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Klincksieck
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Histoire des artistes vivants : Etudes d'après nature
Théophile Silvestre
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 19 Avril 2024
- 9782252047569
Déplorant, après beaucoup d'autres, que les grands artistes des siècles passés n'aient pas bénéficié de témoignages contemporains fiables, le critique d'art Théophile Silvestre (1823-1876) voulut prévenir cette lacune en se lançant, en 1852, dans la rédaction de portraits d'artistes de son temps. Adoptant une démarche d'historien, lequel « doit s'attacher à tout voir, à tout entendre par lui-même, et se sentir, avant de prendre la plume, aussi loyal qu'indépendant », Silvestre est allé ainsi à la rencontre des peintres et des sculpteurs, les interrogeant lui-même, essayant de « pénétrer, du même coup d'oeil, l'âme de l'homme et l'oeuvre de l'artiste », inséparables à ses yeux.
Réunis et publiés en 1856 sous le titre d'Histoire des artistes vivants, français et étrangers. Études d'après nature, ses textes sont consacrés à dix grands noms de l'époque : Ingres, Corot, Delacroix, Courbet, Préault, Rude, Diaz, Barye, Decamps et Chenavard, auxquels fut ajouté l'année suivante celui d'Horace Vernet. L'ouvrage eut un succès immédiat et durable, puisqu'il fut réédité à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle, et en 1926 par Élie Faure.
Ce qui a frappé les contemporains de Silvestre continue de faire notre admiration : la nouveauté de la démarche - faire entrer la sphère de l'intime dans le champ public -, la qualité remarquable de l'analyse des oeuvres, le ton parfois virulent mais libre, servi par une écriture particulièrement élégante. Loin des froides biographies, cet ouvrage restitue aux artistes toute leur épaisseur humaine, avec ce qu'elle peut recouvrir de petitesses et de grandeur. -
L'art religieux du XIIIe siècle en France : étude sur l'iconographie du Moyen âge et sur ses sources d'inspiration
Emile Male, Roland Recht
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 11 Juin 2021
- 9782252045619
La parution de L'Art religieux du XIIIe siècle, en 1898, a constitué un tournant décisif à la fois dans l'histoire de l'art et dans les études médiévales. Émile Mâle (1862-1954) y proposait en effet une méthode alors très nouvelle, fondée sur la mise en relation du langage des formes avec leurs sources d'inspiration. Partant de l'idée que le christianisme du Moyen Âge a conçu l'art comme une « prédication muette », c'est-à-dire comme une traduction des vérités de la foi, il entreprend de mettre systématiquement en rapport l'iconographie et les grands textes (scripturaires, exégétiques, théologiques, hagiographiques, etc.) qui lui ont servi de programme. Émile Mâle construit lui-même son ouvrage sur un modèle médiéval, le Speculum Majus de Vincent de Beauvais (+ 1264), sorte d'encyclopédie du savoir de l'époque commandée par Saint Louis. Il en reprend la division en quatre « Miroirs » (Miroirs de la nature, de la science, de l'histoire, de la morale), confrontant leurs thématiques avec les sculptures de Chartres ou d'Amiens, les vitraux de Bourges ou du Mans, ou encore les livres enluminés. Écrit avec talent, fourmillant d'informations, l'ouvrage constitue une magnifique synthèse de l'art du XIIIe siècle en France.
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Poussin, le peintre et le poète
Alain Mérot
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 7 Octobre 2022
- 9782252046937
Les textes d'Alain Mérot réunis dans ce volume permettent d'éclairer d'une lumière nouvelle l'oeuvre de Nicolas Poussin (1594-1665), notamment par l'analyse du processus qui l'a conduit à accorder au cours de sa vie une place grandissante au paysage. Car en effet, s'il reste aux yeux de la postérité un peintre d'histoire, représentant des actions puisées dans les grands textes de l'Antiquité ou de la tradition biblique, Poussin a instauré une relation de plus en plus étroite avec la nature, par la conquête méthodique de l'espace dans lequel l'histoire se raconte et peut déployer toutes ses harmoniques. Certes, le paysage est un espace de narration, mais aussi de poésie où les différents éléments - chemins, arbres, rochers, fleuves ou « fabriques » - sont autant de repères et de rappels destinés à amplifier l'action. Comme le poète polit ses vers et ses rimes, le peintre ordonne le ciel et l'eau, les collines et les arbres, jouant avec les lignes et les couleurs, avec les rythmes et les sonorités. Ainsi que le conclut Alain Mérot, « Il ne faut jamais perdre de vue ce caractère musical qui est commun aux belles peintures et aux beaux vers. "Bien lire" le tableau, c'est aussi savoir l'écouter ».
