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Ce livre replace la vie de Simon Bolivar dans le contexte hispano-américain et européen. En effet le Libertador ne surgit pas de nulle part ; il est le fruit d'une époque travaillée par les idées du Siècle des Lumières des deux côtés de l'Atlantique, et l'expression de la frustration créole. Pas seulement toutefois. La vie de Simón Bolívar se caractérise par la fidélité ; fidélité à son amour de jeunesse – même s'il a aimé plusieurs femmes –, fidélité à son serment de libérer les territoires hispano-américains sous emprise espagnole, fidélité à son ambition d'instaurer un système républicain démocratique dans les territoires libérés. Cependant, l'homme qui meurt en 1830 à Santa Marta en Colombie, à l'âge de 47 ans, n'est plus le Héros de la Guerre d'Indépendance des territoires sud-américains, ni le Président/dictateur des Nouvelles Républiques. Il est seul, ou presque. Pourtant une monnaie portera son nom – le bolivar –, ainsi qu'un pays, – la Bolivie – et sa pensée politique sera la référence pour les révolutions du XX? siècle.Le héros est mort de son vivant ; le mythe lui survit.L'auteure dresse le portrait d'un homme épris de liberté, infatigable homme d'action, aimé des femmes et incompris des hommes, tel qu'il apparaît dans ses écrits politiques et sa correspondance. Par ailleurs, l'auteure montre que les utilisations politiques et les représentations artistiques transfigurent Bolívar en héros christique, en Don Quichotte sud-américain ou en Néron délirant, ou, plus prosaïquement, en modèle politique.
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Les derniers des Goths : histoire, traces et mythe des Germains de Crimée III-XVIIIe siècle
Iaroslav Lebedynsky
- Errance
- Archéologie
- 6 Avril 2022
- 9782877729901
Faite de longues migrations, de victoires et de défaites, de fondations et de ruines de royaumes, l'histoire des Goths a contribué durant la période décisive des "Grandes Invasions" à façonner le destin de l'Europe. Les Goths ont été bien autre chose que des barbares en quête de butin. Ils ont manifesté des capacités d'adaptation étonnantes, assimilant aussi bien les techniques de combat des nomades de la steppe que les traditions administratives romaines, se dotant lors de leur conversion au christianisme d'une écriture particulière et d'une langue liturgique. D'une façon ou d'une autre, presque toutes les parties de l'Europe continentale ont été marquées durablement par leur action.
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Félix Eboué de Cayenne au Caire 1884-1944
Philippe Guyot, Rodolphe Alexandre
- Ibis Rouge Editions
- 16 Janvier 2012
- 9782844509093
« Le 17 mai 1944, à l'Hôpital français du Caire, mourait Félix Eboué, gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française, Compagnon de la Libération, membre du Conseil de Défense de l'Empire. Quatre ans auparavant, alors gouverneur du Tchad, il maintenait dans la guerre trois millions de kilomètres carrés, situés au coeur de l'Afrique. Il fut en effet le premier parmi les chefs coloniaux à refuser l'armistice, entraînant ainsi dans la Résistance toute l'Afrique équatoriale et le Cameroun. Il repose au Panthéon national, parmi les plus grands serviteurs de la France ; aux Antilles et en Afrique noire, l'histoire de sa vie se confond déjà avec la légende. Puissent les enseignements du gouverneur général Félix Eboué, fondés à la fois sur un profond amour de la France et de l'Afrique, être médités et compris avant qu'il ne soit trop tard ». Jean de La Roche, Le gouverneur général Félix Eboué, 1957.
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Gaston Monnerville (1897-1991) ; un destin d'exception
Jean-paul Brunet
- Ibis Rouge Editions
- 1 Septembre 2013
- 9782844509352
?Un homme au destin exceptionnel, tel fut Gaston Monnerville, par sa spectaculaire ascension sociale, par l'exemple d'intégration républicaine qu'il représente, par le modèle de vie qu'il nous offre.
Descendant d'esclaves des Antilles, petit boursier de Cayenne, Monnerville devint un avocat à l'éloquence éclatante, défenseur des victimes du racisme, radical-socialiste épris des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.?Député de la Guyane puis secrétaire d'État aux Colonies avant la Deuxième Guerre mondiale, il s'implanta ensuite dans le Lot et, pendant près de vingt-deux ans, présida le Conseil de la République, puis le Sénat.
