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J'accuse...! est le titre d'un article rédigé par Émile Zola lors de l'affaire Dreyfus et publié dans le journal L'Aurore du 13 janvier 1898 sous forme d'une lettre ouverte au Président de la République Félix Faure. Zola s'est appuyé en partie sur un dossier écrit en 1896 par l'écrivain Bernard Lazare. J'accuse...! paraît deux jours après l'acquittement d'Esterhazy par le conseil de guerre (11 janvier), qui semble ruiner tous les espoirs nourris par les partisans d'une révision du procès condamnant Dreyfus. Zola y attaque nommément les généraux, les officiers responsables de l'erreur judiciaire ayant entraîné le procès et la condamnation, les experts en écritures coupables de « rapports mensongers et frauduleux. » Extrait : Un homme néfaste a tout mené, a tout fait, c'est le lieutenant-colonel du Paty de Clam, alors simple commandant. Il est l'affaire Dreyfus tout entière ; on ne la connaîtra que lorsqu'une enquête loyale aura établi nettement ses actes et ses responsabilités. Il apparaît comme l'esprit le plus fumeux, le plus compliqué, hanté d'intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers volés, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits déserts, les femmes mystérieuses qui colportent, de nuit, des preuves accablantes. C'est lui qui imagina de dicter le bordereau à Dreyfus ; c'est lui qui rêva de l'étudier dans une pièce entièrement revêtue de glaces ; c'est lui que le commandant Forzinetti nous représente armé d'une lanterne sourde, voulant se faire introduire près de l'accusé endormi, pour projeter sur son visage un brusque flot de lumière et surprendre ainsi son crime, dans l'émoi du réveil.
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Philosophie de l'ameublement (mai 1840) est une nouvelle écrite par Edgar Allan Poe puis traduite par Charles Baudelaire en 1864. Extrait : Dans la décoration intérieure, si ce n'est dans l'architecture extérieure de leurs résidences, les Anglais excellent. Les Italiens n'ont qu'un faible sentiment en dehors des marbres et des couleurs. En France, meliora probant, deteriora sequuntur ; les Français sont une race trop coureuse pour entretenir ces talents domestiques dont ils ont d'ailleurs la très-délicate intelligence, ou du moins le sens élémentaire et juste. Les Chinois et la plupart des peuples orientaux ont une imagination chaude mais mal appropriée. Les Ecossais sont de trop pauvres décorateurs.
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Dictionnaire de l'argot des typographes, précédé d'une monographie du compositeur d'imprimerie et suivi d'un choix de coquilles typographiques curieuses ou célèbres. Extrait : On trouve dans un livre de chimie l'ânerie suivante : « On peut augmenter progressivement la force d'un aimant en accrochant à l'armature un bassin dans lequel on met tous les jours un poids ; c'est ce qu'on nomme -mourir en aimant-. » L'auteur avait écrit : -Nourrir un aimant-. Dans un roman sentimental, composé par des dames dans une imprimerie de la banlieue parisienne, au moment psychologique, l'héroïne, s'adressant au traître, s'écrie douloureusement : « Monstre, vous avez rompu mon bouchon ! » Quel sens la compositrice attachait-elle à cette plainte ? Mystère ! L'auteur avait écrit : « Monsieur, vous avez rompu mon bonheur ! »
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C'est une bien terrible aventure que va vivre Alfred L'Ambert : perdre son nez pour les beaux yeux d'une demoiselle. Ne pouvant se résoudre à voir Victorine Tompain, courtisée par Ayvaz-Bey, le jeune notaire frappe son rival au nez. Le Turc, atteint au plus profond de son amour propre, n'a plus désormais qu'une seule idée : couper le nez de maître L'Ambert durant le duel qui aura lieu le lendemain matin, à dix heures, au petit village de Parthenay... Et ce qui devait arriver arriva, Alfred L'Ambert perdit son nez et pour toujours. Il était prêt à tout pour retrouver un nez digne de ce nom, à tout sauf à souffrir. Aussi eut-il une idée lumineuse...Extrait : Le notaire se suspendit une sangsue au bout du nez. Lorsqu'elle tomba, gorgée de sang, on la remplaça par une autre et ainsi de suite, durant deux jours et deux nuits. L'enflure et la coloration disparurent pour un temps~; mais ce mieux ne fut pas de longue durée. Il fallut chercher autre chose. M. Bernier demanda vingt-quatre heures de réflexion, et en prit quarante-huit.