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Considéré comme un classique par les historiens de l'art, le Léonard de Vinci de Kenneth Clark fut publié en 1939. Certes, d'autres points de vue ont depuis été développés à propos de cet artiste hors normes, mais l'ouvrage n'a rien perdu de son intérêt ni de son originalité. Avec une passion communicative, Clark présente la vie et l'oeuvre de Léonard de Vinci (1452-1519) selon une approche chronologique, de ses débuts dans l'atelier de Verrocchio à Florence jusqu'à ses dernières années en France, en passant par ses longs séjours à la cour des Sforza à Milan. Plus que ses recherches scientifiques, c'est son génie pictural qui est ici analysé et décrypté de façon lumineuse, ainsi que son apport unique dans l'histoire de l'art.
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Les peintres italiens de la Renaissance
Bernard Berenson
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 14 Avril 2017
- 9782252040850
Légendaire connaisseur de la peinture italienne, Bernard Berenson (1865-1959) a bâti son autorité et sa fortune sur le seul pouvoir de son oeil, capable de reconnaître entre mille une copie d'un original ou de reconstituer l'oeuvre de tel maître italien oublié.
Entre 1894 et 1907, Berenson réécrit rien moins que l'histoire de la peinture de la Renaissance, dans quatre petits livres abordant la Péninsule par régions. Leur succès fut tel qu'en 1930 on les publia en un volume unique, Les peintres italiens de la Renaissance.
Magistralement traduit par l'historien de l'art Louis Gillet, cet ouvrage restitue la vision très passionnelle de Berenson, pour lequel la Renaissance est le miroir de notre propre jeunesse et possède l'éclat de « ces années où, à nous-mêmes et à autrui, nous apparûmes pleins de promesses ».
Neville Rowley est conservateur des peintures et des sculptures italiennes des XIVe et XVe siècles à la Gemäldegalerie et au Bode-Museum de Berlin. Il a publié de nombreuses études, notamment sur la peinture florentine du Quattrocento. -
Pour un regard moderne, ce qui distingue Vermeer de ses contemporains, Metsu, Ter Borch ou De Hooch, est l'aura de mystère qui se dégage de ses tableaux. Ce sentiment trop bien partagé a fait fleurir une vaste littérature, qui n'est pas toujours exempte de lieux communs.
Cette qualité poétique, singulière et incontestable, fait précisément l'objet de ce livre. Mais elle n'est pas envisagée ici comme une dimension ineffable : ainsi que le suggère Daniel arasse, Vermeer a au contraire très délibérément construit le mystère de sa peinture.
À travers une analyse rapprochée des oeuvres, de leur structure et de leur contenu, l'auteur montre comment la « scène d'intérieur » devient chez Vermeer une peinture de l'intimité, un « dedans du dedans », une sphère réservée et inaccessible au coeur même du monde privé. C'est cette intimité, dans son impénétrable visibilité, que peint le « sphinx de Delft ».
Notre conception de Vermeer se trouve ainsi complètement renouvelée : on perçoit que la poétique propre de ses oeuvres est inséparable de son ambition de peintre. Pour l'historien, cette ambition n'est pas sans relation avec le catholicisme de Vermeer, avec sa foi dans la puissance de l'image peinte à incorporer une mystérieuse présence. -
Couvrant soixante-huit années, la Correspondance de Michel-Ange est un document unique. Seul témoignage autobiographique conservé du Maître, elle conduit au coeur de la vie quotidienne de l'Italie du XVIe siècle et raconte le destin exceptionnel de cet artisan qui atteint au statut d'artiste de génie.
À travers les lettres adressées aux membres de sa famille, à ses commanditaires ou ses banquiers, à ses entrepreneurs ou à ses aides, se dessine le portrait tout en humanité d'un Michel-Ange dépouillé des atours « célestes » que lui ont valu ses oeuvres et sa notoriété. Autant que ses faiblesses, elles révèlent la fermeté de son tempérament, sa générosité, sa noblesse parfois dans les démêlés quotidiens, surtout sa fière conscience d'être un artiste sans égal.