En octobre 1962, Gaston Monnerville s'insurgea contre la décision du général de Gaulle de soumettre à référendum un projet de loi instituant l'élection du président de la République au suffrage universel, jugeant la procédure contraire à la constitution.?C'est la raison pour laquelle il taxa de « forfaiture » - le mot fit mouche - le Premier ministre Georges Pompidou. De Gaulle ne lui pardonnera pas cet affront, et durant plus de six années, Monnerville dut effectuer sa « traversée du désert ». L'avenir et sa « justice immanente » devaient finalement lui donner raison.
Professeur émérite d'histoire contemporaine, Jean-Paul Brunet retrace l'itinéraire exemplaire de cet homme d'État dont la vie fut consacrée à la défense du droit et qui apparaît comme une conscience de la République. -
Joseph Zobel:le coeur en Martinique et les pieds en Cévennes
José Le moigne
- Ibis Rouge Editions
- 1 Juillet 2008
- 9782844508348
Plusieurs fois par an, je me rends à Anduze pour rendre visite à Joseph Zobel et rester quelques jours avec lui. Il y a un mois, cependant, je ne m'attendais pas à le retrouver à l'hôpital d'Alès. Mon épouse et moi lui avons pris les mains, comme pour accompagner sa fuite vers les îles. Il ne nous a reconnu qu'à notre départ. Trois jours plus tard, Joseph va mieux. Il nous reconnaît, fait le joli coeur auprès de Christine :
- Que vais-je offrir à cette dame ?
Il lui prend la main, joue avec le cabochon qu'elle porte au doigt.
- Mais je lui ai déjà offerte cette bague.
Plus tard, l'infirmière lui apporte deux yaourts qu'il refuse sans ménagement.
- Ah, ma chère, dit-il doctement à Christine, le boudin antillais, c'est quand même autre chose !
Au moment où, rassurés, nous prenons congé de lui, nous n'avons pas fait dix mètres dans le hall que je l'entends crier, avec toute sa vigueur d'autrefois.
- José !
- Viens-là, me dit-il en faisant signe de l'approcher. Tu te rappelles ce jour où nous avons fait la sieste ensemble dans ma chambre de la maison de retraite.
- Oui !
- Et bien je vais te dire quelque chose.
- Quoi ?
- La prochaine fois, on fera un repas tout simple, mais ni toi ni moi ne sommes capables de le faire. Francis peut-être en approcherait : mais ce ne sera pas ça ...
- Quoi ?
- Le boudin créole.
Le soir même, j'ai commencé à écrire ce livre...
José Le Moigne, Lodève, 5 mai 2006 -
Justin Catayée et la question de l'égalité républicaine
Collectif
- Ibis Rouge Editions
- 1 Septembre 2010
- 9782844508881
La figure de Justin Catayée est peu connue hors de la Guyane, le pays qu'il a représenté à l'Assemblée nationale de 1958 à 1962. Sa portée dépasse pourtant les frontières de la France et des pays de l'outre-mer français, pour concerner la tragédie du rapport à l'Autre en situation de domination.
Justin Catayée a refusé l'enfermement de ses compatriotes de la Guyane dans la situation de citoyens de seconde zone. Il s'est également opposé à leur représentation dans la posture du colonisé. Il pensait que la qualité de citoyens français, qu'il proclamait avec fierté, avait vocation à ouvrir les portes de l'égalité républicaine à tous. Il dut rapidement déchanter, lorsque la proposition d'une certaine autonomie au sein de la République qu'il formula, pour sortir la Guyane de ses difficultés économiques, lui valut d'être traité en quasi-ennemi de la France, pratiquement assimilé aux nationalistes aspirant à l'indépendance.
Il avait pourtant foi au principe de l'égalité républicaine, au nom duquel il entendait marier les intérêts de la Nation et l'aspiration au développement d'un pays qu'il pensait en citoyen français. Il disparut brutalement de la scène politique guyanaise, lors de l'accident d'avion qui endeuilla les Antilles françaises et la Guyane le 22 juin 1962.
