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à quoi bon penser à l'heure du grand collapse ?
Paul Jorion
- Fayard
- Documents
- 2 Novembre 2017
- 9782213707983
Responsable des crises économiques et environnementales catastrophiques qui l'affligent et menacent aujourd'hui de l'emporter, le genre humain est paradoxalement aussi un génie technologique. Les fruits de son inventivité sont entrés dans une phase explosive, faisant miroiter à la fois la promesse de l'immortalité individuelle et la déresponsabilisation par le transfert de la gestion des affaires à des machines.
À quoi bon penser à l'heure où se profile à l'horizon la menace du remplacement de l'homme apprenti-sorcier par le robot, son héritier ?
Paul Jorion a acquis sa réputation internationale en prévoyant la crise financière de 2008 et en étant conforté par les faits. Sa formation d'anthropologue et de sociologue, combinée à son goût pour les mathématiques et l'informatique, l'a conduit à jouer un rôle pionnier en anthropologie économique, en intelligence artificielle et en finance. Ses mises en garde sur le danger d'un effondrement mettent en accusation les choix politiques inconséquents débouchant sur un risque de collapse généralisé.
Esprit libre et érudit, ignorant les approches disciplinaires « en silo », Paul Jorion enrichit les outils de la pensée. Avec Franck Cormerais et Jacques Athanase Gilbert, il revient sur son parcours et sa démarche pour démontrer que seule une anthropologie radicale mobilisant la totalité du savoir que le genre humain a acquis sur son identité profonde est à même de prévenir est à même de prévenir son extinction -
De l'oeil et du monde ; une histoire du regard au seuil de la modernité
Carl Havelange
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 25 Février 1998
- 9782213658858
Au XVIe et au XVIIe siècle _ au seuil de la modernité _, les cultures occidentales paraissent hésiter, puis se décider entre un ordre " ancien " et un ordre " moderne " du regard. Le premier est dominé par les figures du même, de la présence, du lien, de la fascination _ car voir c'est saisir ou être saisi _, et le second par les figures de l'autre, de l'absence, de la distinction, de la séparation. Notre culture visuelle, notre manière d'habiter le regard est héritière de cette histoire aux multiples dimensions et péripéties.
Ce livre emprunte plusieurs parcours, retrouvant, sous l'ancienne écorce des mots, les témoignages innombrables servant le projet d'une histoire générale de l'oeil et du regard: petit chemin du basilic ou grand chemin du téléscope, éblouissement mystique ou cécité lumineuse de la Raison; l'oeil du loup ou celui de la sorcière, l'oeil de Satan, de Dieu ou l'oeil de Nature, le regard en perspective du peintre ou de l'anatomiste, l'oeil blessé des amants, l'oeil de Kepler et le regard de Galilée, l'oeil de Gracián qui voit tout et n'est vu de personne, l'oeil solitaire de Descartes ou le regard enchanté de l'abbé Pluche. Tous ces chemins conduisent en quelques lieux de convergence, où se dessine une ample cohérence.
Carl Havelange est historien, chercheur qualifié au FNRS (Belgique), attaché à l'université de Liège. Ses recherches ont pour horizon une histoire culturelle du corps et de ses usages dans l'Europe moderne et contemporaine. Il a publié Les Figures de la guérison (XVIIIe-XIXe siècle), Liège, 1991. -
La science et le le sens de la vie
Jacques Arsac
- Fayard
- Temps des sciences
- 6 Octobre 1993
- 9782213673950
Jadis, l'homme attribuait un sens aux expériences de la vie: il expliquait le tonnerre par la colère de Zeus, considérait les récoltes comme un bienfait de Dieu. La science a démythifié tout cela en identifiant les causes mécaniques des phénomènes naturels. Sur la lancée de ces conquêtes, de nombreux scientifiques ont alors affirmé que demain la science expliquerait aussi la conscience de l'homme, les racines de son apparent libre-arbitre, et que la notion d'" esprit " apparaîtrait aussi dénuée de sens que le sont aujourd'hui le " phlogistique " ou l'" éther " invoqués autrefois pour expliquer la combustion ou la propagation de la lumière.Partant de sa spécialité, l'informatique, qui se trouve au coeur du débat sur la nature de l'esprit, Jacques Arsac nous entraîne dans un voyage épistémologique à travers la physique, les mathématiques, le langage. Il nous montre ainsi, d'étape en étape, qu'à l'image de l'informatique qui manipule des symboles sans jamais s'occuper de leur signification, la science en général porte sur des représentations, non sur les objets eux-mêmes. Pur formalisme, la science ne peut nous dire s'il existe une dimension de la réalité qui lui est extérieure. affirmer l'existence de cette dimension est une croyance... mais affirmer sa non-existence l'est tout autant.Le débat autour de l'intelligence artificielle résume parfaitement l'enjeu philosophique de ce questionnement de la science. Si tous les raisonnements ne sont que la résultante d'un calcul, il ne fait aucun doute que nous serons un jour en mesure de fabriquer des machines à penser. Mais que sera alors devenue l'humaine condition? Si, en revanche, l'initiative et la créativité ne sont pas entièrement réductibles à des calculs, si le sens des mots est une valeur ajoutée qui ne peut se déduire des mots eux-mêmes, il restera toujours une place pour l'homme.Jacques Arsac, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de physique, ancien astronome, diplômé de philosophie des sciences, fut le premier titulaire d'une chaire de programmation en France et l'un des pionniers de l'informatique dans notre pays. Professeur émérite à l'université Paris VI, correspondant de l'Académie des sciences, il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Les Machines à penser (1987).