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Le Mystère de Marie Roget (The Mystery of Marie Rogêt) est une nouvelle de l'écrivain américain Edgar Allan Poe, parue en trois parties en novembre 1842, décembre 1842 et février 1843 dans le Ladies' Companion et traduite en français par Charles Baudelaire pour le recueil Histoires grotesques et sérieuses. Le nom complet de la nouvelle est Le Mystère de Marie Roget, pour faire suite à Double assassinat dans la rue Morgue : le lien entre les deux nouvelles tient au personnage d'Auguste Dupin qui mène l'enquête sur une affaire qui dépasse les capacités de la police. Extrait : Il y a peu de personnes, même parmi les penseurs les plus calmes, qui n'aient été quelquefois envahies par une vague mais saisissante demi-croyance au surnaturel, en face de certaines coïncidences d'un caractère en apparence si merveilleux que l'esprit se sentait incapable de les admettre comme pures coïncidences. De pareils sentiments (car les demi-croyances dont je parle n'ont jamais la parfaite énergie de la pensée), de pareils sentiments ne peuvent être que difficilement comprimés, à moins qu'on n'en réfère à la science de la chance, ou, selon l'appellation technique, au calcul des probabilités. Or ce calcul est, dans son essence, purement mathématique ; et nous avons ainsi l'anomalie de la science la plus rigoureusement exacte appliquée à l'ombre et à la spiritualité de ce qu'il y a de plus impalpable dans le monde de la spéculation.
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Point de lendemain est un court roman emblématique de la littérature rococo. Ecrit par Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon ou Dominique Vivant Denon, né à Chalon-sur-Saône le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, qui est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. Extrait : Il en est des baisers comme des confidences : ils s'attirent, ils s'accélèrent, ils s'échauffent les uns par les autres. En effet, le premier ne fut pas plus tôt donné qu'un second le suivit ; puis, un autre : ils se pressaient, ils entrecoupaient la conversation, ils la remplaçaient ; à peine enfin laissaient-ils aux soupirs la liberté de s'échapper. Le silence survint ; on l'entendit (car on entend quelquefois le silence) : il effraya. Nous nous levâmes sans mot dire, et recommençâmes à marcher. « Il faut rentrer, dit-elle, l'air du soir ne nous vaut rien.
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Moins facile, sinon moins courageuse la seconde épreuve supportée. Au palais duretcru, mais comme protecteur ont succédé des baraquements, sapin et briques, à l'instar, paraît-il, des hôpitaux volants américains. L'extérieur ressemble passablement à quelque abattoir, dedans c'est l'architecture d'une chapelle méthodiste ; il n'y manque que des citations de saint Paul sur écriteaux blancs accrochés aux murs de bois verni. On dirait aussi du kursaal d'une station balnéaire nouvellement installée. C'est deux jours après la Toussaint. Les fenêtres donnent sur un jardin d'horticulteur fleuriste, riverain du chemin de fer de ceinture. Un rang d'acacias joue la lisière d'un bois dont l'intérieur des fortifications vues derrière serait l'épaisseur ; mais les feuilles, se raréfiant, défont vite cette illusion des yeux. Les médecins et les élèves sont toujours parfaits, mais semblent à la fois un peu bien sceptiques et infatués ; le personnel, mon Dieu, toujours irréprochable, mais les malades ne paraissent pas raffoler du départ des Soeurs. Eux-mêmes sont quinteux et quelques-uns plus bêtes que de droit.