A la suite de plus d'un demi-siècle de déchirements (1956-2010) sur la question du rapport à la France, l'analyse du discours qu'il a tenu au cours des années 1960 révèle les talents d'un visionnaire, qui a compris l'identité politique de la Guyane comme l'association de l'autonomie et de l'appartenance indiscutable à la République française. L'approche qu'il en eu apparaît aujourd'hui comme la plus féconde au plus grand nombre. Lui qui n'a connu que l'incompréhension de la majorité de ses compatriotes de Guyane, qui, sous les effets de la décolonisation triomphante, se trouvèrent ligués contre un projet politique jugé bien suspect ; lui qui, sous la Présidence du général de Gaulle, n'a connu que la défiance des gouvernements, trop engagés dans les affaires africaines (guerre d'Algérie et marche vers l'indépendance des pays de l'Afrique subsaharienne), pour percevoir le trait innovant de son projet de société. -
Le chevalier Bayard est une des figures les plus illustres du roman national. Appartenant à une famille de petite noblesse provinciale, il a gravi les échelons de la hiérarchie militaire et s'est distingué par sa bravoure et son habileté tactique dans les guerres d'Italie et la défense de Mézières. La protection du pont du Garigliano, l'adoubement de François Ier au soir de Marignan, la mort du héros sont dans toutes les mémoires. Bayard incarne les valeurs de la chevalerie française. Depuis sa mort en 1524 il a été vénéré à toutes les époques et sous tous les régimes. La principale source d'informations consiste dans les deux livres écrits par ses premiers biographes, Jacques de Maille et Symphorien Champier. Or ces auteurs entendaient moins faire oeuvre d'historiens que de moralistes. S'ils rapportent des événements dont l'authenticité n'est pas douteuse, ils enjolivent certains faits et content parfois des exploits fantasmés. Ils n'en ont pas moins contribué à construire une légende qui s'est cristallisée au cours des siècles sous la forme d'oeuvres historiques et littéraires. Aussi cet ouvrage entend-il faire le départ entre le mythe et la vérité et reconstruire le personnage authentique tout en étudiant la manière dont sa figure a été perçue à travers les siècles. Il replace Bayard dans un contexte historique marqué par les conflits entre les puissances européennes, par la révolution de l'art de la guerre et par les transformations de la chevalerie. Il fait revivre une époque qui marque la transition du Moyen Âge à la Renaissance.
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La collection Biographie et mythes historiques propose des ouvrages historiques, rédigés par les meilleurs spécialistes, et destinés au grand public passionné d'histoire. Cet ouvrage permet d'appréhender la vie de Bismarck, premier chancelier d'Allemagne et homme au destin politique singulier en abordant les multiples facettes de cet homme :
Son ambition d'accroître la puissance de son pays, il préside pourtant en 1871 à la naissance d'un Empire allemand ;
La célébration comme père de la nation allemande ;
La démesure et les jugements hors-normes qu'il suscite depuis un siècle et demi.
Par la confrontation des sources, cet ouvrage vise à démêler ce que l'on croyait savoir de ce que l'on peut apprendre de nouvelles archives.
Un ouvrage qui vise à rétablir l'histoire qui se cache derrière le mythe. -
Né en 1466, Érasme est fils d’un prêtre hollandais. Cette naissance «illégitime» devait marquer l’enfant pour toute sa vie. Elle explique les incertitudes concernant sa propre histoire et ses relations difficiles avec l’Église romaine à laquelle il reste pourtant fidèle jusqu’à la fin de sa vie.Devenu moine par obligation, Érasme demande des dérogations pour mener une vie indépendante: ce qui compte pour lui c’est l’acquisition de la culture, tant profane que religieuse, et une liberté d’expression littéraire qui passe par la langue latine, alors langue des lettrés de toute l’Europe. Des protections efficaces lui permettent de découvrir Paris, l’Angleterre et l’Italie.Connu dès 1500 grâce aux Adages, il atteint à la célébrité après 1511 et l’Éloge de la Folie, dont il parlera comme d’un divertissement réussi un peu par hasard. Conseiller de Charles Quint après 1516, il défend une conception évangélique du christianisme ainsi qu’un idéal de paix et de concorde entre les princes européens, gageure impossible au temps des guerres d’Italie.Érasme a fait très tôt figure de chef de file des humanistes. Ses critiques à l’égard du clergé et de la papauté sont aussi féroces que celles de Luther, à qui il oppose le refus du schisme et la notion de libre-arbitre. Son activité épistolière le place au coeur d’une « république des lettres » qui a compté plus de 600 correspondants.
