pas hésité, pour convaincre son auditoire, à faire référence de manière explicite à la série culte de HBO, Game of Thrones.
Au lendemain du 11 septembre 2011, la géopolitique n'a pas seulement envahi le réel, elle envahit nos imaginaires. Un monde nouveau apparaît, reflété par une nouvelle manière de raconter des histoires à la télévision. Les séries deviennent des références culturelles mais aussi politiques : les scénaristes et réalisateurs de ces séries ne se contentent pas d'analyser froidement la réalité du monde. Ils la sentent et la devinent, par le pouvoir de leur intuition, par la lucidité de leur imagination. De fait, ces scénaristes sont devenus les meilleurs analystes du monde contemporain - et peut-être de notre futur.
Que perçoivent-ils de nos sociétés ? La peur. La peur de la chute de la démocratie, avec House of Cards, celle du terrorisme avec Homeland, la peur d'une société paralysée avec Engrenages, celle d'un monde qui disparaît dans Downton Abbey, enfin la peur de la dictature et de la barbarie avec Game of Thrones.
Chacune de ces séries fera l'objet d'un chapitre, où seront citées, en écho, d'autres séries au succès comparable. On découvrira le raz-de-marée qu'elles provoquent à travers le monde : de Barack Obama suspendu à chaque saison de Game of Thrones à l'acteur qui jouait Carson, le « butler » de Downton Abbey, assailli par des touristes asiatiques alors qu'il voguait en vacances sur le Mékong... En conclusion, Dominique Moïsi invente le scenario d'une série cherchant à comprendre le monde qui vient. Dans Balance of Power, des agents américains et chinois sont tous à la fois alliés et rivaux face au risque de l'arme nucléaire, nord-coréenne et pakistanaise. Les terroristes vous invitent au prochain épisode... -
Ces années-là ; 70 chroniques pour 70 éditions du festival de Cannes
Pierre Lescure
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- Divers
- 10 Mai 2017
- 9782234083844
Geoff Andrew o Virginie Apiou o Danielle Attali o Mehmet Basutçu o Stéphanie Belpêche o Jean-Christophe Berjon o Gautaman Bhaskaran o Fabienne Bradfer o Peter Bradshaw o Henry Chapier o Thierry Chèze o Anupama Chopra o Michel Ciment o Lorenzo Codelli o Jean-Luc Douin o Philippe Dupuy o Samir Farid o Aurélien Ferenczi o Jean-Michel Frodon o Leonardo García Tsao o Ernesto Garratt Viñes o Carlos Gomez o Léonard Haddad o Danièle Heymann o Nick James o Thierry Jousse o Serge Kaganski o Eric Kohn o Jean-Marc Lalanne o Stéphanie Lamome o Jean-Pierre Lavoignat o Fabrice Leclerc o Gérard Lenne o Éric Libiot o Min Liu o Lucien Logette o Jacques Mandelbaum o Paolo Mereghetti o Pascal Mérigeau o Luciano Monteagudo o Jacques Morice o Pierre Murat o Éric Neuhoff o Guillemette Odicino o Andrei Plakhov o Jean-Claude Raspiengeas o Laurent Rigoulet o Kong Rithdee o Philippe Rouyer o Gloria Satta o Nicolas Schaller o Jan Schulz-Ojala o Olivier Séguret o Jean Serroy o Thomas Sotinel o Kenneth Turan o Pierre Vavasseur o Caroline Vié
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Monroerama
Françoise-marie Santucci
- Stock
- Hors collection littérature française
- 16 Mai 2012
- 9782234071292
« C'est l'année Marilyn Monroe. 36 ans de vie, 50 ans de mort, qui seront célébrés, au cours des mois à venir, par des ouvrages, des rééditions, des films, des documentaires. Qu'y a-t-il encore à dire sur elle ? Même si certains livres font autorité, la plupart proposent un regard unidimensionnel sur l'époque et sur cette « MM girl » ainsi qu'on la surnommait.
