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Nommé directeur artistique du Théâtre de la Taganka à Moscou en 1964, louri Lioubimov est l'un des metteurs en scène les plus significatifs des décennies 60-70. L'histoire de la Taganka constitue alors à la fois un moment capital de l'histoire du théâtre et de la société russes et soviétiques, et un cas représentatif du théâtre de résistance dans les pays communistes. La distance est aujourd'hui propice pour y revenir : ni trop près, ni trop loin encore de ce théâtre « effervescent » qui, au début des années 90, après les transformations à l'Est, perdit sa raison d'être, malgré le retour de son directeur, destitué et exilé en 1984. Les traces sont nombreuses et les témoins vivants, ce qui permet l'enquête avant l'analyse. L'enthousiasme s'est apaisé, mais la formidable aventure théâtrale n'a pas sombré dans l'oubli ni dans les querelles intestines qui, en 1992, ont abouti à la division de la troupe en deux. La scène poétique et politique de Lioubimov permet d'aborder des problèmes esthétiques spécifiques : celui d'un théâtre « sans pièces », montage de textes en prose, classique ou contemporaine, celui de la mise en scène « métaphorique ». Mais dans la mesure où sa pratique est déterminée par les rapports entretenus avec le pouvoir, l'idéologie, les instances de censure, la dissidence, et surtout par la relation essentielle, vitale, que la Taganka tisse avec son public, les questions artistiques se doublent toujours de questions touchant au fonctionnement de la société et à l'organisation politique. En URSS, la Taganka a été au coeur d'une problématique de la mémoire. L'oeuvre que louri Lioubimov a réalisée à la Taganka de 1964 à 1984, en rassemblant autour de lui une pléiade de grands écrivains et compositeurs, le scénographe David Boroski et une troupe unique où jouait le chanteur-poète Vladimir Vyssotski, a représenté un espace de liberté authentique dans le contexte de la stagnation brejnévienne. Elle peut aussi constituer un instrument de réflexion pour la scène d'aujourd'hui.
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Histoire economique du cinema francais
Laurent Creton
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 28 Juin 2013
- 9782271077240
Le cinéma s'inscrit dans une économie de prototype où l'incertitude est la règle. Tout projet de film est un pari aventureux, et la question de son financement n'a cessé d'être l'objet d'interminables controverses. En France, le système de régulation des activités cinématographiques et audiovisuelles est devenu un modèle de référence, mais les mutations contemporaines obligent à réexaminer sa pertinence et à préparer ses évolutions. Dans une telle perspective, il peut être utile de faire retour sur ses origines en analysant les conditions de mise en place de la politique d'intervention de l'État dans le secteur cinématographique au début des années quarante. C'est en effet sous Vichy, dans le cadre d'une politique dirigiste, que ce secteur a été profondément réorganisé, au travers d'institutions et de cadres réglementaires qui perdureront dans leurs grandes lignes jusqu'à nos jours. Pour relancer la production cinématographique et assurer sa pérennité, une politique industrielle est engagée, marquée par le corporatisme, l'instauration de mécanismes financiers inédits et l'avènement d'un système qui donne à l'État un rôle prééminent. Ce livre contribue à penser les origines, l'émergence et l'évolution des politiques publiques en faveur de la production cinématographique française, l'analyse étant concentrée sur l'histoire institutionnelle du Crédit National, établissement financier qui a joué un rôle crucial et méconnu dans ce domaine. Pour comprendre l'installation et le fonctionnement sur deux décennies du système d'avances à la production, l'étude se fonde largement sur les archives du Crédit National, en particulier les dossiers des films qui lui ont été soumis, tels Les Visiteurs du soir, Jeux interdits ou Le Salaire de la peur. Cette approche conduit à s'intéresser au comportement et aux interactions des protagonistes, notamment les producteurs, les réalisateurs, les institutions financières et les administrations. En étudiant la généalogie des politiques publiques françaises dans ce secteur devenu emblématique des enjeux de la régulation, on peut sans doute en saisir mieux la logique, le sens et le devenir, par-delà les débats manichéens qui opposent habituellement les tenants de l'intervention et les hérauts du libre marché.