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Jean-Baptiste Biot (1774-1862), un savant meconnu
Jean-Paul Poirier
- Hermann
- 13 Avril 2011
- 9782705672812
Jean-Baptiste Biot fut un de ces savants distingués qui illustrèrent la première moitié du XIXe siècle, et qui, malgré des contributions fort importantes, restent méconnus, voire inconnus du grand public. Sorti de la première promotion de l'École polytechnique, il fut remarqué par Laplace, et en 1800, à l'âge de 26 ans, il fut nommé professeur de physique mathématique au Collège de France. En 1803, il fut élu membre de la classe de l'Institut de France, puis en 1809, nommé professeur d'astronomie à la faculté des sciences. Il fut plus tard élu à l'Académie des inscriptions et belles lettres et, vers la fin de sa vie, à l'Académie française. On s'accorde généralement à penser que c'est à la suite de son rapport sur la chute de la météorite de L'Aigle, en 1803, que l'on accepta finalement que des pierres puissent tomber du ciel. En compagnie du jeune Arago, il prolongea la méridienne de France, mesurée par Delambre et Méchain, jusqu'aux îles Baléares et avant Fourier, il s'intéressa à la propagation de la chaleur dans les solides. Mais c'est surtout en optique que l'oeuvre de Biot fut marquante. C'est lui qui montra que des liquides pouvaient dévier à droite ou à gauche le plan de polarisation de la lumière, et qui établit les lois de Biot qui régissent la polarimétrie. Cette découverte est à la base de la saccharimétrie, et pava la voie aux travaux de Pasteur qu'il encouragea et protégea à ses débuts.. Durant toutes ces années Biot se dévoua entièrement à la science et ne se préoccupa pas d'obtenir des honneurs des gouvernements successifs sous lesquels il vécut.
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Entretiens avec le géneral de Gaulle ; 1961-1969
Michel Debré
- Albin Michel
- 2 Janvier 2013
- 9782226225825
Parmi les ouvrages consacrés au général de Gaulle et à son oeuvre, ce livre sera remarqué par son originalité. Il est en effet le résultat brut, sans suppression ni ajout, d'entretiens que le Général eut, de la dernière période de la guerre d'Algérie jusqu'à son départ des affaires, avec Michel Debré, son premier Premier ministre et l'un de ses plus proches collaborateurs.
Au-delà de la qualité même des interlocuteurs, on est frappé par la diversité de leurs propos, leur très grande franchise, parfois la rudesse du ton. Tous les sujets importants de l'heure sont abordés avec la plus totale liberté de parole. L'Histoire est là, sous nos yeux, en train de se faire : quelle position adopter alors que s'ouvrent les premières négociations avec la Rébellion en Algérie ? Le Général doit-il se présenter aux élections présidentielles de 1965 ? Comment gouverner dans la tourmente de l'après-Mai 68 ? Pourquoi le référendum suicidaire de 1969 ?
À travers ces conversations dans le secret du bureau de l'Elysée ou le calme des forêts proches de Colombey, on pénètre au coeur de l'Etat et l'on comprend mieux nombre de décisions qui ont façonné un certain visage de la France. -
Jean-Jacques, histoire d'une conscience Tome 1
Jean Guéhenno
- Gallimard
- Leurs Figures
- 28 Septembre 2021
- 9782072370137
La matière romanesque de la vie de Jean-Jacques Rousseau est proprement extraordinaire. Cela commence comme un roman de Dostoïevski et finit comme un roman de Kafka.
Ce fils de Genève, de la "nouvelle Sion", qui appartient à la "race des justes", est humilié dès sa jeunesse, obligé de "ramper" et de faire tous les métiers, au reste assez mal ; tour à tour graveur, laquais, maître à chanter, amant, précepteur, secrétaire d'ambassadeur, musicien, polygraphe. À travers les aventures, les échecs, les malheurs et les
hontes, il se cherche jusqu'en 1749. Cette année-là, subitement, sur le chemin de Vincennes, après avoir lu dans le Mercure de France le sujet proposé pour le prix de l'Académie de Dijon, il "vit un autre univers et devint un autre homme". II éprouve une miraculeuse délivrance ; toutes les misères, les offenses s'abolissent dans le sentiment de sa propre valeur. Quelque chose qui avait été semé en lui dès l'enfance et qui ne pouvait pas mourir, en dépit de tout, venait enfin à la lumière.