Adelin Charles Fiorato fut professeur et directeur d'équipe de recherche à l'université de Paris III (Sorbonne Nouvelle), au département études italiennes. Ses travaux critiques et ses traductions portent sur la nouvelle, la biographie, le tragique, l'utopie, et analysent les rapports entre culture et société à la Renaissance. -
Cicerone ; guide du plaisir esthétique dans les oeuvres d'art d'Italie
Jacob Burckhardt
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 9 Mars 2018
- 9782252041314
Compagnon de tout amateur d'art désireux de visiter l'Italie, le Cicerone de Jacob Burckhardt (Bâle, 1818-1897) a connu une immense notoriété au XIXe siècle. Un succès dû non seulement à la précision avec laquelle l'auteur a recensé et décrit les oeuvres d'art, mais aussi à l'objectif qu'il s'était donné : initier le lecteur à la beauté en lui apprenant à s'en emparer et à en jouir, en lui apportant, au-delà des éléments historiques, de quoi alimenter sa réflexion et former sa sensibilité. Les analyses proposées par Burckhardt, d'une rare pertinence et d'une totale liberté, donnent la mesure de l'étonnante capacité de compréhension de l'un des plus grands esprits de son siècle. Historien mais aussi philosophe, pénétré de Platon et de Hegel, admirateur de Winckelmann, il a proposé une approche nouvelle des oeuvres d'art, les considérant enfin pour elles-mêmes et non comme les seuls produits d'une culture ou d'une civilisation - démarche qu'il a illustrée ensuite dans ses célèbres ouvrages sur la Renaissance en Italie. Paru en 1855, le Cicerone original de Burckhardt n'a jamais été, à ce jour, traduit et édité en France. Seule existe une traduction, inégale et parfois fautive, parue en 1885, établie d'après une édition corrigée - et déformée - par divers spécialistes. Cette publication restitue donc pour la première fois, dans une traduction nouvelle, l'intégralité du texte tel que Burckhardt l'a conçu.
Jean-Louis Poirier, professeur, spécialiste de philosophie antique et auteur de diverses contributions en histoire de la philosophie ou en sciences humaines, est passionné de culture italienne (Ne plus ultra, Dante et le dernier voyage d'Ulysse, 2016). La poursuite obstinée d'une interrogation philosophique et l'amour de l'Italie le destinaient naturellement à faire connaître le Cicerone en France. -
Peintre, auteur de chroniques de voyages et d'un célèbre roman, Dominique, Eugène Fromentin (1820-1876) signe avec Les Maîtres d'autrefois son grand livre de critique d'art, lequel a connu de nombreuses rééditions après sa première publication en 1876. L'ouvrage est rédigé immédiatement après un séjour de plusieurs semaines en Belgique et aux Pays-Bas. Fruit de notes abondantes, c'est un récit de voyage centré sur la peinture, considérée d'un point de vue historique et technique, sans exclure l'exposé des sentiments qu'elle éveille ni la description des sujets qu'elle représente : les pages lumineuses consacrées à Rubens constituent à cet égard un magnifique exemple. Un autre point essentiel de la méthode de Fromentin est l'importance qu'il accorde à l'analyse stylistique. Peintre lui-même, il excelle à cet exercice, présenté comme une sorte de conversation picturale adressée aux artistes, ce qui lui permet de traduire une vision spontanée, de soulever des idées et d'exprimer ses opinions. Ainsi ce texte n'est-il pas qu'une simple revue critique de l'art du passé, mais aussi une réflexion passionnée sur l'art français de son époque, exprimée avec vivacité et élégance.
Patrick Tudoret, écrivain, dramaturge, producteur d'émissions culturelles, docteur en science politique de l'université Paris I Sorbonne, a publié une quinzaine d'ouvrages, dont plusieurs ont été récompensés par des prix littéraires. Il est notamment l'auteur de L'homme qui fuyait le Nobel (Grasset, 2015) et d'une biographie d'Eugène Fromentin (Les Belles Lettres, 2018). -
Le livre des peintres
Karel Van mander
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 20 Février 2017
- 9782252040577
Parti pour l'Italie en 1573, le jeune peintre flamand Karel van Mander y découvre les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes de Giorgio Vasari, et bientôt lui vient l'idée d'entreprendre un travail équivalent sur les artistes originaires des anciens Pays-Bas espagnols, des Provinces-Unies et de l'Allemagne. De retour dans son pays, il rédige patiemment, en se documentant avec soin, ses Vies des peintres des Pays-Bas et de l'Allemagne. Finalement publiées à Haarlem en 1604, elles vaudront à l'auteur une renommée bien plus grande que sa peinture comme ce fut le cas pour Vasari.