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La bioéthique ou le juste milieu ; une quête de sens à l'âge du nihilisme technicien
Pierre-André Taguieff
- Fayard
- Divers Histoire
- 16 Mai 2007
- 9782213641119
La justification de ce qu'on appelle, depuis le début des années 1970, la bioéthique, réside dans l'inquiétude diffuse devant l'accélération des progrès techno-scientifiques qui, notamment dans le domaine biomédical, paraissent menacer l'humanité de l'homme. Les pouvoirs accrus nés des avancées du savoir biologique mettent en évidence la fragilité et la vulnérabilité de ce qui est humain, mais tout autant de ce qui relève du vivant en général. D'où le sentiment que la position de limites est d'une extrême urgence. La peur a conduit à la conscience d'une responsabilité nouvelle des hommes vis-à-vis de leur nature comme de la nature, c'està- dire de la biodiversité.
Dans cet essai, Pierre-André Taguieff montre que la bioéthique illustre la quête contemporaine du consensus par la délibération et le compromis, en tant que mode de résolution des conflits. C'est pourquoi elle se présente idéalement comme un discours du juste milieu, à égale distance des thèses jugées extrémistes, issues soit de l'intransigeantisme religieux, soit du scientisme technophile. Mais peut-on trouver un compromis acceptable entre des positions incompatibles, sinon par des opérations rhétoriques plus ou moins réussies ?
La bioéthique ne se confond pas avec l'éthique médicale. Elle doit être repensée comme éthique de la vie ou du vivant, et rejoindre ainsi le souci écologique. Loin de se réduire à une morale humaine, trop humaine, elle est vouée à s'accomplir dans une perception inséparablement éthique et esthétique de la nature. -
La publication au printemps 2005 d'un livre au titre provocateur, Heidegger / l'introduction du nazisme dans la philosophie, n'aurait guère suscité, chez tous ceux qui connaissent quelque peu la pensée du philosophe, d'autre réaction que le silence si l'ouvrage en question, grâce à une campagne soigneusement orchestrée, n'avait été salué par les médias dominants comme un travail sérieux et objectif.
C'est la raison pour laquelle il s'imposait de montrer publiquement à quel point la tentative de porter si gravement atteinte à une pensée considérable n'a été possible qu'en contrevenant aux principes auxquels doit se plier tout travail philosophique digne de ce nom.
Heidegger, à plus forte raison se comprend donc d'abord comme une réplique. Ses auteurs prouvent, pièces en main et en observant scrupuleusement les règles strictes de la critique, que la thèse scandaleuse se réduit en réalité à un tissu d'approximations, d'erreurs, de contresens dont le ressort ultime est ce type d'incompréhension que provoque une malveillance compulsive. Compte tenu du soutien médiatique apporté à une accusation aussi extrême, il était indispensable que cette mise au point fût faite.
Mais il reste l'essentiel, qui est d'exposer positivement l'importance du travail de pensée que Heidegger nous a laissé à poursuivre. Car cette pensée, n'en déplaise à ses contempteurs, est probablement, encore à ce jour, l'une des seules capables de nous permettre de faire face à un nihilisme dont le déferlement est loin d'avoir pris fin avec l'effondrement du nazisme en 1945. -
Un jeu d'enfant ; la philosophie
Raphaël Enthoven
- Fayard
- Littérature Française
- 7 Février 2007
- 9782213683140
« Tout philosophe est un innocent de haute lutte, un résistant, un homme du soleil qui persiste à tenir pour énigmatique l'univers qui va de soi. L'âge adulte est à la portée de tout le monde, mais l'enfance, l'art de l'enfance, le génie ingénu n'est accessible qu'aux grandes personnes qui savent regarder - simplement - ce qu'elles ont sous les yeux. La philosophie n'est pas un choix, mais une bénédiction. La philosophie n'est pas un système, ni un anti-système, mais un écosystème, avec ses prédateurs, ses victimes, ses herbivores et ses seconds couteaux. La philosophie n'est ni un combat de concepts, ni un arsenal d'injonctions, ni même une méthode pour vivre mieux. La philosophie conquiert le monde en le laissant intact ; la philosophie, c'est un jeu d'enfant. »
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Nos générations sont les premières à pouvoir espérer que l'on saura bientôt expliquer comment fonctionne notre esprit. Déjà, nous connaissons beaucoup de choses sur la géographie intérieure de notre occiput, nous commençons à entrevoir comment ses différentes constellations travaillent ensemble pour produire la conscience, et certains imaginent la manière d'augmenter nos capacités et de dépasser les frontières de l'humain.C'est ainsi en termes nouveaux que le problème du corps et de l'esprit se pose. Savoir comment notre pensée s'articule et se traduit en actes nous guérira-t-il de nos passions destructrices ? La science du cerveau réglera-t-elle la question de l'être, ce que nombre de neuroscientifiques semblent considérer comme une évidence ?Ce n'est pas un ouvrage de science mais de philosophie. Il s'adresse à tous ceux qui sont curieux de savoir ce que la connaissance du fonctionnement du cerveau va changer dans l'existence. De ce parcours émergent des règles pour la direction, non pas de l'esprit, mais de la vie, et l'horizon d'un nouvel humanisme. Née en 1969 à Dijon, Valérie Charolles est philosophe et magistrate à la Cour des comptes. Après l'ENS, des études de philosophie des sciences et l'ENA, elle a notamment enseigné les enjeux politiques à Sciences Po. Elle a déjà publié aux éditions Fayard Le libéralisme contre le capitalisme (2006), Et si les chiffres ne disaient pas toute la vérité ? (2008), ainsi que Philosophie de l'écran. Dans le monde de la caverne (2013).