Pendant les dix années qui suivirent, Rousseau décide de se réformer. II a de la peine à devenir le Diogène du siècle. II vend sa montre, il gagne sa vie en se faisant copiste de musique, mais il se détache mal des grands. Sa vie à l'Ermitage, puis chez les Luxembourg, est confuse. Mais il compose son oeuvre contre le courant, il remet le monde à la fonte, "fait le Dieu", définit un homme nouveau.
En 1762 la publication de l'Émile et du Contrat social ouvre l'histoire de ses malheurs. II est décrété de prise de corps. II fuit la France. Le voilà en Suisse, en Angleterre. II revient en France ; partout où il va, il se sent en surveillance et proscrit. Le monde entier lui paraît ligué
contre lui.
Ce n'est pas un Rousseau que Jean Guéhenno a voulu écrire, mais bien un Jean-Jacques, "touché, nous dit-il, de la même et ironique tendresse avec laquelle ses contemporains firent de son prénom un refrain de chanson et que toujours sans doute on éprouve dès qu'on reconnaît un autre homme que soi-même". -
La vie de Napoléon par lui-même
André Malraux
- Gallimard
- Les Cahiers de la NRF
- 2 Avril 2013
- 9782072204586
"On lit ce livre avec un plaisir assez unique. Il peut tour à tour réjouir et indigner n'importe qui. Les étrangetés y sont convaincantes, les textes connus y paraissent neufs. La durée y est non pas fiévreuse, mais infatigable. À tout instant, sans un temps mort, on change de lieu, de sujet, d'interlocuteur. Malraux fait revivre la célèbre vivacité napoléonienne, Napoléon se prête merveilleusement à un film malrucien.
Alors paraissent au grand jour toutes nos contradictions innées. Le rassembleur est un individualiste. Une révolution qu'on sauve est tuée et une révolution qui se suicide se propage. Napoléon a des modesties provocantes et des hauteurs ubuesques. Sa lucidité surprend et ses inconsciences n'étonnent pas moins. Sa promptitude légendaire n'est pas exempte de bévues. Il touche à tout avec un bonheur déconcertant et de sinistres lacunes. Une réussite de rêve aboutit à une chute qui fait songer mais qui nimbera l'épreuve.
Malraux a cru n'avoir qu'ausculté son héros à travers les textes qui en émanent, au point de n'avoir ni signé ni présenté son montage. Mais le découpage des phrases, leur isolement ou leur regroupement, leur transposition, leur distribution selon l'irréversible chronologie d'une vie, et aussi, bien sûr, les omissions font un Napoléon plus vrai que nature."
Jean Grosjean. -
Encore une publication concernant D'Chimbo ! pensera-t-on en Guyane. Il y a là un paradoxe. D'Chimbo est l'un des noms les plus évocateurs de l'histoire contemporaine de la Guyane, il hante l'imaginaire du pays depuis plus d'un siècle et il est même devenu une figure littéraire. Pourtant la vie de cet homme est l'une des plus mal connues des Guyanais. Cet immigré africain a vécu en Guyane au milieu du 19e siècle et, raconte-t-on, a assassiné de nombreuses personnes en toute impunité, protégé par des forces occultes. Il a fallu, dit encore la tradition orale, déployer des contre-pouvoirs magiques pour en venir à bout.
Ce travail constitue une première. Un historien rétablit enfin la réalité de D'Chimbo et redonne à l'immigré africain une humanité niée par la tradition orale et par certains auteurs. Par ailleurs, il explore cet imaginaire guyanais qui a donné à un criminel une dimension aussi considérable.
La découverte du vrai visage du «bandit» D'Chimbo lève le voile sur l'univers des gens simples, acteurs d'un quotidien peu connu, sur le rapport des Guyanais à la culture française et sur les manipulations de la mémoire collective. -
Le Vaudois des terres noyées ; ingénieur à la Guiane française, 1777-1791
Guisan Jean Samuel
- Ibis Rouge Editions
- 1 Mars 2012
- 9782844509000
En 1769, Jean Samuel Guisan (1740-1801), ingénieur autodidacte d'origine suisse, débarque au Surinam pour aider son oncle dans la gestion de plantations.
