Karthala
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Qui était le « formidable » Alexandre Glasberg ? Un émigré juif de l'ex-Empire russe arrivé en France en 1932, devenu prêtre catholique à Lyon. Un polyglotte qui comptait le yiddish parmi ses langues courantes. Un homme d'une audace étonnante qui a sauvé de nombreux Juifs de la déportation pendant l'occupation allemande de la France. Après avoir échappé de justesse aux griffes de la Gestapo à Lyon en 1942, il réapparaît sous un nom d'emprunt, curé d'un village du Tarn-et-Garonne le jour, résistant actif la nuit.
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Henry de Castries (1850-1927) ; du faubourg Saint-Germain au Maroc, un aristocrate islamophile en re
Daniel Rivet
- Karthala
- 17 Juin 2021
- 9782811128937
Tour à tour officier de bureau arabe dans le Sud-Ouest oranais de 1875 à 1882, conseiller général en Maine-et-Loire de 1884 à 1914, colonel d'un régiment de la territoriale sur le front en 1914, conseiller historique du gouvernement chérifien après-guerre au Maroc, Henry de Castries (1850-1927) échappe à toute catégorisation simpliste. Aristocrate, il le fut par son maintien en société, mais il devint arabophile au Maghreb, recueillit la parole des gens sous la tente bédouine en ethnographe accompli, et suivit au plus près la pratique du culte des saints dans le Sud marocain. Monarchiste, il fut cependant un ardent partisan de l'expansion coloniale de la France, précipitant le ralliement de son milieu social à l'idée coloniale et à la République qui en était le vecteur. Catholique intransigeant en surface, il devint en son for intérieur un croyant abrahamique pratiquant un monothéisme traversant les confessions, sous l'influence de l'islam. Conseiller général, il se détacha du camp de l'ordre établi et fut l'avocat discret, mais tenace, des sans voix, des exclus.
Grâce au fonds Dampierre, aux Archives nationales, on peut examiner Castries sous toutes ses facettes et arracher l'homme aux stéréotypes. Malgré ces marqueurs puissants que sont l'appartenance à la plus haute aristocratie, au catholicisme de combat et à l'habitus colonial, il se distingua par sa manière de servir en tant qu'officier et conseiller général, d'écouter les gens les plus démunis et de les aider, comme par son attention extrême à ses informateurs « indigènes » qui sont toujours, dans sa quête du savoir, des collaborateurs de plain-pied. Aussi c'est sous un double angle de vue que cette biographie a été composée : un pied dans l'histoire socio-politique de la IIIe République et, au prix d'un pas de côté, l'autre pied dans l'histoire des gens ordinaires. -
Tito de Alencar. un dominicain martyr de la dictature brésilienne
Leneide Duarte-plon, Clarisse Meireles
- Karthala
- 8 Octobre 2020
- 9782811127749
Raconter l'histoire de Tito, c'est revenir sur la dictature militaire mise en place au Brésil en 1964. Installée sous le nom de « révolution rédemptrice », la dictature supprima le Parlement, gouverna par des actes institutionnels et mit en prison les opposants politiques. À cette opposition, va alors s'associer cette partie de l'Église catholique qui avait choisi le christianisme de la libération. Des laïcs, des prêtres et des religieux, notamment des dominicains, en font partie. Ce livre marche sur les traces de l'un d'entre eux, Tito de Alencar.
En 1968, le dominicain Tito a 23 ans quand il s'engage, avec plusieurs de ses frères, dans des actions de soutien à la résistance et notamment à l'Armée de libération nationale (ANL), dirigée par Carlos Marighella. Mais le violent système de répression de la dictature ne tardera pas à l'arrêter, à le ficher, puis à l'emprisonner en novembre 1969. Tito sera torturé ce même mois par l'équipe du commissaire Sergio Fleury, puis transféré en d'autres centres où les actes de tortures reprendront. Il sera libéré mais banni du pays en janvier 1971. Réfugié en France, il se suicida quelques années plus tard. La torture avait réussi à le détruire psychologiquement, transformant sa vie en un enfer de délires et d'hallucinations.
Lors de l'édition brésilienne de cet ouvrage en 2014, des personnalités en ont souligné sa portée. « Le livre a changé la vision que j'avais de l'engagement des dominicains à l'époque » (Bernardo Kucinski, écrivain). « Il n'y a pas dans cette oeuvre matière à spéculations doctrinaires. Tout est direct et vivant, comme se doit d'être le témoignage d'amis et compagnons qui ont partagé dans le danger les mêmes valeurs » (Alfredo Bosi, écrivain, professeur de littérature brésilienne et académicien). « Quel bel exemple de compréhension et de respect de sa tragique aventure chrétienne de liberté ! » (Magno Vilela, historien et ex-dominicain).
Publié aujourd'hui en français, ce livre vaut en lui-même pour l'honneur de Tito. Il vaut aussi comme un appel et une leçon pour notre époque, où la liberté et la justice restent toujours à préserver, ou à conquérir et reconquérir.