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Candide et le physicien
Bernard d' Espagnat, Claude Saliceti
- Fayard
- Temps des sciences
- 30 Avril 2008
- 9782213645926
Les avancées considérables de la physique d'après guerre n'ont - on le sait - été possibles qu'au prix d'une vraie rupture entre elle et la physique dite «classique». A quels changements cette rupture nous contraint-elle en ce qui concerne des notions essentielles, telles celles d'espace, de temps, d'objet et d'objectivité ? Quelles en sont les incidences quant à la portée de la connaissance, au rôle de la conscience, aux relations entre science et ontologie ?
Ce sont là des questions de fond, fort délicates, auxquelles les personnes de tendance quelque peu philosophique sont plus sensibles que ne le sont les physiciens. Malheureusement, les premières ne disposent normalement pas des connaissances de pointe qui seules permettent d'approfondir de tels problèmes sans trop risquer de s'égarer.
Etant donné l'impact que, par ses applications, la science a sur nos vies, nombreux sont ceux qui souhaitent se former une idée plus juste de ce qu'elle implique vraiment. Le présent ouvrage prend la forme d'un dialogue articulé autour d'une cinquantaine de questions posées par Claude Saliceti à Bernard d'Espagnat sur ces thèmes essentiels. En des termes foncièrement nouveaux et dans un langage accessible au profane, cet échange permettra à chacun de découvrir les directions dans lesquelles des réponses peuvent être recherchées.
Bernard d'Espagnat est membre de l'Institut et professeur émérite de l'université de Paris-Orsay, où il a dirigé le Laboratoire de physique théorique et des particules élémentaires. Il a également enseigné la philosophie des sciences en Sorbonne. Il est l'auteur d'une dizaine d'essais, notamment : Regards sur la matière, en coll. avec Etienne Klein (Fayard, 1991), Le Réel voilé (Fayard, 1994) et Traité de physique et de philosophie (Fayard, 2002).
Claude Saliceti est médecin et philosophe. Il est notamment l'auteur de L'humanisme a-t-il un avenir ? (Dervy, 2004). -
Dieu face à la science : Comment peut-on être croyant aujourd'hui ?
Claude Allègre
- Fayard
- Documents
- 24 Septembre 1997
- 9782213639161
Le monde moderne du savoir, et qu'on voudrait aussi celui de la raison, peut-il faire une place à Dieu? Par construction, par méthode même, la science a exclu Dieu de son champ. Je veux dire qu'elle se refuse à faire entrer dans son explication du monde une force supranaturelle. Mais a-t-elle pour autant le pouvoir de nier l'existence de Dieu?
C'est fondamentalement pour répondre à cette question que ce livre a été écrit. Sans tabou, sans a priori, avec comme seul guide ce qui doit rester la règle des sociétés civilisées: la tolérance.
C. A. -
La Défaite de Platon : Ou la science du XXe siècle
Claude Allègre
- Fayard
- Temps des sciences
- 15 Novembre 1995
- 9782213649627
Plus que tout autre, le siècle qui s'achève aura été dominé, bousculé, accéléré, transformé par la science. En même temps, plus que dans aucun autre, celle-ci se sera éloignée de la culture.
Pourtant, quel sujet d'émerveillement que cette science de la fin du XXe siècle! Jamais dans l'histoire des hommes elle n'avait atteint cette richesse, cette variété, cette qualité. Jamais elle n'avait ouvert de telles perspectives à la compréhension du monde qui nous entoure.
Cet ouvrage a pour ambition de faire partager au plus grand nombre les extraordinaires progrès accomplis par la science au cours du siècle, et par là même de lui restituer son vrai visage, aux antipodes de cette vision platonicienne abstraite qui a infecté son enseignement depuis deux cents ans.
Claude Allègre est professeur à l'Institut universitaire de France, à l'Université de Paris VII et à l'Institut de Physique du Globe de Paris. Il est notamment l'auteur d'Introduction à une histoire naturelle (Fayard, 1992)