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La compagnie des ballets russes
Natalia Smirnova
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 20 Juin 2016
- 9782271091055
Mai 1909. La première saison des Ballets Russes en France fait un triomphe. Sur la scène du Châtelet, le public parisien voit surgir l'Orient dont ont rêvé ses peintres et ses poètes. Irruption des couleurs, gestuelle saccadée, remise à l'honneur de la danse masculine une révolution est en marche. Serge Diaghilev, créateur et mécène des Ballets, veut mettre en oeuvre un spectacle total, une esthétique de la surprise avec des artistes d'avant-garde qui bousculent les traditions. Une « peinture en mouvement », une « orgie de formes et de couleurs » où l'oeuvre picturale joue un rôle d'autant plus important qu'elle est conçue par rapport à la musique et à l'acteur. Natalia Smirnova fait revivre cette aventure exceptionnelle, associée à une superbe iconographie : tableaux, aquarelles, gouaches, esquisses de costumes, photographies des scènes de spectacles, des peintres, des danseurs... Le livre-événement pour fêter le centenaire des Ballets les plus célèbres du monde.
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Inventeur du ciné-transe, cinéaste français inclassable, auteur d'environ 140 films dont les indépassables Moi, un Noir et Cocorico ! - Monsieur Poulet, Jean Rouch s'impose comme l'un des grands créateurs contemporains. Rouch « n'a jamais été vraiment identifié comme appartenant à la communauté des cinéastes professionnels. C'était un franc-tireur. Un ethnologue cinéaste... Un farceur sympathique », écrit Michel Marie dans sa Préface. À quel genre appartiennent ses oeuvres? Documentaire ou fiction? Quelle est la part d'improvisation? Quels choix techniques sont privilégiés? Quelle parenté réelle ces films entretiennent-ils avec la Nouvelle Vague? Quelle est sa postérité : Pasolini, Depardon? Maxime Scheinleigel, familière de l'univers de ce cinéaste, nous offre ici une monographie nourrie et sensible de Jean Rouch, un esprit universel au carrefour des cultures.
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Le spectacle denature ; le theatre portugais sous le regne de salazar 1933-1968
Graca Dos Santo
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 8 Décembre 2020
- 9782271128102
Les pouvoirs, qu'ils soient politiques ou religieux, sont traditionnellement méfiants à l'égard du théâtre. Comment, pendant le presque demi-siècle (1926-1974) qu'a duré la dictature portugaise, cet art, qui puise son énergie dans le corps de l'acteur et le regard du spectateur, a-t-il alors survécu ? À la lumière de mémoires d'artistes, d'archives de metteurs en scène, d'articles de presse, Graça Dos Santos étudie la vie théâtrale et plus largement artistique sous le régime de Salazar. Sur fond des autres variantes européennes de dictature, elle analyse les particularités et l'évolution de la politique théâtrale du régime, qui préfère l'esquive à l'affrontement, la discrétion au bruit, la prévention à la répression. Partisan d'un art « façade de la Nation » qui maquille la réalité - concrétisé dans le Teatro do Povo, pâle copie du Théâtre du Peuple (Bussang) -, Salazar met en scène l'État nouveau, avec la complicité d'António Ferro, chargé de la Propagande. Malgré une oppressante surveillance, le théâtre évoluera de la soumission à la résistance, grâce au théâtre d'amateur et au théâtre universitaire, qui seront à l'origine du Théâtre indépendant annonciateur de la révolution des OEillets. Au fil des chapitres, l'auteur reconstruit le difficile parcours des divers protagonistes qui permirent que la rencontre entre la scène et la salle puisse se perpétuer. L'accent porté sur la législation théâtrale et la censure, les services de propagande, les conditions de vie des « gens du spectacle » souligne les mérites de ceux qui surent braver les interdictions. L'évolution multiforme de la pratique théâtrale sera un signe avant-coureur de la nécessaire démocratisation d'un pays qu'on avait voulu figer. Porteur de la double culture et de la double expérience de son auteur, ce livre ajoute un nouvel épisode à l'histoire du théâtre européen du XXe siècle.