À l'exemple de celui-ci, Van Mander a composé son ouvrage en deux parties : une longue évocation des maîtres du passé, suivie d'une présentation de l'oeuvre de ses contemporains. On y trouvera donc les biographies de certains peintres aujourd'hui oubliés, tandis que d'autres ont éclairé leur époque de leur génie, tels les Van Eyck, Hugo van der Goes, Durer, Bosch, Holbein ou Bruegel. Car Van Mander entend démontrer que les peintres du Nord, remarquables dès le XVe siècle par leur technique innovante, leur maîtrise du paysage ou du portrait, n'ont fait que revivifier leur art au contact des antiquités et des maîtres modernes d'Italie. L'ouvrage se veut ainsi une réponse fière à un Vasari affirmant la suprématie de la Renaissance italienne sur les autres écoles européennes.
Maître de conférences honoraire en histoire de l'art à l'université de Paris Sorbonne, principalement spécialiste de l'art espagnol des XVIe-XIXe siècles, Véronique Gerard Powell s'intéresse également à l'histoire du collectionnisme et à une plus grande divulgation des sources littéraires de l'histoire de l'art moderne (G. Vasari, Vies des artistes, 2007). -
La révolution surréaliste
Louis Janover
- Klincksieck
- Critique de la politique
- 21 Octobre 2016
- 9782252040430
"De tous les livres que Louis Janover a consacrés au surréalisme, La révolution surréaliste apparaît tel un livre-phare, celui qui éclaire l'événement surréaliste et le fait rayonner, en souvenir de ces jeunes révoltés qui rêvaient de mettre l'histoire à l'envers. Thèse à contre-pente : cette révolution est un phénomène social-historique total.
Or, nos contemporains, devenus incapables de percevoir le phénomène dans sa profondeur, n'accueillent le surréalisme que par ses effets, la marque dont il imprègne notre culture. D'où la tendance stérile qui réduit l'événement surréaliste à l'apparition d'un nouveau mouvement littéraire et à une révolution limitée au seul champ esthétique. C'est pourquoi Louis Janover rejette ces réductions qui sont autant de domestications et d'occultations. Dans un prologue inédit, « Le surréalisme à la recherche des pas perdus », il se donne pour objet la révolution surréaliste retrouvée, prise dans un entrelacs entre deux impératifs : selon André Breton, celui de Marx - transformer le monde - et celui de Rimbaud - changer la vie. Noyau insécable qui se tient au coeur de la révolution surréaliste, mais qui s'est malencontreusement dissocié lorsqu'on est passé de la révolution à la subversion, à ce qu'on appelle couramment « le surréalisme ». Quand certaines et certains ont prétendu changer « leur » vie sans transformer le monde.
On mesure ici l'importance de la démarche de Louis Janover. Il ouvre le chemin, non de la conservation, mais de la réactivation, la révolution surréaliste ressuscitée - là où le recommencement se métamorphose soudain en Commencement." -
Louis David, son école et son temps
Etienne-Jean Delecluze
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 8 Mars 2019
- 9782252042540
Entré à seize ans dans l'atelier de David, Étienne-Jean Delécluze (1781-1863) nous offre avec ce livre de souvenirs un document exceptionnel sur l'enseignement du maître et sur sa personnalité. L'aventure commence en 1797, au lendemain de la Révolution : le peintre y a pris part, a mis son art au service des nouveaux idéaux, puis bientôt il se ralliera à Bonaparte. C'est donc en témoin direct que Delécluze assiste à cette évolution idéologique, qu'il commente jusqu'à l'exil de David en 1815 à Bruxelles. L'ouvrage, paru en 1855, est passionnant aussi en raison de la multitude de détails vécus : notations sur les pittoresques « rapins » du Louvre, évocation des doutes personnels de David ou de sa manière bienveillante de guider ses élèves - il en eut près de cinq cents - sans jamais les brider. De ses classes sortiront ainsi de grands artistes comme Gros, Girodet ou Ingres, dont la carrière est ici retracée. Ayant renoncé à peindre pour devenir chroniqueur, Delécluze témoigne ainsi brillamment de l'extraordinaire effervescence du monde des arts au début du XIXe siècle, qui passe du néoclassicisme à ce que l'on a nommé le romantisme.