Lors de sa visite à Paramaribo en 1777, l'ordonnateur Malouet le débauche et lui confie la mission de développer la culture des terres basses de la Guyane française et gérer l'atelier royal d'esclaves dévolus aux travaux publics. Jusqu'en 1791, il travaille ainsi à la promotion des « terres noyées », conseillant, aménageant, construisant pour le compte de la colonie et d'habitants particuliers.
De retour dans son pays natal, il rédige pour la postérité ses mémoires, dans lesquels il livre un témoignage exceptionnel sur son parcours en Guyane hollandaise et française : agriculture, esclavage, politique, technique, colonisation, société coloniale sont autant de thèmes qu'il aborde avec le regard d'un étranger qui a navigué aussi bien dans les zones humides les plus inhabitées de Guyane que les salons ministériels de la Cour de Louis XVI.
Auteurs :
Cet ouvrage, première édition complète des mémoires de Guisan, est le fruit d'une collaboration scientifique et éditoriale suisse et guyanaise. Ont contribué à l'établissement du texte, son annotation et son introduction, Olivier Pavillon, Gilbert Coutaz, pour la partie suisse, et Yannick Le Roux, Kristen Sarge, Eunice Richards-Pillot, pour la partie guyanaise. -
De « La Belle Époque » aux « Années Folles », nous vous présentons les trois plus grandes figures de la gastronomie traditionnelle de notre grande région. Elles ont marqué de leur empreinte, par leur personnalité hors du commun, le monde de la restauration. Leur célébrité a largement dépassé les frontières de leur territoire. La première, « La Mère Quinton », l'Auvergnate la plus connue au monde, fut cette belle meunière de notoriété internationale. Soeur douairière gardienne de cette fabuleuse histoire d'amour entre le Général Boulanger, « L'Empereur des amoureux » et La Vicomtesse de Bonnemains, « La Dame aux oeillets rouges », elle devint un mythe vivant. La seconde, également d'origine auvergnate fut, de par son incroyable renommée au cours de « La Belle Époque », la première « Mère » lyonnaise la plus connue de France : « La Mère Fillioux ». Enfin, la dernière, décorée de la Légion d'Honneur, icône nationale pendant « Les Années Folles » pour son dévouement auprès des soldats, n'est autre que : « La Mère Bizolon ». Trois Femmes et trois histoires à la fois si différentes et si communes. Trois destinées qui marquent à tout jamais la gastronomie française.
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« Historien de haut vol », « magicien de l'histoire », « historien total » : peu d'historiens ont inspiré autant de superlatifs qu'Emmanuel Le Roy Ladurie. Né en 1929, auteur d'ouvrages majeurs, parmi lesquels Paysans de Languedoc (1966), Histoire du climat depuis l'an mil (1967) et Montaillou, village occitan (1975), il a marqué de sa pensée et de sa plume l'historiographie de la deuxième moitié du XXe siècle, qui a vu s'affirmer des courants novateurs comme l'École des Annales, l'histoire quantitative ou l'histoire du climat.
Cependant, si l'oeuvre est essentielle, elle n'explique pas seule sa renommée exceptionnelle. Le rôle qu'il a joué dans le développement de plusieurs institutions prestigieuses - l'EHESS, le Collège de France, la BnF, l'Institut de France - n'y a pas moins contribué. À cela s'ajoutent la place particulière qu'il a occupée sur la scène médiatique, ses prises de position dans les débats de société et son combat en faveur des droits de l'homme dans les années 1970 et 1980, au plus fort du totalitarisme communiste.
Cette biographie est la première à montrer la personnalité de l'historien dans toute sa complexité, à partir de fonds d'archives inédits. Au-delà de l'historiographie, elle explore la vie intellectuelle des soixante dernières années, dont Emmanuel Le Roy Ladurie fut un incontournable acteur et un précieux témoin.