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Dans les années I960, les Indiens nahuas d'une région du fleuve Balsas au Mexique, de tout temps réputés pour leur sens du commerce et leurs productions artisanales, réinventèrent la peinture sur amate, papier d'écorces battues qui servait jadis de support pour les manuscrits préhispaniques, ou codex. Le genre suscita des courants graphiques et des écoles villageoises, fort différents selon les communautés. Nourris des oeuvres collectives, certains peintres s'affranchirent avec le temps de l'esthétique communautaire, des attentes du marché touristique et des demandes officielles. D'artisans, ils devinrent artistes et leurs oeuvres sont désormais présentes dans des galeries de la capitale et des États-Unis. Mais en 1990, cette success story est en péril lorsqu'un projet de barrage hydroélectrique menace d'engloutir une partie de leur territoire et de déplacer quelque 40 000 personnes. Contre cette mort annoncée, les habitants se mobilisent en recourant en particulier à leur art de l'image et font annuler le projet - victoire sans précédent au Mexique -, à l'occasion de la célébration de la découverte de l'Amérique en 1992. En choisissant de faire l'anthropologie du peintre indien et de son art, de l'étude des techniques à leur transmission, Aline Hémond s'attache aux histoires de vie des peintres fondateurs qui « inventent la tradition » et de nouveaux rapports sociaux et symboliques intégrés au tissu communautaire. Elle éclaire également la nature des catégories mentales mises en jeu, et montre les dimensions culturelles de l'espace figuratif. Enfin, elle cerne les reformulations identitaires et territoriales auxquelles a donné lieu ce combat contre le projet de barrage, où se sont fabriqués identité et territoire, comme dans l'amate.
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Le mouvement Dada a été fondé à Zurich par Tristan Tzara, Hugo Ball et Jean Arp et s'est manifesté sous des formes diverses mais toujours subversives, dans plusieurs pays. C'est à Paris qu'il allait atteindre son intensité maximale entre 1919 et 1923. Période brève mais marquée par de nombreuses publications, des manifestations et des expositions provocatrices ainsi que par le ralliement d'André Breton, Paul Eluard et Philippe Soupault, représentants d'une tendance qui devait conduire au surréalisme. Dada à Paris est l'ouvrage de référence sur ce mouvement. Nous vous proposons une édition entièrement revue, corrigée et augmentée de nombreux documents inédits.
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Figures de la ville et construction des savoirs
Poussin Frederic
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 21 Janvier 2014
- 9782271080516
Devant l'inflation des images de la ville, il importe de mettre en oeuvre un questionnement scientifique, susceptible d'éclairer leur rôle dans le développement des savoirs et des pratiques de l'intervention spatiale. Trois disciplines sont ici principalement interrogées pour traiter de la construction des figurations urbaines, de leurs effets, de leurs modes de circulation : l'architecture, l'urbanisme et la géographie. Des études de cas, organisées selon quatre grandes thématiques - l'empreinte historique des figures, le rôle de la cartographie dans l'élaboration des projets pour la ville, la culture visuelle et les stratégies disciplinaires portant la production figurative - ont été confiées à des spécialistes internationaux. L'ensemble de l'iconographie rassemblée, riche et originale, montre qu'une image demande à être étudiée au sein de séries, que celles-ci renvoient à un ensemble constitué (manuel, projet, revue) ou qu'elles relèvent du commentaire, de l'interprétation. Par le champ de réflexion qu'il ouvre, cet ouvrage s'adresse aux spécialistes de toutes disciplines, qui font de la ville un objet d'étude. Il intéresse aussi bien ceux qui étudient les usages actuels de l'imagerie urbaine, que ceux qui réfléchissent aux moments fondateurs de cette imagerie. Parce qu'il ne cherche pas à dresser un tableau exhaustif de la question qu'il traite, mais qu'il procède par analyse de cas symptomatiques, ce livre concerne l'épistémologue ou l'historien des savoirs qui trouveront des analyses situées et pouvant se rapporter à un questionnement plus large. Enfin, il offre à une communauté de professionnels engagés dans la pratique, tant les éléments d'une culture commune, qui reste à bien des égards encore à construire, que des sources de réflexion permettant d'accompagner et d'infléchir l'évolution des pratiques contemporaines.