Monroerama ne prétend livrer aucune explication. Si cet ouvrage a une raison d'être, c'est celle de rendre compte de la complexité d'une femme née moins que rien et devenue plus que tout, qui rêvait d'être une star avec une envie si dévorante qu'elle y fut engloutie.
Monroerama est un puzzle, un tableau abstrait et coloré où divers contributeurs posent leur touche. Ce dispositif en forme de télescopages me semble le plus à même d'embrasser un tel personnage et de proposer une grille de lecture ultra-contemporaine.
Ainsi ce livre rassemble-t-il des éléments aussi différents que des interviews de cinéastes, d'un parfumeur ou d'un coloriste ; des listes des maisons où Marilyn a vécu, des jolies robes qu'elle a portées, des plus prestigieuses enchères de ses effets personnels ; des infographies résumant ses liens avec ses amants, ses mentors, ses amis ; des textes d'écrivains qui livrent leur vision de Marilyn ; des essais sur sa voix, sexy et voilée, sur les causes de sa mort ou sur les contrats peu avantageux qui la liaient à la 20th Century Fox... Toutes choses qui tentent de refléter ce que fut la vie de Marilyn Monroe. Aussi sérieuse que futile. Aussi dramatique que légère.
En refermant Monroerama, sans doute aurez-vous une vision différente de Marilyn Monroe. » F.-M. S.Conçu et dirigé par Françoise-Marie Santucci, avec Élisabeth Franck-Dumas, Monroerama rassemble entre autres les contributions de Jerome Charyn, Marie Darrieussecq, Olivier Assayas, Maylis de Kerangal, Michel Contat, Ann Scott, Bruce Benderson, Maïwenn, ainsi que celle de l'artiste Douglas Gordon, celle du nouveau président de La Quinzaine des réalisateurs Edouard Waintrop, et celles des journalistes Maïté Turonnet et Sandrine Cabut. -
Petit lexique intranquille de la télévision
Philippe Lefait
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- Essais - Documents
- 27 Avril 2011
- 9782234070455
« Un petit lexique amoureux est une occasion de dire qu'il y a aussi dans le journalisme de la naïveté, de l'utopie et de l'idéal, donc beaucoup d'affect. Dans ce métier, à vingt-cinq ans, on veut refaire le monde ; à quarante-cinq, on essaie d'en limiter les dégâts ; après on pense à autre chose, à moins que, dans le courrier du matin après une émission, on ait lu : « Merci de me donner matière à réfléchir, pas du prêt-à-penser. »
Le propos est amoureux et toujours passionné. Il s'agit d'un vécu de terrain. De l'écriture du journal à la suppression de la publicité à la télé par Nicolas Sarkozy. Du grand reportage au « tout info ». Du journalisme comme moyen de rentabilité au téléspectateur devenu le consommateur d'un « produit » en boucle. Du plaisir d'accueillir un bel auteur qu'on a envie de suivre à la minuscule jouissance du scoop. De la volonté de faire réfléchir à la fabrique de l'illusion. Du grand public à la ménagère de moins de cinquante ans. Du smartphone et du web qui feraient de vous et moi un grand reporter du monde à la communication mondialisée et occidentalisée. De l'information au « temps de cerveau humain disponible » vendu à une boisson gazeuse. »
Philippe LefaitParmi les diverses entrées de ce lexique, on trouvera :
Audimat, dommage qu'un lexique amoureux commence par ce chancre...
Infiniment, parce qu'un jour, écoutant une interview se terminer par : « Merci, Madame Bettencourt, merci beaucoup, merci infiniment... », on se demande « De quoi ? »
Fortune, celle du gagnant du loto dont on choisit de faire la une alors même qu'on génocide du côté des grands lacs en Afrique.
Plaisir, de la rencontre, de l'invité qui se donne. Ce jour-là, Roland Dubillard.
Présentation, celle du journal, « une masturbation sans les mains ».
Solitude, quand le rouge est mis et que le ventre rétrécit, encore aujourd'hui. -
Bêtes et victimes ; et autres chroniques de Libération
Marcela Iacub
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- 11 Mai 2005
- 9782234067653
?Marcela Iacub est devenue en quelques années l?une des plus belles énigmes du paysage intellectuel français.