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Jacques Offenbach ou le secret du Second Empire
Siegfried Kracauer
- Klincksieck
- 23 Mai 2018
- 9782252041536
La biographie d'Offenbach est avant tout celle d'une époque : telle est la conviction qui sous-tend le propos de Siegfried Kracauer dans un ouvrage devenu classique depuis sa première parution en 1937. Protagoniste de ces pages admirables, autant que le musicien et son cercle, autant que l'opérette elle-même, forme clef d'une nouvelle sensibilité et phénomène culturel unique : la société du Second Empire dans son ensemble, avec sa noblesse divisée, son aristocratie financière, sa population d'artistes, de bohémiens, de journalistes et de lorettes, l'émergence des masses, l'importance prise par les salons, théâtres, cafés et passages, la célébration mercantile des expositions universelles. Sur ce fond, vient se détacher la personnalité d'Offenbach, personnage humoral et contradictoire, dont Kracauer analyse, en même temps que les espoirs et les triomphes, la conscience malheureuse d'intellectuel en exil : reflet de bien d'autres anxiétés que l'histoire ne devait que trop vérifier. Précédant les textes et les projets de Walter Benjamin, Jacques Offenbach ou le secret du Second Empire fut l'un des premiers ouvrages à explorer la typologie du flâneur et de l'homme des boulevards, amorçant une réflexion dont nous n'avons pas fini d'épuiser les richesses.
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« J'ai fréquenté Fritz Lang durant de nombreuses années. J'ai vu et revu la plupart de ses films. Le texte qui va suivre ne s'adresse pas à un public de cinéphiles. Les rapports souvent orageux avec Fritz Lang sont ici rapportés avec exactitude. Les rapports souterrains entre la vie de Fritz Lang et les personnages de ses films font partie de mon interprétation personnelle. Les critiques que j'ai pu lire à propos de son oeuvre, nombreuses, se recoupent ici et là et pourtant diffèrent sur bien des points. Aucun ne détient la vérité absolue. Je laisse de côté ceux qui, revoyant certains films, sont revenus sur leurs premières impressions. Leur enthousiasme a disparu. Certains considèrent l'oeuvre américaine du cinéaste comme un pis-aller dû à un exil forcé. Les quelques propositions que j'avance concernant les deux Tigre n'engagent que moi et peuvent aussi bien être refusées. Les lettres que Fritz Lang m'avait adressées, figurant en fin de volume, sont suffisamment parlantes pour que je m'abstienne de les commenter. Enfin, reconnaissons que cet homme n'a pas cédé un pouce en rapport avec ce qu'il voulait exprimer ; plus souvent qu'on ne l'imagine avec des budgets dérisoires. Il s'en est accommodé en tirant le meilleur parti possible, restant lui-même. Ce fut à la fois sa force et son anémie. » Alfred Eibel
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De Monet à Picasso ; fondements d'une esthetique et mutation de la peinture moderne
Max Raphaël
- Klincksieck
- L'Esprit et les Formes
- 17 Mai 2019
- 9782252042786
Faisant suite et complément à ses essais déjà traduits sous le titre Questions d'art, les études sur la peinture française qui composent De Monet à Picasso sont en réalité le premier ouvrage théorique à avoir été publié en 1913 par Max Raphael (1889-1952). Ce tenant d'une théorie matérialiste de l'art, au regard infatigablement fixé sur la matière des oeuvres, tente d'y faire parler les formes et d'y esquisser une « science empirique de l'art ». Marquant une manière de dépassement définitif du subjectivisme impressionniste, il décrit ainsi à la veille de la Première Guerre mondiale la mutation de la peinture moderne. Et cela, après avoir découvert Cézanne puis rencontré, à Paris, Rodin, Matisse ainsi que Picasso, ce dernier l'ayant occupé toute sa vie. À la fois pionnier et critique de la modernité, Max Raphael y remet également en perspective l'histoire de l'art traditionnelle non sans tenter une audacieuse refondation de l'esthétique. C'est assez dire la lacune que vient combler la traduction de ce livre qui apparait aujourd'hui comme une féconde et radicale percée philosophique au sein de la psychologie de la création. Et de nous permettre de mieux apprécier l'importance, dans le panorama si riche de la réflexion sur l'art en Allemagne, de l'oeuvre considérable de son auteur surgie à l'époque difficile de la République de Weimar puis déracinée par le nazisme.
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Publié pour la première fois en 1940, cet ouvrage retrace les origines et l'évolution des académies d'art du XVIe à la première moitié du XXe siècle. Avec simplicité, sans que pèse jamais son érudition, Nikolaus Pevsner expose les circonstances religieuses, politiques, sociales dans lesquelles s'est développée l'éducation des artistes dans les différents pays d'Europe - jusqu'à son « académisation » progressive, qu'il a pu lui-même constater et déplorer. On voyagera ainsi de l'école de dessin fondée par Vasari à Florence au XVIe siècle jusqu'au modernisme du Bauhaus, en passant par une institution qui a joué un rôle majeur dans l'enseignement de l'art, l'Académie royale de peinture et de sculpture fondée sous Louis XIV. Considérée sous un angle singulier - les conditions de vie des peintres et sculpteurs, les leçons prodiguées -, c'est une véritable histoire de l'art occidental qui se dessine ainsi, en même temps qu'une histoire du goût et des modes artistiques.