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À partir des années 1970, la photographie bénéficie en France de la création d'institutions et d'événements spécifiques, de son intégration et de sa valorisation dans les organismes culturels et d'une légitimation dans le champ du marché de l'art. La reconnaissance du médium s'articule notamment autour de l'acceptation ou du rejet de la photographie de reportage. Cette dynamique permet aux acteurs du milieu photographique d'ériger une nouvelle figure, l'auteur, qui symbolise à terme l'accession à l'identité de créateur et de producteur culturel et justifie la circulation des photographies, des pages de la presse aux cimaises des galeries. Ce processus repose dès lors sur l'acceptation des fonctionnalités du médium, assortie d'une valorisation de la créativité du photographe. Par une approche disciplinaire transversale, cet ouvrage se propose d'intégrer des éléments de compréhension d'ordres historique, juridique, esthétique et culturel.
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L'art et la mort : réflexions sur les pouvoirs de la peinture à la renaissance
Pascale Dubus
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091123
Quels liens l'art et la mort entretiennent-ils à la Renaissance ? Comment montrer la mort en peinture ? Quelles sont les oeuvres les plus exemplaires produites en Italie ? Afin d'apporter quelques éléments de réponse, l'auteur s'est appuyé sur la littérature artistique des xve et xvie siècles. Le rassemblement des textes a permis de dégager les enjeux théoriques de la figure de la mort, de détecter les types figuratifs prônés par les théoriciens, et de repérer les oeuvres les plus célébrées à la Renaissance. L'enquête débouche sur un constat surprenant : au trépas individuel réfléchi par la peinture s'oppose la Mort universelle dans les oeuvres éphémères et la gravure, comme si deux imaginaires entraient en concurrence.
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Hollywood à la conquête du monde. Marchés, stratégies, influences
Nolwenn Mingant
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 20 Juin 2016
- 9782271091291
Comment Jurassic Park est-il devenu une véritable entreprise multinationale, avec son logo, ses produits dérivés et ses campagnes publicitaires ? Pourquoi la firme Paramount, afin d'assurer le triomphe planétaire de Titanic, a-t-elle choisi une actrice non américaine, la Britannique Kate Winslet ? Le traitement de l'homosexualité dans Alexandre explique-t-il la faible performance du film aux États-Unis et en Corée du Sud ? Les méthodes traditionnelles sont-elles encore adaptées pour garantir la bonne santé des films made in USA ? C'est à ces questions, et à beaucoup d'autres, que répond Nolwenn Mingant dans cette enquête passionnante sur les grands studios hollywoodiens. Une étude pionnière qui retrace au plus près l'évolution du marché cinématographique depuis quarante ans, les stratégies culturelles des majors pour s'imposer à l'échelle mondiale, les conséquences du marketing sur les films produits. Si le rayonnement d'Hollywood dans le monde reste incontestable, ses studios sont de plus en plus influencés par les autres pays. Techniques de distribution et choix de productions sont de plus en plus conditionnés par les préférences des spectateurs internationaux. L'ouvrage indispensable pour comprendre le marché du cinéma à l'heure de la globalisation. Un voyage exceptionnel au coeur de l'empire d'Hollywood et de la fabrique de l'imaginaire contemporain.
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Pour une hybridation entre arts et sciences sociales
Boris Grésillon
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 29 Mai 2020
- 9782271135469
Ce livre part d'un double constat : les chercheurs en sciences sociales comme les créateurs peinent de plus en plus à saisir et à déchiffrer le monde contemporain dans sa globalité. Le renouvellement de leurs concepts, de leurs méthodes et de leurs pratiques ne suffit plus à assurer leur pérennité. Face à cette impasse, Boris Grésillon propose une piste originale : et si la rencontre, l'entrelacement voire l'hybridation des sciences sociales et des arts leur permettaient de dépasser leurs limites et d'échafauder ensemble de nouveaux protocoles de travail, d'imaginer d'autres problématiques, d'inventer un langage commun ? Et si le pas de deux des arts et des sciences s'avérait scientifiquement fécond ? L'auteur explore cette hypothèse et la soumet à un examen théorique, pratique et opérationnel. Il en ressort un essai foisonnant, basé sur un corpus renouvelé autant que sur des récits concrets de rencontres fructueuses entre artistes et chercheurs.