Quarante ans, une réputation de ?tueuse? sexy et mystérieuse, la juriste d?origine argentine dissèque de sa plume acerbe tous les sujets de société : bioéthique, prostitution, harcèlement sexuel, homoparentalité??
Voici comment Le Nouvel observateur décrit Marcela Iacub et ses chroniques publiées dans Libération entre 2003 et 2005. Libération a voulu faire intervenir des intellectuels confirmés dans les questions de société où ils apportent un éclairage neuf, un point de vue différent et critique. Les domaines où est intervenue Marcela Iacub sont ceux qui lui sont coutumiers : la famille, la sexualité, les nouvelles techniques médicales, à quoi s?ajoutent ici la question des prisons et de la santé publique. Le but de l?auteur est à la fois d?informer et, comme elle le dit elle-même, de « détourner ». Elle balaye les concensus et relance les débats. Un vrai poil à gratter.
Les lecteurs ont été indignés, fâchés, fascinés ou étonnés, mais jamais indifférents. -
« J'ai onze ans et des chaussettes qui tire-bouchonnent sur des mollets maigres. Je sais les pages des journaux par coeur. Je vais découvrir les calots en papier, le Pschitt citron, le maillot Sonolor de Lucien Van Impe, le Gan de Raymond Poulidor, le Molteni d'Eddy Merckx. Je suis un rural catholique des Côtes-du-Nord élevé chez les frères, un monde déjà en voie d'extinction. Ma première exploration du récit cycliste je l'ai couchée sur des cartes postales que j'envoyais à mon grand-père, un poilu qui s'est battu à Dixmude. Ce n'est que vingt-cinq ans plus tard que j'ai revêtu l'habit du suiveur sur les routes du Tour de France. L'exercice s'est renouvelé à dix-huit reprises. Chemin faisant, j'ai découvert un sport d'orgueil et de grandes forfaitures. Aujourd'hui, j'ai achevé ma croissance et choisi de prendre du recul, non sans avoir fait le tri parmi plus de mille chroniques données à Libération. »
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Assayas par Assayas
Olivier Assayas, Jean-Michel Frodon
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- Essais - Documents
- 27 Août 2014
- 9782234076815
À l'origine de ce livre ambitieux et personnel, il y a d'abord la rencontre, puis le dialogue jamais interrompu entre le critique Jean-Michel Frodon et le cinéaste Olivier Assayas. Au-delà de leurs conversations, le résultat est une passionnante autobiographie artistique, autant le destin d'un cinéaste à part qu'une réfl exion sans complaisance sur son métier, une plongée au coeur même de la machine à faire du cinéma. Une ronde entre producteurs, actrices, acteurs, glamour et misères, fi nancements et déboires, diffi cultés et victoires, des débuts jusqu'aux Destinées sentimentales, cette adaptation à grand spectacle du roman de Jacques Chardonne qui fera connaître Olivier Assayas du public.
Né d'une mère aristocrate hongroise déracinée et d'un père juif milanais, scénariste, Olivier Assayas fut d'abord cet adolescent passionné de peinture et de musique, élevé à la campagne parmi les livres, avant de devenir le cinéaste des villes et des révolutions, des solitudes et des jeunes femmes. Essayiste et auteur de films, il est au coeur d'un métissage d'infl uences, d'un tumulte d'époques dont son cinéma rend compte, comme s'il écrivait à la première personne le parcours d'une génération.
De Mai 68 à une société sans rêves, de la vieille Europe à Hongkong, ce livre-somme intime et ouvert au monde est aussi la marque d'une curiosité intense pour nos vies hâtives.
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« Je suis une rêveuse. » Tel pourrait bien être le fil conducteur du parcours de la comédienne Micheline Presle, et de sa vie de femme. Enfant, qu'elle côtoie les grands aventuriers des temps modernes ou qu'elle sillonne les allées du jardin du Luxembourg, c'est avec une imagination digne d'Alice. Et lorsqu'elle découvre très jeune le cinéma, c'est la révélation. En attendant d'y faire ses premiers pas, elle distrait tant ses camarades de Notre-Dame-de-Sion qu'une religieuse lui prédit qu'elle finira sur les planches. Cette malédiction l'enchante.