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Histoire artistique des ordres mendiants
Louis Gillet
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 14 Septembre 2017
- 9782252041031
C'est au XIIIe siècle que saint François d'Assise et saint Dominique créent respectivement leur ordre, fondé sur la pauvreté et la simplicité. Mais rapidement, le rayonnement spirituel des Franciscains et Dominicains devient tel que leurs couvents reçoivent d'importantes donations. L'enrichissement des Mendiants leur permettra de devenir bientôt les commanditaires d'oeuvres d'art majeures, tant en peinture qu'en architecture : Giotto, Sassetta, Fra Angelico sont quelques-uns de ces artistes qui travaillèrent à la gloire de Dieu sous leurs directives, illustrant la vie de Jésus ou celle des saints, tandis que s'élevaient les basiliques d'Assise ou de Santa Croce à Florence. L'historien de l'art Louis Gillet (1876-1943) expose ainsi dans cet ouvrage l'influence déterminante qu'ont exercée les Mendiants dans l'iconographie religieuse, en Italie comme dans le reste de l'Europe : passions, douleurs, miséricorde, danses macabres, le vocabulaire iconographique s'enrichit grâce à eux au cours des siècles, pour finir en apothéose avec Rembrandt, Rubens ou Murillo. Précis et pédagogue, l'auteur s'exprime avec une rare empathie qui confère toute sa singularité à cet ouvrage.
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Bertel thorvaldsen - sa vie et son oeuvre - illustrations, noir et blanc
Plon/Delaborde
- Klincksieck
- L'Esprit et les Formes
- 5 Juin 2020
- 9782252044964
Le sculpteur danois Bertel Thorvaldsen (1770-1844) occupe une place remarquable dans l'histoire de la réception de l'art antique. On peut dire qu'il fut à la sculpture ce que David fut à la peinture, le meilleur des défenseurs du néo-classicisme dans la lignée de Winckelmann. C'est à Rome, où il vécut près de quarante ans, qu'il réalisa la plupart de ses oeuvres, en y recueillant l'hommage d'Antonio Canova. Devenu son grand rival, il s'en distingue par une application plus rigoureuse des canons de beauté propres à la statuaire antique. En témoigne son célèbre Jason et la toison d'or, qui le révèle au public en 1803 et le propulse au premier rang de la scène italienne et internationale. L'ouvrage qu'Eugène Plon lui consacrera en 1867 est le plus complet. Jamais réédité depuis une seconde édition en 1874, il l'est, à l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de Thorvaldsen, dans une version présentée et annotée par Eryck de Rubercy. S'y ajoutent les textes sur Thorvaldsen des historiens d'art Henri Delaborde (1811-1899) et Sauveur Jacquemont (1837-1898) qu'accompagne la traduction inédite de textes d'auteurs allemands aussi essentiels que Friederike Brun, August Wilhelm Schlegel (lettre à Goethe), Wilhelm Waiblinger, Friedrich Hebbel et August Kestner.
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Histoire de Dieu : iconographie chrétienne
Adolphe napoléon Didron
- Klincksieck
- Les mondes de l'art
- 9 Avril 2021
- 9782252045527
Adolphe-Napoléon Didron (1806-1867) compte parmi les grands pionniers de l'archéologie médiévale en France. Ardent défenseur du patrimoine, rédacteur des premiers volumes du Bulletin archéologique, il fut aussi le fondateur des Annales archéologiques. À ces activités éditoriales s'ajoutent ses recherches sur le terrain, notamment à la cathédrale de Chartres et à Notre-Dame de Brou. Après un voyage en Grèce et dans l'Empire ottoman en 1839-1840 pour parfaire ses connaissances, il publie l'Histoire de Dieu en 1844. Savant connaisseur de l'iconographie chrétienne, Didron a collecté dans cet ouvrage toutes les représentations connues de la Trinité, des personnes et des symboles qui lui sont associés, illustrés par des gravures sur bois. Il relève ainsi les spécificités de chaque époque, les variantes régionales et les évolutions historiques, qui trouvent leur source dans les doctrines diffusées par l'Église. Car, ici encore, Didron se montre pionnier en faisant appel aux textes sacrés pour donner sens aux motifs en eux-mêmes, mais aussi à leur proximité et à leur répartition dans l'espace. À une époque où, faute de savoir les lire, on prenait les scènes figurées des cathédrales pour des hiéroglyphes chrétiens, Didron a apporté une méthode de lecture pour identifier ces formes et les dater. L'Histoire de Dieu offre ainsi bien davantage qu'une classification : fruit d'une démarche globalisante, elle met en relation toutes les facettes de la civilisation chrétienne, de l'écrit à l'image, depuis ses origines.