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Pigments et colorants de l'antiquité et du moyen âge
Collectif
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271090898
Quelle est la couleur d'une robe lorsqu'une personne ne la regarde ? Qu'elle soit domestiquée par l'homme ou elle "pense par elle-même", comme l'écrivait Baudelaire, la couleur reflète toujours les regards et les préoccupations des sociétés qui l'ont produite et utilisée. Depuis longtemps, les historiens de l'art, en nous faisant pénétrer dans le champs de vision du peintre, nous ont ainsi appris à en découvrir l'environnement économique, social, culturel, idéologique et symbolique. Aujourd'hui, le développement de nouvelles techniques - détection optique instrumentale et scanner, spectrométries électronique et vibrationnelle, imagerie et fausses couleurs - a changé le concept même de la couleur. Les recherches des historiens de l'art sont désormais confrontées aux investigations des archéologues, des chimistes, des physiciens, des linguistes et des informaticiens. La formule chimique identifiant un cristal coloré côtoie le lexique du philologue, le programme de l'ordinateur, la grille du sociologue et la vision subjective du peintre. Tous ces regards différents, toutes ces techniques élargies et sans cesse renouvelées nécessitent une appréhension neuve des peintures et des teintures que les siècles, parfois les millénaires, nous ont transmises.
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Les petits maîtres du burlesque américain
Jean-Jacques Couderc
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Avril 2015
- 9782271078537
Zigoto, Beaucitron, Picratt, Calouchon, Dudule... Autant de sobriquets inconnus du grand public, malgré leurs cocasses et alléchantes connotations. C'est qu'ils dissimulent nombre de comédiens américains de talent qui ont considérablement diverti nos parents et grands-parents, mais qui sont restés souvent dans l'ombre des Charlie Chaplin, Buster Keaton et autres Harold Lloyd. Il y a là une injustice notoire que Jean-Jacques Couderc s'est donné pour tâche de réparer. Consacré à ces comiques oubliés ou peu connus du cinéma muet américain, ce livre retrace tout d'abord leurs vies agitées et souvent trop courtes d'étoiles mélancoliquement filantes au firmament du burlesque. Pour chacun d'eux, il fallait impérativement sauver de l'oubli quelques séquences, réalistes ou loufoques, géniales ou démodées, grotesques ou subtiles, dans tous les cas débordantes de drôlerie, d'imagination ou de fantaisie et les replacer dans leur contexte. Et certes, la lecture de leurs biographies et des scénarios de leurs films et courts-métrages, poétiques ou rocambolesques, suscite en nous autant de gaieté que d'étonnement incrédule. Par ailleurs, cet ouvrage de référence propose au lecteur toutes les informations actuellement disponibles sur ces comédiens et réalisateurs dont il convenait de sauver la mémoire : ils appartiennent plus que jamais à la grande histoire du cinéma américain.
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La Cinémathèque française de 1936 à nos jours
Patrick Olmeta
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 26 Juin 2013
- 9782271078315
L'idée de la conservation des films est contemporaine de la naissance du cinéma, mais les premières cinémathèques apparaissent seulement dans les années 1930. Cette situation est liée au statut même du cinéma qui, avant d'être reconnu comme un art majeur, fut longtemps considéré comme un simple divertissement. L'histoire mouvementée de la Cinémathèque française, créée en 1936, résume les contradictions qui se nouent autour de la préservation des films : lesquels conserver et comment gérer le lien difficile entre des organismes privés et leur indispensable financement public. De l'action précoce et désintéressée de passionnés à la lente prise de conscience de l'État face à la conservation d'un patrimoine national fragile, cet ouvrage permet de mettre en exergue le rôle pionnier de certaines personnalités (Henri Langlois, Georges Franju, Jean Mitry) et débouche sur une question actuelle : la place du cinéma et le rôle des cinémathèques dans un environnement audiovisuel de plus en plus diversifié et concurrentiel.