Elle, dont les idoles sont Danielle Darrieux et Michèle Morgan, fait sa première apparition devant la caméra à l'âge de 15 ans au côté de Charles Trenet. Avant la guerre, elle tourne ses deux premiers films en vedette, sous la direction de G.W. Pabst et Abel Gance : sa carrière est lancée. Elle est passée sans transition de l'imaginaire de l'enfance à l'imagerie du cinéma. De quoi perpétuer le rêve...
Sa trajectoire désormais s'écrira sous le sceau du conte de fée. Avec ses contretemps. Dans les années 1940, elle devient l'une des stars préférées du public, avant qu'un amour ne l'entraîne brusquement à Hollywood. A son retour en France au début des années 1950, sa carrière semble brisée. Cette cassure va pourtant marquer l'impulsion d'un nouvel élan : tourner la page du cinéma d'antan.
Guidée par une insatiable curiosité, Micheline Presle est sollicitée par une nouvelle génération de réalisateurs, redevient l'une des actrices françaises les plus populaires grâce aux Saintes Chéries, alterne au théâtre succès et spectacles plus en marge avec la même énergie, fréquente assidûment les galeries d'art et les salles obscures en perpétuelle quête de découvertes et communique à sa fille, Tonie Marshall, la fibre du cinéma.
Aventurière des temps modernes, Micheline Presle l'est certainement à sa façon. Cette conversation menée en zigzag, comme une constante digression, retrace le chemin atypique d'une actrice qui a traversé les époques sans jamais se quitter, brosse le portrait en kaléidoscope d'une femme pourvue d'une exceptionnelle vitalité. Ce livre, né de la rencontre amicale avec un jeune écrivain, n'a d'autre prétention que de ressembler à celle qui y a imprimé sa voix. -
Après quarante-cinq ans d'exercice du journalisme et d'observation du politique, ce « testament professionnel » dresse le constat d'un inquiétant paradoxe : c'est au moment où le citoyen devrait être le mieux informé que le système d'information s'est décrédibilisé.
D'un côté, la démocratie devient de plus en plus « directe ». Par le suffrage universel, les référendums, les sondages, les citoyens pèsent à tout instant sur les décisions et font de moins en moins confiance à ceux qu'ils ont choisis pour les représenter. Mais ont-ils les moyens de ce nouveau rôle alors que les dirigeants maîtrisent de mieux en mieux les techniques de communication, c'est-à-dire de manipulation ?
De l'autre côté, le système d'information est discrédité par les connivences, les effets pervers de la concurrence, la perte des repères déontologiques. Il ne remplit plus sa fonction démocratique, qui est de permettre à chaque citoyen d'exercer en connaissance de cause ses responsabilités. Celui-ci se retrouve seul, avec le sentiment illusoire et dangereux que, grâce à Internet, il pourra s'informer et s'exprimer.
Mais dans une démocratie libérale, c'est pourtant lui qui est le maître ! Il a donc sa part de responsabilité dans la double crise du politique et du système d'information. Ce livre est à la fois un essai pugnace et le décryptage, par un très grand professionnel, de l'actualité de ces dernières années. Études de cas à l'appui, Albert Du Roy montre et démontre que ni les médias ni les journalistes ne peuvent, aujourd'hui, se prétendre indépendants ; que la concurrence effrénée produit des dérapages et non de la qualité ; que l'image, même non trafiquée, éloigne souvent de la vérité ; que le mythe de la « transparence » engendre de l'opacité. L'AUTEUR L'homme qui dresse ce constat sévère a derrière lui un parcours sans équivalent : éditorialiste à Europe 1 et RMC, rédacteur en chef adjoint de L'Express, grand interviewer pour « L'heure de vérité », directeur de la rédaction de L'Événement du jeudi et de L'Expansion, directeur de l'information à France 2.