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« Ce qui m'attire encore c'est cette incomplétude dont le son est porteur ; ce sont ces creux de silence qui entourent tant de pleins m'offrant le temps de pénétrer mes souvenirs. Sonore qui autorise de tenir à distance les actes. Sonore incertain, un sonore indice de l'acte, pourtant déjà porteur de plus que sa seule trace. Étrange sonore ; étrangeté pourvoyeuse d'hypothèses et de rêves qui engagea ma vie dans un si profond parcours et qui m'y tient encore... Une étrangeté qui ne se perçoit qu'après coup, après la sortie de l'emprise, quand ce qui m'a pris revient pour m'interroger. Je sais que c'est cela qui suscita une avidité à comprendre : ce retour par le truchement de la mémoire vers l'évènement qui a eu lieu, une obligation de faire retour via l'imaginaire pour saisir l'insaisissable présent d'un monde complexe. Cela commence par l'apparente facilité de la captation des sons avec les outils que l'on croit adaptés à cette première quête - mystère du micro et de l'enregistreur qui font accroire à une domination qui arriverait avec eux - revient cette étrangeté à mesure que les questionnements s'imposent et se précisent, croissant au long des années. Je ne savais pourquoi, mais je percevais déjà qu'il ne s'agissait pas d'un phénomène ordinaire. »
Né en 1950, preneur de son, concepteur du sonore au théâtre et au cinéma, Daniel Deshays a enseigné les conditions de la création sonore dans les écoles nationales supérieures (Ensatt, Fémis, Ensba). Il mène actuellement sa recherche sur le renversement des procédures cinématographiques. -
Naissances d'images - l'image dans l'image, des enluminures a la societe des ecrans - illustrations,
Vincent Amiel
- Klincksieck
- Collection d'esthétique
- 16 Janvier 2018
- 9782252041253
Qu'y a-t-il de commun entre un manuscrit médiéval, Les Ménines de Velázquez, le Cameraman de Buster Keaton et On connaît la chanson d'Alain Resnais ? Réponse : la présence d'images inattendues, « enchâssées », telles une porte ouverte au fond de la pièce dans le tableau du maître espagnol, la queue d'un faisan pris au piège débordant largement du cadre d'une enluminure du XIVe siècle, la présence incongrue d'un navire de guerre dans les rues de New York chez Buster Keaton, des méduses mobiles en surimpression à la fin du film de Resnais. Dispositifs et procédés aujourd'hui banalisés au cinéma et en vidéo, les « images dans l'image » susceptibles, depuis des siècles, aussi bien d'intriguer que de passer presque inaperçues auprès du spectateur, sont loin d'être innocentes. Sous l'oeil attentif de Vincent Amiel, ces « images-secondes » insérées dans une image-englobante, injustement délaissées parfois par les esthéticiens du cinéma, acquièrent un véritable statut théorique qui n'est pas celui d'une simple mise en abyme figée. Les images enchâssées demandent à être vues et pensées au moment où elles deviennent images, dans l'instant de leur naissance, comme des figures cachées mais dynamiques qui, comme le souligne Amiel, « s'affirment comme monde et comme représentation ».
Marc Jimenez
Vincent Amiel est professeur d'esthétique du cinéma à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Essayiste, il a publié des études sur la bande-dessinée, la télévision, le cinéma. Ses ouvrages, comme Le Corps au cinéma (1998), Formes et obsessions du cinéma américain contemporain (2004), Esthétique du montage (4e édition 2017), ont donné lieu à de nombreuses traductions. -
Histoire de la critique d'art
Lemaire Gerard-Georg
- Klincksieck
- 50 Questions
- 16 Janvier 2018
- 9782252041246
De façon étonnante, il n'existe pas d'histoire récente et complète de la critique d'art. La seule qui fut écrite, celle de Lionello Venturi, date de 1936. En dehors de cet essai général, on trouve des travaux concernant des périodes déterminées, mais aucun qui propose, comme l'ouvrage de Gérard-Georges Lemaire, une histoire des écrits sur l'art depuis les Grecs jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, en Europe et en Amérique. C'est à Denis Diderot qu'il revient d'avoir élevé la critique d'art au rang de genre littéraire à part entière. Cette consécration est le fruit d'une longue histoire qui commence avec l'Antiquité grecque et latine, se prolonge à la Haute Renaissance italienne, puis s'épanouit lorsque la naissance des Salons, à partir de la fin du XVIIe siècle, donne lieu à de libres commentaires des amateurs d'art. Au XIXe siècle, de nombreux écrivains rédigent leurs Salons ou font le portrait des artistes, ces derniers décidant souvent de prendre à leur tour la plume pour faire oeuvre critique. Cette relation étroite entre l'art et la littérature fait tache d'huile dans toute l'Europe et, plus tard, aux États-Unis. Au XXe siècle, la critique est profondément enracinée dans les moeurs. Parallèlement aux écrits des écrivains et des artistes, une presse spécialisée émerge et, avec elle, de plus en plus de professionnels. Le genre se diversifie et s'universalise. Cet ouvrage réinterroge, tout en retraçant son histoire, cette aventure de la pensée et du goût qui accompagna le développement de l'art occidental.