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C'est à l'histoire de l'avènement du son au cinéma que nous convie Giusy Pisano. Aux confins des sciences et des techniques, les inventeurs les plus curieux croisent ici les chercheurs les plus à la pointe de leur nouvelle discipline, quelquefois au plus grand étonnement du lecteur. Comment peut-on imaginer par exemple que les recherches sur les sourds et muets ont eu des répercussions décisives dans la naissance du cinéma moderne ? C'est au début du XIXe siècle, grâce, entre autres, à l'essor de la physiologie expérimentale qu'une panoplie de nouveaux appareils se met progressivement en place, expliquant la nature du mouvement vibratoire d'une onde sonore ou d'un objet se déplaçant dans un espace et reproduisant le même phénomène. Dans l' « obsession » du mouvement, propre au XIXe siècle, les recherches sur le son arrivent peu à peu à se relier aux investigations sur le mouvement visuel. Du chronographe de Thomas Young à la chronophotographie de Marey en passant par les recherches acoustiques de l'abbé Rousselot, un champ fragile de convergence s'élabore, nouant des relations expérimentales entre des domaines apparemment éloignés. L'enregistrement du mouvement tant en acoustique qu'en optique ou en physiologie constitue ici le pivot de la synchronisation son /image. Grâce à lui des échanges de plus en plus constants s'effectuèrent entre science, spectacle et industrie. Le cinéma sonore pouvait naître.
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Economies contemporaines du cinéma en Europe
Claude Forest
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 26 Juin 2013
- 9782271078308
Pourquoi le cinéma américain a-t-il acquis tant de puissance ? Pourquoi les producteurs européens cherchent-ils des partenaires dans des pays voisins, Pourquoi le taux de fréquentation des salles a t-il baissé partout en Europe quatre décennies durant ? Comment l'industrie cinématographique s'est-elle mise en situation de multiples dépendances ? Telles sont quelques-unes des questions soulevées par l'auteur dans la première partie de son ouvrage, un panorama transnational de l'industrie cinématographique européenne. La seconde partie monographique décrit la situation actuelle de toutes les industries cinématographiques européennes pays par pays. On y trouvera en particulier des états mis à jour sur des pays peu étudiés de ce point de vue : l'ex-Yougoslavie, l'Irlande ou les États baltes. Dans ce panorama global, c'est un diagnostic dépassant les explications strictement nationales que nous propose l'auteur. Il nous permet de mesurer les faiblesses de l'Europe et les forces des États-Unis leur assurant cette domination, en l'occurrence peut-être plus symptomatique que dommageable.
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Le cinema a l'epreuve du systeme televisuel
Laurent Creton
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 28 Juin 2013
- 9782271078032
Au cours de ces dernières décennies, l'économie du cinéma s'est profondément transformée dans ses modalités de diffusion et de valorisation. La salle reste un lieu privilégié d'exposition des films et un fondement essentiel de distinction symbolique, mais elle ne représente plus qu'une part minime des recettes, alors que la télévision est devenue prépondérante par ses débouchés comme par son financement. Cinéma et télévision entretiennent des relations ambiguës marquées par une étrange combinaison de concurrence et de coopération. L'étude de ce couple baroque permet de comprendre leurs modalités de fonctionnement respectives et leur imbrication dans la dynamique contemporaine des industries de la communication. L'analyse des évolutions mouvementées de Canal + et de Vivendi Universal conduit en particulier à mieux saisir les enjeux stratégiques de la filière cinématographique dans son ensemble. Dans cet ouvrage, la trouble conjonction entre cinéma et petit écran est également étudiée dans ses dimensions techniques et esthétiques : les déformations de l'image, les convergences et les effets de contagion, les rapports entre films et téléfilms, l'émergence de nouvelles formes d'hybridation. Plus généralement, en s'appuyant sur l'analyse de l'audience des films de cinéma à la télévision ou des pratiques de marketing, il s'agit d'étudier comment l'omniprésence du système télévisuel pour tout ce qui touche au financement, à la diffusion et à la promotion des films affecte le cinéma dans son architecture, dans son fonctionnement et dans son identité.