22 illustrations -
L’histoire a rarement produit des hommes de cette trempe et d’une telle originalité. On a voulu faire de Fidel Castro un monstrueux dictateur tropical au fond très banal, mais sa vie, certes sans l’absoudre de tout reproche puisque, comme le Prince de Machiavel, il dut ruser et sortir de la stricte morale, nous conduit sur des chemins parfois très inattendus.
Au royaume de l’utopie menacée de régresser vers l’État-caserne après quelques années où les cubains espérèrent un socialisme festif aussi naturel que les palmes, Fidel ne cessa pourtant ni d’espérer vaincre la misère et l’ignorance ni d’affirmer son indépendance. Malgré l’influence du bloc de l’est, il n’eut jamais la servilité des chefs d’états-satellites et, rescapé de Moncada, miraculé du Granma, il oeuvra pour arracher l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique à la malédiction cinq fois séculaire de la colonisation.À deux reprises, dans un élan quichottesque, ses troupes traversèrent l’Atlantique sur de vieux coucous pour combattre aux côtés des angolais sur le continent qui fit naître l’île de Cuba. L’espagnol et galicien Castro devint pour les africains un frère car c’est le combat qui fait l’homme noir et non sa couleur.Ses critiques font valoir d’autres arguments : la dureté des combats menés, l’ère post-communiste et ses renoncements, l’impitoyable corrosion du pouvoir et une réelle rigidité idéologique firent plus qu’égratigner les espoirs des cubains et son image.
Mais il semble qu’au soir de sa vie, retrouvant les racines de sa foi, interpelé par les combats pluriels de la multitude de l’empire global post-colonial, la prise de conscience de ses aveuglements et de la propension de l’homme à l’autodestruction, une nouvelle vision, plus critique, et ses espoirs l’aient embrasé. Faudrait-il pour gagner le monde non point perdre son âme mais la gagner ? -
Le 4 mars 1883, un journaliste confi ait au président de la République française, Jules Grévy, visitant les ateliers qui fabriquaient la statue de la Liberté, que cette « oeuvre merveilleuse immortalisera le nom de son auteur ».Il se trompait. Dès après sa mort, le nom de Bartholdi disparut. Cet artiste voué aux prouesses monumentales (1834-1904) fut rangé dans la catégorie des « académiques ». Le grand Rodin lui vola la vedette. Commença un siècle de solitude.C’est seulement au début du troisième millénaire que le statuaire et son oeuvre resurgirent. L’installation, en 2012, d’un modèle original de la statue de la Liberté au musée d’Orsay marque le début de la redécouverte. La création du nouveau musée de la Liberté, ouvert en 2019 à New York, s’inscrit dans cette dynamique.Ce livre a été écrit pour réparer un déni de mémoire. Fruit d’une longue enquête qui a mis à jour de nombreux documents inédits, il s’attache à situer l’artiste dans son temps et dans ses réseaux, à révéler ses engagements philosophiques et à décrypter le sens de ses oeuvres.Apparaît alors un homme beaucoup plus subtil et complexe, attachant et généreux, hanté par le souci de l’universalité.
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Cette biographie de Jean Kahn, éminente personnalité du judaïsme européen et grand défenseur des droits de l'homme, a été établie par Philippe Olivier, qui a entrepris d'analyser cinq mètres linéaires d'archives inédites laissées par Jean Kahn. S'il retrace le parcours singulier d'un homme, ce livre, également élaboré au cours d'une soixantaine d'entretiens avec des témoins de son action, constitue aussi une fresque historique couvrant une grande partie du XXe siècle et du XXIe siècle commençant. Les relations suivies de Jean Kahn avec Jacques Chirac et François Mitterrand, avec les grands dirigeants israéliens et d'autres personnalités de divers pays (Amérique, URSS ou Fédération de Russie, Europe orientale) montrent un homme épris de justice, partisan résolu de la laïcité, qui exerça notamment comme président du Conseil représentatif des institutions juives et de la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
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La destinée d'Éliane Amado Lévy-Valensi est unique. Cette philosophe, psychanalyste et intellectuelle juive a longtemps fait figure d'héroïne occultée d'une époque qu'elle a pourtant marquée de ses batailles avec ténacité, générosité et constance. Le cours de sa vie et ses engagements audacieux ont conditionné son oeuvre et accompagné les soubresauts d'un XXe siècle fécond entre désespoir et espérances. Née en Provence au lendemain du Premier Conflit mondial dans une famille de Juifs séfarades assimilés, elle subit la Shoah de plein fouet avant de céder au chant des sirènes du jeune Israël. Cet essai rend justice à la mémoire d'une femme libre et engagée, philosophe et psychanalyste, dont l'oeuvre pluridisciplinaire mérite admiration et reconnaissance.