Gérard-Georges Lemaire est écrivain, historien et critique d'art, professeur émérite, directeur de collection, traducteur, commissaire de nombreuses expositions, journaliste culturel. Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages dont Telve (1992), L'Univers des orientalistes (2001), Le Salon de peinture (2004), Le Noir (2006), Kafka (2006), Les Cafés littéraires (2016). -
Esthétique du jardin paysager (XVIIIe-XIXe siècles)
Collectif
- Klincksieck
- L'Esprit et les Formes
- 5 Octobre 2018
- 9782252041857
Le « jardin paysager » fut la grande invention anglaise du début du XVIIIe siècle. Son style parvint à se substituer à la solennité régulière des jardins « à la française » et à coloniser nombre de jardins italiens. Mais c'est bien en Allemagne que furent réalisés les plus beaux parcs qui sont aussi, pour s'être émancipés de la tutelle britannique, les plus incomparables. À la différence de la France et de l'Italie, l'Allemagne comptait entre le XVIIIe et le XIXe siècle quantités de cours avec des princes suffisamment cultivés et passionnés, mais surtout assez riches pour satisfaire leurs passions grâce à de grands artistes paysagistes aux premiers rangs desquels figurent Friedrich Ludwig von Sckell, Peter Joseph Lenné et le prince Hermann von Pückler-Muskau. C'est à la découverte de ce pan essentiel de l'histoire culturelle allemande que convie cet ouvrage mettant en évidence les enjeux philosophiques et esthétiques de la discussion sur le nouveau modèle paysager. Et cela, tout au long d'une période qui a vu la création de nombreux parcs dont ceux, parmi les plus fameux, de Wrlitz à Dessau et de Wilhelmshhe à Cassel, inscrits tous deux au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, ou encore de Muskau et de Branitz. Cette Esthétique du jardin paysager allemand regroupe un ensemble inédit en français de textes descriptifs et relatifs aux réalités pratiques de leur aménagement, mis en regard avec les photographies de Ferdinand Graf von Luckner qui donnent à voir ces parcs dans leur état actuel, à la fois exemplaire d'entretien et de conservation. (Photographies de Ferdinand Graf von Luckner)
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Cet ouvrage constitue la première étude philosophique d'une boutique qui défie le terme même de « boutique » ; elle a suscité la création d'une appellation nouvelle, qui, depuis, s'est démultipliée et répandue à travers le monde : concept store. Ce lieu porte le nom de l'adresse où il a été fondé à Milan, en 1990 : 10 Corso Como. Réunissant galerie d'art, librairie, restaurant, hôtel, espace de vente de vêtements et d'objets, il est devenu une véritable institution, et a ouvert de nouveaux sites à Pékin, Shanghai, Séoul et bientôt New York. Manifestant la vision de sa fondatrice, Carla Sozzani, figure centrale de la mode, 10 Corso Como invite à repenser les catégories que nous considérions les plus figées - le temps, le goût, la contemplation -, et à entrer dans une existence merveilleusement instable, où nous sommes rendus sensibles à toutes les choses qui existent avec nous ; un musée à ciel ouvert.
Emanuele Coccia est maître de conférences à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il est notamment l'auteur de La Vie sensible (2010), du Bien dans les choses (2013) et de La Vie des plantes (2016), tous trois publiés chez Payot-Rivages.
Donatien Grau est chargé de mission pour les programmes contemporains auprès de la présidente des musées d'Orsay et de l'Orangerie. Il a conçu l'exposition de réouverture de la Getty Villa (Los Angeles), Plato in L.A.