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Par le nombre et la qualité des oeuvres réalisées, la variété des thèmes explorés et le foisonnement de ses réalisateurs, le cinéma iranien s'affirme comme l'un des plus dynamiques du monde. Depuis le début des années 80, il ne cesse d'accumuler les plus hautes distinctions dans les festivals internationaux. Cette vitalité est aussi remarquable que paradoxale. Rien ne laissait supposer que ce cinéma survivrait à l'épreuve de la révolution islamique de 1979, à laquelle ont succédé huit années de guerre. Rien ne laissait supposer non plus que la République islamique, mise en place par l'âyatollâh Khomeyni, attacherait une telle importance au secteur culturel, et notamment au cinéma, au point de vouloir en faire un des principaux outils de l'islamisation de la société et ce, au moins jusqu'à l'élection du président Khâtami en 1997. Pour rendre compte de cette aventure cinématographique, ce livre recourt à un mode d'analyse original : il s'appuie sur une approche politique et institutionnelle. Politique du cinéma iranien retrace les enjeux que représente le cinéma au sein de ce régime, et la façon dont s'est élaborée une politique du cinéma sans équivalent. Sur la base d'une analyse filmographique de plus de trois cents titres, l'auteur recense par ailleurs les thématiques et les personnages marquants du cinéma iranien, ainsi que leur évolution depuis l'établissement de la République islamique. Face à un système de censure d'un puritanisme inégalité, qui empêche par exemple, toute relation tactile entre homme et femme à l'écran, elle met en lumière les réponses apportées par des réalisateurs aussi différents qu'Abbas Kiarostami, Jafar Panahi, Ebrahim Hatamikia, Rakhshan Bani Etemad ou Mohsen Makhmalbaf. Partant du cinéma, cet ouvrage offre aussi une lecture des rouages et des dynamiques à l'oeuvre dans l'État iranien, et permet de saisir les enjeux majeurs qui structurent cette société.
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Qu'est-ce qu'un artiste industriel ? Quel est le statut de son oeuvre au sein de la hiérarchie des arts et face à l'essor de la production mécanique d'objets en série de qualité esthétique incertaine ? Dans la France de la seconde moitié du xixe siècle, les voies de la revalorisation des arts traditionnellement considérés comme « mineurs » sont multiples : action de l'Union centrale, réforme de l'enseignement, accès aux Salons ou conquête du droit à la signature. Mais le rôle de l'artiste industriel devient central surtout grâce à ceux qui, proches de certains courants de la pensée utopique, établissent un lien direct entre la qualité du logement et la « moralité » de l'habitant. C'est seulement après avoir acquis une légitimité esthétique et sociale que les arts « mineurs » deviennent le pivot de la réflexion et de la production des tenants de l'Art nouveau. Parmi eux, une poignée d'architectes, peintres et sculpteurs - l'Art dans Tout - décide, à partir de 1896, de se consacrer exclusivement à l'intérieur, à son organisation, à son ameublement et à son décor. Le groupe entend ainsi réunir « ces prétendus arts majeurs et mineurs » et rendre aux spécialités artistiques « leur dignité d'art populaire ». Convaincu qu'« un intérieur médiocre, banal, au milieu de la laideur, n'est pas [...] sans influence sur le développement, sur la culture de la personne intellectuelle ou morale », il rationalise et décore avec sobriété suivant les théories de Viollet-le-Duc, préparant ainsi l'environnement quotidien de l'homme du xxe siècle. S'adressant idéalement à une clientèle moyenne, l'Art dans Tout ne pourra pas vaincre l'hostilité qu'une industrie peu courageuse et un public attaché aux « styles » lui opposeront. Dissous dès 1901, le groupe éclaire l'une des tentatives les plus audacieuses de l'Art nouveau d'abolir la barrière entre les arts, l'industrie et la vie quotidienne.