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Boucheix - l'auvergne en heritage - nos ancetres les gaulois
Bernard Boucheix
- Editions Créer
- 3 Avril 2020
- 9782848196909
C'est l'histoire d'une vieille famille auvergnate, issue du peuple des Arvernes, qui vit dpuis des temps immémoriaux au pied de la Chaîne des Puys.
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Illustre aïeul !
Suite aux dernières éruptions volcaniques, les premiers Auvergnats se sont sédentarisés il y a 6 000 ans au pied de la Chaîne des Puys. Déjà maintes fois cousins entre eux, leurs descendants ont vu naître 4 000 ans plus tard Vercingétorix (82 av. J.-C., 46 av. J.-C.).
La Maison Boucheix, établie depuis des siècles au pied de la Chaîne des Puys, est l'une des branches issue de la famille de ce célèbre personnage. Les multiples et les mathématiques transforment cette tradition familiale en réalité génétique. Leurs ancêtres les Gaulois est une évidence. La France, c'est l'Auvergne avec un peu de terre autour et Vercingétorix le premier des Français. Cousinages millénaires et tentaculaires à l'ouest de la Basse-Auvergne, leur célébrissime ancêtre ne serait pas une simple vue de l'esprit mais bel et bien d'une surprenante réalité ! -
Les Bourbon Parme ; une famille engagée dans l'histoire
Maria Teresa De Bourbon Parme
- Michel de Maule
- 1 Janvier 2014
- 9782876236066
Table des matières
Avant-propos
Ouverture : À quoi sert la vie ?
Chapitre I : Maria de las nieves de Braganza
Les préliminaires – La guerre – L’après-guerre.
Chapitre II : Marie caroline, duchesse de Berry
Jeune mariée – Femme politique – La combattante – Mère de famille – Conclusion.
Chapitre III : Zita de Bourbon, dernière impératrice d’Europe
L’enfance – L’époque impériale – La guerre – La tentative de paix séparée – L’exil – Le retour – Zita, mère.
Chapitre IV : Le Prince Xavier (don Javier)
Le seigneur du monde – Pianore et chambord – don Jaime – La Grande Guerre – Le pédagogue – Le gatekeeper – La guerre civile – L’entrevue avec Franco et le non à l’unification – La Résistance – Gure errege – Manifeste de don Javier aux espagnols (1945) – Présence de don Javier à un congrès eucharistique – Montejurra, 1957 – Le mariage de carlos en 1964 – La réorganisation – Le monde – Parme – L’Église – L’expulsion – Le baptême – valvanera, l’épicentre – L’abdication – Le musée Rodin.
Chapitre V : charles-hugues (carlos hugo)
L’aviateur – La guerre politique – La voie du futur – Première étape : la conquête de la visibilité – Le mariage – Seconde étape : la revanche de la parole – Le dialogue « dialectique » – L’expulsion – Les voyages du prince charles-hugues – Le baptême – Les instruments de l’évolution – Les séminaires – Maturité du carlisme – L’unité de l’opposition – Troisième étape : la transition démocratique – Montejurra – ce qui a suivi – La période américaine – Parme – conclusion.
Chapitre VI : Ma mère, Madeleine de Bourbon-Busset
Françoise
Chapitre VII : Cécile
enfant – La passion de l’aviation – La politique – Fontilles – 1968 – Le Biafra – L’aventure biafraise – humour au milieu du drame – une scène nocturne – noël – Le sauvetage qui ne put se faire – La fin de la guerre – La réincorporation – Le secrétariat de Paris.
Chapitre VIII : Marie des neiges, troisième des soeurs engagées
L’engagement politique – La défense de la planète.
Chapitre IX : Dernier acteur en lice : le front extérieur
1973 – 1974 – 1975 – Le monde des congrès – La mort du général Franco – 1976 – François Mitterrand – 1977… 1978 – Avant de conclure – Après – La relève
Conclusion
Notes