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Hollywood face a la censure ; discipline et innovation cinematographique - 1915-2004
Olivier Caïra
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 19 Juin 2013
- 9782271078056
De Stroheim à Spielberg, de Naissance d'une nation à la trilogie Scream, de Selznick aux frères Weinstein, des Nickelodeons bondés au piratage en ligne, la question de l'acceptabilité des films traverse toute l'histoire d'Hollywood. Confrontés à diverses formes de censure, les studios s'organisent très tôt pour faire face, mais également faire place à la critique : ils engagent des censeurs internes pour incorporer à moindre coût les contraintes de chaque époque. D'où la dualité de ce livre : discipline industrielle car les studios créent des dispositifs d'autorégulation, bâtissent des digues concurrentielles, guettent collectivement tout signe d'assouplissement ou de raidissement de la censure ; innovation cinématographique car chaque film est une occasion de tester la détermination et la sagacité des censeurs. C'est une nouvelle histoire culturelle et industrielle d'Hollywood qui se révèle : celle des trouvailles d'un Hawks, d'un Wilder ou d'un Kubrick, mais aussi celle des astuces commerciales, des querelles juridiques et des confrontations publiques. Quatre dates jalonnent le récit : 1915, émergence de la censure civile ; 1934, naissance de la Ligue de la Décence ; 1968, institution de la cotation par âges ; 1999, tuerie de Columbine. Pourquoi Columbine ? Parce que le débat sur la violence fictionnelle reprend à Washington, montrant aux studios que la menace d'une censure fédérale demeure d'actualité.
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Au tournant des années 60, la Nouvelle Vague est une nouvelle façon de faire du cinéma, plus personnelle, plus libre, qu'illustrent les noms de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Louis Malle pour la mise en scène, Anna Karina, Jeanne Moreau pour l'interprétation. Ce sont les changements de moeurs et en particulier les nouveaux rapports amoureux qu'étudie cet ouvrage novateur et polémique à travers les films phares de la Nouvelle Vague, de 1957 à 1962 (À bout de souffle, Hiroshima mon amour, Les cousins, etc.) et leur réception critique dans la presse. Une lecture revigorante et non conformiste.
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Politique et métropole ; une comparaison internationale
Hoffmann-Martinot
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091567
Les questions les plus complexes auxquelles sont aujourd'hui confrontés les gouvernements locaux concernent les aires métropolitaines. Comment gérer en effet les mouvements continus d'étalement urbain ? Quelles solutions apporter à la dissociation croissante s'opérant au fil des ans entre les espaces de vie des individus et leurs espaces politico-institutionnels ? Face aux nouveaux enjeux - développement économique, ségrégation sociospatiale, protection de l'environnement... - qui justifient plus encore qu'auparavant des comportements et pratiques de coopération, la démocratie territoriale se trouve paradoxalement soumise à un processus global de fragmentation qui fragilise substantiellement la légitimité de son action. Les sciences sociales et en particulier la science politique se devaient donc d'étudier les effets profonds et multiples de ce décalage grandissant sur le fonctionnement de la démocratie territoriale. Le GRALE (Groupement de recherches sur l'administration locale en Europe) et le Laboratoire européen associé du CNRS CODE (Comparer les démocraties en Europe) ont ainsi décidé de relever ce défi scientifique en soutenant, entre 2003 et 2006, un programme de recherche comparative internationale, l'Observatoire international des métropoles (OIM). Issu de ce programme, l'ouvrage présente une série d'analyses approfondies, nationales et comparatives, des principaux enjeux socio-politiques de la métropolisation dans différents pays occidentaux.
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Remakes ; les films français à hollywood
Raphaëlle Moine
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 22 Mai 2013
- 9782271078285
La Chienne de Renoir, Jules et Jim de Truffaut, Le Père Noël est une ordure de Poiré, La Cage aux folles d'Édouard Molinaro, Trois hommes et un couffin de Coline Serreau... Autant de scénarios repris par l'industrie américaine du cinéma. Depuis le milieu des années 1930 plus de 70 remakes de films français ont été réalisés à Hollywood. Ces nouvelles versions sont-elles une marque de l'impérialisme hollywoodien ou une forme d'échange entre le cinéma français et le cinéma américain ? Copies conformes ? Adaptations ? Ou authentiques traductions en langage hollywoodien ? Comment comprendre ce phénomène cinématographique tout en tenant compte de ses contours instables, de la diversité des cas ? Raphaëlle Moine choisit de montrer ses multiples facettes tant juridiques, économiques qu'historiques et adopte une approche culturelle pour restituer au remake toute sa richesse. « Grâce aux remakes, le cinéma français en tant que tel et dans son ensemble gagne une émotion, une créativité, une inventivité que la critique en général lui dénie. »